Lambeaux est un récit autobiographique dans lequel Charles Juliet évoque sa mère qu'il n'a pas connue - morte de faim après huit ans d'enfermement abusif en hôpital psychiatrique - et le rôle que, malgré cette absence, ou à cause de cette absence, elle a joué dans sa vie d'homme et dans sa formation d'écrivain. Dans un second temps, il nous relate son parcours : la famille adoptive, l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe, puis les premières tentatives d'écriture, lesquelles vont progressivement déboucher sur une toute autre aventure : celle de la quête de soi. Une descente aux enfers sera le prix à payer pour qu'un jour puisse éclore la joie grave et libératrice de la seconde naissance.
Dans cette démarche obstinée il trouve la force de se mesurer à sa mémoire pour en arracher les moments les plus enfouis, les plus secrets, et les plus vifs. L'auteur devient son propre historien et nous livre un texte 'pour finir encore'.
Un petit paysan qui n'avait jamais quitté son village se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découverte et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s'éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout. La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d'affection, l'admiration qu'il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l'amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu'il a de son village, de sa chienne et de ses vaches, ses quinze jours de cachot, son renvoi de l'école puis sa réintégration, la hantise de mourir à dix-huit ans, là-bas, dans ces rizières où la guerre fait rage..., c'est le récit d'une entrée en adolescence, avec ses révoltes et sa détresse, ses déchirements et ses ferveurs.
Quatre saisons. Quatre lettres adressées à l'amie lointaine.
Jour de printemps. Il marche dans les vignes, les bois, alors qu'un poème se compose dans sa tête. Ce texte parle de l'avidité de vivre. De l'attente. L'attente de ce qu'aucun mot ne saurait nommer.
Nuit d'un été torride. Naguère, un enfant s'était enfoncé dans la forêt à la recherche de trois hêtres immenses. Il ne les avait pas trouvés, mais il avait vécu quelques minutes inoubliables près d'une source. Autre parcours : celui de l'aventure intérieure, avec ses aléas, ses angoisses, ses découvertes, et instamment espérée, ardemment attendue, cette seconde naissance qui permet enfin de consentir à la vie.
Journée d'automne et de balade sur les collines dans la douce et déclinante lumière de la saison préférée. Elle fait songer à un autre automne. Celui d'une existence. Celui qu'éclaire et enrichit la plénitude de la maturité.
Après-midi d'hiver. La neige. Les oiseaux. Le profond silence. Une totale passivité. Le plus enfoui affleure et la main note.
Des instants d'abandon, de lentes dérives. Une parole nue. Celle qui sécrète le murmure de l'intime.
"C'est par la misère que j'ai approché la vie.
La toile est liée à un drame fondamental.
La peinture, c'est un oeil, un oeil aveuglé, qui continue de voir, qui voit ce qui l'aveugle.
N'être rien. Simplement rien. C'est une expérience qui fait peur. Il faut tout lâcher.
Pour être vrai, il faut plonger, toucher le fond.
La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie. Je ne fais que chercher la vie. Tout ça échappe à la pensée, à la volonté."
Bram Van Velde.
Giacometti est l'exemple type de l'artiste aux prises avec les difficultés de la création.
À la fois dessinateur, peintre et sculpteur, il a édifié l'essentiel de son oeuvre au cours des vingt dernières années de son existence.
Bien que tragique, sa vision de l'homme n'a rien de désespérée. Ses portraits aux regards effarés et qui interrogent, ses sculptures filiformes expriment certes notre solitude, la douleur d'être, la précarité de notre condition, mais ils affirment aussi avec autorité que la vie est finalement plus forte que tout ce qui la ronge et cherche à l'abattre.
