Qui ne se souvient du retentissement qu'obtint le précédent livre de Jules Isaac, Jésus et Israël, livre bouleversant dont on a pu dire qu'il marquait une date dans l'histoire confrontée du judaïsme et du christianisme.
Ce livre appelait une suite. La voici, sous un titre qui indique qu'il s'agit avant tout d'une enquête historique, mais dont la probité scrupuleuse s'allie à une émotion contenue, en même temps qu'à un combat sans merci contre tous ceux qui s'accommodent trop facilement soit des déformations de la vérité historique, soit de certaines thèses traditionnelles génératrices de haine et de meurtres.La première partie du livre fait justice du thème de l'"éternel antisémitisme", thème trop facilement accepté et propagé par les théologiens. Elle donne la mesure et fixe les limites de ce qu'a été l'antisémitisme dans l'Antiquité païenne.La deuxième partie, qui va de l'Empire chrétien jusqu'aux abords de l'an mil, montre la nocivité infiniment plus grande de l'antisémitisme chrétien. Elle met en pleine lumière ses deux traits essentiels et complémentaires : l'enseignement du mépris et le système d'avilissement. Ainsi se trouve dévoilée la source majeure des sentiments, des préjugés dont la mentalité chrétienne s'est progressivement imprégnée de siècle en siècle jusqu'à nos jours, et dont elle n'a pas fini de se libérer.Cette histoire passionnante et pathétique se lit comme un roman. Elle a beau nous reporter aux temps anciens du monde grec et romain, du haut moyen âge : elle est d'une étrange actualité.
Le calvaire des chrétiens d'Irak et de Syrie est le premier génocide du XXIe siècle. C'est ce que confirme ce document choc, nourri de témoignages et de récits, fruit de nombreux reportages sur place.
Daech et les autres groupes islamistes veulent éradiquer toutes les minorités religieuses d'Orient au nom de l'islam radical. Certains États les soutiennent. D'autres ferment les yeux. Rares sont ceux qui les affrontent avec détermination.
Les chrétiens et les yazidis sont les premières victimes des violences djihadistes. Laïques ou religieux, riches ou pauvres, ils racontent leur foi, leur détresse, leurs
désillusions. Certains ont choisi l'exil. Les autres restent, aidés par de jeunes volontaires français au profil étonnant.
Ce livre noir de la persécution donne la parole à ces chrétiens qui souffrent mais qui espèrent, malgré tout.
Le judaïsme vu du côté des femmes, du point de vue dune femme, mais aussi et surtout d'un rabbin, sous la forme d'un dictionnaire réunissant des entrées consacrées aussi bien aux femmes de la Bible et du Talmud qu'à tous les thèmes qui ont trait aux femmes. Esther, Ruth,la reine de Saba, Judith, Bethsabée, Lilith, Eve, bien d'autres encore ; l'adultère, l 'inceste, la polygamie, la contraception, l'avortement, l'héritage, et même... le langage sexiste.
Pauline Bebe, consciente des problèmes de la société d'aujourd'hui et sensible aux idées d'ouverture et de tolérance, veut donner une vision nouvelle du judaïsme, dans lequel les femmes sont traitées et considérées sur un pied d'égalité avec les hommes. Au travers de ces biographies de femmes et de l'analyse des grands thèmes liés à la féminité, elle relit toute la tradition juive avec un regard radicalement neuf.
Elle montre ainsi qu'il existe un judaïsme qui a assimilé les valeurs de tolérance et d'ouverture et a compris la nécessité d'une adaptation aux sociétés modernes.
Pauline Bebe est l'une des rares femmes rabbin en Europe. Après des études d'anglais et d'hébreu, elle a été ordonnée en 1990 à Londres. Elle est rabbin de la communauté juive libérale à Paris.
Un récit de voyage d'une exceptionnelle authenticité qui témoigne de la montée inquiétante de l'intolérance et du fanatisme mais aussi, à travers des rencontres bouleversantes et lumineuses, de la force inépuisable du rêve de fraternité.
