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C'est l'histoire d'un garçon et d'une fille qui s'aiment depuis toujours.
Jeanne et Raphaël se sont connus enfants, visages ronds, fossettes, pères absents. Et tout de suite ils se sont adoptés.
Frères et soeurs, âmes soeurs, amis amoureux ? Peu importe. C'est autour d'un jeu de société, sur fond de Dalida et Barbara, qu'ils jurent fidélité et vérité, jusqu'à ce que la mort les sépare.
Ils ont ensemble quinze ans, dix-huit, les jeux d'école laissent place aux lectures, à la découverte de la sexualité, aux conflits ou au trouble. Et le monde continue lui aussi de tourner : le sida fait des ravages.
C'est cette histoire que nous raconte Jeanne, lors d'une première promenade sans Raphaël à travers les rues ensoleillées de Paris. Ce jour de printemps, elle se rend au cimetière, assister à l'enterrement de celui qui lui est essentiel. Hier encore, ils avaient vingt-cinq ans tous les deux. Et aujourd'hui, Raphaël n'est plus là. Jeanne nous raconte les histoires d'amour impossibles, la maladie, le père disparu, et la passion des mots. Parfois l'amour ne dit pas son nom. Au pays de la mélancolie et du bonheur partagé, Anne Goscinny écrit la plus belle des lettres à Raphaël. -
Après la naissance de son fils Simon, Jeanne comprend peu à peu que son mari s'éloigne, ne l'aime plus tout à fait. Ils décident ensemble d'une vie amicale. La géographie de ce pacte est à la lisière de la comédie : un seul palier, deux appartements, une vie amoureuse libre, faste pour Pierre, que la narratrice surveille et jalouse. Une façon d'être ensemble, longtemps, jusqu'à ce que Simon grandisse. Comme il s'apprête à quitter la maison, la narratrice voit son monde chamboulé.
Jeanne parvient à s'arracher à cette promiscuité toxique en louant un appartement meublé dans une vieille bâtisse au charme mystérieux, située dans un quartier étrangement familier, où l'accueille une petite fille, Romance.
C'est là que vont lui revenir les souvenirs de sa propre enfance cassée : la mort brusque, soudaine et insupportable de son père, la terrible maladie qui la cloue à l'hôpital à l'âge de 10 ans avec une armée d'enfants menacés mais surtout la passion dévorante et chimérique qu'elle projette sur le médecin qui la soigne. La voici incarcérée durant plus de sept ans dans un amour obsessionnel et inavouable pour un homme quatre fois plus âgé qu'elle, le poids du secret alourdissant son corps de toutes les larmes qu'elle ne verse pas...
A l'âge où les sentiments se mêlent, dans la pureté et parfois la confusion, Romance se blesse, aime, découvre. Où donc sont passés Pierre et leur fils ? Et cette maison ancienne, faut-il vraiment y vivre, ou simplement la traverser ? Entre Marcel Aymé et Henry James, Anne Goscinny, dont les mots parfois crépitent, nous font rire, hésiter, ou pleurer, nous livre ici son roman le plus accompli. -
« Je vois qu'elle est troublée. Elle se laisse faire, devient poupée de chiffon, veut me plaire et retrouver son Gabriel tendre et bienveillant, prend des poses lascives qui toujours me rendent fou... »
Mais Gabriel a changé. Il n'est plus ce veuf doux et charmeur que Mathilde a rencontré, un jour de pluie, à Paris, tandis qu'elle rentrait chez elle. Il n'est plus cet amant passionné pour qui elle était prête à tout sacrifier, son mari et sa fille. Non, c'est un autre homme car Gabriel vient de rencontrer une très jeune fille. Chez Mathilde, la douleur laisse place à la folie. Une folie presque ordinaire qui la conduira jusqu'à Saint-Pierre de Rome, au pied du chef-d'oeuvre de Michel-Ange.
Dans ses pages brûlantes, Anne Goscinny nous raconte l'histoire de la passion qui soumet et de l'amour qui rend fou. Un drame cruel et vibrant sur ces hommes qui ne savent pas aimer.
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Anne Goscinny est l'auteur, chez Grasset, d'un premier roman remarqué : Le bureau des solitudes (2002).
Le Livre:
Trois personnages pour ce roman d'Anne Goscinny, qui tisse finement tous les liens de la colère et de l'émotion. Un trio d'inséparables : la mère, la fille, le voleur. La mère, Hélène, est atteinte d'un cancer dont les rémissions sont autant d'espoirs déçus. Elle va en mourir, entourée d'une cour d'amis, protecteurs et présents. Trop présents ? Peut-être. La fille, Solène, l'accompagne jusqu'à la fin, entre accablement et révolte. Le voleur, Fabrice, est le meilleur ami de Solène, ondoyant et flatteur. Il va détourner à son profit l'amour d'une mère avant de l'escroquer, la voler par petits bouts, et insinuer le doute : la voleuse, ne serait-ce pas cette Solène, fille ingrate ? Les amis deviennent juges et censeurs. Solène comparait devant un tribunal où chacun détourne les yeux. La vérité tourne à la mascarade. L'amour filial est ici un combat dont ce livre intense se fait l'écho.
