Seuil
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Oliver Sacks évoque ici des personnes qui parviennent à se déplacer dans le monde et à communiquer avec autrui bien qu'elles aient perdu des aptitudes que beaucoup d'entre nous tiennent pour indispensables : la perception tridimensionnelle de l'espace, la capacité de reconnaître les visages, la possibilité de lire, le sens de la vue... Pour tous, le défi à relever consiste à s'adapter à un mode d'être totalement différent.
Il y a Lilian, pianiste de concert qui devient incapable non seulement de lire la musique, mais même de reconnaître les objets quotidiens ; Sue, neurobiologiste qui n'a jamais vu en trois dimensions avant d'acquérir soudain, à plus de cinquante ans, une vision stéréoscopique ; Howard, romancier prolifique qui parvient à continuer à écrire après l'accident vasculaire cérébral qui lui a ôté la possibilité de lire ; il y a enfin le Dr Sacks lui-même, qui raconte l'histoire de son propre cancer oculaire et décrit les effets déconcertants de sa perte de la vision de l'œil droit.
L'Œil de l'esprit témoigne de la complexité de la vision et du cerveau tout autant que de la force de la capacité humaine d'adaptation. Il nous montre comment, à partir de la perception, le cerveau organise une vision cohérente et intelligible, comment cette construction peut être perturbée, et comment pourtant, même alors, on peut continuer à vivre, voire explorer des mondes nouveaux.
Oliver Sacks est médecin ; il est l'auteur de dix livres, notamment L'Éveil, dont l'adaptation cinématographique fut plusieurs fois nominée aux Oscars, L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau et Musicophilia. Il vit à New York, où il enseigne la neurologie et la psychiatrie, notamment à l'université Columbia, dont il est devenu le premier – et le seul – " artiste universitaire ". On peut en savoir plus sur son travail en visitant son site www.oliversacks.com.
Traduit de l'anglais par Christian Cler.
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Chantage sur ordonnance : comment les labos vident les caisses de la sécu
Rozenn Le saint
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 17 Mars 2023
- 9782021518900
Manque de personnel soignant, de médicaments, fermetures de services à l'hôpital, morts évitables... La santé est à bout de souffle, alors que la part du budget qui lui est allouée n'a pas diminué depuis des années. Où va l'argent de la Sécurité sociale ? Le temps est venu de faire les comptes. L'industrie pharmaceutique est celle aux marges les plus élevées. C'est aussi celle qui bénéficie le plus du « quoi qu'il en coûte » d'Emmanuel Macron. Combien extorque-t-elle d'argent public chaque année ? Dans cette enquête, Rozenn Le Saint montre comment l'État laisse les laboratoires vider ses caisses. Quitte à nous mettre toutes et tous en danger. La journaliste dévoile le palmarès de ce racket décerné aux firmes qui profitent le plus de sa générosité et chiffre l'immense gâchis de la pandémie. Les fabricants de vaccins ont pressé les pouvoirs publics pour signer des contrats déséquilibrés : des doses d'une valeur de plusieurs centaines de millions d'euros ont déjà été jetées. Chèques à des pseudo-experts englués dans les conflits d'intérêts, promotion abusive de produits inefficaces, addictifs ou néfastes, remèdes hors de prix, chantage à la délocalisation et à l'approvisionnement au détriment des malades... Les laboratoires parviennent à cacher leur responsabilité dans les pénuries de médicaments et même, à se faire aider. Cette immersion dans la sphère d'influence de Big pharma raconte comment notre État s'est soumis à une industrie toujours plus puissante, qui reçoit toujours plus de cadeaux. Sept années d'investigation, une centaine de témoignages recueillis, des chiffres inédits et une question finale : quelles alternatives pour mettre fin au casse du siècle ?
Rozenn Le Saint est journaliste. Elle collabore régulièrement avec Mediapart. Elle est coautrice du documentaire « Médicaments, les profits de la pénurie », diffusé sur Arte en 2022. -
" Sacks ira loin s'il cesse d'aller trop loin " : ces mots prophétiques prononcés par un professeur donnent le ton de cette autobiographie.