À peine leur diplôme en poche, Charles et Gabriel décident de faire le tour du monde à vélo. Ils se donnent un an ; leur budget est serré : un euro par personne et par jour. Ils chercheront asile parmi des chrétiens quel que soit l'endroit où ils se trouveront. Partis de Paris, ils parcourront 11 000 km, n'hésitant pas à traverser des pays où l'Église est minoritaire, les chrétiens à peine tolérés et parfois persécutés. Charles Guilhamon retrace pour nous ce voyage étonnant, bourré de péripéties et d'émotions. Il nous entraîne à la rencontre de communautés qui vivent leur foi comme dans les catacombes, à la manière des premiers chrétiens, et connaissent parfois le sort des premiers martyrs : en Irak chez les chaldéens, au Népal au lendemain d'un attentat à la bombe dans une église, dans une communauté catholique clandestine en Chine, chez les nouveaux occupants du monastère de Tibhirine en Algérie, auprès d'un prêtre sans paroissiens en Mauritanie ou de paroissiens sans prêtre en pleine Amazonie.Plus d'info sur le site du projet: www.surlestracesdeschretiensoublies.com et la page Facebook du livre: www.facebook.com/surlestracesdeschretiensoublies.Découvrez également les vidéos: http://blog.lefigaro.fr/corpus
Le judaïsme libéral trouve-t-il une place légitime au sein du judaïsme ?
La tradition juive est-elle, par essence, immuable ou est-elle évolutive ?
Comment le judaïsme libéral comprend-il et interprète-t-il les textes de la tradition ?
Où trouve-t-il ses racines ? Dans quelle mesure les lois ont-elles été influencées par l'Histoire ?
Un homme, une femme peuvent-ils s'identifier et se référer à une tradition ancestrale et la vivre aujourd'hui ?
En répondant à soixante-dix questions, Pauline Bebe présente les principes du judaïsme libéral, retrace son histoire, ses origines et ses perspectives, traite des questions de responsabilité et de commandements, de l'égalité des droits et des devoirs entre hommes et femmes, et enfin des rites et des pratiques du judaïsme libéral.
Dieu et le sexe : une histoire tumultueuse.Saviez-vous que depuis toujours, les jeux sexuels entre époux sont vivement encouragés par le judaïsme et l'islam, que les conseils du moine Cassien (IVe-Ve siècle) pour lutter contre la libido sont aujourd'hui encore utilisés par les sexologues, ou que si la Bible prohibe par endroits l'homosexualité, elle présente pourtant un couple de héros ambigus : David et Jonathan ?À la faveur d'une lecture précise des textes et des nombreuses interprétations qui en ont été faites au cours de l'Histoire, Aurélie Godefroy se penche sur les liens complexes qu'entretiennent les quatre grandes religions (juive, chrétienne, musulmane et bouddhiste) avec la sexualité. Que disent exactement les écrits sacrés des choses du sexe ? En quels termes se prononcent l'Ancien Testament, les Évangiles, le Coran et les sûtras du bouddhisme sur cette délicate thématique ?L'auteur synthétise, compare, analyse, interrogeant des experts de chaque culte sans rien omettre des questions les plus embarrassantes. Désir, homosexualité, virginité, polygamie : Les Religions, le sexe et nous aborde tous les sujets controversés en brisant les tabous.
Au cours des vingt années qui suivirent la création d'Israël en 1948, une puissante vague d'immigrants juifs venus des pays arabes (Irak, Yémen, Libye, Égypte et Syrie) et du Maghreb s'établit dans l'État juif. Ils ont d'emblée le sentiment d'être mis à l'écart d'une société dominée par l'élément ashkénaze et, de fait, ont du mal à considérer comme faisant partie de leur histoire la Shoah, tragédie qui reste celle d'un monde ashkénaze qui les regarde souvent avec mépris.
À travers l'analyse de discours politiques, de manuels scolaires ou de témoignages, l'auteur montre que si la destruction des Juifs d'Europe ne fut pas une mémoire partagée dès le début par tous les Israéliens, un tournant s'opère lors du procès d'Adolf Eichmann, véritable choc politique, dont le résumé des audiences est suivi chaque soir à la radio par des dizaines de milliers d'Israéliens. Mais c'est surtout dans les années 70 que progresse l'idée d'une catastrophe juive globale, et donc d'unité du destin juif : sans distinction d'origine, la Shoah aurait dû impliquer, en effet, tous les Juifs désignés pour la mort.
