Comment penser la différence des civilisations et des sociétés humaines?
Cet ouvrage a deux objets indivisibles. Il met en effet l'entendement esthétique à l'épreuve d'un cas admis par tous comme énigmatique : Le Neveu de Rameau.
Le va-et-vient proposé entre le texte et ses commentaires, de 1950 à aujourd'hui, dégage une double constatation. La première, c'est que l'accumulation primitive du capital bibliographique ne doit pas masquer un fait majeur : deux interprétations du Neveu coexistent, et deux seulement. La seconde, que la ligne ultra-majoritaire ne repose sans doute pas sur les fondations les plus solides.
Il est proposé de commencer, ici comme ailleurs, par une lecture résolument interne, avant tout attachée aux opérations de pensée esthétique sans lesquelles aucun texte fictionnel ne saurait se construire, ni un entendement critique de l'art littéraire se constituer.
Ce petit essai, composé entre juin et août 2008, ne se pose qu'un seul défi : faire court. Dès lors, il faut taper plus fort sur la tête du clou. Quitte à se faire mal aux doigts et écraser le bois dont on prétend s'échauffer. On dira que les Lumières se prêtent d'elles-mêmes au jeu. Ne l'ont-elles pas presque inventé, dans la plus célèbre bataille entre idées ? Peut-être. Mais elles n'ont pas tiré les premières. Elles répondent aux noires soutanes, toujours là et bien là. Qu'est-ce pourtant que les Lumières qui, parties d'Europe au tournant du Moyen Âge, entendent rayonner sur le monde et délivrer l'Humanité de ses fables, la raison de ses erreurs, la société de ses malheurs ? On se l'est souvent demandé, et il faut continuer. Faire bref ne signifie pas à tout coup faire simple. Aufklärung, Enlightenment disent mieux un procès historique croissant et multipliant. Lumières désigne plus clairement la pluralité des options, des moments, des pays, des groupes et individus. Par la force des choses, il est beaucoup question de la France. C'est la faute à ma langue, à mes goûts, à la concision, tout autant qu'au lecteur visé. Mais si la France se distingue d'autres pays, elle va dans le même sens, et ne se prive pas de commercer. Lumières veut dire débats et combats. Donc, je débats et me bats, sans oser trop tremper la plume dans l'eau froide.
Depuis le XIXe siècle, on lit Montesquieu comme le théoricien du libéralisme politique, l'héritier de Locke et des penseurs du droit naturel, le chantre de la modernité post-révolutionnaire. Jean Goldzink montre ici avec brio combien cette lecture est erronée : l'essentiel de la gloire de notre plus fameux théoricien politique serait dû à un « blanchiment d'idées » involontaire, opéré dans les camps idéologiques les plus opposés. En proposant une relecture lumineuse de De l'esprit des lois et des oeuvres des lecteurs français les plus marquants de cet ouvrage fondateur - de Voltaire à Rousseau, en passant par de Maistre, Constant, Comte et d'autres -, Jean Goldzink rappelle que Montesquieu refuse avec la dernière énergie de penser avec Locke, et que tout son projet consiste au contraire à fonder une science politique sans droit naturel attaché à la personne humaine, autrement dit sans la visée universelle qu'implique le jusnaturalisme moderne. Sa méthode et ses objectifs lui interdisent de concevoir une déclaration des droits de l'homme et du citoyen ou une quelconque républicanisation de la liberté par l'élection d'un parlement. De cette mise à bas d'un dogme quasi unanime depuis deux siècles, il ressort aussi qu'il faut questionner la pertinence de l'emploi inconsidéré du terme « libéralisme » en histoire des idées, compte tenu de sa propension vorace à tout avaler, au mépris des moments, des projets et des rudes saveurs d'origine.
Héritier d'une ancienne et tenace tradition cléricale, le Siècle des Lumières est fortement tracassé par le comique. De la comédie larmoyante à Mme de Staël, en passant par Fontenelle, Diderot, Mercier, Beaumarchais, Goldoni, etc., il s'efforce de le moraliser, de le sentimentaliser, bref, de le réconcilier avec la philosophie, malgré les violents sarcasmes de Rousseau. Si un malaise du comique travaille le siècle, il reste que ses deux meilleurs auteurs, Marivaux et Beaumarchais, chacun à sa manière, tentent d'échapper aux appels de l'époque, qu'ils ont maintenant charge d'incarner.
Pour Jean GOLDZINK, le XVIIIe siècle français nous a légué en somme deux choses: la révolution et le libertinage, qui préfigurent nos rêves de libération, de jouissance et de puissance. Mais cet essai, sans doute un peu vif, se veut réflexion sur les oeuvres et discussion des interprétations de l'actuel mythe libertin: pourquoi une notion si prestigieuse et usuelle reste-t-elle aussi confuse? Sade est-il auteur libertin? Qu'invente exactement Crébillon, avant d'être éclipsé par Laclos, métamorphosé par Musset?
Cet ouvrage fournit aux candidats aux concours des Grandes Écoles scientifiques les outils indispensables à la réussite de l'épreuve de français-philosophie au programme 2012-2013.Pour une préparation efficace, ce livre propose aux candidats :Une approche générale du thème qui situe la problématiqueUne étude détaillée des oeuvres : histoire littéraire, résumé, perspectiveUne analyse comparée des oeuvresUne méthodologie et des sujets corrigés pour s'entraînerL'étudiant dispose également d'outils complémentaires : nombreux conseils, fiches de synthèse et glossaire en fin d'ouvrage.
Cet ouvrage fournit aux candidats aux concours des Grandes Écoles scientifiques les outils indispensables à la réussite de l'épreuve de français philosophie, dont le programme porte sur trois oeuvres : une approche générale qui situe la problématique du thème; une étude détaillée des trois oeuvres : histoire littéraire, résumé, analyse; une étude comparée des oeuvres; une méthodologie et des sujets corrigés pour s'entraîner. L'étudiant dispose également d'outils complémentaires : fiches de synthèse et glossaire en fin d'ouvrage.
« Le Neveu de Rameau, ou la supériorité du « fou » sur le « philosophe » ? Et si c'était le contraire ? Les Liaisons dangereuses, un éloge masqué du libertinage ? Voire... La révolte au sérail à la fin des Lettres persanes, une dénonciation déjà féministe du despotisme oriental ? Rien n'est moins sûr. La Plume et l'idée rassemble des études sur Voltaire, Montesquieu, Diderot, le libertinage - certaines récentes, d'autres plus anciennes -, qui sont autant de témoignages de « l'intelligence des Lumières » et de démonstrations par l'exemple de ce que lire veut dire. Synthèses de haute volée, explications de texte inspirées, fragments d'une autobiographie intellectuelle : La Plume et l'idée est la meilleure introduction possible à l'oeuvre d'un des très grands spécialistes du XVIIIe siècle. »