Après une parenthèse parisienne qui n'a pas tenu ses promesses, Paul Lerner, dont les derniers livres se sont peu vendus, revient piteusement en Bretagne où il accepte un poste de journaliste pour l'hebdomadaire local. Mais les ennuis ne tardent pas à le rattraper. Tandis que ce littoral qu'il croyait bien connaître se révèle moins paisible qu'il n'en a l'air, Paul voit sa vie conjugale et familiale brutalement mise à l'épreuve. Il était pourtant prévenu : un jour ou l'autre on doit négocier avec la loi de l'emmerdement maximum. Reste à disputer la partie le plus élégamment possible.
Comme dans Falaises, Des vents contraires ou Les Lisières, Olivier Adam convoque un de ses doubles et brouille savoureusement les pistes entre fiction et réalité dans ce grand livre d'une vitalité romanesque et d'une autodérision très anglo-saxonnes.
« Voici le moment d'une pause. Avant d'aller plus loin. Qu'ai-je voulu dire en 80 romans, essais, pièces de théâtre, biographies, mémoires ? Ai-je fait oeuvre d'écrivain ? Mes concepts et prévisions ont-ils été, sont-ils, utiles ?
Frédéric Taddeï a bien voulu se prêter à la lecture rigoureuse, exigeante et critique de l'intégralité de mes livres, d'en chercher les conclusions, d'y déceler les failles, et d'en décrypter le lien avec mon action. J'ai aimé lui répondre. Parce que rien n'est pire que le narcissisme et rien n'est plus salutaire, pour soi et les autres, qu'un exercice d'autocritique.»
Jacques Attali
Quel est le point commun entre :
une jeune femme qui parle aux animaux
une vie de chien
un scénario mortel
un enfant trop curieux
des fantômes rigolards
des zombies très affectueux
un goûter entre filles
et un extraterrestre élevé en pot?
Réponse :
Josiane Balasko!
Avec ce recueil de nouvelles drôles, tendres ou amères, l'actrice préférée des Français, artiste aux multiples talents, jette un regard sensible et acerbe sur notre temps.
Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre-exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d'un autre côté, il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier amour cautérise le coeur, et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice.
Paul a dix-neuf ans et s'ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l'université. Au club de tennis local, il rencontre Susan - quarante-huit ans, mariée, deux grandes filles - avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n'en faut pas davantage pour les rapprocher... La passion ? Non, l'amour, le vrai, total et absolu, que les amants vivront d'abord en cachette. Puis ils partent habiter à Londres : Susan a un peu d'argent, Paul doit continuer ses études de droit. Le bonheur? Oui. Enfin presque car, peu à peu, Paul va découvrir que Susan a un problème, qu'elle a soigneusement dissimulé jusque-là : elle est alcoolique. Il l'aime, il ne veut pas la laisser seule avec ses démons. Il va tout tenter pour la sauver et combattre avec elle ce fléau. En vain...
Mais lui, alors ? Sa jeunesse, les années qui passent et qui auraient dû être joyeuses, insouciantes? Il a trente ans, puis trente et un, puis trente-deux. Vaut-il mieux avoir aimé et perdre ou ne jamais avoir aimé ?
1702, le jeune Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu, originaire de Dieppe, a tout juste quinze ans. Une fois obtenus ses galons d'enseigne de vaisseau, le voilà envoyé à la Martinique : son rêve d'Amérique devient réalité. Il cultive la canne à sucre, qui lui procure rapidement une jolie fortune, une épouse, et une plantation prospère. Qelques années plus tard, il rentre en France une nouvelle idée en tête : cultiver du café aux Antilles. Ce breuvage nouveau devient terriblement à la mode, mais les Français l'achètent à prix d'or aux pays producteurs. Or, le Jardin Royal des Plantes conserve quelques caféiers, sous étroite surveillance. Le hasard fait bien les choses qui met Clieu en contact avec la nièce du médecin personnel de Louis XV qui, par amour pour lui, dérobe deux précieux plants!
L'aventure ne fait que commencer. Clieu doit retourner à la Martinique : il affrète un bateau, recrute un équipage, y embarque son butin et des voyageurs ... Début d'une longue traversée périlleuse, odyssée émaillée d'embûches tragi-comiques - attaque de pirates, calme plat, ouragan, manque d'eau, tentative de mutinerie...
Péripéties, rebondissements et surprises émaillent le roman de Raphaël Confiant dont la plume alerte retrace la rocambolesque et véridique histoire du café, des origines à nos jours...
