Finaliste au Prix France-Acadie 2017
Après avoir épousé Randolph Nesbitt, un attaché d'ambassade, et passé plus de vingt ans en Europe, Élise Robichaud rentre en terre natale de Nouvelle-Écosse, portant en elle un lourd secret. En visite chez une amie, elle revoit Jérôme, un inconnu muet, amputé des deux jambes et à l'esprit demeuré, qu'on avait jadis recueilli sur une plage par un matin froid et brumeux. Surprise de constater qu'elle l'avait oublié après tout ce temps, Élise est surtout consternée par le manque d'ardeur de ses congénères à vouloir éclaircir le mystère qui entoure toujours le pauvre homme. Cherchant à redonner un sens à sa propre vie, Élise décide de se lancer dans une enquête visant à rendre à Jérôme son véritable nom, son histoire et sa dignité. Mais cette aventure ne sera pas de tout repos puisqu'elle se heurte rapidement au scepticisme et au fatalisme des gens de sa communauté. Saura-t-elle mener à bien cette mission qu'elle s'est fixée et ainsi se retrouver elle-même ?
La légende de Jérôme occupe encore aujourd'hui une place importante dans le folklore acadien de la Nouvelle-Écosse. C'est par hasard que Sylvie Ouellette l'a découverte et elle l'a trouvée si intrigante qu'elle lui a consacré des années de recherche et d'écriture. Il en résulte un roman captivant qui allie à merveille réalité et fiction, âpreté de la vie et passion.
Contraints de quitter l'Ukraine en 1914, c'est vers une terre de liberté que croyaient voguer la jeune Alyona Loveneck, une violoniste prodige, et son frère Vitaly. Mais à leur arrivée au Canada, la guerre est déclarée et ils se retrouvent parmi les familles des prisonniers au camp de Spirit Lake. Trahie, dépouillée de ses biens, Alyona doit y prendre des décisions qui changeront à jamais le cours de son destin et celui de son frère. Malgré tout, quand elle fait la connaissance d'Alexandre Lavallière, elle est forcée d'admettre que, derrière la guerre qui fait rage, il y a encore des gens heureux. Dans le tourbillon des évènements qui bouleversent sa vie, a-t-elle toujours le droit de rêver ? Son amour interdit, dévoilé à la face du monde, devient source de mépris. Et lorsque son univers s'écroule, entraînant Alexandre dans la débâcle, ils sont désormais perçus comme des amants maudits...
Au début de la première Grande Guerre, poussé par la xénophobie croissante de la population, le gouvernement canadien érigea vingt-quatre camps de détention à travers le pays, dont celui de Spirit Lake, en Abitibi. Des Turcs, des Allemands, mais surtout des Ukrainiens y furent enfermés. Deux seulement parmi ces camps purent accueillir les familles des prisonniers, et Spirit Lake fut l'un d'eux. C'est autour de ce site peu connu que Claire Bergeron a choisi de camper ce roman captivant, instructif et émouvant.
Ahhh, l'école... L'endroit où naîtront certaines de vos plus grandes amitiés ; lieu d'apprentissage et de formidables découvertes, mais aussi source d'angoisse pour plusieurs d'entre vous. Pensiez-vous vraiment avoir réussi à en percer tous les secrets en lisant Mystères à l'école ? Croyiez-vous qu'il ne restait plus de lieux obscurs à découvrir, de crimes à élucider et de personnes étranges à rencontrer ? Détrompez-vous !
Marie-Andrée Arsenault, Jocelyn Boisvert, Nadine Descheneaux, Pierre Labrie, Simon Lafrance, Samuel Larochelle, Richard Migneault, Sophie-Luce Morin, Maryse Pagé, Priska Poirier, Élise Rivard, Jennifer Tremblay, Catherine Trudeau et Elaine Turgeon
Ces quatorze auteurs allient leurs forces et vous proposent des nouvelles inédites, et autant de mystères fascinants à dévoiler. L'école est ouverte... ou presque ! Entrez-vous ?