Voici l'histoire d'un homme exceptionnel, qui a exploré de multiples domaines avec la même énergie. Au sortir d'une jeunesse obsédée par les motos et la vitesse, il travaille, en tant que neurologue, dans un hôpital new yorkais réservé aux malades chroniques : il y découvre des patients emprisonnés dans une profonde léthargie dont il va tenter de les faire sortir, expérience bouleversante qu'il racontera dans son livre L'Éveil, plus tard adapté au cinéma. Sa voie est alors tracée : tout en explorant les troubles neurologiques les plus étranges et en décrivant ces maux souvent incurables comme des mondes particuliers, il s'appliquera à montrer que chacune de ces manières " anormales " de se comporter, de parler ou de se situer dans l'espace et le temps est profondément humaine... trait qui éclaire notre propre " normalité " sous un jour inattendu.
Dans ce récit mené au pas de charge, Sacks se révèle ainsi, d'une façon qui n'appartient qu'à lui, un explorateur de l'humain.
Oliver Sacks (1933-2015) est l'auteur de nombreux livres, notamment L'Odeur du si bémol, Musicophilia, L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et L'Éveil. Il est né à Londres, a vécu à New York, où il a enseigné la neurologie à la faculté de médecine de la NYU. Il fut nommé commandeur de l'Empire britannique en 2008.
Traduit de l'anglais par Christian Cler
" Un livre très remarquable par un homme très remarquable. Honnête, lucide, passionné et plein d'humour." The Wall Street Journal
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Les non-maladies : la médecine au défi
Luc Perino
- Seuil
- Science ouverte
- 13 Janvier 2023
- 9782021517637
La médecine moderne a indubitablement accompli de grands progrès. Mais nous sommes entrés dans un dangereux processus de surmédicalisation, entraînant une dérive des capacités prédictives vers des soins injustifiés et parfois délétères.
Cet ouvrage propose ainsi le nouveau concept de « non-maladie » pour désigner les situations où la médecine détermine une anomalie sans que le patient n’en ressente le moindre symptôme. Sa vie, cependant, peut être profondément affectée par ce type de diagnostic. C’est le cas de nombreuses anomalies génétiques, de certains cancers ou des écarts à des normes biologiques ou morphologiques arbitraires.
Ce sont aussi, inversement, les multiples plaintes que les citoyens viennent déposer à la porte des cabinets médicaux, alors que l’intervention médicale y sera probablement inefficace ou nuisible.
Or ces non-maladies prennent une place de plus en plus grande dans l’agenda des médecins, les programmes de recherche et le budget de la solidarité. Compte-tenu des contraintes de temps et d’argent, la prise en charge des malades se dégrade au point de menacer le niveau général de santé physique et mentale.
Il s’agit là d’un excès de pouvoir biomédical, largement favorisé par les forces du marché et la mainmise des industries sanitaires sur les nouvelles formes d’évaluation de l’état de santé des individus. Distinguer les maladies des non-maladies devient donc un impératif pour notre avenir social et sanitaire. -
Pendant deux ans et demi, il a été LA figure de la crise du Covid-19 : président du Conseil scientifique, en relation permanente avec le chef de l'État, le professeur Jean-François Delfraissy a été au coeur du réacteur sanitaire, politique, médiatique. Confinement(s), pass sanitaire, mesures de restriction, « cas Raoult », ouverture des écoles, protection des plus âgés, etc. : aucune grande décision, aucun arbitrage majeur n'a été entrepris sans son avis. Ce qui ne signifie pas que le Conseil scientifique fut toujours suivi. D'où des tensions, et même des conflits, au centre desquels se sont confrontés le monde du savoir et celui du pouvoir. Et qui bousculent le fonctionnement même de l'État.