Savez-vous ce qu'est la Ze?te?tique ? L'art du doute nourri par la me?thode scientifique. Le refus de toute affirmation dogmatique, mais aussi une autode?fense contre les ide?es rec?ues, les fausses e?vidences, les illusions sensorielles, les raisonnements errone?s... tous ces pie?ges que nous tend notre cerveau. L'intelligence n'immunise pas contre l'erreur. Quand nos neurones sont biaise?s nous n'avons aucun moyen objectif de le savoir. Alors il faut apprendre a? douter. Une me?thode mise en sce?ne avec humour dans des dialogues entre la marionnette Mendax, incarnation de notre cerveau avide de re?ponses simples et de?finitives, et Vled Tapas, professeur d'esprit critique. un livre de salubrité critique !
« La Chine n'est plus communiste » : la rumeur s'est répandue, comme une évidence. Mais ne serait-ce pas le plus grand malentendu de notre époque ?
Malgré l'ouverture économique de 1978, les mesures d'internationalisation des entreprises d'État, l'établissement de relations diplomatiques avec les puissances occidentales, la Chine demeure fidèle à ses racines rouges. « Le communisme est un idéal vers lequel nous devons tous tendre » affirment aujourd'hui encore les cadres du Parti.
Renforcé par l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013, le Parti communiste chinois s'infiltre au quotidien dans toutes les strates de la société : politique et économique, bien sûr, mais aussi culturelle, artistique, éducative, sociale ou religieuse, et ambitionne d'étendre cette influence à l'international.
Il fallait bien sept années d'observation et plus de 400 entretiens menés par Alice Ekman auprès de hauts cadres du Parti et fonctionnaires, diplomates, représentants d'entreprises, chercheurs et étudiants pour parvenir à comprendre la Chine contemporaine, son fonctionnement, ses évolutions récentes et sa stratégie de puissance, dans un contexte périlleux de tensions avec les États-Unis et de rapprochement avec la Russie. Car, alors que l'idéal libéral est de plus en plus contesté, la Chine cherche désormais à s'imposer comme une puissance de référence, une « solution » pour le monde, selon les propres mots de Xi Jinping, pour un jour parvenir à la « disparition ultime du capitalisme et la victoire finale du socialisme ».
Elles sont trois soeurs : Justine, Laurette et Ninon. Elles partagent une enfance fantaisiste qu'elles souhaiteraient sans épée de Damoclès. Leurs parents, Anton et Rebecca, se sont aimés sur un coup de foudre mais Rebecca est une femme fêlée qui collectionne les médicaments et
les drogues. Une femme poétique, fantasque, qui pourrait ressembler à une Zelda Fitzgerald contemporaine mais qui est une drôle de mère trop souvent absente dans l'éducation de ses enfants. Face à la menace d'une mère qui risque de basculer, les trois fillettes opposent l'esprit
merveilleux de l'enfance que leur mère n'a jamais totalement quitté. Qu'est ce que le réel quand on est adulte? Qu'est ce que le réel quand on est l'enfant de ces adultes? Dans ce roman sur des soeurs, des filles, et des femmes, Clarisse Gorokhoff compose un hymne à l'amour bouleversant.
"Je suis née au milieu des années nonante dans une famille décomposée. On était de ces enfants qui grandissent avec une clef autour du cou, connaissent les numéros d'urgence par coeur et savent faire cuire des pâtes avant même d'être en mesure d'atteindre les casseroles. Petite, on a tenté de m'expliquer que j'avais des « origines » par ma mère et un père qui ne peut plus courir parce qu'il a trop travaillé. En classe, j'écoutais des professeurs désabusés me raconter comment réussir ma vie. Plus tard, on m'a dit que je travaillerai dans un bureau parce que c'est ce qu'il y avait de mieux pour moi, qu'assez vite j'aurai un mari, une maison, puis des enfants, qui verront le jour presque par nécessité. À vingt ans, j'ai arrêté d'écouter les gens et je suis partie. Seule, en stop et sans un sou en poche. J'ai traversé l'Europe jusqu'au Cap Nord, sans autre but que de ne pas pourrir chez moi. On peut dire que j'ai fui. C'était mon premier grand voyage. Dans ce livre, j'ai voulu raconter mes errances, mes chutes et comment la route m'a sauvée." S. G.
