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Karthala
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Des morts en guerre : rétention des corps et figures en Palestine
Stéphanie Latte abdallah
- Karthala
- 9 Juin 2022
- 9782811124021
Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les « cimetières des nombres » ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs - hommes ou, plus rarement, femmes - ayant conduit des attentats, ou des personnes tuées par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers.
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L'histoire de l'Algérie et de ses mémoires des origines au hirak
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 4 Novembre 2021
- 9782811123604
Est-il possible de parler de l'histoire de l'Algérie des origines à nos jours en France de manière impartiale sans que cela suscite polémiques, diatribes et anathèmes ? Tel est le but que s'est fixé l'historien Emmanuel Alcaraz. Dans une approche originale, il offre une synthèse limpide et éclairante sur cette histoire qui continue de miner le présent des sociétés françaises et algériennes.
De Jugurtha luttant contre Rome à la conquête arabe, des corsaires d'Alger à la colonisation française, de la guerre d'Algérie à la guerre civile algérienne dans les années 1990 en allant jusqu'au hirak, Emmanuel Alcaraz revisite chaque étape de ce riche passé en utilisant de nouvelles sources tirées des Archives et des témoignages oraux, le tout agrémenté de sa connaissance du terrain algérien, de l'historiographie et de son égo-histoire.
Dans une France marquée par l'indépendance algérienne, terre d'accueil pour les immigrés algériens, l'auteur s'intéresse également aux origines de la montée en puissance des droites extrêmes. Il étudie comment les discours des droites radicales se sont construits dans un esprit de revanche contre les immigrés, par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Algérie française.
Faisant appel à la méthode historique la plus rigoureuse, l'historien interroge l'avenir de la nation algérienne entrée depuis le mouvement populaire de 2019 dans une nouvelle séquence de son histoire, qui ne peut se poursuivre sans la France, avec les Lumières et les ombres du passé à assumer des deux côtés de la méditerranée pour ne pas entrer dans l'avenir à reculons. -
La dos Santos company ; mainmise sur l'Angola
Estelle Maussion
- Karthala
- 2 Octobre 2019
- 9782811123123
Toutes les familles ont leur histoire. Celle des dos Santos est extraordinaire. Elle met en scène un père autoritaire, une fille milliardaire, un fils en prison, un général effrayant et de nombreux intrigants. Elle se déroule en Angola, champion pétrolier lusophone dont la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et dans sa capitale Luanda, longtemps présentée comme la « Dubaï de l'Afrique ». Arrivé au pouvoir presque par hasard, le père distribue pendant trente-huit ans les ressources du pays à ses proches. Cela fait de lui le chef tout-puissant d'un clan devenu très vite très riche. Ils sont intouchables. Leur règne s'annonce éternel. Jusqu'au jour où le boss est contraint de passer la main. Le nouvel homme fort, pourtant membre de la bande, veut faire le ménage. Dans son viseur, le système dos Santos. Rebondissements, coups tordus et manipulations, tels sont les ingrédients de cette haletante saga familiale. Ce livre est le fruit d'une longue enquête nourrie de faits, d'observations de terrain et d'analyses d'experts. Il comporte néanmoins une part de fiction pour mieux plonger le lecteur dans l'ambiance du pays et l'intimité imaginée de la famille dos Santos.
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La Palestine entre patrimoine et providence : imaginaires bibliques et mémoire du village d'Artas
Falestin Naïli
- Karthala
- 5 Mai 2022
- 9782811128968
Petit village au coeur d'une vallée fertile près de Bethléem, Artâs est l'observatoire par excellence des premiers temps de la présence européenne et américaine en Palestine ottomane et de la mémoire qui en perdure jusqu'à aujourd'hui. Ayant attiré l'attention des pèlerins, des explorateurs et des chercheurs bibliques dès le XVIe siècle en raison de son lien supposé avec l'héritage du roi Salomon, Artâs devient au milieu du XIXe siècle le lieu d'implantation privilégié de colons se réclamant de la mouvance millénariste protestante. Le réseau millénariste multinational à Artâs ne constitue pas un bloc monolithique, mais ses différents courants se rejoignent sur l'idée que les juifs doivent s'installer en Terre sainte pour préparer le « second avènement » du Christ.
Au début du XXe siècle, la présence de ces colons a favorisé celle de chercheurs dont l'activité a eu par la suite une forte résonance, notamment parmi les habitants du village. L'appropriation dont fait l'objet le travail de ces chercheurs, et particulièrement celui de l'anthropologue finlandaise Hilma Granqvist, prend tout son sens dans le contexte de l'occupation israélienne.