Le rapport des Juifs orientaux à la Shoah démontre combien cette catastrophe n'est pas à l'origine de l'État juif mais a renforcé l'identité israélienne pour figurer peut-être aujourd'hui son lieu de mémoire cardinal.
" Sortis de leur ghetto, socialement, économiquement, politiquement, les juifs ont du mal cependant à défier la parole rabbinique, largement alourdie d'une foule de coutumes, d'usages et de traditions accumulées et devenues, à leur tour, irréfutables.
Si je mets en doute cet enseignement rabbinique aujourd'hui, c'est parce qu'il s'est fortement éloigné de ce que je voudrais montrer comme l'essentiel de la Torah. Et c'est à Moïse de nous faire à nouveau sortir d'Egypte en nous libérant de l'esclavage d'une pensée contraignante. Il nous a jadis proposé un art de vivre, libres et responsables. A nous de le renouveler par un questionnement incessant. A nous surtout de le mettre en pratique "
T. Klein
Théo Klein est avocat international. Ancien Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et Président fondateur du Congrès juif européen, il est l'auteur de La Guerre des civils ou le Kippour le plus long ,(Hachette, 1974), Israël aux quatre vents du ciel (Lattès, 1991), L'affaire du Carmel d'Auschwitz (Bertoin, 1991, Oublier vichy ? (Criterion, 1992), Deux vérités en face (avec Hamadi Essid), Lieu Commun, 1988, Le Guetteur, Plon 1997.
« Les lois et les fêtes juives, charpentes de la vie et du temps, sont faites pour aider l'homme à se réaliser dans son humanité et pour favoriser l'humanité d'autrui, ainsi qu'il fut exigé lors de la Révélation du Sinaï : être capable de relation et de transmission. Savoir parler et écouter, donner et recevoir. Savoir regarder. Être en mesure de réparer un préjudice, toutes sortes de préjudices. Donner du temps aux choses et aux rencontres. Somme toute, il ne s'agit peut-être que de tenter d'être à hauteur de quelques verbes, de quelques principes. Inlassablement, la Torah les égrène. De même, l'auteur a essayé, à travers cette étude, d'épeler les mots essentiels, ceux des versets bibliques et des rites qui aident à vivre. »
Cela passe par une profession de foi clairement affichée : donner à penser à ceux qui sont disposés à entendre, dans les interrogations du judaïsme, une part de ce qu'ils ont à entendre d'eux-mêmes. En ces temps où les religions affichent parfois un troublant repli sur elles-mêmes, il appartenait à l'auteur de montrer clairement que le souci des autres s'inscrit au fondement de la loi juive.
Motivé par le désir de "savoir" pour rétablir ce qu'il qualifie de "profanation mémorielle", René Guitton, déjà auteur d'un livre remarqué sur les moines de Tibhirine en 2001, a poursuivi des recherches en France, en Algérie, en Italie,enSuisse, en Belgique et dans le reste de l'Europe et de l'Afrique, auprès d'hommes de l'ombre, de responsables politiques, ministres, services secrets français et algériens, juges, ambassadeurs, familles des victimes, responsables du Vatican, des Eglises et des communautés religieuses dont Sant'Egidio, de généraux, de terroristes repentis et non repentis...Grâce à une analyse rigoureuse, documentée, et à des éléments inédits, ce livre s'efforce de faire la lumière, quinze ans après les faits, sur de très nombreuses zones troubles concernant les circonstances de l'enlèvement des moines trappistes en mars 1996 et de leur mort deux mois plus tard, en apportant une foule de révélations.