Ce livre est un roman d'apprentissage foudroyant, celui d'une petite fille qui transforme sa colère en odyssée. Avec humour et tendresse, la jeune globe-trotteuse raconte les tourments de l'enfance, son dégoût d'une société uniformisée, mais aussi son irrésistible soif d'être libre qui la pousse à dépasser ses peurs.
"NICE - 1947. Aurore Félix, jeune Niçoise, s'apprête à faire ses adieux à sa famille, son pays et au soleil méditerranéen pour rejoindre son beau G.I. Martin en terre promise des États-Unis d'Amérique. Elle rêve alors à une nouvelle vie, faite de promesses de liberté et de cet avenir fabuleux que seul le « Nouveau Monde » semble pouvoir offrir.
Mais une fois l'Atlantique traversé, Aurore découvre que son fiancé ne l'a pas attendue. Abandonnée, sans repère, elle ne fera pas demi-tour et se retrouve à tenter de vivre sa vie sur ces terres inconnues.
La vie d'Aurore s'écrit ainsi dans les plis de l'Histoire, du fin fond du Midwest, jusqu'à New York et Montréal ; des combats pour les droits des femmes à la lutte pour l'égalité civique et la liberté de chacun.
Dans ce tourbillon constant, la liberté d'Aurore se dessine en creux. Elle deviendra mère, recréera un foyer peu conventionnel et se battra sans relâche pour trouver sa place.
Il y a comme ça des vies oubliées qui racontent toute l'histoire d'une société."
Ce matin de 2575, lorsque Kady rompt avec Ezra, elle croit avoir vécu le pire moment de sa vie. L'après-midi même, leur planète est attaquée par une entreprise interstellaire sans foi ni loi - BeiTech. Obligés de fuir, Kady embarque sur le vaisseau Hypatia, Ezra sur l'Alexander.
Très vite, Kady soupçonne les autorités de leur cacher la vérité. Avec l'aide d'Ezra - le seul en qui elle peut avoir confiance -, elle pirate le réseau informatique de leur flotte, accédant ainsi à des données confidentielles qui mettent en cause leur propre état-major.
Alors qu'ils sont toujours traqués par BeiTech, l'Intelligence Artificielle censée les protéger se met à agir d'une façon étrange...
Quel avenir pour l'individu et ses libertés à l'ère de l'intelligence artificielle ?
Pour répondre à cette question urgente, Gaspard Koenig a entrepris un tour du monde de San Francisco à Pékin, d'Oxford à Tel Aviv et de Washington à Copenhague. Il a rencontré plus de 120 professeurs, entrepreneurs, intellectuels, politiques, économistes, artistes, et même un magicien.
Au fil de ce périple émerge une véritable philosophie de l'intelligence artificielle (IA). Celle-ci ne menace pas l'existence d'Homo sapiens et les robots ne voleront pas nos emplois. En revanche, en déployant des techniques d'optimisation, de prédiction et de manipulation à grande échelle, l'IA remet en cause le fondement même de nos Lumières : l'idée d'un individu autonome et responsable.
L'intelligence artificielle nous prépare ainsi des droits sans démocratie, un art sans artiste, une science sans causalité, une économie sans marché, une justice sans coupable, des amours sans séduction... à moins que nous ne reprenions le contrôle en forgeant pour nous-mêmes un droit à l'errance.
Un récit philosophique pour notre époque, fourmillant d'informations, d'anecdotes, d'états d'âme et aussi d'humour. De quoi rendre l'IA plus facile à comprendre et, espérons-le, à maîtriser !
L'opération Barbarossa, qui s'ouvre le 22 juin 1941, ne ressemble à aucune autre dans l'Histoire. Elle met aux prises les deux systèmes militaires les plus puissants et les deux régimes les plus brutaux. Les plans sont ineptes, les armées bien en dessous de leurs missions. Dans le combat comme dans l'occupation, la Wehrmacht conjugue la logique exterminatrice du nazisme avec celle de sa propre culture militaire, qui pousse la terreur à son paroxysme. L'Armée rouge se vide de son sang, prise entre les feux d'un ennemi affranchi de toutes les normes humaines et la répression sauvage du bolchevisme stalinien. Dix millions d'hommes s'affrontent lors de batailles aux proportions monstrueuses : les plus gros encerclements, les percées les plus spectaculaires, les retournements les plus improbables aussi. Le résultat de cette moisson de superlatifs est la création d'un brasier de proportions inouïes. Combats, exécutions, exactions, famines délibérées tuent en 200 jours plus de 5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants, de soldats et de civils. Ce semestre d'une densité extrême, le plus létal de la Seconde Guerre mondiale, méritait sa fresque. C'est à la brosser que se sont attachés Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, passant du Kremlin au QG du Führer, des états-majors des Fronts à ceux des groupes d'armées, du NKVD aux Einsatzgruppen, des unités en marche aux usines et aux fosses d'exécution. Une somme unique et exceptionnelle. Prix du Guesclin 2019
Cosme ou l'histoire d'un fils d'immigrés espagnols, agrégé de rien, pas même bachelier, qui découvre le Graal de la poésie française : le sens caché du sulfureux et mystique poème de Rimbaud, Voyelles.
