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Betourne Olivier
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La mort du roi - louis xvi devant ses juges et face a l'histoire
Betourne Olivier
- Seuil
- 13 Septembre 2024
- 9782021564631
Plus de deux siècles après l’exécution de Louis XVI, nombreux sont les Français qui demeurent dans le doute. Qu’auraient-ils fait s’ils avaient dû personnellement se prononcer sur le cas de Louis XVI ? Jugeable ? Pas jugeable ? Et la mort, l’auraient-ils votée ?
Olivier Bétourné place le lecteur d’aujourd’hui en situation de se déterminer. Mais en l’invitant à entendre les arguments les plus contradictoires, il le conduit aussi à se confronter à un terrible dilemme : comment assumer la répulsion que nous inspire la mise à mort du roi déchu sans renoncer à comprendre la logique qui le conduit à l’échafaud ?
Au plus près des acteurs du drame, le récit révèle la profondeur du conflit de légitimité qui hante la Convention et mine le souverain détrôné. Droit divin ou souveraineté du peuple ? Monarchie ou République ? À chaque instant de sa vie de reclus, le roi puise dans un environnement hostile des motifs d’espérer ou des raisons de renoncer. Il lutte, résiste, s’effondre, reprend espoir et finit par se ranger à l’avis des trois avocats qui l’entourent et ont entrepris de plaider l’innocence au nom des droits que lui confère la Constitution. Peine perdue. Pas plus qu’il ne saurait être jugé comme monarque absolu, Louis XVI ne saurait l’être comme roi constitutionnel puisque la monarchie n’est plus, et pas davantage comme citoyen ordinaire puisqu’il ne l’est pas.
Fondé sur des sources de première main, La Mort du Roi donne vie, dans un va-et-vient permanent entre la prison du Temple et la Convention, aux lignes de force qui conduisent à la mort et font de la France une nation à nulle autre pareille.
Olivier Bétourné est historien de la Révolution française et éditeur, cofondateur et président de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée. Il est notamment l’auteur de L’Esprit de la Révolution française (Seuil, 2022). -
L'esprit de la révolution française
Olivier Bétourné
- Seuil
- Histoire (H.C.)
- 23 Septembre 2022
- 9782021512564
De quoi était donc fait l'esprit de la Révolution pour que plus de deux siècles après il nous éclaire encore ? Scruter l'événement pour en découvrir les ressorts mythographiques, se frayer un chemin de connaissance par-delà interprétations et idéologies, tel est le projet. L'exploration opère en trois temps. L'enquête remonte d'abord aux sources médiévales du débat philosophique qui, au milieu du xviiie siècle, investit la souveraineté d'un nouveau principe de légitimité. Elle retrace ensuite les jeunes années des principaux acteurs du drame en vue de saisir leur personnalité profonde et de donner la mesure des bouleversements subjectifs induits par l'événement lui-même. Vient alors le moment d'aborder le grand récit, de revivre pas à pas, et au plus près des protagonistes, la construction des mythes fondateurs de la France contemporaine, fruit de cette singulière et imprévisible rencontre entre le mouvement des idées, les contradictions sociales du temps et la personnalité des acteurs. Alors s'éclaire le mystère de l'exception française et de sa permanence, cette culture politique que le monde entier nous envie autant qu'il s'en agace. Trop française, cette culture, à l'heure de la globalisation du monde ? Trop national, l'esprit qui en émane ? L'interrogation traverse de part en part le récit.
