Éditions de l'Atelier
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Au mépris du corps des femmes : le scandale des implants Essure
Delphine Bauer, Jacqueline Maurette
- Éditions de l'Atelier
- 20 Octobre 2022
- 9782708254916
Scandale sanitaire passé quasiment inaperçu, les implants Essure, commercialisés par Bayer, ont été proposés à partir de 2002 aux femmes qui souhaitaient s'orienter vers une contraception définitive. Alternative à la ligature des trompes, ce sont de simples ressorts dont la pose s'effectue en quelques minutes, sans anesthésie. Tellement facile... Et pourtant ces petits morceaux de métal ont bouleversé la vie de dizaines de milliers de femmes, en France et dans le monde. Fatigues intenses, douleurs chroniques, hémorragies, troubles musculosquelettiques, ou du système nerveux... Leur quotidien est devenu un enfer. En France, sur près de 200 000 femmes implantées, 30 000 se sont fait retirer ces implants au prix de mutilations violentes. Et, souvent, sans que leur santé ne s'améliore vraiment.
Autorisé en Europe grâce à une procédure manquant de fiabilité, l'implant Essure est retiré de la vente en 2017. Tandis que Bayer a indemnisé « à l'amiable » 39 000 patientes américaines pour un montant de 1,6 milliard de dollars, en France, le volet judiciaire s'ouvre difficilement avec des plaintes devant différents tribunaux.
Scandée par le témoignage d'Anne-Cécile Groléas, qui offre une voix à la souffrance de toutes ces victimes, cette enquête implacable révèle les défaillances, l'incurie et les dénis corporatistes en cause dans cette affaire. Et met en lumière les raisons pour lesquelles, bien trop souvent, les principales victimes des maltraitances et scandales sanitaires sont les femmes. -
Mourir de son travail aujourd'hui : enquête sur les cancers professionnels
Anne Marchand
- Éditions de l'Atelier
- 13 Octobre 2022
- 9782708254909
« Selon un rapport récent, chaque année 50000 à 80000 nouveaux cas de cancer en France seraient d'origine professionnelle. Le cancer est même la première cause de décès par le travail en Europe. Mais qui en parle ? Qui revendique la suppression des produits toxiques au travail ? Les principaux concernés eux-mêmes, salariés ou anciens salariés, ne savent pas le plus souvent que leur cancer peut trouver son origine dans leur travail passé. C'est que la maladie survient le plus souvent des dizaines d'années après avoir été au contact des cancérogènes, jusqu'à cinquante ans dans le cas de l'amiante. En rejoignant le Giscop93 (Groupement d'intérêt scientifique sur les cancers d'origine professionnelle), un dispositif de rechercheaction inédit qui vise à rendre visible la responsabilité du travail dans l'épidémie de cancer, j'ai eu l'occasion d'accompagner près de deux cents salariés et retraités atteints d'un cancer et leurs proches dans leurs démarches de recours au droit de la réparation. »
Coiffeuses, ouvriers du bâtiment, mécaniciens, agents de nettoyage, mais aussi laborantins, travailleurs agricoles, manucures, vétérinaires ou sous-traitants dans les centrales nucléaires, apprentis, etc. : nombre de salariés ignorent qu'ils font peut-être partie des millions de personnes exposées à des agents cancérogènes sur leur lieu de travail.
Anne Marchand mêle approche historique et enquête ethnographique pour interroger tous les aspects de la reconnaissance en maladie professionnelle. Ce faisant, elle ouvre un champ de réflexion plus large sur le travail et la nécessité de mettre un terme aux activités pathogènes. Un ouvrage qui appelle à surmonter la fatalité des cancers professionnels, et à requestionner la valeur des vies au travail pour en finir avec cette épidémie silencieuse.