""Petit tu es, petit tu resteras", a dit Mengele, le médecin d'Auschwitz en m'envoyant à la chambre à gaz. J'étais effectivement petit lorsque ces évènements se sont produits. J'avais 10 ans lorsque je suis entré dans le ghetto de Lodz. J'ai eu 15 ans au moment des marches de la mort, à la sortie du camp. J'étais vieux avant l'âge. Je me suis rattrapé depuis et j'ai l'éternité devant moi". Témoin et acteur d'une histoire sans précédent, Léon s'est promis d'être le meilleur.
Arrivé en France en juin 1945 par l'intermédiaire de l'OEuvre de Secours aux Enfants (OSE), il devient cinq ans plus tard, champion de France de poids et haltères, "pour que plus personne ne lui marche sur les pieds" . Apprenti en sertissage, il reçoit, en 1978, le diplôme de Meilleur Ouvrier de France des mains de Valéry Giscard d'Estaing, à la Sorbonne. Ce qui lui ouvre les portes de la grande joaillerie.
"Bénies soient les mains qui se font elles-mêmes" , lui avait répété sa mère, Lola, morte dans les chambres à gaz de Birkenau, à qui il dédie ce texte.
Loin du voyeurisme et du sensationnel récit, Claudia Tavares nous livre un témoignage poignant et celui d'une femme qui, depuis sa naissance, se bat contre l'injustice et pour le droit à la di érence. C'est le témoignage d'une battante qui a toujours cru en la vie, en sa bonne étoile et en ses rêves. Il a les accents d'une saudade brésilienne, la spontanéité d'un récit populaire et l'humour d'un film d'Almodovar.
Artiste-peintre reconnu, François Szulman évoque ici son enfance dans le « Yiddishland » parisien. Né en 1931, François grandit dans le milieu modeste des émigrés juifs polonais ayant fui la misère et l'intolérance. Soutenu par un voisin peintre, il développe un don pour le dessin. Lorsque la guerre éclate, son père, Szlama, s'engage dans la Légion étrangère. Blessé au combat, il est fait prisonnier dans un Stalag et se garde de se déclarer juif. Dans Paris à l'heure allemande, François brille à l'école et dessine tout ce qu'il observe. Au rythme des rafles, les quartiers juifs se dépeuplent. Protégés par le statut de prisonnier de guerre de Szlama, François et sa mère échappent à la rafle du Vél' d'Hiv'. En février 1943, Szlama est libéré. La famille Szulman entre alors dans la clandestinité. François quitte son école et ne porte plus l'étoile jaune. Il dessine toute la journée. Dans leur planque de la rue Sainte-Marthe, sa mère malade s'éteint faute de soins. François et son père survivront grâce à la solidarité des résistants juifs qu'ils hébergent. Témoin de la libération de Paris, François la relate avec précision. Du métro Jaurès aux barricades de Belleville jusqu'à la Place de la République, il évite les tireurs embusqués et participe à la liesse de la victoire. Après la guerre, malgré les vicissitudes, il poursuivra avec succès sa carrière artistique.
De 1789 à 1792, à l'initiative des colons de Saint-Domingue admis comme députés au sein de l'Assemblée nationale, les débats se focalisent sur la question des droits des hommes de couleur libres ou " mulâtres ". Hostile à la reconnaissance de ces droits, le lobby colonial d'alors réussit à écarter toute application aux " îles " de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen malgré les interventions répétées des membres de la Société des amis des noirs. Cet " abcès de fixation " permet de différer la suppression de la traite et la première abolition de l'esclavage.