Quand Maud Graham est appelée à éclaircir le meurtre d'un homme trouvé gisant dans son sang, seul dans son appartement, elle ne peut se douter des motifs de ce crime. Qui pouvait bien en vouloir à ce point à cet homme pourtant sans histoire ? Avec ses coéquipiers - McEwen, Joubert, Nguyen et Rouaix -, la détective avance en plein brouillard jusqu'à ce que commence à se dessiner une toile complexe. La victime a été témoin d'une violence qu'on aurait voulu garder dissimulée à tout jamais. Et si l'enquête porte d'abord sur l'assassinat d'un homme, c'est sur la maltraitance subie par des femmes qu'on lèvera le voile en cours d'investigation.
« Chaque fois, Graham éprouvait le même découragement face à une société qui continuait d'engendrer des êtres violents et une colère froide envers les institutions qui ne protégeaient pas assez les victimes. On leur conseillait de porter plainte contre leur conjoint, mais entre le moment où une femme racontait que son mari menaçait de la tuer et celui où elle était entendue par un juge, six mois pouvaient s'écouler. Alors que six minutes suffisaient amplement pour qu'un homme étrangle son épouse. »
Alarmée par le danger qui menace ces femmes devenues des proies malgré elles, Graham se lance sur la trace de l'agresseur. Une poignante course contre la montre démarre...
De mystérieuses disparitions, une poule qui sait compter, des rituels étonnants, un garçon qui parle aux animaux... Décidément, il s'en passe des choses bizarres dans une école! Afin de percer tous ces secrets, quatorze individus à l'imagination débordante mènent leur enquête et te racontent leurs étranges découvertes.
Tout récit est fait de temps. N'y échappent pas ce missionnaire tourmenté faisant voile vers la colonie naissante ni cet amateur d'art en admiration devant un Greco, encore moins ce jeune homme qui sera marqué par l'éruption spectaculaire du mont Royal. Le temps se révèle à la fois sujet, personnage et narrateur des sept nouvelles qui composent cet assemblage de textes ludiques. Chacune de ces histoires devient un prétexte au déploiement de quelque chose de plus grand et de complètement affranchi. Chacune nous ouvre la porte d'un monde nouveau de possibilités.
Ils se connaissent depuis longtemps. Leurs enfants font du sport ensemble. Toutefois, si la vie de famille les réunit, des liens pernicieux se sont tissés entre certains... qui les désuniront au fil d'événements tragiques ayant pour point de départ un incident à l'aréna. Mais est-ce bien ce moment qui a tout fait basculer ? Plusieurs dangers ne les menaçaient-ils pas déjà, larvés dans leurs existences en apparence tranquilles ? C'est ce que Maud Graham et ses enquêteurs de Québec devront fouiller pour comprendre comment le drame a pu frapper avec autant de force ces familles qu'on aurait dites sans histoire...
Talentueuse et prolifique, Chrystine Brouillet a écrit une cinquantaine de romans, surtout policiers. Sa série mettant en scène la détective Maud Graham connait un énorme succès, avec plus de 650 000 exemplaires vendus. Cette héroïne, que la romancière décrit comme « une femme ordinaire exerçant un métier hors de l'ordinaire », est une enquêtrice de grande expérience au flair et à la ténacité redoutables. Aussi impatiente que généreuse, elle cultive, à l'image de son auteure, un doux penchant pour la gourmandise...
Si vous savez que vous êtes drôle - même si pour le moment personne d'autre ne s'en rend compte -, ce livre est pour vous.
Si on vous a souvent dit que vous étiez drôle, mais que vous ignorez comment canaliser ce potentiel, ce livre est aussi pour vous.
Si vous voulez passer de comique de salon à humoriste, ce livre est encore pour vous. Où dénicher son inspiration ? Comment trouver le ton et les mots justes pour rendre un gag plus percutant ? Quels sont les différents débouchés de l'écriture humoristique ? À la manière d'une boîte à outils, ce livre répond à vos questions et vous donne plusieurs conseils judicieux sur le monde de l'humour et ses rouages. Que vous soyez un comique sans expérience ou un auteur établi, ce livre est incontestablement pour vous.