Le jour baisse, dixième volume de mon journal, couvre quatre années, de 2009 à 2012. Dans les volumes précédents, je veillais à peu parler de moi. Ici, je m'exposedavantage, parle de ce que j'ai longtemps tu : mon épouse, sa famille, mes rapports avec celle-ci. Je relate ce que fut mon année préparatoire aux études de médecine, ma seconde session à cet examen. Une angoisse indicible. Échouer aurait été pour moi une tragédie. Arrêt des études et engagement dans l'armée.
Pendant cette année, à mon école d'enfants de troupe, j'ai eu des rapports difficiles avec un capitaine. Plus le rugby, plus une ardente faim de vivre, plus des tentations, plus un grand désordre dans la tête et dans le coeur.
"J'ai dévoré bien des livres, vécu grâce à eux d'inoubliables instants. Ils me transportaient, m'exaltaient, me laissaient anéanti, ne cessaient de me triturer, m'aidaient à me connaître, à m'ouvrir mon chemin... Par la suite et au long des années, ils ont eu à combler ma faim, une faim qui réapparaissait aussitôt qu'assouvie. Toutefois, après les avoir ingérés, comment me séparer d'eux alors qu'ils avaient eu pour moi une telle importance? Il fallait absolument que j'en garde quelques bribes. D'où ma manie de prélever ces mots, ces phrases qui m'avaient dévasté, embrasé, poussé à aller plus avant. Manie d'autodidacte qui s'acharne à creuser toujours plus profond, qui tient à ne rien perdre de ce qu'il a acquis, qui veut pouvoir mâcher encore et encore ces mots où puiser force, lumière, énergie. Les phrases et textes rassemblés dans ce volume sont tirés des carnets où se trouve thésaurisée cette nourriture qu'aiment à consommer ceux qui se cherchent, cherchent un sens à la vie."
Charles Juliet.
"Au tréfonds de l'être, une plaie suinte, que maintiennent à vif maintes de ces questions auxquelles il n'est jamais facile de fournir une réponse : vivre, le faut-il ? Et ce mot, vivre, comment le comprendre ? Quelles significations lui attribuer? Et que doit-on faire de sa vie ? Quel sens lui donner - ou en recevoir ? Et s'il semble rigoureusement indispensable de se connaître, cet être que je suis, quel est-il ? Dois-je le subir dans tout ce qu'il est ? Ou bien puis-je le transformer ? Mais alors dans quel but, quelle intention ? Vais-je savoir brûler ce qui m'encombre, désenfouir mon noyau, ne garder en moi que ce qui procède de l'élémentaire, l'originel ? Et cet autrui dont je viens de vérifier à quel point il est mon semblable, vais-je savoir le rejoindre ? Et si je cède à ce désir de me connaître, comment dissoudre l'angoisse qu'il suscite ? Comment vaincre la peur de la vie ? La peur de la mort ?...
Mais quand ces questions le taraudent, l'être n'est pas à même de se les formuler. Elles ne sont tout d'abord qu'un malaise, un désarroi, une lancinante sensation d'exil, l'âpre nostalgie de ce que l'on ne saurait nommer, une infranchissable solitude. Et c'est à son insu que l'être se trouve progressivement engagé dans une aventure dont il ne soupçonne ni en quoi elle réside, ni où elle est susceptible de le mener. Les notes rassemblées dans ce Journal sont les traces laissées par un homme embarqué dans une telle aventure, et qui, des années plus tard, devra s'avouer qu'en se scrutant la plume à la main, il n'a fait qu'obéir à un urgent besoin de se révéler à soi-même, se clarifier, s'unifier, à l'impérieuse nécessité d'accéder à la liberté, la connaissance, une ineffable lumière."