"Une adolescence volée par le nazisme, ainsi pourrait être résumée celle de Nicolas Rosenthal, exilé des siens dès 1938, en apprentissage alors qu'il n'a pas quinze ans, avant de franchir clandestinement la ligne de démarcation en juillet 1942. Le Journal qu'il écrivit en français à partir de 1940, choix de rupture avec sa patrie d'origine empoisonnée par le national-socialisme, s'adresse à ses parents qui paradoxale-ment méconnaissent cette langue, comme un pont spirituel constituant un défi aux bourreaux. Sans doute, ses parents ont-ils pu le feuilleter, en parler à leur enfant qui les rejoignit dans la déportation après un aller-retour tragique d'à peine deux mois entre Paris, les camps d'internement de zone " libre " et celui de Drancy. Manuscrit impressionnant par ses qualités descriptives d'une France encore largement rurale, du monde du travail et de démarches légalistes dans le Paris de l'Occupation, le Journal de Nicolas Rosenthal est plus que cela. Ses qualités littéraires, les résonances d'un coeur en mouvement en font un des grands textes d'introspection écrits à vif par les témoins de la Shoah." Michel Laffitte
L'oeuvre de Pierre Michon, contemporain majuscule, rencontre un public toujours grandissant. Mais alors que
l'importance du sacré y est manifeste, elle n'avait encore jamais été étudiée pour elle-même. C'est à quoi s'attache
cet ouvrage, parcourant les différents textes de Pierre Michon pour y mettre en évidence la nature et la fonction
du sacré. Sacré chrétien et sacré archaïque s'y rencontrent, s'y affrontent, dans un tressage de références qui irrigue
la prose de Michon et participe à son identité même.
Essentiel à l'élaboration d'une écriture qui voit en Dieu le dédicataire de l'art, le sacré ne saurait pourtant se réduire
à la littérature : le traitement que lui réserve Michon le fait apparaître comme l'un des centres de gravité de sa vision
du monde.
Elle s'appelait Ida...
Née en 1924 à Marseille dans une famille juive arrivée de Salonique (Grèce) au début du siècle, elle a vu sa jeunesse insouciante broyée par les menées exterminatrices nazies. Arrêtée le 9 mai 1944, déportée à Auschwitz II-Birkenau (convoi no 74), elle recouvra la liberté un an plus tard dans les Sudètes. Comme un signe, c'est un 9 mai, 68 ans plus tard, qu'elle nous a quittés.
Elle a heureusement pu nous transmettre son témoignage, celui d'une femme énergique et courageuse, retranscrit après de nombreuses séances d'enregistrement et qui se révèle être un émouvant testament.
Témoigner et transmettre ont été le combat de sa vie pour que ne se dispersent pas les cendres de la mémoire.
"C'est Ome Leen qui est venu me chercher avec sa bicyclette en mai 1943. Je venais d'avoir quatre ans. J'étais tellement heureux de quitter Boer Kool et son fils Hermann, dont la brutalité m'effrayait, que j'étais prêt à suivre n'importe qui sans aucune difficulté ! Jamais je n'oublierai ce moment où, à califourchon sur le porte-bagages, je passai les bras autour de la taille de cet homme, posai ma tête sur son manteau et sentis pénétrer dans tout mon corps la chaleur réconfortante, la force silencieuse de cet inconnu.
Il a pédalé jusqu'à Clinghendaal, un domaine non loin de là".
Originaires explore les trajectoires biographiques des ascendants maternels de l'autrice. Depuis la Pologne des années 1920, des échanges photographiques au long cours au sein de ces familles éclatées permettent de saisir, confrontées aux archives, les logiques de leurs déplacements, exils, retours, fuites et déportations sur trois continents et quatre générations. De dévoilements en réajustements, l'enquête d'Eva Charbit met au jour des itinéraires méconnus et suit les traces d'une post-mémoire familiale polyphonique où le vrai cède parfois le pas au vraisemblable et à la fable. Elle s'attache à sonder le « nous » des descendants, dans leurs tentatives de reconstruction d'un espace-temps commun, et le « eux » d'une famille juive polonaise parmi des millions, dans une approche micro-historienne, avec les instruments méthodologiques de l'enquête historique.
La solidarité est au coeur de la vie d'Eva. Cette femme polonaise, au dynamisme peu commun, s'est toujours investie dans ce sens. Dès septembre 1940 à Paris, où elle s'est mariée et a donné naissance à son premier fils, elle s'engage dans le groupe Solidarité, section juive du mouvement de résistance communiste de la MOI (Main-d'oeuvre immigré) rendu célèbre par l'Affiche rouge. Au même titre que ces héros de la Résistance, son arrestation est le résultat de filatures des Brigades spéciales françaises. Emprisonnée, comme la majorité de son réseau, elle est déportée en tant que juive. Son esprit de lutte l'invite à nouer des liens de solidarité et à constituer un groupe soudé.
