Loin du voyeurisme et du sensationnel récit, Claudia Tavares nous livre un témoignage poignant et celui d'une femme qui, depuis sa naissance, se bat contre l'injustice et pour le droit à la di érence. C'est le témoignage d'une battante qui a toujours cru en la vie, en sa bonne étoile et en ses rêves. Il a les accents d'une saudade brésilienne, la spontanéité d'un récit populaire et l'humour d'un film d'Almodovar.
Artiste-peintre reconnu, François Szulman évoque ici son enfance dans le « Yiddishland » parisien. Né en 1931, François grandit dans le milieu modeste des émigrés juifs polonais ayant fui la misère et l'intolérance. Soutenu par un voisin peintre, il développe un don pour le dessin. Lorsque la guerre éclate, son père, Szlama, s'engage dans la Légion étrangère. Blessé au combat, il est fait prisonnier dans un Stalag et se garde de se déclarer juif. Dans Paris à l'heure allemande, François brille à l'école et dessine tout ce qu'il observe. Au rythme des rafles, les quartiers juifs se dépeuplent. Protégés par le statut de prisonnier de guerre de Szlama, François et sa mère échappent à la rafle du Vél' d'Hiv'. En février 1943, Szlama est libéré. La famille Szulman entre alors dans la clandestinité. François quitte son école et ne porte plus l'étoile jaune. Il dessine toute la journée. Dans leur planque de la rue Sainte-Marthe, sa mère malade s'éteint faute de soins. François et son père survivront grâce à la solidarité des résistants juifs qu'ils hébergent. Témoin de la libération de Paris, François la relate avec précision. Du métro Jaurès aux barricades de Belleville jusqu'à la Place de la République, il évite les tireurs embusqués et participe à la liesse de la victoire. Après la guerre, malgré les vicissitudes, il poursuivra avec succès sa carrière artistique.
Le 15 juin 2011, l'Iréa a organisé un colloque sur le thème « filles-garçons en famille et à l'école : reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité ? » Dans une conférence introductive, Nicole Mosconi évoque l'histoire des recherches sur le genre en éducation. Puis elle éclaire les concepts de genre, de sexisme et de stéréotypes du sexe. Elle rappelle des résultats de recherche sur la socialisation scolaire comme transmission de stéréotypes sexistes et sur le « curriculum caché » dans la transmission des savoirs et de ses conséquences en termes de division socio-sexuée de savoirs et du travail. Cette conférence introduit parfaitement les trois tables rondes qui ont réuni des chercheures, des universitaires, des responsables d'associations. Débats passionnants et parfois passionnés autour de trois grands thèmes : les idées reçues sur le féminin-masculin, les savoirs sont-ils neutres ? Pour ou contre la mixité scolaire ? Si besoin était, tout au long des débats de ce colloque, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup à faire pour tendre à une véritable égalité, dans l'éducation fillesgarçons. La mixité, dans l'enseignement, se résume bien souvent à une juxtaposition, sans intégration de cette co-présence des filles et des garçons dans une même classe.
J'ai écrit Brins de Mémoire pour que mon père disparu me revienne et j'y suis arrivée. Leur vie n'était pas conquête, elle était effritement et dispersion d'après Georges Pérec. Celle de mon père l'était également. La nouvelle mon père s'est tu est un baume ayant la douceur du pardon, une paix en devenir. Mais j'ai cru naïvement que j'en aurai fini avec la Shoah. Le juif est inéluctablement rivé à son judaïsme d'après Lévinas et mon père le savait intimement. Pendant des années il s'est caché sous un châle de prières non pas en adéquation avec le Père mais avec lui-même. Il émanait de cet homme un Silence qu'il nous était impossible de briser et j'ai eu la faiblesse de croire que j'étais la seule qui aurait pu le rompre. Il a préféré disparaître que de se laisser amadouer, laissant un silence vrombissant comme le train qui l'a emporté.Son comportement suicidaire a donné naissance à ma colère qui a nourri ma vie de femme. La nouvelle Mon père s'est tu est la recherche de celui qui s'est éclipsé. Je l'ai retrouvé avant mon propre départ. Rencontre affectueuse et enfin intelligible. Mon père n'a jamais été aussi vivant. Dorénavant je suis là à son chevet. Enchaînée à son souvenir, celle d'une humanité exclue, je peux enfin partager avec lui, cet absent-présent, des brins de mémoire. Décidément je n'en aurai jamais fini avec la Shoah.
L'Iran est ravagé par la guerre. Personne n'y échappe, et surtout pas les Yézidis, ces membres d'une communauté kurde persécutée par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). Dans une forêt dense et mystérieuse, oubliée de tous, Hana, une jeune Yézidie, s'y égare et trouve refuge chez le vieux sage Malek. Traumatisée par le massacre des siens, Hana ne laisse personne l'approcher. Pourtant, progressivement, le vieil homme et la jeune fille s'apprivoisent.
Mais le fracas du monde extérieur se rappelle à eux et resurgit à leur porte, sous les traits d'un jeune soldat...