Guillaume Meurice le suit, de son enfance dans les rues de Biarritz à cette quête poétique dans son minuscule appartement parisien, en passant par la délinquance des banlieues chaudes de la capitale, un service militaire à décrypter des messages secrets ; le tout entrecoupé d'heures interminables dans différents clubs d'échecs. Cosme, c'est aussi l'amitié chevillée au corps au gré des rencontres, et la passion des mots qu'il dévore dans ses lectures ou qu'il travaille pour sculpter d'improbables sonnets.
Une vie entre passions partagées, infinie solitude, vertiges, long dérèglement des sens. Le récit d'un homme libre. Poète. Voyant ?
Il y a un peu moins d'un siècle paraît pour la première fois L'Ennemie, petit bijou d'une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l'adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d'une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l'être détesté devient d'autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Électre, Irène Némirovsky n'épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d'une coquette aussi vaine que cruelle.
Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d'une auteure emblématique de l'entre-deux-guerres.
Adam, modeste entrepreneur, est le génial inventeur d'une nouvelle batterie automobile ultralégère et très puissante appelée à bouleverser l'économie mondiale. Avec l'aide d'Eva, une avocate, il en dépose le brevet et commercialise son invention. L'entreprise Adam & Eve, américanisation oblige, est née. Le succès ne tarde pas et Adam prend goût à une vie de généreux nabab. Mais cette existence idyllique s'assombrit rapidement. Eva, portée sur la bouteille, ne l'aide guère à déjouer les pièges d'un tueur à gages sicilien envoyé à ses trousses par un concurrent jaloux...
UN TEXTE INÉDIT D'ARTO PAASILINNA, HILARANT, GRINÇANT ET TENDRE, QUI RENOUE AVEC LES ROMANS CULTES DE L'AUTEUR.
"Elle aimait les voyages, la vitesse, le tennis, les fêtes de famille et les soirées parisiennes. Elle rêvait d'être comédienne et de voir les États-Unis. Elle a traversé le siècle, la Seconde Guerre, les épreuves de la vie. Elle a enduré la solitude et les deuils avec une conviction chevillée au coeur : en toutes circonstances, il faut faire bonne figure et garder le sourire. A 95 ans, après une énième chute, Suzanne s'est résignée à s'installer dans une Ehpad, un établissement pour personnes âgées dépendantes. Infantilisée, humiliée parfois par un personnel débordé, elle s'étonne de ne bénéficier que d'une douche par semaine, trouve les journées bien longues et la nourriture immangeable. Depuis qu'elle a quitté son domicile, elle a perdu vingt kilos et moi, quelques grammes d'humour car Suzanne, c'est ma grand-mère." F.P.
Dans ce récit poignant, Frédéric Pommier explore la mémoire d'une femme lucide et battante, emblématique de sa génération. Il interroge la manière dont sont traités nos aînés, mais aussi les soignants. Avec humour et tendresse, il nous plonge dans une histoire d'amour et de transmission où, en dépit des drames et de la violence, triomphent le rire et la passion.
Frédéric Pommier est journaliste à France Inter.
Été 1963, dans un village des Pouilles.
Primo, Mimmo et Damiano, trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles écrasées de soleil de leur quartier. La vie n'est pas simple, pour ces amis inséparables : le père de Primo est mort, celui de Mimmo est à l'asile, celui de Damiano interdit à sa femme de quitter la maison. Et lorsqu'ils quittent leurs foyers, c'est pour se trouver confrontés à une bande d'ados qui s'amuse à les tourmenter et à les humilier...
Seulement, cet été-là, les trois garçons décident de ne plus se laisser faire. Ni par ces imbéciles d'ados ni par personne d'autre. Ils font un pacte, un pacte de sang, mais ignorent alors qu'un terrible engrenage vient de s'enclencher, qui précipitera la fin de l'été et de leur enfance.