Comment le roman conteste-t-il la Loi ? Que devient-il quand disparaît la transcendance ? La modernité occidentale semble liée au refus, voire à la disparition de la Loi entendue comme norme divine, acceptée comme telle, régissant les rapports humains et la vision que les individus ont de leur existence. Mais combien de romans peuvent se comprendre en dehors d'un rapport - souvent ambigu ou paradoxal - à la Loi ? Critique dissolvante ou tentation restauratrice, évanouissement ou dissémination de l'absolu, recherche d'une norme de substitution, confrontation cauchemardesque aux fantômes ou aux avatars monstrueux de la Loi ancienne : en quoi l'écriture romanesque constitue-t-elle une modalité privilégiée de cette enquête sur la Loi (humaine ou divine, religieuse, morale ou politique) ? Ce sont quelques-unes des questions abordées par les études de ce recueil, où se trouvent convoqués, parmi d'autres, Dostoïevski et Hugo, Bernanos et Kafka, Lamed Shapiro, Koestler et Camus, Joyce, Broch, Musil, Dos Passos, sans oublier le roman policier. Le comparatiste Norman David Thau (1959-2005) avait été à l'initiative de cette recherche collective. Il laisse derrière lui un grand livre (Romans de l'impossible identité. Être juif en Europe occidentale [1918-1940], éd. Peter Lang, 2001) et un souvenir impérissable à ses proches, ses amis, ses collègues, ses élèves... Les articles du recueil sont suivis d'une série de témoignages dédiés à sa mémoire.
La famille Bernard n'a pas été épargnée par l'occupation allemande : Tristan Bernard, célèbre homme de lettres, arrêté à Nice avec son épouse, n'a été finalement libéré de Drancy qu'à la suite d'interventions d'amis fidèles (Sacha Guitry, Arletty). Son fils, le dramaturge, Jean-Jacques Bernard a subi une terrible captivité dans le camp allemand de Compiègne, où la famine et le froid ont entraîné la mort de dizaines d'internés juifs. Quant à son petit-fils François-René, il n'est pas revenu du camp de Mauthausen où il a été assassiné par les nazis. Jean-Jacques Bernard a été libéré avec quelques autres internés de Compiègne en mars 1942 à l'article de la mort.
Il est fréquemment arrivé après la Shoah que des couples se forment sur un terrain de douleur commune. Fanny et David, enfants juifs pris dans la tourmente exterminatrice nazie, partagent plus que le traumatisme des persécutions et la disparition de leurs proches, ils ont en commun le même univers - le Paris du XIe arrondissement -, la même culture séfarade et la même langue : le judéo-espagnol de leurs ancêtres turcs et saloniciens. Tous deux ont vu leurs pères être victimes de la rafle dite « du XIe arrondissement » (20 août 1941), à la suite de laquelle la cité de la Muette inachevée devint le camp d'internement de Drancy : ils seront déportés treize mois plus tard et exterminés.
Soixante-dix-sept lettres échangées par leurs parents lors de la détention à Drancy sont à l'origine de cette entreprise de mémoire qui a conduit Fanny et David à s'engager dans la recherche de leurs racines séfarades et à travailler sur leurs souvenirs. Grâce à ce livre, fruit de dix ans d'efforts, Fanny (décédée en 2001) et David ont creusé avec leurs mots une sépulture digne pour leurs chers disparus, ces disparus auxquels les nazis refusaient l'existence au-delà même de la mort, jusque dans les mémoires.
Eté 1943. En plein coeur de la guerre, Nicole et Jacques, membres de l'Organisation de secours des enfants, cachent des enfants juifs. Deux ans durant lesquels ils parviennent à soustraire 200 enfants juifs de l'antisémitisme. Mais le bonheur ne tient qu'à un fil... Le destin les rattrape: Nicole et ses enfants adoptés sont arrêtés et déportés à Auschwitz. Jacques, lui, est arrêté à Lyon, torturé et interné au Fort de Montluc avant de s'échapper du train qui le menait vers Drancy.