Finalement... ce livre est pour tout le monde qui aime l'humour.
Dans ce Québec des années cinquante, c'est au petit restaurant du coin Chez Gigi que plusieurs vont boire un milkshake lorsqu'ils ont envie de se payer un petit plaisir. Si madame Gigi est la mère de Rita, elle est aussi un peu celle des nombreux jeunes qui traînent à son restaurant, dont Béa et Laurence, les meilleures amies du monde. Différentes à bien des égards, les deux jeunes femmes vivent la même passion du rock'n roll, qu'elles dansent avec brio dans les concours.Leurs familles les acceptent comme elles sont, c'est-à-dire modernes et indépendantes... ce qui est toutefois loin d'être le cas du curé de la paroisse !
Maryse Rouy rêvait depuis longtemps de traverser l'Atlantique en cargo. C'est après avoir accompagné sa mère atteinte de la sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Lou Gehrig) pendant les derniers mois de sa vie que ce voyage s'impose à elle comme une nécessité. Elle l'entreprend et sa cabine devient le lieu d'une retraite d'écriture. Au rythme des vagues, des aubes et des crépuscules, elle raconte la dégradation physique et les souffrances psychologiques d'une femme aux prises avec une maladie incurable, ainsi que l'épreuve vécue par ses deux filles, proches aidantes pendant quatorze mois. Alentour de cette mémoire, la vie continue au fil des relations avec l'équipage et les passagers, des instantanés sur l'existence à bord du bateau et du murmure infini de l'océan.
Tout en émotion contenue, ce récit mêle la douleur ressentie devant le développement de la maladie aux souvenirs lumineux d'une mère volontaire et courageuse qui, malgré les obstacles, tenta sa vie durant d'élargir son horizon et d'être du monde.
Inspirée par des femmes qu'elle a connues et aimées, Louise Portal brosse quinze portraits de celles ayant appris à vivre seules. Qu'elles soient d'éternelles amoureuses ou qu'elles aient renoncé à l'amour, qu'elles soient artistes, gestionnaires, soignantes ou retraitées, toutes continuent d'avancer, belles, vulnérables et fortes. À leur manière. Ces femmes libres, issues de générations variées, forment un kaléidoscope chatoyant de personnes singulières et touchantes. Avec plus ou moins de facilité, elles ont apprivoisé la solitude, aspirant à vivre pleinement et à vieillir sereinement.
Alors qu'une adolescente est en fugue, deux coéquipiers de l'enquêtrice Maud Graham en rencontrent la famille. À l'issue de cet entretien, les policiers sont convaincus d'une seule chose : on ne leur a pas tout dit. Serait-ce parce que le père est un homme politique bien en vue ? Parce que la soeur de la fugueuse ne veut pas être accusée d'avoir trahi sa jumelle ? Parce que la mère tient à protéger ceux qu'elle aime ? Pourtant, Graham ne peut concevoir que des parents ne fassent pas absolument tout pour que leur enfant soit retrouvé au plus vite.
Ce qui aurait pu se résumer à une banale rébellion adolescente s'avèrera être la première étape d'une enquête aux ramifications insoupçonnées devant lesquelles Maud Graham et ses collègues, portés par la volonté d'empêcher le pire, devront unir leurs forces.
Steven Guilbeault, comme bien des écologistes, s'intéresse beaucoup et depuis longtemps aux technologies, soit pour les dénoncer lorsque ces dernières ont des répercussions négatives sur la santé et l'environnement, ou pour en faire la promotion lorsqu'elles sont bénéfiques. Avec Le bon, la brute et le truand, il plonge dans l'univers aussi fascinant que terrifiant de l'intelligence artificielle (IA) pour nous en donner une vue d'ensemble et nous aider à mieux anticiper l'avenir.