Notre civilisation est en crise. Y a-t-il, pour autant, une crise de l'Église née du Concile, comme nombre de spécialistes, tel le Père Bruckberger, le proclament avec une sorte de délectation morose ? À cette question, Georges Hourdin, fondateur des Publications de la Vie Catholique, répond par la négative. Lui qui a participé, depuis trente ans, aux principaux événements ayant marqué la vie de l'Église en France, constate, au contraire, une renaissance de la liturgie, des études bibliques, de la recherche théologique, de l'incarnation. Des chrétiens se lèvent pour répondre à l'appel de Dieu et inscrire l'Église des temps nouveaux dans la fidélité à l'Église éternelle. Ils imitent en cela leurs prédécesseurs : saint Paul, saint Augustin, saint Thomas d'Aquin, le Père Chevrier, le Père de Foucauld, les prêtres-ouvriers, et tant d'autres... Ces hommes, Georges Hourdin les appelle les jardiniers de Dieu. Sous la forme d'une lettre pleine d'espérance, ce livre est, en même temps qu'un vibrant témoignage, une réponse au Père Bruckberger.
Naguère, les chrétiens se situaient plutôt à droite. On les retrouve aujourd'hui dans la C.F.D.T., dans les partis et les journaux de la gauche, voire de l'extrême-gauche. Nous avons longtemps ignoré les raisons de ce phénomène. Qu'est-ce qui l'a rendu nécessaire ? Robert Chapuis croit pouvoir l'expliquer. Ancien dirigeant de la J.E.C. et de l'U.N.E.F., ex-secrétaire général du P.S.U., actuellement dirigeant du P.S., Robert Chapuis est un témoin majeur, car cette histoire qu'il retrace est son histoire. Son livre en est le premier bilan. L'orientation, l'engagement des chrétiens vers le socialisme, n'a laissé en l'état aucun des deux partenaires. Des inquiétudes ont surgi : le socialisme, cette foi des laïques, ne va-t-il pas tomber aux mains des cléricaux ? Le christianisme, dont le royaume n'est pas de ce monde, ne va-t-il pas se damner dans la transformation de la société ? Robert Chapuis montre que des espoirs naissent de cette alliance. L'un d'entre eux s'appelle l'autogestion... ! Les chrétiens et le socialisme ? Une question fondamentale.
De toutes parts, ils viennent la consulter. Hommes politiques, stars du show-business, patrons d'industrie, médecins ou gens très simples lui demandent de mettre ses dons à leur service. Car Giselle Flavie est un médium aux pouvoirs exceptionnels. Elle a étonné la France entière en faisant de la voyance en direct à la télévision, sur Antenne 2. Les 10000 lettres qu'elle reçoit par semaine confirment son extraordinaire popularité et la confiance que lui témoigne le public. Aujourd'hui, Giselle Flavie dit tout. Comment, petite fille, elle a, par un premier éclair de voyance, sauvé sa famille de la Gestapo. Comment, depuis quinze ans, elle indique à ses consultants, en prévoyant leur destin, la meilleure manière de tenir les rênes de leur vie. Comment mettre à notre service les plantes, les couleurs, les chiffres et la Lune. Des forces inconnues nous environnent : chacun de nous peut les maîtriser. Giselle Flavie nous apprend à développer ce pouvoir-là.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Notre époque ne croit volontiers, ni aux lendemains qui chantent, ni aux prophètes d'un âge nouveau. Elle préfère aujourd'hui à demain. Aussi, se tourne-t-elle vers ceux qui incarnent, à leur façon, une sorte de sagesse. Ce ne sont pas nécessairement des représentants des religions constituées, mais des hommes et des femmes comme tout le monde, qui ont su dégager de leur vie quotidienne un art de vivre, capable de donner un sens à leur existence. Colette Ménage a rencontré quelques-uns de ces sages. Certains sont bien connus du grand public, d'autres moins. Aucun ne prétend détenir la vérité, mais tous racontent, dans un langage clair, sans faux-fuyants, comment ils se sont forgé une sagesse sans illusions ni dogmes, une sagesse pour aujourd'hui.
Lignes
DE VIE
La montagne des trois temps
La Montagne des trois temps nous conte un pèlerinage de trois jours et trois nuits autour de la montagne la plus sacrée de l'Asie : le mont Kaïlash, au Tibet. Allant de monastère en monastère, au fil des rencontres avec des maîtres, des moines et de simples pèlerins tibétains, l'auteur se défait de ses soucis matériels d'Européenne et son périple se transforme en quête initiatique. Nous parcourons à ses côtés le chemin de la connaissance de soi. Mais, surtout, en la suivant dans le dédale des dieux et des démons qui hantent les sommets de la haute Asie, nous approchons le grand mystère de l'enseignement traditionnel bouddhiste du vide.