D'immenses questions éthiques ont été soulevées par la pandémie : atteintes aux libertés (arbitrage entre aspirations individuelles et dessein collectif), comportement de l'industrie pharmaceutique, affectation des vaccins (en priorité aux plus fragiles), triage des patients, état d'urgence, équité vs égalité des dispositifs... Sur tous ces sujets, l'indépendance du Conseil scientifique était cruciale, elle était la condition sine qua non de l'engagement de Jean-François Delfraissy. Cette indépendance est à l'image d'un homme auquel sa trajectoire de médecin et de scientifique, de gestionnaire de crise (VIH, Ebola), confère une image de grande intégrité. Et de confiance.
Dans ce livre, il donne sa version de l'histoire. Fort de sa liberté de parole il raconte les coulisses d'une crise exceptionnelle et ne cache ni les doutes ni les erreurs qui ont émaillé cette « épreuve à vue ». Laquelle délivre ici des enseignements qui interrogent le fonctionnement du pouvoir comme la vie publique et citoyenne de notre pays.
Professeur d'immunologie clinique (Paris-Saclay), Jean-François Delfraissy fut la cheville ouvrière des plans français de lutte contre le VIH et Ebola. Président du Conseil scientifique pendant la crise COVID, il préside le Comité consultatif national d'éthique (CCNE). Il est membre correspondant de l'Académie nationale de médecine.
Denis Lafay est journaliste, conseiller éditorial de La Tribune, directeur de collection aux Éditions de l'Aube. Il est l'auteur de vingt-cinq essais, romans et monographies de peintres. -
Aux origines du sida ; enquête sur les racines coloniales d'une pandémie
Jacques Pépin
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 3 Octobre 2019
- 9782021417012
L'histoire du sida ne commence pas avec sa découverte en 1981. Elle débute aux alentours de 1921, quelque part entre les forêts du sud-Cameroun et le pool du fleuve Congo, dans les territoires contrôlés par la France et la Belgique. Elle implique un chimpanzé et un chasseur maladroit, des entreprises avides et une main-d'œuvre surexploitée, des médecins déterminés à éradiquer les endémies infectieuses d'Afrique centrale à travers des campagnes de lutte aussi ambitieuses qu'imprudemment menées, des hommes célibataires massés dans une ville-champignon gérée comme un camp de travail, des " femmes libres " sombrant dans une prostitution à haut risque alors que l'accession mouvementée de l'ex-Congo belge à l'indépendance en 1960 précipitait la débâcle économique du pays.
Sans la conjonction tragique de ces circonstances et les péripéties ultérieures qui ont entraîné, via Haïti, l'exportation du pathogène puis la globalisation du VIH, l'infection d'un individu par ce virus d'origine simienne n'aurait, à l'instar de ses antécédents probables au cours des siècles, jamais enclenché une telle chaîne de transmission dans notre espèce. Fondé sur des recherches épidémiologiques et une enquête historique inédites, cet ouvrage retrace pour la première fois de manière probante l'enchaînement des événements qui ont conduit à la pire pandémie de l'époque récente.
Près de quarante millions de morts plus tard, l'effarement que suscite la lecture de ce récit tient moins, rétrospectivement, à la nature imprévisible du désastre humain qu'il décrit qu'à son caractère évitable.
Infectiologue et épidémiologiste, Jacques Pépin a commencé sa carrière de médecin dans un hôpital de brousse du Zaïre avant de devenir professeur au Département de microbiologie et de maladies infectieuses de l'Université de Sherbrooke.
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Toxique planète ; le scandale invisible des maladies chroniques
André Cicolella
- Seuil
- Anthropocène
- 25 Novembre 2013
- 9782021141443
Aujourd'hui, 2 décès sur 3 dans le monde sont le fait des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, cancers, diabète...). En France, ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique. Le cancer touche 1 homme sur 2 et 2 femmes sur 5. Les coûts générés font imploser les systèmes de santé.