Inspiré par le célèbre film de Sergio Leone, Steven Guilbeault a divisé son essai en trois axes principaux. « Le bon » aborde les précieux avantages que procure déjà l'IA à nos sociétés, notamment dans les domaines de l'énergie, des transports et de la santé, ainsi que les progrès à venir. « La brute » s'intéresse aux aspects les plus inquiétants du développement de l'IA : l'instauration du « système de crédit social » en Chine, la déstabilisation de la démocratie libérale, les armes autonomes létales, etc. Finalement, « Le truand » examine certains aspects plus ambigus de cette technologie, ni tout à fait bonne ni tout à fait mauvaise, notamment la dictature des likes et les diverses transformations qui touchent le monde du travail. Réaliste sans être alarmiste, cet ouvrage donne l'heure juste tout en proposant des mises en perspective éclairantes.
Tuer la une. Expression désignant le fait de changer les grands titres d'un journal à la dernière minute, sous le coup d'une nouvelle majeure. Bref, un « sport » qui se pratique dans l'extrême urgence.
Avec la participation de Marc Cassivi, Pierre Cayouette, Serge Chapleau et Yvon Landry, Marie Charrel, Luc Chartrand, Michel Jean, Catherine Lafrance, Robert Lamarche, Claudia Larochelle, François-Guillaume Lorrain, Isabelle Massé, Florence Meney, Hugo Meunier, Michèle Ouimet et Sonia Sarfati.
À une époque où les médias traditionnels traversent des temps difficiles, On tue la une propose une incursion dans les coulisses d'une profession que tout le monde connait... ou plutôt, croit connaitre.
Leurs noms font les manchettes parce qu'ils les écrivent, les lisent, les mettent en ondes, les illustrent. Ils sont treize reporters, un caricaturiste et son complice à avoir pris la plume pour relever le défi lancé par Sonia Sarfati. Leur affectation ? Livrer une nouvelle ayant l'univers du journalisme comme toile de fond et dans laquelle serait commis un crime assez important pour faire la une : photographe de presse assassiné, match de soccer truqué, épidémie de dérapages politiques, infiltration qui tourne mal... Tuer la une ne fait pas de morts. Enfin, pas toujours.
À quoi pensons-nous quand nos jours sont comptés ? Nos réactions sont-elles différentes selon que nous avons vingt, quarante ou quatre-vingts ans ? Que retenons-nous de la vie à l'approche de nos derniers instants ?
L'auteure Geneviève Landry et sa complice photographe Emmanuelle Brière ont rencontré des personnes de tous âges, mourantes ou atteintes d'une maladie potentiellement mortelle, pour les écouter, elles et leurs proches, parler de leur expérience et capter en photo une partie de leur essence. L'annonce du diagnostic, les peurs, la réaction des autres, la définition du bonheur : voilà ce dont ont parlé Alexis, 10 ans, qui veille sur sa maman malade ; Patrick, 38 ans, déchiré à l'idée de quitter sa famille ; André, 80 ans, qui a choisi de profiter de chaque instant qu'il lui reste ; et plusieurs autres. De cette démarche résulte un livre infiniment humain, une manifestation d'espoir où toutes les personnes impliquées, à travers une confession généreuse, laissent entrevoir leurs déceptions, mais aussi leurs joies. Laisser sa trace nous parle de la mort pour nous permettre de mieux
savourer la vie.
Inspiré par le travail du photographe Gregory Crewdson, Hugues Corriveau plonge à pieds joints au coeur de l'Amérique contemporaine, sondant ses paradoxes et ses idéaux. En résulte un ouvrage tout à fait singulier et autonome, qui éclaire la solitude implacable montrée dans les oeuvres de Crewdson et interprète à sa façon l'envers de l'American dream.
Se révèlent au fil des pages une violence latente, l'étrangeté d'un événement improbable, de curieux rêves et d'inexplicables phénomènes. À travers une grande charge émotive doublée d'une rare finesse psychologique, ces textes traduisent une réelle fascination pour l'humanité dans toute sa diversité. Les personnages de ces nouvelles se rejoignent pour donner à voir, de l'intérieur, la fragilité comme la force de ceux et celles qui résistent à leurs peurs et acceptent leur singularité.
