Depuis le xixe siècle, des auteurs de science-fiction visionnaires ont décrit avec une stupéfiante précision le monde du futur. Capables d'imaginer les technologies les plus révolutionnaires, ils ont influencé les scientifiques les plus géniaux et les entrepreneurs les plus audacieux qui sont parvenus à commercialiser des innovations qui ont changé les modes de vie de millions de personnes. Ce livre présente l'apport considérable de ces grands esprits au monde industriel. Jules Verne et le voyage sur la Lune ou l'invention de l'hélicoptère, Kim Stanley Robinson et la terraformation, H.G Wells et la bombe atomique, William Gibson et le cyberespace, ou Neal Stephenson et le métavers sont quelques exemples de thèmes abordés dans le but d'exposer l'apport décisif de la science-fiction aux processus d'innovation techno-scientifique. Cet imaginaire, souvent prophétique, a en effet démontré à maintes reprises son étonnante faculté à anticiper les grandes mutations du monde. L'économie est influencée par des fictions qui structurent les croyances des innovateurs, des entrepreneurs, des consommateurs et des investisseurs. Les visionnaires sont ainsi bien souvent des créateurs de récits qui sont devenus des réalités après avoir conquis les esprits, parfois sur plusieurs générations. L'histoire de ces visions nous rappelle l'importance de porter un regard attentif sur ces fictions afin de mieux préparer le futur.
Partant du postulat que l'émergence d'entrepreneur est étroitement liée à un milieu en particulier, il s'agit ici de s'interroger sur la genèse des entrepreneurs des économies postsoviétiques. Entre 1991 et 1999, le nombre d'entreprises enregistrées a été multiplié par 10 en Russie. À la tête de ces entreprises, il y a des personnes issues de la nomenklatura comme du reste de la société soviétique. Ils se distinguent par leurs comportements de révolutionnaires, d'innovateurs, de calculateurs, d'opportunistes, de prédateurs ou de marginaux. Ces entrepreneurs sont-ils (vraiment) nés dans la transition économique ? La période de transition institutionnelle a-t-elle été un catalyseur du processus entrepreneurial ou juste un processus d'institutionnalisation d'une pratique communément connue et mobilisée par les agents économiques pour s'adapter aux dynamiques évolutives des organes de planification ? Comment les acteurs d'une organisation productive soviétique s'affranchissaient d'entrepreneurs pour innover ? En l'absence de travaux théoriques sur les milieux favorisant la démarche entrepreneuriale dans les économies centralement planifiées, la question mérite un intérêt particulier pour comprendre les dynamiques d'innovation soviétiques et postsoviétiques. Dans cet ouvrage, les entrepreneurs sont conceptualisés comme les acteurs-clés d'une impulsion socio-économique localisée. Sous cet angle, il s'agit de réanalyser le milieu institutionnel qui donne corps aux entrepreneurs dans le contexte de la transformation systémique des économies centralement planifiées, à savoir ici, autant l'économie soviétique, la période de transition, que l'économie postsoviétique.
L'essor des véhicules électriques et la promotion des énergies dites renouvelables en Europe ne peuvent se faire sans certains métaux précieux. Pour comprendre comment les minerais arrivent jusqu'à nos appareils du quotidien, Hélène Blaszkiewicz nous emmène le long des routes de la Zambie et de la République démocratique du Congo à la rencontre de toutes les « petites mains » de la logistique chargées de la bonne circulation des marchandises. Agents en douane, transporteurs, fonctionnaires, gestionnaires d'entrepôts, mécaniciens... contribuent par leur action quotidienne à mettre les marchandises en mouvement. Analysant l'industrie logistique africaine de l'intérieur, l'autrice décortique les valeurs (vitesse, fluidité, flexibilité) qui soutiennent les flux commerciaux internationaux et précèdent au financement des infrastructures sur lesquelles ils reposent. Elle remet également au centre de l'analyse les marges de manoeuvre des États africains, trop souvent décrits par leur passivité dans l'organisation du commerce mondial.
Cet ouvrage nous rappelle l'importance de terrains méconnus et lointains pour notre vie quotidienne. Il invite à penser le rôle fondamental, bien que discret, de ceux et celles qui travaillent pour que se réalise l'utopie d'un commerce sans heurts. Il met en lumière les liens inattendus que fait naître la mondialisation, révélateurs des relations inégales liées au capitalisme, et l'importance de les réinventer.
Au début des années 1920, les artisans français s'organisaient en artisanat. Le mot lui-même apparaît à cette date. L'artisanat a donc un siècle et le moment paraît opportun pour revenir sur son histoire. Depuis l'industrialisation au xixe siècle, il paraissait pourtant voué à disparaître. Cette disparition n'a pas eu lieu. L'artisanat affiche au contraire au début du xxie siècle une vitalité certaine. Le livre cherche donc à comprendre les raisons de cette disparition non advenue.
Le xxe siècle des artisans propose une synthèse, dans un format accessible à tous, de la recherche sur un siècle d'histoire des artisans. Au fil des chapitres, le livre questionne et déconstruit quelques-unes des nombreuses idées reçues sur l'artisanat, à commencer par le mythe de sa disparition.
Depuis 2015 avec le lancement des négociations et surtout la signature historique de l'Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine en 2018, l'intégration régionale, stratégie de développement fondamentale de l'Afrique, connaît un regain d'intérêt. Cet intérêt n'est pourtant pas nouveau. Il date de la période avant les indépendances et a été concrétisé en 1963 avec la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). Depuis lors, le continent a adopté plusieurs plans et stratégies visant à promouvoir l'intégration régionale, à l'instar du Plan d'Action et de l'Acte Final de Lagos (1980), du Traité d'Abuja (1991) et plus récemment de l'Agenda 2063 (2015). Malgré ces tentatives, l'intégration africaine n'avance pas à la vitesse escomptée au regard des résultats obtenus et des contraintes internes et externes rencontrées. C'est en réponse à cela que le Programme Minimum d'Intégration (PMI) a été formulé par l'Union africaine. Le PMI, mécanisme de convergence entre les CER, vise à mettre en oeuvre des initiatives choisies pour accélérer et parachever le processus d'intégration régionale. Il porte sur quelques domaines prioritaires, sujets de préoccupation dans lesquels les CER pourraient renforcer leur coopération et bénéficier de leurs avantages comparatifs ainsi que de pratiques optimales. La présente recherche ambitionne d'évaluer la pertinence du PMI en vue de la création de la Communauté économique africaine, finalité de l'agenda panafricain d'intégration.