Face à cette catastrophe sanitaire, il est temps de réagir. Les maladies chroniques ne sont ni un simple effet du vieillissement ni une fatalité : notre environnement moderne est en cause. Des milliers de molécules chimiques l'ont contaminé mais aussi la malbouffe, la sédentarité, la pollution urbaine, le travail précaire et stressant et les inégalités au Nord comme au Sud.
La découverte des " perturbateurs endocriniens ", la mise en évidence d'une transmission de cet héritage toxique aux générations futures révolutionnent la pensée scientifique et réclament de nouvelles politiques de santé à l'échelle mondiale. Au-delà d'un constat fondé sur les références scientifiques les plus solides, André Cicolella livre des clés pour l'avenir : oui, les maladies chroniques peuvent reculer, à condition de repenser notre façon de vivre, de consommer et de travailler !
André Cicolella est chimiste, toxicologue, conseiller scientifique à l'Ineris et enseignant à Sciences Po. Il est président du Réseau Environnement Santé à l'origine de l'interdiction du bisphénol A dans les biberons, de l'interdiction du perchloréthylène dans les pressings, etc. Il est l'auteur notamment d' Alertes Santé, Fayard, 2005.
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Enjeux et zones d'ombres d'un sujet de santé publique.
Automne 2018 : la France découvre l'" affaire des bébés sans bras ". Dans trois régions, plusieurs enfants sont venus au monde privés de main ou d'avant-bras. Emmanuelle Amar, épidémiologiste en charge de la surveillance en Rhône-Alpes, devient le visage de ce scandale. Voilà près de dix ans qu'elle alerte les autorités sur le nombre anormalement élevé d'enfants nés avec cette malformation dans le département de l'Ain. Des années que ses rapports restent lettre morte. Mais elle sait combien il est difficile de faire reconnaître un problème sanitaire : son Registre est déjà à l'origine de l'affaire Dépakine.
À la suite de la médiatisation de l'affaire, Santé publique France met en place un comité d'experts. Le problème pourrait être double. Au-delà de l'origine inconnue de ce mal – l'exposition à des produits chimiques nocifs présents dans l'environnement est une piste sérieuse –, les autorités font preuve d'opacité, jusqu'à remettre en cause l'existence de certains cas.
Alors que les familles restent insatisfaites des dernières réponses officielles, Emmanuelle Amar prend la parole dans ce récit précis et salutaire pour raconter ce qui s'apparente à un parcours du combattant. Entre indifférence de ses interlocuteurs, enquêtes bâclées, attaques et volte-face des autorités sanitaires, la lanceuse d'alerte lyonnaise reste combative. Ce livre est le récit de son engagement pour la vérité.
Emmanuelle Amar est épidémiologiste, directrice du Remera, l'organisme chargé de surveiller les malformations en Rhône-Alpes.
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Tempête parfaite ; chronique d'une pandémie annoncée
Philippe Sansonetti
- Seuil
- Les Livres du nouveau monde
- 10 Septembre 2020
- 9782021470215
« Tempête parfaite », « The perfect storm », désigne une épidémie où tous les facteurs se conjuguent pour aboutir à un drame pandémique. De janvier à juin 2020, Philippe Sansonetti a tenu une chronique de la pandémie de Covid-19 : perception par la population et les médias, réponse des autorités, avancées de la recherche. Il y montre une maladie liée à l'empreinte croissante de l'homme sur la planète, nécessitant une conversion radicale de nos comportements. Mais la responsabilité humaine, ce sont aussi les avertissements lancés de longue date par la science et peu entendus par les pouvoirs publics guidés par le court terme et la population mal informée. Le « temps de scientifique », bien qu'il ne cesse de s'accélérer, ne coïncide pas avec le temps médiatique ou politique.