Loin des lectures binaires des relations entre « Orient » et « Occident », cet ouvrage analyse les rapports de force à l'oeuvre à la fin de l'époque ottomane et pendant le mandat britannique à partir d'un corpus inédit et varié d'archives. Son croisement avec l'histoire orale dévoile la manière dont cette période est rappelée, interprétée ou vouée à l'oubli par les villageois et les Européens ayant vécu à Artâs. Ces récits mettent en lumière la signification attribuée à l'histoire, à la fois dans la mémoire populaire et dans l'historiographie de la Palestine. Entre métahistoire et microstoria, le cas d'Artâs ouvre une nouvelle perspective sur une période charnière de l'histoire du Proche-Orient. -
La fabrique coloniale du citoyen ; Algérie, Nouvelle-Calédonie
Eric de Mari, Eric Savarese, Collectif
- Karthala
- 17 Juillet 2019
- 9782811125837
Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer.
Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées.
Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole. -
L'Afrique atlantique ; des origines au siècle d'or (XVIIIe siècle)
Jean-michel Deveau
- Karthala
- 23 Septembre 2021
- 9782811127985
Depuis quelques décennies, historiens, archéologues et anthropologues mettent au jour l`existance de brillantes civilisations sur l`ensemble de l`Afrique subsaharienne. Si l`histoire de ce continent, berceau de l`humanité, a longtemps été sous estimée voire niée, il est temps d`en reconnaître aujourd'hui toutes les richesses. Dans cet ouvrage, l`auteur présente la spécificité de la partie occidentale, bornée par l`Atlantique. Face à cet océan hostile, c`est donc plutôt le long des fleuves que se sont constitués les puissants empires du Niger et du Congo, suzerains de royaumes vassaux dont l`histoire intérieure comme celle de la géopolitique suit une logique d`adaptation aux milieux naturels de la savane ou de la forêt dense. Les hommes y ont répondu en développant des systèmes agricoles et artisanaux qui permettaient des échanges interrégionaux prolongés jusqu`en Méditerranée grâce aux caravanes transsahariennes. Cet ensemble économique très élaboré était sous-tendu par une organisation politique et sociale qui reposait sur des monarchies secondées par des administrations et des aristocraties tout à fait comparables aux systèmes européens. Devant la puissance de la nature, les religions et les philosophies développèrent des systèmes d`explication sous formes de mythes qui font toute la richesse d`une littérature orale qui s'est transmise par les griots. L`auteur conteste l`image classique et totalement erronée d`une Afrique monolitique, privilégiant le concept des Afriques. Même si l`on peut dégager des traits communs, la diversité des cultures et des histoires oblige à une présentation régionale mettant en exergue toute la complexité et l'ingéniosité de ces sociétés en marche dans l'histoire depuis toujours.
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L'esclavage, du souvenir à la mémoire ; contribution à une anthropologie de la Caraïbe
Christine Chivallon
- Karthala
- 30 Août 2012
- 9782811106904
Cet ouvrage propose une étude de grande envergure, première du genre, sur la mémoire et le souvenir de l'esclavage. En analysant les débats politiques et académiques des vingt dernières années, l'auteur dégage deux approches : celle du soupçon politique (victimisation, instrumentalisation, surenchère) et celle du doute anthropologique (fragilité, absence, vide). Ayant établi ce constat, Christine Chivallon part alors à la recherche des traces du souvenir de l'esclavage, ainsi que des témoins qui les transmettent, pour comprendre la teneur des expressions mémorielles issues de l'expérience esclavagiste.
L'étude de l'Insurrection du sud, qui a opposé, à la Martinique, anciens maîtres et anciens esclaves, en 1870, au moment de l'instauration de la Troisième République, forme le pivot de ce parcours. Elle permet de reconstituer une scène primordiale de violence et d'en trouver les expressions transmises au sein des descendants des insurgés, témoins d'aujourd'hui. L'approche de cet évènement fondateur fournit l'occasion d'aller bien au-delà de la découverte de récits de mémoire minorés pour explorer les différentes manières de transmettre, de s'emparer ou « d'incorporer » le passé, dans un contexte (post)colonial, formé dans la double matrice de l'esclavage et de la République.
Pourtant, cette recherche dépasse largement le cadre empirique de la Martinique, en établissant des connaissances sur la Caraïbe et en construisant des interprétations théoriques, autant sur les faits de mémoire que sur les expériences historiques liées aux conditions coloniales esclavagistes et à leurs devenirs.
Christine Chivallon est directrice de recherche au LAM-CNRS (Sciences Po Bordeaux, Université de Bordeaux), anthropologue et géographe, auteur d'ouvrages et de nombreux articles portant sur les sociétés de la Caraïbe et les questions de la construction identitaire. -
Histoire et civilisation de la Caraïbe Tome 1 ; le temps des Genèses ; des origines à 1685
Jean-Pierre Sainton
- Karthala
- 18 Novembre 2015
- 9782811112158
Les auteurs (de gauche à droite) : Richard Chateau-Degat, Georges B. Mauvois, Jean-Pierre Sainton, Raymond Boutin, Lydie Ho Fong Choy Choucoutou.