« En affinant ses perceptions, en captant en elle les moindres frémissements, Fabienne Verdier est parvenue à avoir une connaissance aiguë de son activité intérieure. À la faveur de maintes métamorphoses, elle a éliminé des tensions, des raideurs, des inhibitions, leur a substitué de la souplesse, de la fluidité, donnant ainsi à la main du peintre la possibilité d'agir en toute liberté, d'obéir à la moindre sollicitation... Instants de félicité, de jubilation, d'extase, durant lesquels l'être se trouve arraché au temps et à la mort. Instants de surabondance où ruisselle l'énergie, où s'épanouit un amour apte à tout embrasser et tout comprendre. » Charles Juliet.Partie étudier en Chine dans les années quatre-vingt, Fabienne Verdier a, durant dix ans, été initiée à l'art pictural et calligraphique. Elle est aujourd'hui l'une des rares détentrices de ce savoir dans le monde, et ses tableaux, mettant en oeuvre des techniques ancestrales dans un esprit pleinement moderne, figurent désormais dans quelques-unes des collections d'art contemporain les plus importantes.
C'est un petit paysan, un enfant sensible, attachant, dont on ignore le nom. Il découvre le monde des adultes, la vie, la peur, la tendresse. Il se livre à ses premières expériences, douces-amères, ou tragiques. Enfant de troupe, il connaît la solitude, l'ennui, la cruauté de certains chefs mais aussi l'amitié. Plus tard, avec le retour à la vie civile, c'est une autre solitude, une autre forme d'ennui et de désespoir. Mais il y aura cette ouverture, cette lumière possible que suggère une rencontre inattendue.
Écrit tantôt sous forme de notes et de fragments plus ou moins développés, tantôt sous forme de récits, L'Inattendu est l'épilogue, longtemps après, de L'Année de l'éveil.
"Intrusions dans l'intime, retours à l'enfance, doutes, interrogations, réflexions diverses, notes sur des personnes rencontrées..., ce Journal répond au besoin que j'ai de retenir ce qui m'échappe, cette vie qui me traverse et dont je tiens à garder la trace. Certes, le temps emporte tout, mais donner forme à ce que je veux ne pas perdre, c'est mieux me comprendre, c'est dégager le sens de ce qui m'échoit. Et au terme de la moisson engrangée, c'est offrir les mots rassemblés à cet autre qui se cherche. En espérant le rejoindre dans sa solitude et lui être ce compagnon qui chemine à ses côtés."
C.J.
Ce livre, s'il contient quelques poèmes inédits, est une anthologie, composée par Charles Juliet lui-même, de ses poèmes au long de plus de cinquante années de recherche, de tâtonnements, de découvertes. On y retrouve donc cette écriture si simple, si évidente mais aussi âpre, dure comme le silex et dense comme une terre nourricière, qui redonne leur sens immédiat aux mots, et leur valeur, et leur sonorité. Les titres des parties qui composent ce recueil révèlent bien l'itinéraire de l'auteur : "Enfance", "Effondrement", mais aussi "Ouverture", "Avancée", "Lueurs"...
Ce mot, "vivre", comment le comprendre ? Quelles significations lui attribuer ? Que doit-on faire de sa vie ? Quel sens lui donner - ou en recevoir ? Et s'il semble rigoureusement indispensable de se connaître, cet être que je suis, quel est-il ? Dois-je le subir dans tout ce qu'il est ? Ou bien puis-je le transformer ? Mais alors dans quel but, quelle intention ? Les notes rassemblées dans ce Journal font écho à ces questions qui jalonnent l'aventure de la quête de soi.
L'amour s'empare d'un homme, mais la femme qui le hante est trop jeune, ou elle regarde ailleurs, ou elle a conscience que la distance qui les sépare ne pourra être abolie. Renvoyé à lui-même, à une solitude accrue, cet homme vit une crise qui l'ébranle en profondeur. Il renonce, ou à l'inverse, il se bat, s'ingénie à vaincre les résistances. Un jour, l'imprévu survient, à moins que le temps ait modifié la situation et rendu possible ce qui ne l'était pas. Alors cet amour qui lancinait, érodait, déchirait, soudain il délivre, pacifie, ouvre largement les portes sur une vie qui s'éclaire, va multiplier ses dons...
