Olivier Dazat
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Chaque été, la France devient un grandiose et populeux talus qui ne borde qu'une seule route : celle du Tour. Une composite cohue de pique-niqueurs et d'érudits, de badauds et d'aficionados suit en salivant la geste des pédaleurs. Dazat feuillette le livre jaune des maillots d'or - Greg LeMond, Laurent Fignon, Claudio Chiappucci - et file le train au peloton des souvenirs.
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C'est dans une clinique du quatorzième arrondissement qu'Olivier Dazat s'extrait à regret du ventre de sa mère. Nous sommes le 6 mai 1957. Quelques petites années plus tard, il découvre son père - un homme en lequel il avait toute confiance - entre les bras de sa génitrice. Les psychanalystes appellent cela la scène primitive ; pour l'auteur c'est un camouflet, sa première déception sentimentale. Jamais il n'avait imaginé de telles relations entre ses parents qui d'ordinaire se vouvoyaient à table. Adolescent, Olivier Dazat propose des histoires d'amour sérieuses et bien construites à des jeunes filles diaphanes et racées. C'est l'échec. Sa démarche maritale se clôt sur des étreintes épisodiques. Car que découvre-t-il autour de lui ? Des moeurs relâchées, des femmes scandaleusement libérées, de la nubile sournoise en jupe courte à la femme mûre en robe fendue débauchant de robustes étudiants dans les facultés. Assez ! s'écrie le malheureux garçon. Il prévient la gendarmerie, alerte Michel Droit et Jean Cau. Aucune réponse, malgré une enveloppe timbrée jointe à sa demande. Alors il ne lui reste plus qu'à exécuter ces vingt et un récits vengeurs et moralistes, dressant l'inventaire des perversions de notre temps. Pointant une plume acérée comme l'index accusateur d'un père-la-pudeur, dans un style jamais aussi précieux que lorsqu'il décrit l'innommable, l'auteur met en scène un petit monde miné par la névrose et gagné par la régression infantile : un slave mongoloïde et une étudiante en histoire de l'art, une star de film porno et un érudit balzacien, une grande bourgeoise de province et un épicier disgracieux, un pédophile en hiver et un prince charmant amoureux d'une caissière de supermarché.
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Marilyn Monroe
Olivier Dazat
- Seghers (réédition numérique FeniXX)
- Les noms du cinéma
- 2 Avril 2019
- 9782232129896
Greta Garbo était irréelle, Mae West pur phantasme mammaire, Joan Crawford trop amicale, Betty Grabble avait le trait d'une héroïne de dessins animés, petite soeur humaine de Betty Boop. Grace Kelly était beaucoup trop distante, bourgeoise, Marlène Dietrich trop grave, presque névrosée. Mais Marilyn... Elle était la maîtresse de l'homme, le flirt universel. Sa séduction et son aura reposaient sur une idée simple : elle ne refusait personne, tout le monde avait sa chance, du simple Marine au Président des États-Unis. Oui, Marilyn était à tout le monde et tout le monde l'aimait.
Malgré les milliers de pages qui lui ont été consacrées, les témoignages exceptionnels et les biographies scandaleuses, ce petit livre "de plus" propose un décryptage inédit de la star, la mise à nu de son mythe révélant à la lecture de chacun de ses films, que Marilyn ne pouvait aimer que des hommes à terre, tombés de leur socle ou, tel Montgomery Clift dans « Les Désaxés », de leur cheval. -
Seigneurs et forçats du vélo
Olivier Dazat
- FeniXX réédition numérique (Calmann-Lévy)
- 24 Janvier 2019
- 9782402613576
Depuis Antoine Blondin, on n'a jamais parlé des coureurs cyclistes comme le fait Olivier Dazat dans ce panthéon arbitraire. « Seigneurs et forçats du vélo » n'est ni un dictionnaire exhaustif des plus grands champions, ni une encyclopédie de l'art de la bicyclette. Ce sont les choix d'un écrivain passionné de cyclisme, qui en connaît - de l'intérieur - l'histoire, la technique, la mythologie.
En soixante-quinze portraits de "géants de la route" (Merckx, Anquetil, Coppi, Bobet, Hinault), de personnages singuliers (Robic, Pollentier, De Vlaeminck), de deuxièmes couteaux (Ockers, Sels, Adorni), c'est un siècle de la vie des pelotons, qui file groupé, unissant rouleurs et grimpeurs, rois des courses à étapes et maîtres des classiques. Les temps héroïques (Petit-Breton, Binda, Thys), l'entre-deux-guerres (Frantz, Bartali, Leducq), les années cinquante (Koblet, Van Steenbergen, Geminiani) participent à cette parade cosmopolite, qu'illuminent les champions - et la championne - de l'ère moderne (Fignon, Lemond, Roche, Longo).
En regard d'une fabuleuse iconographie, Olivier Dazat a établi une sélection, en un classement aussi personnel que ses préférences. On pourra les contester, c'est le jeu que propose le livre ; mais on appréciera, à coup sûr, le style de l'auteur, qui sait évoquer le vélo comme d'autres ont traité de la littérature ou de la musique. Et son livre parle à tous, fous de cyclisme ou non. -
Le Livre de la haine
Olivier Dazat
- FeniXX réédition numérique (Calmann-Lévy)
- 23 Octobre 2015
- 9782402004299
Un pamphlet au vitriol. L'auteur imagine la cérémonie de clôture du festival de Cannes dont il est l'invité non sollicité. Pour le lauréat, un lot, un seul, le petit Africain Babacar. « Copyright Electre »