Les chapitres de cet ouvrage, rédigés en temps réel, sont des points d'étape montrant que la science n'est pas un répertoire de réponses toutes faites, mais une quête renouvelée de certitudes. Cette chronique plaide pour l'Anticipation et la Prévention. -
Autisme le gène introuvable ; de la science au business
Bertrand Jordan
- Seuil
- Sciences
- 19 Mars 2012
- 9782021075021
" Ce livre présente les approches nouvelles de la génétique médicale, dont différents aspects font souvent l'actualité. J'ai choisi d'évoquer les thèmes majeurs et très actuels de cette nouvelle "médecine génomique' à partir des recherches sur les déterminants génétiques de cette grave affection qu'est l'autisme. Ces travaux ont récemment donné lieu à des péripéties médiatiques et juridiques auxquelles j'ai été personnellement mêlé.
" Le récit fait découvrir les rapports entre le monde de la recherche en génétique médicale et celui des entreprises de biotechnologie avec leurs impératifs particuliers. Il montre, à travers le marché des tests de l'autisme, les interférences entre le savoir, le business et l'institution judiciaire. Cette histoire alterne avec des chapitres faisant le point sur les théories de l'autisme et les vives polémiques scientifiques qui y sont associées. J'y discute les difficultés de la génétique psychiatrique, et, plus généralement, les avancées et limites des applications thérapeutiques de l'exploration du génome. "
B. J.
Bertrand Jordan est un biologiste moléculaire de grande réputation, directeur de recherches émérite au CNRS. Il a écrit plusieurs livres pour la collection " Science ouverte " : Les Imposteurs de la génétique (prix Roberval, 2000), Le Chant d'amour des concombres de mer, Les Marchands de clones, L'Humanité au pluriel (prix La science se livre, 2009).
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Pour une médecine évolutionniste ; une nouvelle vision de la santé
Luc Perino
- Seuil
- 12 Janvier 2017
- 9782021223446
Cet ouvrage fondateur élargit l'éventail de nos conceptions de la santé et des maladies. Voici à peine vingt ans que les biologistes de l'évolution et les médecins ont tenté un timide rapprochement. Aujourd'hui, qu'il s'agisse des troubles digestifs, articulaires, psychiques, des maladies infectieuses ou du cancer, de la physiologie du sexe et de la reproduction, il n'est guère de domaine médical qui ne prenne à la lumière de l'évolution des aspects novateurs, voire révolutionnaires.
Introduire la théorie de l'évolution en médecine clinique, c'est faire le lien entre l'histoire de la vie et les histoires personnelles, entre les facteurs individuels et les facteurs environnementaux. Cette interdisciplinarité est en passe d'avoir des répercussions considérables sur la pensée médicale, les politiques sanitaires et la thérapeutique. Une telle approche éclaire, exemples parmi d'autres, les risques de nouvelles épidémies, les débats sur la vaccination, la progression de l'obésité, l'impact des nouvelles pratiques d'accouchement, etc.
Fondé sur les travaux de recherche les plus récents, ce livre est le premier à offrir un large panorama des perspectives ainsi ouvertes. Il devrait avoir un effet marquant sur la culture médicale commune. Au-delà du corps médical et des professionnels de santé, évidemment concernés au premier chef, chacun, soucieux de sa santé, y trouvera de quoi transformer sa vision.
Luc Perino est docteur en médecine, diplômé de médecine tropicale et d'épidémiologie. Auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, il enseigne à la faculté de médecine de Lyon, où il vient de contribuer à la mise en place d'un diplôme universitaire intitulé " Biologie de l'évolution et médecine " avec le laboratoire d'excellence Ecofect. Fort de sa longue pratique de clinicien, il mène une très remarquable activité de partage des connaissances médicales, notamment grâce à son site www.lucperino.com.
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Le regard de l'anatomiste ; dissections et invention du corps en Occident
Rafael Mandressi
- Seuil
- L'Univers historique
- 1 Octobre 2009
- 9782021008654
Dès la fin du Moyen Âge, des dissections anatomiques commencèrent à être pratiquées, en Europe, sur des cadavres humains. À partir de la Rennaissance, l'ouverture de corps morts à des fins d'enseignement et de recherche se généralisa, et prit un extraordinaire essor qui s'est prolongé jusqu'au début du xixe siècle.