Où et quand débute notre histoire ? Tout n'a pas commencé en 1492 ou en 1635.
Le temps des genèses aborde l'histoire des Petites Antilles dans sa continuité, des origines amérindiennes jusqu'au basculement du monde et au choc de la colonisation qui conduisent à la mise en place des sociétés d'habitation esclavagistes au courant du XVIIe siècle.
Le présent ouvrage propose une architecture d'ensemble, une histoire sociale de l'archipel étudiée sous l'angle des structures et des dynamiques. Il invite à un recentrage du regard qui ne signifie pas pour autant repli, isolement et séparation. Il s'agit de rétablir chaque île dans son unité constitutive avec son entour et avec le monde et d'inscrire l'évolution de l'archipel dans le mouvement général de l'histoire.
Ce livre est le premier tome d'un ensemble prévu en 5 volumes.
« La valeur de ce manuel d'histoire repose sur la variété et l'étendue des sources. C'est aussi un travail résultant du croisement de l'histoire, de l'archéologie, de la géographie, de l'ethnologie, de la linguistique. Le résultat de cette croisée nous restitue une histoire de l'homme dans son environnement caribéen, occupant de la mer aussi bien que des terres. »
Préface de Sir Roy Augier, professeur émérite à l'Université des West Indies (Jamaïque) et président du Comité éditorial de la General History of the Caribbean (éditée sous le patronage de l'UNESCO).
Déja paru : Le temps des matrices. Économie et cadres sociaux du long XVIIIe siècle. -
Les lieux de la mémoire de la guerre d'indépendance algérienne
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 10 Avril 2017
- 9782811119041
10 pages de Hors-texte couleur.
Cet ouvrage se propose de revisiter la mémoire nationale algérienne pour montrer combien celle-ci participe à fois à la légitimation et à la contestation du pouvoir dans une société façonnée par la guerre d'indépendance, comme l'illustre le rôle majeur de l'armée encore aujourd'hui. L'auteur développe une perspective critique du nationalisme mémoriel algérien et met à jour la pluralité des points de vue, reflet de la diversité en Algérie.
Il contribue ce faisant à éclairer les fondements de la crise identitaire que traverse la société algérienne, qui peine à élaborer un projet de « vivre ensemble » et à faire émerger une citoyenneté faisant consensus. Cette question se pose avec acuité après les « printemps arabes », et l'affaiblissement de la légitimité révolutionnaire des dirigeants algériens.
En étudiant « l'histoire vue de l'autre côté », à travers des sources d'une grande amplitude (enquêtes de terrain en Algérie réalisées de 2006 à 2017, étude des musées et des monuments commémoratifs, archives militaires et judiciaires), l'auteur se positionne de manière originale par rapport au contentieux mémoriel franco-algérien. Il propose une histoire connectée des mémoires, faisant la part belle à une analyse critique des usages algériens du passé et des imaginaires sociaux que ces mémoires construisent. « L'histoire à parts égales » n'est-elle pas un devoir pour parvenir à une «juste mémoire» ? -
Pogroms et guetto ; les musulmans dans l'Inde contemporaine
Charlotte Thomas
- Karthala
- 29 Septembre 2018
- 9782811123024
En 2002 se sont déroulées dans l'État du Gujarat les plus graves attaques contre des musulmans qu'a connues la République indienne depuis 1947. 2 000 d'entre eux ont péri au cours des violences qui ont duré près de six mois tandis que 150 000 autres ont été contraints de fuir définitivement leur logement, attaqués par des nationalistes hindous agissant avec la complicité des autorités locales.
Charlotte Thomas propose la première exploration du ghetto musulman de Juhapura, qui s'est formé à la suite de ces pogroms. Elle analyse les stratégies de domination mises en oeuvre par les pouvoirs publics à l'encontre de cette minorité. Elle révèle la discrimination, la ségrégation économique et spatiale, le manque d'accès aux services publics de base que subissent les musulmans de Juhapura. Mais l'auteur dévoile aussi les tactiques de résistance qui répondent à ces stratégies de domination, ainsi que le développement socio-économique à l'oeuvre au sein du ghetto grâce aux initiatives de self-help élaborées par les résidents.
Explorer le ghetto de Juhapura et la vie quotidienne de ses habitants, c'est découvrir « de l'intérieur » et en actes le projet politique nationaliste hindou porté par l'actuel Premier ministre, Narendra Modi, dont la responsabilité dans les pogroms de 2002 est directement mise en cause.
