Venu se faire rafraîchir la houpette au salon Défini-Tif, le hérisson Jefferson découvre l'horreur : M. Edgard, son coiffeur, gît sur le sol, assassiné. Aussitôt accusé du crime, Jefferson est contraint de se cacher, avec l'aide de son meilleur ami, le cochon Gilbert. Décidés à trouver les coupables, ils remontent une piste mystérieuse qui les entraîne au pays des êtres humains.
Recompensé par huit prix littérairesdont le prix des Incorruptibles 2020
"Jean-Claude Mourlevat, cet immense auteur, cet enchanteur, ce génie discret."
Elle
On pourrait commencer, prosaïquement, par ce qui peut être décrit comme une robe de chambre. Rouge - ou plus exactement écarlate - et allant du cou jusqu'à la cheville, laissant voir des ruchés blancs aux poignets et à la gorge... Est-ce injuste de commencer par ce vêtement, plutôt que par l'homme qui le porte? Mais c'est ainsi représenté et ainsi vêtu que nous nous souvenons de lui aujourd'hui. Qu'en eût-il pensé? En aurait-il été rassuré, amusé, un peu offusqué?
'L'homme en rouge', peint par John Sargent en 1881, s'appelait Samuel Pozzi. Né à Bergerac en 1847, il allait vite devenir à Paris LE médecin à la mode, particulièrement apprécié des dames de la bonne société en tant que chirurgien et gynécologue. Beaucoup d'entre elles, dont Sarah Bernhardt, étaient aussi ses maîtresses et le surnommaient 'L'Amour médecin'.
À travers sa vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle, exceptionnellement brillante, c'est une vision en coupe de la Belle Époque qu'on va découvrir sous le regard acéré de Julian Barnes. Il y a d'une part l'image classique de paix et de plaisirs et, de l'autre, les aspects sombres d'une période minée par l'instabilité politique, les crimes et les scandales.
Un grand récit.
Henri est le Chef dévoué du Relais fleuri, un bistrot traditionnel qui régale ses clients de plats généreux. Sous les yeux subjugués de son fils Julien, il élabore des recettes que sa femme consigne dans un cahier. Mais un jour, celle-ci quitte la maison sans explication. Henri décrète alors que jamais Julien ne deviendra cuisinier. En cachette, le jeune homme poursuit son rêve et dans sa quête, il lui faudra démêler les secrets de famille et comprendre pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot...
Leur domaine est un thriller complexe, déroutant, à l'atmosphère irrespirable, dans lequel Jo Nesbø expose avec un réalisme glaçant les rouages des rapports familiaux pervertis. On comprend que Stephen King ait trouvé ce roman "original et spécial" et qu'il "n'ait pas pu le lâcher"...
Carl et Roy ont seize et dix-sept ans lorsque la voiture de leurs parents tombe au fond d'un ravin. Roy s'installe comme mécanicien dans une station-service du bourg voisin pour subvenir à leurs besoins. Carl, aussitôt sa scolarité finie, file au Canada poursuivre ses études et tenter sa chance.
Des années plus tard, Carl revient au pays avec une trop ravissante épouse, mû par un ambitieux projet pour le modeste domaine familial : construire un hôtel spa de luxe qui fera leur fortune et celle de leur communauté, sur laquelle il compte pour financer les travaux. Mais le retour de l'enfant prodigue réveille de vieilles rancoeurs et les secrets de famille remontent à la surface. Tandis que les murs du palace peinent à s'ériger, les cadavres s'amoncellent.
Conçu comme une redoutable machine narrative, Temps sauvages nous raconte un épisode-clé de la guerre froide : le coup d'État militaire organisé par les États-Unis au Guatemala en 1954, pour écarter du pouvoir le président légitime Jacobo Árbenz. Ce nouveau roman constitue également une sorte de coda à La fête au Bouc (Gallimard, 2002). Car derrière les faits tragiques qui se déroulent dans la petite République centroaméricaine, le lecteur ne manquera pas de découvrir l'influence de la CIA et de l'United Fruit, mais aussi du ténébreux dictateur de la République dominicaine, Trujillo, et de son homme de main : Johnny Abbes García.
Mario Vargas Llosa transforme cet événement en une vaste fresque épique où nous verrons se détacher un certain nombre de figures puissantes, comme John Peurifoy, l'ambassadeur de Washington, comme le colonel Carlos Castillo Armas, l'homme qui trahit son pays et son armée, ou comme la ravissante et dangereuse miss Guatemala, l'un des personnages féminins les plus riches, séducteurs et ambigus de l'oeuvre du grand romancier péruvien.