Jacqueline Lévi-Valensi, présidente de la Société des Études Camusiennes disparue en 2004, ne cessait de souligner l'actualité et la force de la pensée d'Albert Camus, «pensée qui refuse la démesure et qui, n'oubliant jamais l'exigence morale, en fait le principe de toute action.» Pour lui rendre hommage, des penseurs et des chercheurs interrogent cette pensée et le mode de rapport au monde, à l'homme et à l'Histoire qu'elle implique. Visitez le site web Albert Camus: www.webcamus.free.fr
Ce livre, fruit des entretiens entre un témoin et une historienne, offre le parcours remarquable d'un militant juif actif depuis l'entre-deux guerre jusqu'à nos jours. Depuis son enfance en Alsace, Georges Loinger est sensibilisé au danger que représentent pour la communauté juive les menées nazies au-delà du Rhin. C'est pour aguerrir la jeunesse aux épreuves qui se profilent qu'il s'investit dans l'éducation physique des futurs rabbins puis des étudiants de la toute jeune école Maïmonide à Paris. Prisonnier de guerre en 1940, il s'évade de son Stalag en Allemagne pour rejoindre sa femme confrontée à l'évacuation rapide de 123 enfants juifs venus d'Allemagne. Il se lance alors à corps perdu dans une autre aventure, celle de la résistance française dans le réseau Bourgogne.
Le 15 juin 2011, l'Iréa a organisé un colloque sur le thème « filles-garçons en famille et à l'école : reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité ? » Dans une conférence introductive, Nicole Mosconi évoque l'histoire des recherches sur le genre en éducation. Puis elle éclaire les concepts de genre, de sexisme et de stéréotypes du sexe. Elle rappelle des résultats de recherche sur la socialisation scolaire comme transmission de stéréotypes sexistes et sur le « curriculum caché » dans la transmission des savoirs et de ses conséquences en termes de division socio-sexuée de savoirs et du travail. Cette conférence introduit parfaitement les trois tables rondes qui ont réuni des chercheures, des universitaires, des responsables d'associations. Débats passionnants et parfois passionnés autour de trois grands thèmes : les idées reçues sur le féminin-masculin, les savoirs sont-ils neutres ? Pour ou contre la mixité scolaire ? Si besoin était, tout au long des débats de ce colloque, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup à faire pour tendre à une véritable égalité, dans l'éducation fillesgarçons. La mixité, dans l'enseignement, se résume bien souvent à une juxtaposition, sans intégration de cette co-présence des filles et des garçons dans une même classe.
J'ai écrit Brins de Mémoire pour que mon père disparu me revienne et j'y suis arrivée. Leur vie n'était pas conquête, elle était effritement et dispersion d'après Georges Pérec. Celle de mon père l'était également. La nouvelle mon père s'est tu est un baume ayant la douceur du pardon, une paix en devenir. Mais j'ai cru naïvement que j'en aurai fini avec la Shoah. Le juif est inéluctablement rivé à son judaïsme d'après Lévinas et mon père le savait intimement. Pendant des années il s'est caché sous un châle de prières non pas en adéquation avec le Père mais avec lui-même. Il émanait de cet homme un Silence qu'il nous était impossible de briser et j'ai eu la faiblesse de croire que j'étais la seule qui aurait pu le rompre. Il a préféré disparaître que de se laisser amadouer, laissant un silence vrombissant comme le train qui l'a emporté.Son comportement suicidaire a donné naissance à ma colère qui a nourri ma vie de femme. La nouvelle Mon père s'est tu est la recherche de celui qui s'est éclipsé. Je l'ai retrouvé avant mon propre départ. Rencontre affectueuse et enfin intelligible. Mon père n'a jamais été aussi vivant. Dorénavant je suis là à son chevet. Enchaînée à son souvenir, celle d'une humanité exclue, je peux enfin partager avec lui, cet absent-présent, des brins de mémoire. Décidément je n'en aurai jamais fini avec la Shoah.
Connaître l'échec en amour : rester seul, se faire plaquer, aimer quelqu'un qu'on laisse indifférent... Autant de raisons d'abandonner la quête naïve de l'âme soeur.
Céder au découragement ? Ne plus croire en l'amour ? Après tout, pourquoi pas... Traverser le miroir, et découvrir qu'il existe une autre façon d'aimer, ténébreuse, mais ô combien plus épanouissante !
Aimer d'une autre mort, pour ne pas mourir d'un autre amour.