Si les tableaux de Paul Cézanne ramènent Charles Juliet sur les lieux de sa propre adolescence, ils provoquent aussi en lui un questionnement sur la création, qu'elle soit celle du peintre ou celle de l'écrivain. Ce livre est un face-à-face troublant entre deux oeuvres, il est aussi un échange, un dialogue entre deux solitudes tendues vers l'autre et vers la vérité, au-delà du temps, au-delà de la mort.
"La recherche de soi est un long chemin.
Au début, il n'est d'ailleurs pas de chemin. Seule règne une profonde ténèbre. Une ténèbre faite d'interrogations, de doutes, de fatigue, de haine de soi, de difficulté à vivre... Mais un travail d'élucidation et de clarification parvient à le repousser, à y faire naître une faible lueur. Alors des entraves commencent à tomber, des obstacles à disparaître, et un chemin finit par s'ouvrir. Il permettra à celui qui l'empruntera de se connaître et de vivre en bonne intelligence avec lui-même, les autres et le monde."
Au long des trois premiers volumes de son Journal, Charles Juliet a relaté son cheminement. Dans ce quatrième tome, il poursuit sa quête. Mais la sérénité lui est venue, et ces notes où alternent instants de vie, rencontres, plongées intérieures, marquent un indéniable accomplissement.
Comme les précédents, ce nouveau tome du Journal de Charles Juliet, comporte des notes de voyage, des réflexions sur l'écriture et l'art, et cette fois, plus évidemment, sur le temps qui passe et sur l'âge qui vient. Avec une vraie confiance, maintenant, dans la vie et dans l'autre, avec l'apaisement :
Un regard serein apaisé
Une plus large ouverture sur le monde
L'exigence éthique inévitable
Une écriture ferme et limpide
Des notes dont certaines sont proches
du poème en prose
Pour restituer des moments de vie
des rencontres des souvenirs des lectures
des émois des errances intérieures
des réflexions sur la connaissance de soi
le difficile retour à la source
la conquête d'une effective liberté
Avec toujours le besoin de s'opposer
au temps de le combattre
de tendre à l'intemporel
Le Journal de la maturité.
Les textes qui composent cet enregistrement, pièce de théâtre, poèmes, et extraits de recueils, choisis par l'auteur, sont autant de jalons dans cette difficile conquête.
« "L'Incessant" met en présence un homme et une femme qui s'affrontent avec âpreté. Cet homme et cette femme sont en chacun de nous. À certains moments de crise, ils se déchirent, nous harcèlent. Mais la décision qui clôt le débat n'est jamais définitive. À tout instant elle peut être remise en cause. Alors l'affrontement recommence. Maintes et maintes fois. À moins qu'un jour l'homme cède et qu'une seconde naissance l'introduise à une nouvelle vie. » C.J.
« Quels mots trouver qui dénoueraient tes tensions te videraient de ton angoisse apaiseraient ce qui te ronge.
Quels mots trouver qui te clarifieraient te révéleraient à toi-même transformeraient ton regard. » C.J.
Les souvenirs « de l'enfance à l'âge adulte » deviennent des micro-récits autobiographiques scandés, martelés par une voix qui souligne certains des mots les plus importants. Souvenirs trouvant leur source dans la mort portée en soi : deuil éternel de la mère génitrice jamais connue, mots ressassés, harcelants, épuisants. Souvenirs de lecture qui devient le sujet même des textes. Souvenirs lumineux enfin, pour la période plus récente de la vie de l'auteur qui disent son enthousiasme dans le cadre de rencontres. S'ils sont encore pour certains frappés de noirceur, ils ne concernent plus l'intériorité de l'auteur mais le chaos du monde dans lequel il vit aujourd'hui. L'écriture fait naître et laisser parler les morts aussi bien que les « exilés des mots ». À l'écoute des deux voix, on comprend que la conquête des mots fut aussi conquête de soi et de son destin. (d'après Nelly Carnet, « Revue Autre sud » n° 46, sept. 2009)
1989, qui ouvre ce nouveau tome du Journal de Charles Juliet, est l'année du succès de L'Année de l'éveil. Il se trouve projeté au devant de la scène. Sous la lumière. Mais sans doute les années de solitude, de travail et d'approfondissement ont-elles porté leurs fruits : le tumulte médiatique ne le perturbe pas. Et s'il est invité à faire des interventions, des lectures ou des conférences dans des lycées, des médiathèques, des facultés, s'il est invité à l'étranger (Maroc, Québec, Tunisie, Portugal), et si les rencontres tiennent une place grandissante dans sa vie, il n'en oublie pas pour autant de lire, de réfléchir sur l'écriture, l'art, l'existence. Ouvert sur le monde, ce cinquième volume montre à quel point, quand on le compare aux deux premiers, Charles Juliet a évolué, à quel point il est différent de celui qu'il était au début de son parcours. Même si un même désir de perfectionnement l'anime.
