Depuis les soulèvements du Printemps arabe en 2011, les changements politiques au Maroc et le Hirak en Algérie, le Maghreb redevient un territoire géopolitique animé par plusieurs défis. Dans des sociétés encore tiraillées entre un conservatisme tourné vers la sauvegarde des valeurs traditionnelles et une logique progressiste, les questions relatives aux droits des femmes refont surface pour devenir un enjeu politique et social important. Inquiètes pour leurs fragiles acquis, les femmes, parfaitement émancipées par le travail et les études, s'activent pour installer des rapports plus égalitaires entre le féminin et le masculin en matière de droits. Au coeur de ce combat pour l'égalité, la création littéraire des autrices du xxie semble à même de rendre compte de ce bouillonnement. Résolument tournés vers la modernité et en rupture avec un système patriarcal discriminant, les nouveaux personnages féminins dans la fiction maghrébine contemporaine, par leurs discours et à travers leurs manières d'agir, ébranlent les stéréotypes. Les romans d'Emna Belhaj Yahia, Sonia Chamkhi, Bahaa Trabelsi, Maïssa Bey, Malika Mokeddem et Halima Hamdane décrivent un monde en convulsion qui annonce une possible et durable révolution pour des femmes debout contre la fatalité.
Ce nouvel ouvrage de la collection « Genre(s) et création » explore, à travers les créations d'Isabel et Mariana Otero, de Rachid Koraïchi, de Wilkie Collins, de Philip Roth, d'Alain Mabanckou, d'Audrey Pulvar et d'Evelyne Trouillot le ressort de la création : le « secret », avec au coeur même du délit... le corps de la femme toujours objet de convoitise, de règlement de comptes, de blessures. France, Algérie, Tunisie, Angleterre, Etats-Unis, Guadeloupe, Martinique, Haïti : la carte du secret ne fait pas le tour du monde mais en visite bien des lieux et montre déjà que s'il se décline différemment selon les latitudes, il fonctionne sensiblement de manière comparable dans les créations.
La question du père est une question cruciale. L'originalité de l'ouvrage vient des exemples choisis. Pères en textes - Médias et littératures, réunit des contributions variées avec des exemples partagés par le plus grand nombre. De Coline Serreau à Laurence Pernoud, des magazines parentaux aux albums de la littérature enfantine, les « papas » sont visités sous toutes leurs coutures : comment se négocient identité masculine et paternité ?Les littératures ne sont pas en reste où l'absence du père, déclinée diversement, est source et motif de l'écriture. Parmi les écrivains les plus représentatifs: Marguerite Duras et Pierre Michon , Maïssa Bey, Zahia Rahmani et Tahar Djaout , Calixthe Beyala et Patrice Nganang , Daniel Maximin.
Le Corps à l'oeuvre est la nouvelle livraison de la collection « Genre(s) et création». Cet « objet » - du quotidien, de l'intimité et de l'altérité -, indissociable de l'histoire et des représentations des hommes et des femmes, ne peut pas ne pas ouvrir un champ d'analyse et de réflexion. Les incursions variées dans le temps et l'espace, présentées ici, analysent des oeuvres littéraires et des témoignages, surtout contemporains mais font une part aux siècles précédents depuis la nuit des temps du conte, aux temps obscurs de l'esclavage ou plus « lumineux » de la Renaissance. Elles s'intéressent enfin, à la réalité socio-économique de la France actuelle, à travers les médias.