Arrêts sur image au fil des jours, pensées du soir, du matin... Qui ne se réveille ou s'endort sans images imprimées sur une rétine mouvante ?
Les tableaux d'un moment rassemblent du vécu, du rêve, de l'envie, ils prennent aussi une autonomie, évoluent, surprennent. La mémoire est chargée de myriades de ces compositions que l'intérêt artistique a investies et redéploie l'espace d'une minute.
Entre le matin et le soir, entre le soir et le matin c'est la boucle des visions qui présente chaque fois un anneau chargé de l'immuable passé et du présent fluctuant. Le clic de la boucle, c'est le déclic de la vision ; l'esprit a horreur du vide, il produit des tableaux aux jonctions du temps, sur des scènes imaginées, dans des labyrinthes habités.
« Camille vit dans ce lieu quelque chose de sauvage, d'indompté... Jardin primitif que la main de l'homme n'avait pas encore touché... »
Camille, une citadine montréalaise, nouvellement retraitée, décide de changer radicalement d'existence en réalisant un ancien rêve : vivre en rapport direct avec la nature du Manitoba.
À Winnipeg, un SDF nommé Mats se voit contraint de squatter un sas de ventilation afin de survivre aux rigueurs de l'hiver. Témoin d'un meurtre odieux, il s'enfuit.
Commence alors une course poursuite qui va les rassembler dans une aventure haletante au coeur de l'hiver canadien. Un savant mélange d'aventure et de polar sur fond de nature humaine et de nature tout court...
Enfant caché et fils de survivants de la déportation, Samuel Levi réunit ici ses souvenirs et les traces retrouvées de l'histoire des siens. Samuel Levi est né en 1937 à Paris dans une famille sépharade. Son père, Elia, vient de Turquie et Sol, sa mère, est originaire de Grèce. Pendant la guerre, Samuel vit séparé de son père. Engagé volontaire démobilisé, celui-ci sera emprisonné et interné à plusieurs reprises au camp du Vernet avant d'être déporté de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi no 75 en mai 1944. A Paris, Samuel et sa mère échappent grâce à une voisine à la grande rafle des Juifs apatrides de février 1943. Avec l'aide du Comité Amelot, Samuel est caché dans le Morvan puis protégé jusqu'à la fin de la guerre dans des fermes de la région parisienne. Recherchée par la police, Sol est arrêtée en juin 1944 puis déportée à Auschwitz par le convoi no 76. A leur retour de déportation, Elia et Sol ne vivront plus ensemble. De retour sur les bancs de l'école, Samuel obtiendra son certificat d'études puis commencera à travailler à 14 ans. Pratiquant divers métiers, il vivra entre la France et Israël avant de revenir s'installer à Paris avec son épouse en 1980. Avec elle, il a pu offrir à leurs enfants la stabilité et l'amour familial dont il fut privé.
L'oeuvre immense de Jules Verne ressortit à ce type de
monument littéraire à propos duquel on a le sentiment que
tout a déjà été dit, et pourtant...
Ce volume a la modeste ambition d'apporter quelques
contributions critiques à une réflexion mise à l'épreuve par
le vaste imaginaire vernien.
En creusant le grand théâtre du monde, les composantes
technologie et science, les parcours de réception ou les
enjeux traductifs et textuels, l'actualité de Verne assume
et convoque, en somme, nombre d'aspects et d'approches
dont le présent ouvrage se veut le catalyseur.
Je suis née le 10 décembre 1933 à Paris dans une famille de musiciens. J'ai 5 ans et demi quand éclate la guerre. Je vais passer trois ans à Royan et c'est à cette époque que je découvre que ma mère est juive mais pas moi, car mon père est catholique. J'exprime dans mon récit l'incompréhension de cette répression et l'angoisse qui m'étreint en pensant que ma mère peut être arrêtée à tout moment. Nous avons traversé toutes les deux, la main dans la main, cette période de tous les dangers y échappant par miracle. Pendant ces années de malheur, la musique m'a toujours accompagnée. Je conserve le souvenir intact de cette partie de ma vie, qui m'a marquée à tout jamais. Ce livre retrace cette période tragique de l'histoire, vue et racontée par une enfant qui voit sa vie basculer du jour au lendemain sans comprendre pourquoi.