Charlotte Thomas est docteure en science politique. Elle est actuellement en postdoc au CERI Sciences Po et dirige le programme Asie du Sud (SAProg) du collectif de chercheurs Noria.
Préface de Howard Spodek
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L'archipel de São Tomé et Príncipe, situé dans le golfe de Guinée et découvert en 1471 par des navigateurs portugais, fut d'abord peuplé par des repris de justice, avant d'être mis en culture sur le modèle de Madère et de devenir « une grande et triste auberge sur l'océan », selon l'expression de l'écrivain santoméen Francisco Tenreiro. Là, les caravelles s'approvisionnaient afin de continuer leur course à la recherche de la route des Indes.
Ces îles de l'équateur, où se mélangèrent les origines africaines et portugaises, réceptives aux influences du monde entier, étonnent le voyageur. Une végétation luxuriante, des paysages montagneux, un relief étrange et une architecture d'une richesse exceptionnelle leur confèrent un charme indéniable. Pays des roças, dernier vestige d'un système agraire unique fondé sur la servitude, c'est aussi le pays du Tchiloli qui, de manière inattendue, met en scène l'empereur Charlemagne en un long plaidoyer pour la justice.
Premier producteur de cacao au début du XXe siècle, São Tomé et Príncipe, à présent micro-État dont l'indépendance date de 1975, s'efforce aujourd'hui d'élever le niveau de vie de sa population et entend accroître ses ressources en les diversifiant. L'essor d'un tourisme de qualité devrait, entre autres, servir cette volonté de développement.
L'auteur livre ici une présentation détaillée de ce pays méconnu et un guide pour une découverte sensible de ces îles du milieu du monde. -
Déjà quinze années d'existence pour les chroniques « À ciel ouvert » d'Antoine Maxime. Et depuis 2020, elles passent deux fois le dimanche matin, à 6 h 10 pour ceux qui se lèvent tôt et pour les autres à 8 h 20. Les auditeurs de RCI sont de plus en plus nombreux à encourager l'auteur à poursuivre ces émissions qui ouvrent la réflexion sur une nouvelle série de sujets « qui parlent à chacun d'entre nous » selon les témoignages reçus.
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Kinmen, un archipel entre Taiwan et la Chine
Alexandre Gandil
- Karthala
- 26 Septembre 2024
- 9782384092000
C'est le reliquat de la guerre civile chinoise (1946-1950) et de la Guerre froide. À quelques kilomètres seulement des côtes de la République populaire de Chine, aux portes de la province continentale du Fujian, le drapeau de la République de Chine (Taiwan) flotte encore sur le petit archipel de Kinmen (Quemoy).Lors de sa débâcle vers Taipei, en 1949, Chiang Kai-shek était en effet parvenu à maintenir les troupes de l'armée nationaliste sur ce bouquet d'îles côtières, de l'autre côté du détroit de Formose par rapport à l'île de Taiwan, au risque de faire basculer le monde par deux fois dans une guerre nucléaire pendant les années 1950. Réceptacle fugace de l'attention internationale, l'archipel de Kinmen - pas plus grand que le Liechtenstein, et peuplé de quelques dizaines de milliers d'habitants - est toutefois rapidement tombé dans l'oubli. Jusqu'à ce que l'invasion russe de l'Ukraine, en 2022, n'en fasse, par transposition souvent maladroite, un objet de curiosité et de craintes.Or, par-delà le prisme de l'affrontement militaire passé ou à venir, Kinmen invite avant tout à décentrer le regard porté sur la Chine et sur Taiwan. Entre les deux rives du détroit de Formose, au-delà de la fameuse ligne médiane, ce petit archipel arraché au continent au milieu du XXe siècle met depuis au défi l'histoire, le politique et la géographie en matière d'édification stato-nationale dans le monde sinophone - et ce, non sans enseignements à tirer à l'échelle globale.La lecture de cet ouvrage s'impose à qui veut comprendre la question sino-taiwanaise et la menace qu'elle fait peser sur la paix mondiale, en ces temps dangereux. Et aussi à qui veut reprendre à nouveaux frais le rapport de l'État à la nation, dans une perspective comparative.
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Culture berbère (amazighe) et cultures méditerranéennes. le vivre ensemble
Moha Ennaji
- Karthala
- 9 Juillet 2020
- 9782811125752
Quels sont nos points forts et points faibles pour intégrer une gestion multiculturelle dans la région méditerranéenne ? Le multiculturalisme est-il un faux débat ? Les obstacles et les défis ne sont pas les mêmes dans chaque pays. Mais chacun doit analyser finement son propre contexte et savoir activer les bons leviers et éviter les écueils pour faire face à la complexité des interactions culturelles.