Olivier Bétourné est historien et éditeur. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, élève d'Albert Soboul (1914-1982) alors titulaire de la chaire d'histoire de la Révolution française à la Sorbonne, il est notamment l'auteur (avec Aglaia I. Hartig) de Penser l'histoire de la Révolution. Deux siècles de passion française (La Découverte, 1989). Il est, par ailleurs, cofondateur et président de l'Institut Histoire et Lumières de la pensée. -
La vie comme un livre ; mémoires d'un éditeur engagé
Olivier Bétourné
- Philippe Rey
- Document
- 10 Septembre 2020
- 9782848768311
Un document passionnant sur l'édition et la vie intellectuelle des quarante dernières années
Enfant de Mai 68, Olivier Bétourné entre aux Éditions du Seuil en 1977 alors que la maison, toujours dirigée par ses fondateurs, vit la fin des temps héroïques : si l'ombre de Jean Cayrol plane encore sur le comité littéraire, d'autres personnalités, comme Philippe Sollers ou Denis Roche, s'imposent peu à peu rue Jacob tandis que François Wahl érige, à l'écart du comité, un monument unique dédié aux sciences humaines. Mais c'est auprès de Jacques Julliard, éditeur d'essais politiques, que le jeune homme, entré comme simple lecteur, apprend le métier. En 1984, à trente-trois ans, Olivier Bétourné devient le numéro 2 de la maison. À la suite du changement de direction, il quitte en 1992 la rue Jacob pour rejoindre Claude Durand chez Fayard. La réussite du tandem est spectaculaire avant de se briser, huit ans plus tard, sur la retentissante affaire Renaud Camus. Accueilli en 2006 chez Albin Michel comme directeur général, Bétourné y poursuit son travail d'éditeur tout en s'attachant à percer le secret d'une maison réputée pour son exceptionnel savoir-faire commercial. Il revient finalement au Seuil en 2009, invité par son nouveau propriétaire à prendre la barre d'un paquebot à la dérive, défi qu'il relève en quelques années, parvenant - grâce à l'embauche d'éditeurs de talent, aux succès commerciaux et au retour de la maison dans la course aux prix littéraires - à redonner son éclat à sa maison, celle de ses débuts, la seule où il se soit toujours senti chez lui.
Voici le parcours intime et professionnel d'un homme pleinement engagé dans son temps et dans son métier. Le récit s'ouvre sur une évocation très personnelle de ses années de formation au sein d'une famille libre et peu banale. S'ensuit la chronique, rapportée sur le mode épique, de la traversée par gros temps de l'édition française de ces quarante dernières années, le narrateur multipliant anecdotes et portraits nourris par l'abondante documentation qu'il a constituée lui-même : lettres, notes, procès-verbaux de réunions, mémos en tous genres, etc. Ce livre fera date pour la façon si personnelle qu'a son auteur d'inviter le lecteur à pénétrer dans les coulisses d'un monde hanté par le secret, à comprendre l'enjeu des joutes intellectuelles du temps et à revivre les crises auxquelles il a lui-même été confronté. S'attardant à saisir la personnalité des éditeurs qu'il a côtoyés (Paul Flamand, Michel Chodkiewicz, Jérôme Lindon, François Maspero, Claude Cherki, Claude Durand, Francis Esménard, Richard Ducousset, Hervé de la Martinière...), des figures fondatrices de sa maison de coeur (Jacques Julliard, Jean Lacouture, Philippe Sollers, Denis Roche, François Wahl...), des écrivains devenus ses amis (de Julien Green à Viviane Forrester et François Bon), des grandes figures intellectuelles dont il aura été l'éditeur (de Pierre Bourdieu à Jacques Derrida en passant par Alain Touraine et Elisabeth Roudinesco), Olivier Bétourné prend un plaisir manifeste à mettre son expérience en scène, échecs et insuffisances compris. Comme une invitation à poursuivre aujourd'hui le combat au nom d'une certaine idée de l'édition et de la culture. -
Penser l'histoire de la Révolution
Olivier Bétourné, Aglaia I. Hartig
- La Découverte (réédition numérique FeniXX)
- 10 Novembre 2017
- 9782348025099
A l'heure ou l'interprétation de la Révolution par François Furet occupe le devant de la scène, où l'histoire contre-révolutionnaire assiège la Sorbonne, un bilan s'impose. Que reste-t-il des travaux accumulés depuis bientôt deux siècles ? Quelle est la valeur des critiques qui leur sont adressées ? Depuis dix ans, une constante : le discrédit jeté sur l'histoire telle qu'on l'écrit à l'université depuis Alphonse Aulard. Pour comprendre la signification de cette table rase, les auteurs retracent l'histoire de l'histoire, des premières grandes fresques révolutionnaires jusqu'aux travaux les plus contemporains. Ils invitent à redécouvrir la tradition jauressienne, marquée par les travaux d'Albert Mathiez, Georges Lefebvre, Ernest Labrousse, Albert Soboul et, aujourd'hui, Michel Vovelle, sans en cacher les limites. Parallèlement, ils rappellent la fécondité des voies ouvertes par les philosophes de la politique, d'Edgar Quinet à Hannah Arendt. Chemin faisant se constitue par accumulation de couches successives une véritable généalogie de la connaissance, qui montre à quel point chaque historien est tributaire des croyances, illusions et certitudes de son temps, et comment, finalement, chaque époque met en scène le conflit entre la permanence et la fin de la Révolution à travers un imaginaire issu de l'acte révolutionnaire lui-même.