Jim Lamar? «Quand je dis que c'est pas lui, je veux dire que c'est plus lui.» Voici le commentaire qui accueille après treize ans d'absence le revenant, le rescapé de la guerre du Vietnam. Un pays dont on se soucie peu ici à Stanford: l'interminable Mekong est si loin du boueux Mississippi... Et le retour tardif de Jim - Saigon a été abandonné depuis de longues années par les troupes américaines - n'est plus souhaité par personne. Son intention de se réapproprier la ferme familiale, objet de toutes les convoitises, et ses manières d'ermite dérangent tout le monde. Tout le monde, à l'exception du jeune Billy qui, en regardant et en écoutant Jim le temps d'un été, va en apprendre bien plus sur les hommes que durant les treize années de sa courte existence.
Le commissaire Blandin est fatigué en ce matin de juin où sa femme le quitte. Alors qu'il débarque sur une affaire banale, la victime - une jeune femme - le plonge dans le passé de si forte manière qu'il décide de prendre les choses au sérieux. Mais très vite le rapport du médecin légiste clôt le dossier, mort naturelle, affaire classée. Blandin, persuadé du contraire, va mener l'enquête de son côté. Il pose ses congés, file à Bordeaux puis Paris, Pigalle, ses boîtes, ses bars de nuit, et bien au-delà...
Dans les années 1970, un étranger arrive dans un bourg du sud du Mississippi. Son automobile en panne, il s'installe en ces lieux quelque temps.
Discret, blanc de peau, apparemment catholique et pratiquant, il trouve une chambre et un boulot pour tenter de rassembler la somme nécessaire à l'achat d'une nouvelle auto. Mais ceci n'est que parade car dans ce bled isolé, où règne l'hostilité, ce jeune homme sait que se trouvent ceux qui trente ans auparavant ont lynché son père.
Perchée sur la colline, à l'écart du centre-ville, une cité ouvrière et son bistrot : le Bel-Air. Au comptoir, le patron s'enflamme contre les Arabes du foyer de travailleurs et, depuis le baby-foot, les jeunes reluquent la serveuse en se prenant pour Marlon Brando. Gérard et Franck ont grandi là comme des frères. Mais alors qu'une guerre se termine en Indochine et qu'une autre débute en Algérie, leurs premiers choix d'hommes vont brutalement les séparer. Bien des années plus tard, alors que le Bel-Air est sur le point de disparaître, une ultime rencontre jettera un éclairage nouveau sur le passé et sur leurs certitudes. Bel-Air renoue avec l'écriture fougueuse et les thèmes chers à Lionel Salaün: le racisme ordinaire, le clivage social, l'amitié, la loyauté.
Un bout de terre aride au nord de l'Oklahoma où peu de gens s'aventurent; une poignée de fermes misérables, écrasées de chaleur ou chahutées par les tornades. Petit garçon, Dick a fui cet endroit maudit et sa brute de père, le vieux Samuel Wilson. Quinze ans plus tard, un jour d'avril 1935, Dick est pourtant de retour avec chapeau blanc et fine moustache, au volant d'une élégante voiture. Quelle fortune vient-il chercher ici? Peut-être l'or noir dont la rumeur prétend qu'il va jaillir de la prairie. Peut-être l'or jaune qui coule dans les bars clandestins de ce territoire où la Prohibition n'a pas encore été abolie. Ou peut-être le coeur d'Annie Mae qui appartient désormais au vieux Samuel.
C'est dans une Amérique profonde malmenée par l'Histoire que nous emporte Lionel Salaün pour ce troisième roman; celle de la Grande Dépression et du «Dust Bowl», ces gigantesques nuages de poussière qui ont mis à genoux des milliers d'agriculteurs pendant près d'une décennie. Un monde féroce, où la vengeance de la nature rivalise avec celle des hommes.