Avec ces questionnements à l'esprit, ce livre met l'accent sur le rôle important du patrimoine immatériel berbère (amazigh) et des cultures méditerranéennes dans leurs apports au développement humain et à la culture de la paix. Il se focalise sur le dialogue interculturel et le rôle de la culture dans le processus de démocratisation au Maghreb.
Cet ouvrage montre que le mouvement berbère en Algérie et au Maroc, même en ayant des revendications légitimes, a suscité des conflits linguistiques et politiques et s'est heurté au pouvoir autoritaire depuis l'indépendance. Il souligne que la culture n'est pas un phénomène superficiel ou complémentaire superposé aux biens matériels. C'est un mode de vie et un facteur dynamique qui devrait être sérieusement pris en compte dans les domaines linguistique, éducatif et social.
Compte tenu de l'évolution récente de la région, les populations méditerranéennes sont amenées à s'ouvrir sur les autres cultures et à lutter contre l'extrémisme et la xénophobie. -
Longtemps perçue comme un bastion animiste ou une terre d'élection du christianisme, la Côte d'Ivoire a été le théâtre d'une des plus fortes progressions de l'islam sur le continent africain au cours du dernier demi-siècle. De fait, l'islam est aujourd'hui la première religion du pays par son poids démographique et sa présence est manifeste partout, y compris dans le Sud côtier et forestier.
Cette islamisation a été contemporaine du développement économique, des migrations et de l'urbanisation sans précédent de la Côte d'Ivoire postcoloniale. Ces circonstances, qu'éclairent aussi l'influence durable du christianisme et le statut politique minoritaire de l'entité musulmane dans l'État, ont modelé les dynamiques locales et globales de l'interface entre islam et modernité. Il en est résulté de profondes mutations de la société et de la culture religieuse islamiques ivoiriennes, dominées depuis la fin des années 1970 par l'émergence du mouvement et de la pensée " réformistes ", ayant donné naissance, en 1993, à l'influent Conseil national islamique.
Ce livre retrace la genèse historique et l'importance contemporaine de ces transformations, à travers le cas spécifique d'Abidjan, mégapole cosmopolite, locomotive économique, siège de l'État et principal foyer islamique du pays. Par delà les représentations idéologiques sur l'islam issues du 11 septembre et de la guerre civile ivoirienne, ce livre interroge les processus par lesquels le mouvement réformiste impulsé à Abidjan a promu une interprétation " moderne " et libérale de l'islam ivoirien, mêlant tolérance religieuse, droits de la femme et défense de la démocratie et de la laïcité. -
Traites et esclavages en Afrique orientale et dans l'ocean indien
Henri Médard, Marie-laure Derat, Thomas Vernet, Marie-pierre Ballarin
- Karthala
- 17 Juin 2013
- 9782811109141
Aucune région au monde n'a connu une histoire aussi longue de la traite et de l'esclavage que l'Afrique orientale et l'océan Indien. Très loin des modèles simplificateurs du complexe atlantique, les sociétés de l'océan Indien ont éprouvé des modalités de traites et des situations serviles très diverses, où tous les systèmes esclavagistes européens, orientaux et africains se mêlent. Les Africains et les Malgaches sont majoritaires parmi les esclaves mais ils côtoient des compagnons d'infortune d'origines géographiques extrêmement variées, et en particulier des Asiatiques. Les esclaves sont redistribués et vendus aux quatre coins de l'océan Indien mais aussi vers l'Atlantique, alors que se développent en Afrique de façon croissante les logiques serviles qui connaissent leur apothéose à Zanzibar au XIXe siècle.
Cet ouvrage complète magistralement une historiographie qui demeure largement dominée par les études sur l'Atlantique. Par le biais d'une approche globale, océanique comme continentale, il renouvelle en profondeur les questions de la traite et de l'esclavage ainsi que de leurs mutations complexes du XVe au XXIe siècle dans l'espace de l'Afrique orientale et de l'océan Indien. Il offre ainsi au public francophone une approche novatrice et percutante à partir d'études de cas originales et fouillées menées par les meilleurs spécialistes de ces questions.
Editeurs : Henri Médard, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CEMAF). Marie-Laure Derat, chargée de recherche au CNRS (CEMAF). Thomas Vernet, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CEMAF). Marie Pierre Ballarin, chargée de recherche à l'IRD (URMIS). -
Saint-Pierre de Matouba ; à l'origine de la commune de Saint-Claude
Gérard Lafleur
- Karthala
- 11 Juin 2014
- 9782811111694
L'origine de la paroisse de Saint-Pierre du Matouba est à rechercher dans la conjonction de circonstances historiques particulières, alliées à une configuration géographique attrayante. Ce territoire d'altitude, circonscrit par deux rivières et adossé aux flancs de la Soufrière, a été remarqué dès les débuts de la colonisation par le gouverneur Charles Houël qui désira le conserver comme propriété personnelle. Vendu en 1719 par son fils, la plus grande partie resta alors en « bois debout ».