Un premier roman bouleversant.
Une écriture à la beauté sauvage.
Une poignante histoire d'amitié.
« La bienveillance est le contraire de la mièvrerie : c'est une arme de choc, une arme de joie, une arme absolue. À une époque où tout se radicalise - la ruse, la haine, l'ego, le politiquement correct et même les discours humanitaires -, la bienveillance est la seule réponse à la crise morale que traversent nos sociétés. Une réponse qui, à défaut de changer le monde du jour au lendemain, lui redonne des couleurs et compense les déceptions qu'il nous inflige, tout en renforçant ce système immunitaire assez paradoxal qui s'appelle l'empathie. D'où l'urgence de radicaliser la bienveillance. De la pratiquer sans peur, sans honte, sans modération et sans nuances.
C'est ce que je fais depuis l'enfance, pour le meilleur et pour le pire, comme toutes les personnalités qui ont marqué ma vie. Ceux qui, sans en avoir toujours conscience, détiennent le véritable pouvoir sur Terre sont les guerriers de la bienveillance. »
Prix Goncourt 1994, Didier van Cauwelaert est l'auteur de nombreux romans et essais, vendus à plusieurs millions d'exemplaires dans une trentaine de pays. Avec le Dictionnaire de l'impossible, Au-delà de l'impossible et Les Émotions cachées des plantes, il a bouleversé en profondeur nos rapports à la science et à l'extraordinaire.
"La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de sa bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant."
Au soir de sa vie, Jeanne, quatre-vingt-dix ans, décide d'écrire son journal intime. Sur une année, du premier jour du printemps au dernier jour de l'hiver, d'événements minuscules en réflexions désopilantes, elle consigne ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilée depuis plus de soixante ans dans l'Allier, dans sa maison posée au milieu des prés, des bois et des vaches. La liberté de vie et de ton est l'un des privilèges du très grand âge, aussi Jeanne fait-elle ce qu'elle veut - et ce qu'elle peut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, s'amuser des mésaventures de Fernand et Marcelle, le couple haut en couleurs de la ferme d'à côté, accueillir - pas trop souvent - ses petits-enfants, remplir son congélateur de petits choux au fromage, déplier un transat pour se perdre dans les étoiles en espérant les voir toujours à la saison prochaine...
Un clafoutis aux tomates cerises, le plus joli roman sur le grand âge qui soit, traite sans fard du temps qui passe et dresse le portrait d'une femme qui nous donne envie de vieillir.
En somme, je vais parler de ceux que j'aimais, écrit Albert Camus dans une note pour Le premier homme. Le projet de ce roman auquel il travaillait au moment de sa mort était ambitieux. Il avait dit un jour que les écrivains gardent l'espoir de retrouver les secrets d'un art universel qui, à force d'humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et dans leur durée.
Il avait jeté les bases de ce qui serait le récit de l'enfance de son premier homme. Cette rédaction initiale a un caractère autobiographique qui aurait sûrement disparu dans la version définitive du roman. Mais c'est justement ce côté autobiographique qui est précieux aujourd'hui.
Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée.
Un roman foisonnant où Céline raconte son enfance et sa jeunesse :
"C'est sur ce quai-là, au 18, que mes bons parents firent de bien tristes affaires pendant l'hiver 92, ça nous remet loin.
C'était un magasin de "Modes, fleurs et plumes". Y avait en tout comme modèles que trois chapeaux, dans une seule vitrine, on me l'a souvent raconté. La Seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C'est moi le printemps."
"Notre arrivée au Nain Jaune fit sensation. C'est ainsi que l'automne précédent j'avais vu entrer À la Rose, à Biarritz, le prince de Galles incognito entre deux belles filles qu'on lui avait jetées dans les bras et une bande de jeunes fous en délire. Mais le Nain Jaune était une maison sérieuse. C'était un tripot doublé d'une fumerie clandestine et l'on ne plaisante pas avec la drogue. Immédiatement on nous conduisit au petit bar privé, où d'autres gentlemen, tout aussi élégants et réservés que Félix et que Victor, les confrères avec qui ils avaient affaire, nous reçurent sans marquer aucune espèce d'étonnement. Il y a avait une femme parmi eux, la patronne du Nain Jaune, une grande latte astiquée, lustrée, calamistrée, avec des dents de jument et des yeux glauques."