Un jour, Mathieu sentit que sa tête le démangeait. Et, en se grattant très fort, il découvrit qu'il avait des poux... Une formule magique trouvée par hasard lui permit de les apprivoiser et d'en faire ses amis. Heureux, Mathieu coulait des jours paisibles avec ses poux. Jusqu'au jour où sa mère découvrit les intrus...
Dès 4 ans.
"Elle ne se contente plus d'habiter mes rêves, cette fille. Elle pousse en moi, contre mes flancs, elle veut sortir et je sens que, bientôt, je n'aurai plus la force de la retenir tant elle me hante, tant elle est puissante. C'est elle qui envoie le garçon, c'est elle qui me fait oublier les mots, les événements, c'est elle qui me fait danser nue."
Il n'y a pas que le chagrin et la solitude qui viennent tourmenter Tara depuis la mort de son mari. En elle, quelque chose se lève et gronde comme une vague. C'est la résurgence d'une histoire qu'elle croyait étouffée, c'est la réapparition de celle qu'elle avait été, avant. Une fille avec un autre prénom, qui aimait rire et danser, qui croyait en l'éternelle enfance jusqu'à ce qu'elle soit rattrapée par les démons de son pays.
À travers le destin de Tara, Nathacha Appanah nous offre une immersion sensuelle et implacable dans un monde où il faut aller au bout de soi-même pour préserver son intégrité.
"Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné."
« J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, "Mustang", et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un "je", au plus proche. »
(M. de K.)
Peut-etre avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siccle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au cur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale.
Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'ou vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siccle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre ´r la fois Tdociles et utilest. Surveillance, exercices, manuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manicre d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siccles classiques, dans les hôpitaux, ´r l'armée, dans les écoles, les collcges ou les ateliers : la discipline.
La prison est ´r replacer dans la formation de cette société de surveillance.
La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne ´r partir d'une histoire politique des corps?
"Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? "
Tels sont les mots d'Olympe de Gouges qui, en 1791, prend la plume pour écrire, à la suite de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Un texte au sein duquel, si elle revendique des droits féminins irréductibles, elle tente aussi - loin de diviser femmes et hommes - de les penser ensemble sur le chemin d'une liberté partagée. Écoutons sa voix...
o Une frise chronologique historique et culturelle
o Une introduction : pourquoi lire la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne au XXIe siècle ?
o Le texte intégral annoté
Des sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac
o Des analyses linéaires au fil de l'oeuvre
o Un commentaire de texte et une dissertation
o Des exercices de grammaire avec corrections
o Des exercices d'appropriation
Un dossier pour situer et comprendre le texte
o Une présentation de l'oeuvre et d'Olympe de Gouges dans son époque
o Les mots importants de la Déclaration
o Un groupement de textes autour du parcours du bac :
Écrire et combattre pour l'égalité.
Texte intégral.
Lorsque le narrateur adolescent rencontre Volodia à Leningrad, c'est le coup de foudre : il sait intimement qu'il vient de croiser son destin et qu'il devra s'y soumettre. Irrémédiablement attirés l'un par l'autre, les deux garçons que tout oppose se plieront à la force et à l'ardeur de leur désir intransigeant... À la fois inéluctable et fatale, la passion les habite, rien ne les empêchera de vivre leur amour : toujours ils trouveront les moyens de déjouer les pièges qui les menacent dans la ville et dans le regard des autres. Pour mieux se trouver, au risque de se perdre...
Échanges de regards furtifs, mots tus au bord du silence par peur de rompre le charme, gestes à peine ébauchés où le désir s'épuise, L'amant russe compose un véritable chant d'amour.
Dans les années 1850, chassé d'Irlande par la Grande Famine, le jeune Thomas McNulty vient tenter sa chance en Amérique. Il rencontre John Cole, qui devient l'ami et l'amour de sa vie. Tour à tour, Thomas et John vont combattre les Indiens des grandes plaines de l'Ouest, se travestir en femmes pour monter des spectacles, et s'engager du côté de l'Union dans la guerre de Sécession. Jusqu'à ce que la violence de la guerre les rattrape...
Sebastian Barry dessine le portrait d'une famille touchante et inhabituelle, composée de ce couple inséparable, de Winona, leur fille adoptive sioux, et du vieux poète noir McSweny, et pose un regard neuf sur une des périodes les plus brutales de l'histoire américaine.
Les relations dans la vie quotidienne sont troublées par des conflits qui, si la violence physique est écartée, conduisent à formuler des critiques auxquelles répondent des justifications.