Avec le Traité de Paris, la France perdit beaucoup de ses territoires américains, ainsi qu'un approvisionnement facile en bestiaux. Pour y pallier, le gouverneur et l'intendant prirent, le 19 mai 1765, une ordonnance portant établissement d'une hatte ou commune, et d'une zone d'élevage financée et organisée par les habitants. Son peuplement s'effectua avec des Allemands, des Alsaciens et des Européens du nord venus de Guyane, et avec des Canadiens. Ils devaient défricher la zone contre l'attribution d'une parcelle de terrain et d'une case. C'est pour encadrer religieusement et administrativement ces personnes que la paroisse de Saint-Pierre fut créée et confiée aux carmes.
Ce territoire fut également un lieu d'affrontement dans toutes les guerres ; invasions par les Anglais : 1691, 1703, 1759, 1794 et, en 1810, le gouverneur Ernouf y signa la capitulation de la Guadeloupe. Guerres révolutionnaires : 1794 et surtout 1802, date à laquelle Louis Delgrès se sacrifia sur l'habitation d'Anglemont face aux troupes de Richepance.
L'agriculture y eut également sa place : la canne et le sucre avec sans doute la sucrerie la plus élevée de la Guadeloupe, mais surtout le café introduit en Guadeloupe à partir du Matouba, remplacé progressivement dans l'entre-deux-guerres par la banane. L'économie de plantation ayant été la règle, l'évolution du système servile est d'autant mieux analysé que le territoire est petit. Ses acteurs peuvent donc être mieux suivis.
Une histoire riche en évènements particuliers, marquée aussi par une évolution en relation avec l'histoire de la Guadeloupe et des Antilles, fait de cette étude un ouvrage indispensable pour affiner la connaissance historique de la Guadeloupe. -
Marseille, ville du monde ; l'internationalisation d'une métropole morcelée
Nicolas Maisetti
- Karthala
- 20 Novembre 2017
- 9782811118846
Dans un contexte d'intensification de la compétition internationale des territoires, les villes rivalisent de stratégies pour accroître leur rayonnement et améliorer leur attractivité. Marseille ne déroge pas à la règle. Ce livre analyse les politiques internationales qui visent à promouvoir une nouvelle image de Marseille, accueillante pour les investisseurs, les touristes ou les organisateurs d'événements culturels ou sportifs.
Quelles sont les facettes de Marseille mises en avant pour projeter la ville et son territoire au-delà des frontières locales et nationales ? Quels liens la municipalité tisse-t-elle avec ses homologues étrangères ? Comment la Région promeut-elle ses intérêts auprès de Bruxelles et parvient-elle à décrocher des fonds européens ? Quel est l'enjeu d'accueillir à Marseille une antenne de la Banque Mondiale ? Quels sont les effets d'une candidature à un événement international sur les recompositions des pouvoirs urbains ?
Le livre répond à ces questions et analyse les conditions de possibilité de l'internationalisation de Marseille, métropole morcelée.
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Marges et pouvoir dans l'espace (post-)ottoman XIXe-XXe siècles
Hamit Bozarslan, Collectif
- Karthala
- 30 Mai 2018
- 9782811119775
Les destins de l'Empire ottoman finissant et de l'espace postottoman ont été déterminés non pas par des « majorités silencieuses », mais par des acteurs souvent jeunes et issus des régions périphériques de l'Empire. Intégrés dans les échelons inférieurs de l'establishment civil et militaire, adeptes d'un nationalisme revanchard ou du social-darwinisme, serviteurs d'État et rebelles, ces hommes d'épée et de plume venus des marges prirent leur place dans l'histoire comme destructeurs d'Empire et bâtisseurs d'États, et pour certains comme auteurs de crimes de masse, dont le génocide des Arméniens constitue le point paroxystique.
Qu'il s'agisse de la jeunesse affiliée aux comités balkaniques, unioniste, ou de celle, baathiste, de l'Irak et de la Syrie, qui partagent tant de traits communs malgré le demi-siècle et les espaces géographiques qui les séparent, elles sont en réalité les « meilleurs produits » des systèmes qu'elles mettent à terre. C'est par cette dynamique que les « marges » semblent pouvoir s'ériger en acteurs quasi hégémoniques du changement et gagner dans un deuxième temps une indéniable centralité. Cette observation, khaldûnienne ou tocquevillienne, nous permet de saisir la nature extrêmement brutale de la rupture, mais aussi, dans certains cas, celle, tout aussi violente, des continuités qui s'établissent dans la durée entre l'« ancien régime » et le nouveau. -
Le Soudan dans tous ses états ; l'espace soudanais à l'épreuve du temps
Michel Raimbaud
- Karthala
- 23 Octobre 2012
- 9782811123284
Taillé à l'échelle d'un mini-continent (quatre fois et demie la France), l'ex- Soudan anglo-égyptien est structuré autour du Nil et de ses affluents. Bien doté en voies d'accès par ce puissant réseau hydrographique et sans frontières naturelles très dissuasives, il est depuis toujours une terre de passage, largement ouverte sur les neuf pays de son voisinage : l'Égypte, la Libye, le Tchad, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya, l'Éthiopie, l'Érythrée. Cette position stratégique constitue un atout précieux, mais l'expose à tous les dangers et à toutes les convoitises, d'autant plus qu'il est bien doté en richesses naturelles.