Claude B. Levenson est une amie du Tibet et l'interprète de ses enseignements de sagesse depuis une quinzaine d'années. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont Le Seigneur du Lotus Blanc (1987). Ainsi parle le dalaï~lama (1990), L'An prochain à Lhassa (1993). C'est la première fois qu'elle raconte sa propre expérience d'Occidentale en Asie.
De Charles de Gaulle, chrétien fervent qui installera une chapelle au Palais de l'Élysée, à François Hollande, président non marié qui affiche à l'égard de toute croyance la distance du libre penseur, se sont succédé cinq autres présidents de la République, tous très différents dans leur approche du fait religieux.
Georges Pompidou, le chercheur en transcendance, Valéry Giscard d'Estaing, le catholique détaché, François Mitterrand, le socialiste mystique, Jacques Chirac, l'humaniste méfiant, Nicolas Sarkozy, l'opportuniste identitaire.Tous seront confrontés durant leurs mandats respectifs au fait spirituel. La société évolue, le monde bouge, les débats seront donc nombreux : contraception, avortement, divorce, enseignement privé, antisémitisme, voile, racines chrétiennes de la France, mariage pour tous, attentats à motivation religieuse...À l'heure où les questions de laïcité et de culte sont, plus que jamais, d'une cruelle actualité en France, Marc Tronchot livre ici le fruit d'une enquête minutieuse, riche en révélations et témoignages recueillis auprès de proches, de familles, d'amis, d'hommes et de femmes politiques sur les Présidents de la Ve, dans leur expression publique comme dans l'intimité de leur foi.
archives des sciences socialesDerrière les péripéties de ce qu'on appelle la « crise » de l'Eglise, il y a des conditions plus générales que l'historien doit tenter de repérer.Le présent essai en énumère plusieurs, apparues successivement depuis deux siècles et qui agissent simultanément sur la vie actuelle de l'Eglise : la pénétration de la sensibilité romantique ; le désétablissement consenti par rapport à la société et à l'Etat ; un malentendu sur le libéralisme, le socialisme, le communisme ; une certaine attitude envers les Juifs sous le nazisme. Cette série d'événements, troublant la relation de l'Eglise à la société contemporaine, expose son organisme, son clergé, à l'invasion de l'idéologie, spécialement sous sa forme léniniste.A ce point l'analyse politique doit faire une place à la réflexion théologique et recourir aux antiques notions de « gnose » et de « marcionisme ». On ne peut en effet séparer les deux dimensions du phénomène, tant il est vrai, comme l'écrivait Bossuet, que « la religion et le gouvernement politique sont les deux points sur lesquels roulent les choses humaines ».
Souvenons-nous. Le 21 mai 1996, sept moines étaient égorgés par des membres du GIA. Sept religieux venus en Algérie, au monastère de Tibhirine, en hommes de Dieu, fidèles à leur engagement monastique.
René Guitton a passé son enfance et son adolescence en Afrique du Nord. Tout jeune, il s'est imprégné des religions d'Abraham et a vécu avec émotion la présence de l'Église en terre d'islam. Après le drame, il a éprouvé le besoin d'aller à la recherche minutieuse de la vérité. Aidé par les témoignages des familles des victimes, des moines de la communauté trappiste, des plus hautes autorités religieuses, chrétiennes et musulmanes, d'hommes politiques algériens de toutes sensibilités, de responsables politiques français de premier plan, d'agents des services secrets et de témoins anonymes, il a dénoué peu à peu les fils de cet imbroglio tragique. Rien n'a été laissé dans l'ombre au cours de ces investigations qui ont conduit l'auteur de France en Algérie et au Maroc. S'appuyant aussi sur des notes restées jusqu'ici confidentielles, il révèle aujourd'hui les raisons de l'enlèvement des sept moines, les raisons de leur mort.
À la fois quête et enquête, cet ouvrage a choisi de lier les événements sans jamais sacrifier au spectaculaire ni à la partialité, dans le but de chercher la lumière, toujours la lumière... comme le firent Christian, Christophe, Luc, Paul, Michel, Bruno et Célestin, les sept moines de Tibhirine.