En tirant parti à la fois de la philosophie politique et de l'étude sociologique de disputes, notamment au sein d'organisations, les auteurs montrent que ces critiques et ces justifications ne sont pas seulement circonstancielles mais qu'elles expriment un sens commun de la justice. Ils mettent au jour les règles que doivent suivre ces critiques et ces justifications pour être jugées recevables. Elles composent une grammaire inscrite à la fois dans le langage et dans des dispositifs matériels qui l'ancrent dans la réalité.
Cette grammaire du désaccord et de l'accord est pluraliste : elle permet aux personnes de prendre appui sur différents ordres d'évaluation en fonction de la situation dans laquelle elles se trouvent plongées. Elle contribue en outre à réduire la tension entre, d'une part, ces ordres de grandeur et, de l'autre, un principe d'égalité aspirant à une humanité commune. Loin d'être un relativisme, ce pluralisme offre des ressources dont les personnes peuvent se saisir pour résister à la menace constante de domination.
Applekirk est un village rural situé dans les Marches, la région centrale d'un monde où le temps ne s'écoule pas à la même vitesse selon que l'on se trouve à l'est - où la magie est très puissante et où vivent les dieux - ou à l'ouest - où la magie est totalement absente.
C'est la fin de l'été, et la vie s'écoule paisiblement pour les villageois. Mais le manoir va être mis sens dessus dessous par le retour de Hanethe, qui fut autrefois la maîtresse des lieux. Partie en Orient, elle y est restée quelques dizaines d'années. Mais, plus à l'ouest, à Applekirk, plusieurs générations se sont succédé. Ayant provoqué la colère d'Agdisdis, la déesse du Mariage, Hanethe la fuit. Mais Agdisdis est bien décidée à se venger.
Subtil roman de fantasy - prix Mythopoeic en 2010 -, Pierre-de-vie dresse le portrait d'une famille sans histoires mais singulière, de femmes simples et merveilleuses confrontées à des changements qui les dépassent, dans un monde hors du commun.
2000. Ben Matson noue une relation passionnée avec Lilian Viklund. Il ne le sait pas encore mais, dans moins d'un an, la jeune femme aura disparu. Plus de vingt ans après, le décès de Kyril Tatarov, un scientifique de renom que Matson a jadis interviewé, fait la une des journaux, alors que les débris de ce qui ressemble à un avion sont retrouvés dans l'Atlantique, à une centaine de miles des côtes américaines. Ces deux événements, a priori sans rapport, replongent inexorablement Ben dans les souvenirs de son histoire avec Lil. Se pourrait-il qu'il y ait un lien entre la disparition de la jeune femme, celle de Tatarov et celle d'un avion inconnu ? Et le monde que nous connaissons serait-il en train d'en subir les conséquences ?
Dans une Vienne décadente, la jeune Isabella ne rêve que du couvent le plus austère pour s'y cloîtrer, tandis qu'Angelo, l'homme au sang de glace, devenu gouverneur de la ville par intérim, ne rêve que de pureté. Il est chargé de débarrasser la ville de ses bordels et de sa corruption. L'exercice de son pouvoir l'entraîne à condamner le frère d'Isabella à être décapité pour avoir engrossé sa fiancée. Mais, lorsque Isabella vient plaider auprès de lui la cause de son frère, Angelo s'enflamme du désir le plus ardent pour la froide nonne...
Par ses ambiguïtés et l'opacité de ses silences, Mesure pour mesure est l'oeuvre dont chaque mise en scène dévoile des sens latents, élucide d'apparentes contradictions pour en révéler une nouvelle problématique : celle d'une oeuvre déjà résolument moderne en 1604.
« Il la kidnappe. Comme un tour de magie. Je perds ma mère. J'ai sept ans.
Il faut voir comment ça se passe. Le déroulement. Heure par heure. C'est intense. Ma mère est pourtant sur des rails. Je me la rappelle très bien à ce moment-là, qui trace, voûtée parfois, toujours à la besogne, comme une machine en quelque sorte. Et soudain, le choc. Il l'expédie ailleurs. Il la prend, il la vide, il se met dedans et il ne ressort jamais. »
Une femme rencontre un homme qui prétend l'aimer. Sa fille observe, impuissante, la prise de pouvoir progressive de cet homme jaloux, menteur, obsessionnel, voleur et paranoïaque, sur l'esprit de sa mère subjuguée.
Dans ce roman inquiétant, à l'humour glacial, Claire Castillon excelle à disséquer les contradictions de la femme et la perversité de l'homme qui la manipule, tenant le lecteur sous le regard ambivalent de la fillette, témoin de l'effondrement de sa mère.
Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise. En 1942, il entre dans le ghetto de Varsovie, puis essaie d'alerter le monde sur le sort de la Pologne et l'extermination des Juifs d'Europe.
Pourquoi Jan Karski n'a-t-il pas été écouté ? Que s'est-il passé, à Washington, en 1943, lors de son entretien avec le président Roosevelt ? Qu'est-ce que Jan Karski veut dire lorsqu'il déclare : "Je suis un catholique juif" ?
Ce livre, avec les moyens du documentaire, puis de la fiction, raconte la vie de cet homme exceptionnel, dont l'existence modifie l'histoire du XXe.
Alors qu'ils fuient une armée implacable, Todd et Viola sont séparés. Todd est fait prisonnier par son ennemi Maire Prentiss et Viola rejoint la Flèche, un groupe de résistance. Entraînés dans un conflit qui les dépasse, ils ne rêvent que de se retrouver, mais peuvent-ils encore se faire confiance?
"Ainsi ai-je grandi avec l'illusion, incarnée par mes deux grands-pères, que la médecine était un art, une recherche, une philosophie. Elle traitait, dans de lointaines et mystérieuses institutions, des cas d'exception et des syndromes si rares qu'on leur avait donné, ainsi qu'on baptise une nouvelle planète, les noms de mes aïeux."
Issu de longues dynasties médicales, Jérôme Garcin tente de comprendre pourquoi cette chaîne s'est brutalement interrompue après ses grands-pères, Raymond Garcin et Clément Launay, deux éminents médecins et humanistes qui ont marqué son enfance.
« Une seconde passe.
A priori, rien n'explose,
ou c'est imperceptible, infra-sonore. »
De retour dans la forêt des Landes suite à l'incarcération de son frère aîné, rattrapé par ses souvenirs d'enfance, harcelé par les SMS & SOS du détenu, bouleversé par l'agonie du père, cerné par les huissiers, Alexandre Labruffe oscille entre stupeur et parano, non-dits et délires. Via cette généalogie du désordre, ponctuée de moments burlesques ou de phases paniques, il brise le miroir, parle à ses fantômes.
La brièveté de son oeuvre (3326 vers seulement) et de sa vie (il disparaît vers l'âge de trente ans, en 1463) a fait de Villon une légende. Pourquoi ses vers hantent-ils nos mémoires depuis plus de cinq siècles?
Villon : une poésie du quotidien. Lui qui a connu la prison et côtoyé la mort, parle d'expérience. Il est temps pour lui de régler ses comptes. 'Je, François Villon' : le caractère autobiographique assumé, dans une revendication de tous les excès, nous frappe par sa modernité et son audace. A l'opposé de l'amour courtois, Villon est un amoureux de Paris, du Paris nocturne des mauvais garçons et des filles de mauvaise vie, des déambulations et des tavernes, où riches et pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes sont fondus dans une même mélancolie. 'Mais où sont les neiges d'antan?' Poésie de l'universel : celle du bonheur fugace et de l'amour éphémère. Poésie du corps, matérialiste et profane, qui célèbre la vie sans craindre la mort. 'Autant en emporte le vent!' Sous l'apparente simplicité de ses vers se cachent une complexité formelle et une profondeur de sens, où le lyrisme côtoie la satire, où l'ironie allège tout ce qui pèse, dans le grand éclat de rire du pendu.
Au-delà de la légende du poète maudit, écoutons la beauté entêtante de sa poésie.
Bien qu'il s'agisse d'une histoire à part entière, nous retrouvons Winona Cole, la jeune orpheline indienne lakota du roman Des jours sans fin, et sa vie dans la petite ville de Paris, Tennessee, quelques années après la guerre de Sécession.
Winona grandit au sein d'un foyer peu ordinaire, dans une ferme à l'ouest du Tennessee, élevée par John Cole, son père adoptif, et son compagnon d'armes, Thomas McNulty. Cette drôle de petite famille tente de joindre les deux bouts dans la ferme de Lige Magan avec l'aide de deux esclaves affranchis, Tennyson Bouguereau et sa soeur Rosalee. Ils s'efforcent de garder à distance la brutalité du monde et leurs souvenirs du passé. Mais l'État du Tennessee est toujours déchiré par le cruel héritage de la guerre civile, et quand Winona puis Tennyson sont violemment attaqués par des inconnus, le colonel Purton décide de rassembler la population pour les disperser.
Magnifiquement écrit, vibrant de l'esprit impérieux d'une jeune fille au seuil de l'âge adulte, Des milliers de lunes est un roman sur l'identité et la mémoire, une sublime histoire d'amour et de rédemption.