À l'indépendance, proclamée le 1er janvier 1956, les gouvernants (nordistes) se trouvent confrontés à un défi redoutable : comment reconstruire cet espace immense - fruit d'une épopée « égypto-ottomane » bicentenaire - dont le devenir a été fragilisé par 56 années de colonisation britannique ? Le Soudan vivra son demi-siècle d'existence dans une instabilité chronique, sur fond de coups d'État et de guerre civile, à la recherche d'une identité controversée (arabo-musulmane ou arabo-africaine), en quête d'une paix insaisissable entre l'État « nordiste » et les mouvements sudistes. Par un mauvais coup du destin, l'accord signé à Naivasha entre Khartoum et le SPLM de John Garang, censé privilégier l'unité, débouchera sur la partition (par référendum), sans même amener une paix véritable, la « communauté internationale » se débarrassant cyniquement d'un conflit qu'elle avait attisé et laissant aux protagonistes le soin de régler les modalités de leur divorce.
La République du Soudan du Sud est née le 9 juillet 2011, sonnant ainsi le glas de l'unité pour le géant arabo-africain. Le nouvel État, le plus déshérité de la planète, est déjà sous la coupe américano-israélienne et sous la menace des prédateurs (multinationales, financiers...). Pour sa part, le « Soudan maintenu », amputé en territoire, en population et en ressources, est au pied du mur, sous pression des « pays de l'arrogance », l'Occident ayant trouvé au Darfour le nouveau Sud-Soudan dont il rêvait et dans la Cour Pénale Internationale un nouvel instrument d'ingérence. Dans ce contexte, l'établissement de relations « fraternelles » entre les deux Soudans paraît illusoire. Pourtant, l'espace soudanais demeure, à l'épreuve du temps... -
De plus en plus de touristes visitent l'Islande de nos jours, attirés par sa nature exceptionnelle. Mais l'Islande fascine aussi par son développement socio-économique, qui la place aujourd'hui en tête de nombreux classements internationaux. Comment ses habitants ont-ils pu atteindre un tel niveau de vie sur une île perdue au milieu de l'Atlantique nord, sans ressources naturelles autres que le poisson et la possibilité récente de fabriquer de l'énergie bon marché ?
Commencée en 874, la colonisation de l'Islande est tardive mais très rapide puisqu'elle est considérée comme achevée en 930, date de la première réunion de son parlement, l'Alþingi. Les rois de Norvège ne perdront pas de vue ces Vikings qui ont quitté leur royaume pour fonder une curieuse république sans pouvoir exécutif. Ils imposent leur domination sur l'île en 1262, suivis par les Danois. Commence alors une très longue période noire, faite surtout d'épidémies et de misère, au point que la population chute à moins de 30 000 à la fin du XVIIIe siècle, totalement oubliée du reste du monde, y compris des commerçants danois détenteurs du monopole du commerce. La marche vers l'indépendance est engagée vers 1840 et dure un siècle, au cours duquel émerge une communauté dynamique dont le libéralisme clairement assumé repose sur un pacte social fort, qui résistera à des épreuves aussi dures que la crise financière de 2008.
À travers l'histoire, la géographie, la culture et la vie économique et politique de l'île, l'auteur montre l'ingéniosité et l'extraordinaire capacité de résilience de la société islandaise, une communauté apparemment isolée et pourtant si présente au monde. -
Guerre civile irakienne ; ordres partisans et politiques identitaires à Kirkouk (2003-2020)
Arthur Quesnay
- Karthala
- 17 Juin 2021
- 9782811127442
Kirkouk, dans le nord de l'Irak, est l'une des provinces les plus touchées par la violence politique. Les conflits s'y superposent depuis plusieurs décennies : mobilisations sociales, guerre entre partis kurdes et État central, lutte d'influence entre les puissances régionales, insurrection arabe sunnite et montée en puissance des milices chiites.