L'Occident moderne a vu s'instaurer, à travers l'anatomie, un regard spécifique, fondé sur la fragmentation, la mise en pièces du corps, soumis également à une véritable colonisation: on en a dressé les cartes, on a établi une nomenclature, on a découvert des régions, des parcelles dans une chair que l'on explorait en la découpant. En tant que dispositif de connaissance, l'anatomie a façonné son objet. Ce fut l'invention d'un corps: segmenté, architectural, mécanique.
Or à la base du travail des anatomistes on retrouve un paradoxe majeur: ils s'attaquaient à des corps morts, alors qu'il s'agissait de comprendre le vivant. Le cadavre, source d'effroi et de répulsion, dicta aussi ses règles et posa ses limites au savoir qui en fit sa matière première.
Au croisement de la médecine, de l'esthétique, de la religion, des discours les plus variés et des cadres mêmes de la pensée s'est constituée, en Occident, une "civilisation de l'anatomie". Ce livre en propose un parcours, afin de tracer les contours des principaux traits de la construction historique d'un corps et d'une sensibilité qui, à plusieurs égards, sont encore les nôtres aujourd'hui.
R. M.
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Budget de l'État
Dechambre Amedee
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 16 Juin 2016
- 9782021270679
Par le jeu de ses recettes et de ses dépenses, le budget de l'État est l'acteur principal de l'économie. Peut-il maintenir ou réorienter la croissance? Freiner efficacement l'inflation? Qui décide de ses orientations? Le ministère du Budget, le Premier ministre, le président, les députés? Le choix est-il entre un budget scientifique (technocratique) et un budget démocratique?
Jean Rivoli
Que serait le budget de l'État sans l'intervention constante du ministère du Budget, rue de Rivoli? -
Le fou est l'exclu par excellence. Gênant pour le bon fonctionnement social, perturbant pour notre vision de la norme, le fou fait peur. Exilé... Enfermé... Pourtant, il appartient à l'humanité et l'interroge. Humain, si humain...
Regards sur l'histoire, regards d'aujourd'hui... Comment notre époque fait-elle face au problème de la maladie mentale ?
Quelles sont les finalités de la psychiatrie ?
Quelles sont ses missions ?
Quelle est la vision que nous avons aujourd'hui de la maladie mentale ?
Quels sont ses rapports avec la société ?
Les profondes mutations et les importantes remises en cause du système psychiatrique français donnent lieu aujourd'hui à un vif débat.
Des reportages de terrain, auprès des principaux acteurs du milieu psychiatrique et auprès des malades, au sein des familles, dans les hôpitaux et les institutions, mais aussi dans la rue et les prisons...
Au-delà des témoignages qui rendent compte de la diversité des points de vue, il s'agit bel et bien d'un voyage dans un univers touchant, car humain, que nous propose Patrick Coupechoux. Il s'agit enfin d'un regard sur la façon dont notre société entend aborder le problème de la maladie mentale.
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Dernier totem ; petites chroniques du cerveau
Patrick Davous
- Seuil
- Science ouverte
- 26 Août 2014
- 9782021042726
Voici une introduction attrayante au domaine souvent ésotérique de la recherche sur le cerveau, ce nouveau totem de la pensée contemporaine. Comment comprend-on aujourd'hui son fonctionnement normal ? Et ses maladies ?Ces brèves chroniques commencent par nous mener à la rencontre des fondateurs de la neurologie et de la neurochirurgie. Elles abordent ensuite les découvertes fondamentales du neurone et des neurotransmetteurs, et montrent comment l'imagerie cérébrale contemporaine a transformé la compréhension des comportements.Divers épisodes de l'histoire de la neurologie permettent une approche simple de ces phénomènes complexes que sont le langage, le mouvement ou la mémoire. À partir de cas individuels et de situations imaginaires comme une rencontre entre Descartes et Spinoza ou une leçon d'anatomie à la Salpêtrière au XIXe siècle, sont abordés des débats aussi anciens que la place de l'âme dans le cerveau ou aussi actuels que la spécialisation fonctionnelle de certaines aires du cortex cérébral.L'ouvrage ne saurait se conclure sans discuter les grandes questions philosophiques de l'intelligence et de la conscience.Patrick Davous, docteur en Médecine, ancien chef de clinique neurologique à l'hôpital Sainte-Anne, a été l'un des pionniers de la recherche clinique sur la maladie d'Alzheimer. Chef de service et directeur d'enseignement clinique à l'université Paris VII, il a dirigé pendant vingt ans un service de neurologie générale où il s'est consacré aux soins, à l'enseignement et à l'éthique clinique.