Jouant avec la chronologie des époques différentes (avant la mort et dix ans après), alternant les voix narratives en une composition polyphonique, Anne Goscinny a écrit un roman qui affronte les sujets les plus dérangeants. L'affection confisquée d'une mère. L'escroquerie dont la victime est à l'agonie. Le protocole d'une perte. La trahison d'un proche. En peu de pages, chaque mot de cette sonate en deuil majeur touche le lecteur. -
Six personnages principaux dans ce roman des solitudes : trois s'épanchent dans le cabinet d'un avocat, trois se dérobent dans celui d'un psychanalyste. Entre les deux cabinets, un simple palier. Derrière le bureau du premier et assis au fauteuil du second, le même homme, narrateur unique de ces destins naufragés : « Il faut que je l'avoue : je suis un imposteur ».
Cette tragi-comédie fait mine de respecter l'unité de temps (une seule journée), l'unité de lieu (un seul immeuble, avec le restaurant chinois pour point de fuite à l'heure du déjeuner), l'unité d'inaction (puisque les six personnages en quête de hauteur sont empêchés d'agir, par des procédures judiciaires ou des protocoles névrotiques).
Mais la surprise finale déconstruit tout le puzzle du récit dans une mise en abîme virtuose. Le narrateur est-il un psychanalyste qui se rêve avocat (« je voudrais être avocat mais je suis psychanalyste. Finalement, c'est la même chose. Mes patients se portent partie civile dans le boxe des accusés ») ?
Ou n'est-il lui-même que le personnage du récit qui l'invente (« Je n'ai jamais rien créé, sauf vous. Vous êtes la seule oeuvre que je laisse ») ?
Peu importe au fond, puisqu'entre temps Hector Fèdre, Arlette Gide, Emma Liberteg, Cécile Hadellash, Monsieur Claude et Madame de Lothermore auront fait effraction dans votre mémoire, pour ne plus en sortir... -
Sophie perd son père à dix ans. Chaque année, à la date anniversaire de sa mort, elle quitte Paris pour Nice, où il est enterré. Sur sa tombe, elle dépose une brassée de mimosa et une lettre dans laquelle elle se raconte. Et chaque année, le vieux Max, le gardien du cimetière, l?attend : il voit grandir cette petite fille à la fois naïve et tétue, qui, au fond, ne parvient toujours pas à enterrer son père. Max est un original. Coupé du monde, il partage son existence entre Sainte Thérèse d?Avila, qu?il appelle familièrement Thérèse et à qui il demande chaque matin conseil, et Marilyn, la fleuriste du cimetière, qui vit retirée dans sa boutique qu?elle n?a pas su baptiser autrement que « Certains l?aiment froid ».
?Max et Sophie se lient d?amitié, comme deux solitaires pour qui un deuil impossible semble avoir arrêté le cours du temps. Car Max vit lui aussi dans le souvenir: Hannah, sa petite voisine, sa fiancée, dénoncée par ses propres parents, concierges de l?immeuble, n?est jamais revenue des camps d?extermination.
?Pleins d?ingénuité et de fantaisie, Max et Sophie prendront à contre-pied le tragique de leur existence. A travers leurs récits alternés, tantôt solennels, tantôt cocasses, beaucoup de secrets et de non-dits seront levés, et les histoires de chacun, qu?on croyait distinctes, se révéleront liées.
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" Je voulais un lundi comme les autres. Comme les autres lundis et comme les autres enfants. Pas un lundi avec un mort dans mon cartable. "
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« Son sourire aujourd'hui me donne envie de découvrir le monde. Elle oublie, je le vois, l'échéance des trois jours. Elle oublie que le temps est compté, elle oublie l'ombre et son murmure.
Il fait doux, Nice ouvre ses cadeaux. Il n'y a personne dans les rues. Je marche, enveloppée dans un caban trop large. Je ne pense qu'à ma mère. Je sais que la parenthèse se referme sur nous. Ma promenade, au gré du vent, au gré de rien, me conduit dans un joli jardin. Je m'assieds sur un banc, déboutonne mon manteau. Je respire. Trois pastels et mon carnet vont immortaliser le bleu, le vert et l'ocre.
C'est alors que je remarque cet homme. Il est là, tout près, assis sur un banc. Il me regarde. Il se lève. Vient vers moi. »A. G.
C'est à Noël, sous le soleil d'hiver, qu'Anne Goscinny réunit une mère et sa fille pour un dernier voyage. Un roman poétique et personnel.
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Une femme a été tuée. La police enquête et interroge tour à tour les personnages qui ont croisé le principal suspect, mari de la victime et psychanalyste. Parmi les témoignages, celui de Jeanne, sa dernière patiente, qui avait décidé de suivre jusque dans son intimité la plus secrète celui à qui, trois fois par semaine, elle se livrait...
Chaque déposition, à sa façon, accuse le mari : son meilleur ami, sa mère, la femme de ménage, tous ont des raisons légitimes de lui en vouloir. Est-il coupable pour autant ?
Un kaléidoscope de points de vue, une ronde de styles, de tons et de voix, une tension romanesque jusqu'au coup de théâtre final.