En neuf chapitres, en neuf étapes, ce livre retrace l'itinéraire difficile, contrarié, de celui qui veut parler avec les seuls mots de l'intériorité, de celui qui veut atteindre sa propre vérité. Le dépouillement, la fermeté de l'écriture, la neutralité d'une voix qui ne se donne pas de repos mènent progressivement à ce murmure où se reconnaît le bruissement de la source. Ces poèmes s'adressent à "ceux qui n'ont plus la force d'avancer", ils leur suggèrent qu'il existe une possibilité de trouver la lumière au coeur des ténèbres, que la voie existe qui mène du malheur à l'ouverture.
"Quand j'ai faim tout me nourrit racontait cette chanteuse dont le nom m'est inconnu un visage la pluie l'aboiement d'un chien moi aussi quand j'ai grande faim musardant par les rues populeuses dérivant au gré de mon humeur je m'emplis de tout ce qui s'offre des visages des regards un arbre un nuage la lumière du jour le sourire d'un enfant tout est absorbé tout me nourrit"
La vie et l'oeuvre du poète allemand Friedrich Hlderlin (1770-1843) sont devenues Outre-Rhin un véritable mythe. Une mère au coeur sec que son fils vénérait et dont elle a décrété qu'il serait pasteur. De quatorze à vingt-trois ans, Friedrich dut donc se morfondre dans les séminaires protestants. Des années qui l'ont meurtri, brisé, lui ont fait perdre foi en la vie. Hanté par le besoin d'écrire, il put éviter de porter l'habit noir et devint à quatre reprises précepteur dans des familles fortunées. Chaque fois ces expériences se soldèrent par un échec. Différentes déceptions, son amour malheureux pour Diotima, sa soif d'absolu, la maladie mentale, firent de lui un perpétuel exilé, incapable de s'enraciner dans l'existence. Il n'eut que de brèves années pour produire son oeuvre et resta trente-six ans prisonnier de sa démence, enfermé dans cette tour de Tübingen qui s'élève sur les rives du Neckar. Cette pièce de théâtre donne la parole à trois de ses amis et à sa soeur, et ce sont eux qui le font revivre, dépeignent sa personnalité, retracent le parcours de ce poète qui eut un destin de maudit.
En 1993, Charles Juliet a passé quatre mois à Saorge - un village des Alpes-Maritimes proche de l'Italie - dans un monastère devenu lieu de résidence pour artistes. Ces carnets sont le journal qu'il a tenu pendant ce séjour. Qu'il parle de Saorge, des rencontres qu'il y fait, des paysages qu'il découvre, qu'il égrène des souvenirs d'enfance, nous livre des impressions de lecture, évoque Catherine de Sienne ou Chet Baker, qu'il commente l'actualité, nous confie son émotion à la vue d'un beau visage... il demeure fidèle aux thèmes et préoccupations qui nourrissent les quatre précédents volumes de son Journal. Ici comme là, c'est une même attention aux êtres et à la vie, un même souci de les dire avec des mots justes et simples.