Izya a vingt ans, l'âge des incertitudes et des élans du coeur, des convictions nouvelles et des courages insensés. Perturbée par le destin que sa caste lui réserve, elle sera confrontée aux fantômes de son pays, la Boccagrande.
Sous les Tropiques, la Boccagrande, pays imaginaire, est une ancienne dictature qui à l'instar du Brésil, n'a connu aucun procès, aucune catharsis. Rien ni personne n'a apaisé la souffrance des victimes et des familles des disparus alors que tout porte à croire que les bourreaux sont restés impunis.
Sur fond de trafic d'organes et de malversations, l'auteur nous plonge au coeur d'une aventure guidée par la recherche de la vérité et la lutte pour la justice.
« Izya » est le roman de l'amour et du courage. Il est aussi le récit de l'espoir, chevillé au corps. Parce que l'espoir est comme de l'or...
Connaître l'échec en amour : rester seul, se faire plaquer, aimer quelqu'un qu'on laisse indifférent... Autant de raisons d'abandonner la quête naïve de l'âme soeur.
Céder au découragement ? Ne plus croire en l'amour ? Après tout, pourquoi pas... Traverser le miroir, et découvrir qu'il existe une autre façon d'aimer, ténébreuse, mais ô combien plus épanouissante !
Aimer d'une autre mort, pour ne pas mourir d'un autre amour.
Arrêts sur image au fil des jours, pensées du soir, du matin... Qui ne se réveille ou s'endort sans images imprimées sur une rétine mouvante ?
Les tableaux d'un moment rassemblent du vécu, du rêve, de l'envie, ils prennent aussi une autonomie, évoluent, surprennent. La mémoire est chargée de myriades de ces compositions que l'intérêt artistique a investies et redéploie l'espace d'une minute.
Entre le matin et le soir, entre le soir et le matin c'est la boucle des visions qui présente chaque fois un anneau chargé de l'immuable passé et du présent fluctuant. Le clic de la boucle, c'est le déclic de la vision ; l'esprit a horreur du vide, il produit des tableaux aux jonctions du temps, sur des scènes imaginées, dans des labyrinthes habités.
« Camille vit dans ce lieu quelque chose de sauvage, d'indompté... Jardin primitif que la main de l'homme n'avait pas encore touché... »
Camille, une citadine montréalaise, nouvellement retraitée, décide de changer radicalement d'existence en réalisant un ancien rêve : vivre en rapport direct avec la nature du Manitoba.
À Winnipeg, un SDF nommé Mats se voit contraint de squatter un sas de ventilation afin de survivre aux rigueurs de l'hiver. Témoin d'un meurtre odieux, il s'enfuit.
Commence alors une course poursuite qui va les rassembler dans une aventure haletante au coeur de l'hiver canadien. Un savant mélange d'aventure et de polar sur fond de nature humaine et de nature tout court...
Mirages est un roman nous raconte la tragédie de l'immigration africaine vers le continent européen au prix de mille sacrifices et surtout au péril de la vie de ceux qui s'y essaient encore aujourd'hui. On découvre à travers ce récit les multiples facettes des péripéties de cet exode particulier mais également les changements qui s'opèrent peu à peu sur le continent africain grâce aux luttes entreprises par ceux qui sont restés. C'est un livre sur la mélancolie et l'irrésistible besoin de retour de ceux qui sont partis.
Initialement publié en 2008, ce livre est le Lauréat 2015 du prix littéraire italien Premio Letterario Internazionale Indipendente, créé en hommage à Dino Buzzati.
Pourquoi le cytomégalovirus s'en est-il pris à ma fille ? Pourquoi les médecins ne m'ont-ils pas dit la vérité sur les éventuelles séquelles ? Telles sont les questions que se pose Cathy Leblanc face au handicap de sa fille. Infectée in utero, Lyly est aveugle de naissance. Elle souffre d'un handicap moteur lourd et d'un retard mental grave. Et malgré tout, grâce à l'amour d'une mère et au soutien d'une famille unie, cette jeune fille de 24 ans est souriante, radieuse et pleine de vie. Ses amis témoignent. Le professeur Agut, virologue à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, explique. Sa mère raconte. Ce virus qui a détruit ta vie retrace le combat d'une femme pour améliorer le quotidien de sa fille et lutter pour un dépistage efficace du cytomégalovirus. Un message d'espoir pour les parents d'enfants handicapés, une leçon de courage pour tous.
Ecrivain prolixe, Eric Chevillard est l'un des plus grands talents du paysage littéraire français contemporain. Avec à son plus d'une trentaine de publications variées, il est perpétuellement engagé par son oeuvre dans une entreprise de construction-démolition des codes, l'une n'allant jamais sans l'autre.
Mourir m'enrhume, premier opus publié en 1967, inaugure un univers loufoque marqué par l'humour, la fantaisie et le jeu avec langage et logique. Ce monde carnavalesque opère un renversement des des conventions - en priorité celles du roman et de sa dimension réaliste - de l'esprit de sérieux ou encore de la raison triomphante. Car la littérature, pour Eric Chevillard, est un art de la contre-attaque.
Cet ouvrage met en lumière une oeuvre encore partiellement inconnue dans toute sa saisissante cohérence et sa flamboyante originalité.