Abusée dans un pensionnat de la Saskatchewan, Agathe Nikweto, une jeune Autochtone de quinze ans, s'enfuit avec son nouveau-né. Après dix années de pérégrinations, elle s'installe à Val-d'Or, en Abitibi, afin de permettre à son garçon, Richard, de poursuivre ses études. De son côté, Nathan Desmarais est un homme trahi qui tente de préserver son fils, Étienne, d'une mère égoïste. Il décide de fuir Québec en acceptant un poste d'enseignant dans la lointaine région abitibienne. Richard et Étienne se retrouvent ainsi dans la même classe et se lient d'amitié avec Sophie, une fillette porteuse d'un lourd secret. Le jour où quelqu'un de la bourgeoisie locale est découvert assassiné, c'est vers Agathe que les soupçons se tournent aussitôt. Dans cette région où les fortunes se font et se défont au gré de la richesse des gisements, et de l'ambition des hommes, Agathe, Nathan et leurs enfants, parviendront-ils à déjouer l'ignorance et les préjugés qui les submergent ?
Veuve après quarante-cinq années de bonheur, Fabiola Sutherland prépare son déménagement en compagnie de sa petite-fille Gladys. Dans un missel, l'adolescente découvre le certificat d'un premier mariage, vieux de cinquante-sept ans. Sa grand-mère
le lui arrache des mains avant qu'elle ait pu lire le nom de ce premier amour, gardé secret. Gladys réalise alors que jamais son aïeule n'a parlé de sa jeunesse, comme si son existence avait commencé le jour où elle avait épousé Égide, son second mari... Que cache ce mystérieux silence ?
Claire Bergeron nous entraîne au milieu des années 1880, à travers le destin tragique d'une jeune femme devenue trop tôt héritière d'une florissante entreprise familiale à Sutherland City, un village au bord du lac Témiscamingue, région riche de ressources naturelles et d'une population
mouvante et métissée.
Myriam est une jeune journaliste assoiffée de justice. Déterminée à révéler au grand jour les agressions sexuelles commises par un animateur vedette dont a été victime l'une de ses amies, elle se lance à la recherche d'autres femmes ayant subi le même sort. Mais en s'intéressant d'un peu trop près au passé et à l'entourage de cet homme, elle découvre de terribles vérités qui la plongent au coeur d'une enquête d'une ampleur inimaginable, dans laquelle se mêlent jeux de pouvoir, liens inavouables, trahisons, abus et meurtres. Avec l'aide d'un policier aussi tenace qu'elle, Myriam tente par tous les moyens de lever le voile sur
ces crimes et, surtout, d'épingler les responsables.
Durant cet après-midi de profonde intimité où je suis allée conduire ma mère vers sa mort, j'ai touché au plus grand dénuement, à ce très peu auquel nous tenons véritablement, lorsqu'un fil casse. Il ne restait que l'amour. Que cet ineffable mystère qu'on appelle Amour - avec un grand A pour dire combien il nous dépasse - et qui ne se trouve nulle part ailleurs qu'en soi.
Comment nous abandonner aux vagues (rupture, deuil, maladie...) qui surgissent parfois dans nos vies et nous renversent, pour ensuite aller vers les recommencements auxquels nous sommes conviés ? L'écrivaine s'interroge, retourne sur ses pas, refait le trajet jusqu'à l'enfance. Elle retrouve au passage l'île où les grands vents de la vie avaient soufflé sur la sienne. Ainsi est-on amené à danser avec ce qui nous éprouve avant de devenir cette maison que l'on est pour soi-même.
Voici une nouvelle édition de Jours de sable, premier récit d'un triptyque que complètent L'étreinte des vents et Recommencements. L'écrivaine Hélène Dorion nous émeut profondément avec sa prose lumineuse, alors qu'elle explore les méandres de l'enfance, le sens de l'existence et le pouvoir de l'écriture.