Kirkouk constitue donc un point d'observation privilégié des dynamiques politiques qui travaillent la société irakienne. En particulier, les partis - ethno-nationalistes ou religieux - sont à la fois producteurs de violence et intermédiaires obligés entre la population et les institutions étatiques, qui restent l'enjeu majeur des affrontements. Ils mettent en oeuvre des politiques d'ingénierie démographique et imposent de nouvelles hiérarchies identitaires. La guerre contre l' État islamique, à partir de juin 2014, radicalisera leurs projets et conduira, paradoxalement, à un retour de l'État par le biais des milices chiites.
Fruit de plusieurs années de recherche sur le terrain, ce livre dépasse les lectures communautaristes ou géopolitiques du conflit irakien qui tendent aujourd'hui à prévaloir. Il apporte ainsi une contribution originale au débat sur le rôle de la guerre dans la formation de l'État. -
Les ruses de l'historien ; essais d'Afrique et d'ailleurs en hommage à Jean Boulègue
François-xavier Fauvelle-aymar, Bertrand Hirsch
- Karthala
- 7 Février 2013
- 9782811122928
Déjouer les arrière-pensées et les silences de la production d'écrits ; interroger les conflits de narration que suscite le recours à l'oralité ; reconnaître les vérités de la mémoire ou surprendre son pouvoir d'occultation ; percer les écrans de censure et de représentation : telles sont les ruses que déploie l'historien dans son travail quotidien. Parce que l'Histoire se joue de ceux qui la reçoivent ou la scrutent, la ruse est une qualité cardinale de l'enquête historienne. Et sa nécessité est peut-être plus grande encore lorsqu'il s'agit de l'histoire de l'Afrique, enrobée de biais, de préjugés et de représentations faussées.
Les enquêtes réunies dans ce livre, qui vont de l'Afrique ancienne au monde contemporain, du terrain à la bibliothèque, du document au récit, s'emploient au décryptage du passé, attentives à la variété des sources, aux rapports du pouvoir et de l'écrit, aux formes de la transmission, à l'historiographie.
Jean Boulègue, à la mémoire de qui ce livre est dédié, était professeur d'histoire de l'Afrique à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a laissé, chez tous ses amis, élèves et collègues, le souvenir et le modèle d'une intelligence pénétrante, précise et rusée du passé et du monde.
François-Xavier Fauvelle-Aymar, directeur de recherche au CNRS au laboratoire TRACES (UMR 5608) à Toulouse-le-Mirail, et Bertrand Hirsch, professeur à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, sont tous deux historiens de l'Afrique à l'époque médiévale.
Ont contribué à cet ouvrage : Monique Chastanet, Gérard Chouin, Liliane Daronian, Christian Décobert, Marie-Laure Derat, Françoise Doutreuwe, Chouki El Hamel, Rokhaya Fall, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Philip J. Havik, Bertrand Hirsch, Job Kasantchis, Nicole Lemaitre, Maria Emília Madeira Santos, Peter Mark, Henri Médard, Sophie Narain, Claude-Hélène Perrot, David Robinson, Bernard Salvaing, Christian Seignobos, Robin Seignobos, Jose da Silva Horta, Tal Tamari, André Thiéblemont, Imke Weichert.
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étudier à l'Est ; expériences de diplômés africains
Collectif
- Karthala
- 21 Novembre 2015
- 9782811114640
Au moment où ils accèdent à l'indépendance, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb établissent des relations diplomatiques avec Moscou. Certains, comme l'Éthiopie, entretenaient depuis longtemps déjà des liens étroits avec la Russie. Cependant, c'est surtout avec le mouvement de décolonisation que les pays communistes s'ouvrent à l'accueil massif et systématique d'étudiants maghrébins et subsahariens.
Les trajectoires de formation de ces diplômés africains partis en URSS ou dans un autre pays de l'ancien bloc de l'Est ont été peu étudiées. En rendre compte, c'est notamment s'intéresser aux expériences diverses et contrastées d'étudiants formés non pas dans l'ancien pays colonisateur, comme cela était souvent le cas, mais dans un pays tiers qui suscitait chez eux à la fois admiration et méfiance, où ils ont connu pour les uns de fortes désillusions, pour d'autres « les meilleurs moments de leur vie ». C'est aussi étudier les cadres sociaux et politiques de leurs expériences, et prêter attention aux nombreux étudiants, partagés entre deux ou plusieurs mondes, et souvent confrontés aux soubresauts de l'histoire.
À l'issue des études, les diplômés étaient immédiatement renvoyés dans leur pays. Mais les devenirs des étudiants et stagiaires africains formés dans les pays de l'ancien bloc socialiste n'ont pas eu la linéarité prévue par cette description formelle. Les parcours professionnels et sociaux, parfois politiques, sont autant le fruit d'arbitrages individuels que de mutations politiques : l'effondrement de l'URSS, mais aussi les changements politiques et économiques dans les pays d'origine.