Les apparences sont parfois trompeuses autour du lac d'Annecy.
Un riche entrepreneur de soixante-quinze ans meurt lors de son dîner d'anniversaire. Tous considèrent cette mort comme naturelle. Tous, sauf Anna Brandfort, sa petite-fille, qui vient d'avoir avec lui une discussion des plus troublantes. Aidée d'un journaliste, Marc Relot, et du journal intime de son grand-père, la jeune femme va tenter de deviner qui aurait bien pu le tuer.
Entre meurtres, chantage, passion et détournement de fonds, le passé et le présent s'entremêlent et la jeune femme va s'apercevoir que de nombreux proches ont des mobiles suffisamment valables pour s'en prendre à elle aussi.
Les miroirs multiplient les images. Dans leur espace créé se déploie un monde inversé, meublé de correspondances, une symétrie où se côtoient les objets, les êtres, qui cherchent leur contraire. N'y aurait-il pas dans cette métaphore l'idée que ces reflets nous hantent, que chaque instantané du réel peut y trouver son même-opposé comme dans la réflexion de la glace ?
Les fragments constituent la vie. La continuité est tromperie, vivre est un parcours ferroviaire où les gares ne se ressemblent pas, où les voyageurs font ce qu'ils peuvent, confrontés les uns aux autres, forcés d'avancer en tirant les leçons, nomades sur leur continent de fortune ou d'infortune.
Quand les maléfices s'exhibent alors s'installent les parades où témoins et acteurs se mêlent. Puis l'histoire avance, la nuit les recouvre, même si celle-ci est aussi fertile en terrain sublime qu'en terrain effroyable. Il faudra à la longue faire confiance à la nuit accoucheuse de mystère et semeuse de richesses.
Devant le silence qui l'entoure suite à un drame de la vie, Léna enfant se renferme dans son monde et refuse les apprentissages scolaires. Mais dans son école, il y a un Réseau d'Aide Spécialisées aux Elèves en Difficultés. Devenue une jeune adulte, elle se souvient de ce qu'elle doit à la rééducatrice, qu'elle a surnommée Dame Tartine. Elle veut tenter de comprendre ce qui s'est joué en ce temps-là, et devenir à son tour rééducatrice. Mais pour cela elle doit d'abord être enseignante. Un chemin vers Dame Tartine sur lequel elle croisera d'autres personnages, qui l'aideront à lever le voile sur le mystère de ces séances oubliées.
L'argument choc de l'agent immobilier : « Ici, vous n'êtes qu'à une heure de Paris » avait fait long feu ; il devait résonner sans fin dans la tête de mes parents. Nous aurions tout aussi bien pu nous trouver à Tombouctou ou Zanzibar. Une heure de Paris, c'était si loin ! »
Jeune garçon de 10 ans, Alexandre est contraint de quitter Paris pour suivre ses parents en quête d'une nouvelle vie à la campagne. Commence alors une odyssée adolescente foisonnante qui nous entraîne au coeur des années 80, dans un monde rural qui ne dort que d'un oeil...
Dans la petite ville tranquille de Chesmont, un enfant vient d'etre tue dans un drugstore.
Un mysterieux inconnu propose a son meurtrier, Joey Dobson, de retourner dans le passe pour reparer sa faute, et ce par un procede inedit dans l'histoire de l'humanite, qui ebranle nos idees recues sur la mort.
Qui est derriere tout cela ? Quelle verite se cache dans ce voyage vers le passe ? Joey est peu enclin a mener a bien sa mission et a changer sa facon de vivre et son parcours sera seme d'embuches. Parviendra-t-il neanmoins a sauver cet enfant le jour venu ? Ou laissera-t-il les evenements se reproduire ?
Holocaust survivors often say that the circumstances in which they defied death were a matter of sheer luck. They also mention the random, arbitrary nature of the Nazi concentration camp system. Theodore Woda puts luck at the heart of his story, showing that, although the Third Reich was intent on destroying all the Jews of Europe, gas chambers or a slow death by starvation and/or mistreatment did not always lie at the end of the road.
It cannot really be said that luck was on Theodore's side when the Gestapo arrested him during a spot check for the sole crime of being Jewish and deported him from the Drancy camp on transport 33. His "luck", then, was relative. It came into play when the train taking him to the Auschwitz extermination camp stopped at the railway station in Opole, where he and some fellow deportees were selected for slave labor. But during the 32 months he spent in three slave labor and two concentration camps in Silesia, Theodore's "luck" did not keep him safe from hunger, beatings, unhygienic conditions and abuse. As he relates in plain, matter-of-fact words, he was "lucky" to work in workshops, know German and possess the resourcefulness to live by his wits. Under those circumstances, he managed not only to find food to supplement his insufficient diet, but to correspond with his family and even receive parcels sent to him under the names of men in the STO (the French acronym for Service de travail obligatoire, or Compulsory Labor Service).
In sum, he was "lucky" to return alive from the maelstrom that claimed the lives of his mother, two of his brothers, one of his sisters, his uncle and his aunt. His testimonial has been unpublished until now.