Qu'est-ce qu'une vie sinon une somme d'aventures immenses et minuscules où l'intime interpelle l'universel ? Comment la mémoire de l'enfance se constitue-t-elle et imprègne-t-elle le présent ? Des berges du Saint-Laurent aux plages du Maine, voici l'histoire d'une enfance où les fragments se croisent et se recoupent, en même temps que dialoguent John F. Kennedy et Beethoven. Un récit méditatif sur le sens de l'existence et le pouvoir de l'écriture, qui nous rappelle que nous sommes des êtres de passage et de quête.
Trois grands enfants s'enfoncent dans la forêt laurentienne en suivant la rivière Montmorency, qui fut leur terrain de jeu tout au long des années 1960. Ils cherchent la source qu'ils imaginent pure, unique, de ce grand cours d'eau auquel ils identifient le fil de leur vie. Les rapports troubles de gémellité et d'amitié, de couple, d'amour, de haine, jetteront les bases d'une nouvelle forme de vie commune, dont la sauvagerie des bois sera le modèle bien plus que l'urbanité des villes qu'ils ne cessent de fuir. Leur voyage s'étalera sur près de dix ans, pendant lesquels ils feront trois expéditions, à onze, à seize et à vingt ans, pénétrant chaque fois plus loin dans la forêt, dont ils n'atteindront le coeur qu'à la toute fin, faisant à chaque étape de nouvelles expériences qui les changeront à jamais.
Clara perd ses parents accidentellement. Encore sous le choc, elle tombe sur des textes dont elle ignorait l'existence, rédigés par sa mère. Par ces écrits, Clara reconstitue la femme complexe que fut Marie-Louise Chamelian. Une femme qui chercha à replanter ses racines dans le Québec de la Révolution tranquille après avoir émigré d'Égypte, notamment à travers les amours, l'engagement citoyen, la maternité, les deuils et la pratique de la médecine.
Le temps faisant son oeuvre de consolation, Clara se résout peu à peu à mettre aussi en ordre d'autres textes, levant ainsi le voile
sur ce que sa mère fut « avant eux », ses sept enfants. Elle déterre alors un passé fuyant, teinté de bouleversements sociaux et politiques au Moyen-Orient. La route parcourue par Marie-Louise et sa famille d'origine se révèle jalonnée d'héroïsme, de folie et d'amitié. Et en trame de fond, des remarques et des documents font soupçonner qu'une importante propriété industrielle appartenant à la famille, au Caire, a été usurpée.
Dans ce roman à quatre mains, Clara et sa mère jettent des ponts entre la déchirure de l'exil et la richesse des origines que l'on porte en soi au-delà des frontières, entre le génocide des Arméniens et la vie au Québec, entre le présent et le passé, et même le futur.
Une île. Un ultime retranchement à l'intérieur de la solitude avant de renaître à soi et au monde. Ainsi la narratrice amorce-t-elle ce voyage introspectif où les forces de la nature évoquent les bouleversements qui nous transforment lorsque des secousses chavirent nos vies. Un récit méditatif aussi bouleversant que magnifique sur la rupture amoureuse, sur les forces et les failles qui nous constituent face aux épreuves du temps, soutenu par le grand pouvoir d'évocation de l'écriture d'Hélène Dorion.
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« Comment parler d'un livre aussi riche, aussi fort ? Qui ébranle à ce point ? Qui va aussi loin dans la réflexion, dans l'introspection, dans l'émotion ? Comment le dire autrement : L'étreinte des vents est porté par la grâce. »
DANIELLE LAURIN, Le Devoir
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«une leçon d'amour, une leçon d'espoir résolument positive et solidement fondée sur l'observation et l'introspection »
JEAN SOUBLIN, Le Monde
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PRIX DE LA REVUE ÉTUDES FRANÇAISES
PRIX SPIRALE EVA-LE-GRAND, FINALISTE