Dès 1939, de nombreux enfants d'étrangers juifs, surtout allemands, sont exilés en France et séparés de leurs parents. Jusqu'à novembre 1943, le château de Chabannes, situé dans la Creuse, accueille une colonie d'enfants juifs âgés de 5 à 17 ans, pris en charge par l'OEuvre de secours aux enfants (OSE), une organisation médico-sociale juive née au début du siècle.
En 1941, à l'occasion des deux ans d'existence de la maison, en guise de projet pédagogique, le directeur, Félix Chevrier, propose aux enfants de rédiger un journal. Illustré par des dessins, des lettres, des chansons, des poèmes et des photographies, ce journal raconte la vie quotidienne du château jusqu'en mai 1942. Courte période, mais intense parenthèse, qui dans la chronologie de la guerre correspond à un moment de répit pour les Juifs de la zone libre.Ce livre, qui contient la transcription intégrale du journal, est un document historique exceptionnel et émouvant. À travers les histoires intimes d'enfants juifs en France sous l'Occupation, il nous raconte un pan méconnu de l'histoire de la Shoah dans notre pays.
""Petit tu es, petit tu resteras", a dit Mengele, le médecin d'Auschwitz en m'envoyant à la chambre à gaz. J'étais effectivement petit lorsque ces évènements se sont produits. J'avais 10 ans lorsque je suis entré dans le ghetto de Lodz. J'ai eu 15 ans au moment des marches de la mort, à la sortie du camp. J'étais vieux avant l'âge. Je me suis rattrapé depuis et j'ai l'éternité devant moi". Témoin et acteur d'une histoire sans précédent, Léon s'est promis d'être le meilleur.
Arrivé en France en juin 1945 par l'intermédiaire de l'OEuvre de Secours aux Enfants (OSE), il devient cinq ans plus tard, champion de France de poids et haltères, "pour que plus personne ne lui marche sur les pieds" . Apprenti en sertissage, il reçoit, en 1978, le diplôme de Meilleur Ouvrier de France des mains de Valéry Giscard d'Estaing, à la Sorbonne. Ce qui lui ouvre les portes de la grande joaillerie.
"Bénies soient les mains qui se font elles-mêmes" , lui avait répété sa mère, Lola, morte dans les chambres à gaz de Birkenau, à qui il dédie ce texte.
Ce livre est un témoignage pris sur le vif d'un médecin juif alsacien, le Dr Gaston Revel en mission en Allemagne dans les camps de personnes déplacées. Plusieurs parties s'y répondent et s'enrichissent. Ses mémoires balayent une vie au service des autres en France pendant la Seconde guerre mondiale. En 1945, il répond à deux missions de l'OSE et du Joint dans les camps de DP (Displaced Persons), d'abord à celui de Buchenwald, d'où il doit sortir les adolescents les plus malades pour les amener en Suisse, puis à celui de Neustadt, près de la Baltique, où il doit contrôler l'état sanitaire des Juifs. Il y décrit avec force détails une situation épouvantable, celle des Juifs traités comme des parias, devenus des apatrides dont personnes ne veut. Ce livre est donc aussi un cri de détresse, de révolte et d'espoir que le titre résume bien avec ce verset du prophète Jérémie, « Et du fond de tes blessures, je te guérirai » (Jérémie, chapitre 30, verset 17).
En 1945,à la libération du camp de Buchenwald, plus d 'un millier de jeunes Juifs âgés de huit à vingt-quatre ans attendent que l 'on statue sur leur sort. Quatre cent vingt-six garçons, originaires des pays d 'Europe centrale et orientale arrivent en France,pris en charge par l 'OSE (oeuvre de Secours aux Enfants). Être enfant dans un ghetto, avoir connu les camps de travail forcé et pour certains les marches de la mort depuis Auschwitz-Birkenau, c 'est cette part de leur vie chaque fois singulière que 15 anciens de Buchenwald, déportés pour certains à l 'âge de quatre ans, ont accepté de partager avec nous. Ces parcours croisés sont présentés à partir des témoignages audiovisuels, enrichis de documents personnels et des documents d 'archives conservés par l'OSE.