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À mains nues ; les voies de la guérison
Jean-paul Moureau
- Seuil
- Documents (H.C)
- 2 Avril 2015
- 9782021227642
Depuis près de quarante ans Jean-Paul Moureau répare, restaure, " réharmonise " les corps, par l'étiopathie et son approche toute personnelle de l'appréhension du mal-être et de la douleur. Il s'attache d'abord, et essentiellement, à déterminer la racine du mal qui affecte les patients pour pouvoir les soigner au mieux. Son outil diagnostique est unique et fiable.
À la suite de la publication de son livre Soigner autrement et des nombreux articles, émissions télévisées ou radiophoniques qui l'ont accompagnée, il a reçu plusieurs milliers de courriers. Tous ou presque étaient des appels au secours d'individus en souffrance. Il a donc décidé d'essayer de répondre à ces appels en expliquant à partir d'un certain nombre de cas comment l'étiopathie, cette thérapie manuelle, héritière des rebouteux, qu'il a longtemps pratiquée en milieu hospitalier et qui n'utilise aucun médicament, peut apporter ou non une réponse.
S'appuyant sur la réalité de la souffrance des patients et sur son approche philosophique, Jean-Paul Moureau, que David Servan-Schreiber définissait comme un pionnier, propose ici une lecture scientifique claire des fondements de sa discipline, ainsi que de nombreux conseils pratiques et d'hygiène de vie.
Jean-Paul Moureau est né en 1948 à Boulbon, dans les Bouches-du-Rhône. Diplômé du Collège européen d'Étiopathie de Genève et de la Faculté Libre de Médecine Étiopathique de Paris, il est président de l'Institut français d'étiopathie et consulte dans son cabinet à Paris.
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Petit traité de la décision médicale
Pierre Le Coz
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 25 Juillet 2019
- 9782021437942
La vie de chacun tient parfois à une décision prise dans l'urgence, et bien souvent dans l'angoisse, par un médecin qui lui-même cherche à se protéger des émotions qui le traversent et troublent son jugement. Mais qu'est-ce qu'une décision médicale ? Qu'est-ce qui entre en jeu dans ce moment à la fois particulier et capital ?
En décortiquant les différentes étapes du " moment de la décision médicale ", ce petit traité de philosophie, fruit de trois années d'entretiens avec des médecins de différents services hospitaliers, entend proposer, avec une grande clarté, une méthode de réflexion a posteriori. Cette méditation rétrospective a pour vertu de retentir sur les décisions ultérieures en améliorant leur qualité sur le plan éthique.
Cet ouvrage s'adresse donc aux médecins, mais aussi à tous ceux qui participent à leur côté aux prises de décision, et à tous les patients qui les subissent... ou en bénéficient. Un livre pionnier pour une nouvelle voie de recherche en philosophie.
Préface de Didier Sicard, médecin et président du Comité consultatif national d'éthique.
Pierre le Coz est agrégé de philosophie et docteur en science de la vie et de la santé. Maître de conférences à la faculté de médecine de Marseille, il est aussi membre du Comité consultatif national d'éthique et de l'Agence de biomédecine.