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Karthala
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L'histoire de l'Algérie et de ses mémoires des origines au hirak
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 4 Novembre 2021
- 9782811123604
Est-il possible de parler de l'histoire de l'Algérie des origines à nos jours en France de manière impartiale sans que cela suscite polémiques, diatribes et anathèmes ? Tel est le but que s'est fixé l'historien Emmanuel Alcaraz. Dans une approche originale, il offre une synthèse limpide et éclairante sur cette histoire qui continue de miner le présent des sociétés françaises et algériennes.
De Jugurtha luttant contre Rome à la conquête arabe, des corsaires d'Alger à la colonisation française, de la guerre d'Algérie à la guerre civile algérienne dans les années 1990 en allant jusqu'au hirak, Emmanuel Alcaraz revisite chaque étape de ce riche passé en utilisant de nouvelles sources tirées des Archives et des témoignages oraux, le tout agrémenté de sa connaissance du terrain algérien, de l'historiographie et de son égo-histoire.
Dans une France marquée par l'indépendance algérienne, terre d'accueil pour les immigrés algériens, l'auteur s'intéresse également aux origines de la montée en puissance des droites extrêmes. Il étudie comment les discours des droites radicales se sont construits dans un esprit de revanche contre les immigrés, par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Algérie française.
Faisant appel à la méthode historique la plus rigoureuse, l'historien interroge l'avenir de la nation algérienne entrée depuis le mouvement populaire de 2019 dans une nouvelle séquence de son histoire, qui ne peut se poursuivre sans la France, avec les Lumières et les ombres du passé à assumer des deux côtés de la méditerranée pour ne pas entrer dans l'avenir à reculons. -
La dos Santos company ; mainmise sur l'Angola
Estelle Maussion
- Karthala
- 2 Octobre 2019
- 9782811123123
Toutes les familles ont leur histoire. Celle des dos Santos est extraordinaire. Elle met en scène un père autoritaire, une fille milliardaire, un fils en prison, un général effrayant et de nombreux intrigants. Elle se déroule en Angola, champion pétrolier lusophone dont la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et dans sa capitale Luanda, longtemps présentée comme la « Dubaï de l'Afrique ». Arrivé au pouvoir presque par hasard, le père distribue pendant trente-huit ans les ressources du pays à ses proches. Cela fait de lui le chef tout-puissant d'un clan devenu très vite très riche. Ils sont intouchables. Leur règne s'annonce éternel. Jusqu'au jour où le boss est contraint de passer la main. Le nouvel homme fort, pourtant membre de la bande, veut faire le ménage. Dans son viseur, le système dos Santos. Rebondissements, coups tordus et manipulations, tels sont les ingrédients de cette haletante saga familiale. Ce livre est le fruit d'une longue enquête nourrie de faits, d'observations de terrain et d'analyses d'experts. Il comporte néanmoins une part de fiction pour mieux plonger le lecteur dans l'ambiance du pays et l'intimité imaginée de la famille dos Santos.
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La Palestine entre patrimoine et providence : imaginaires bibliques et mémoire du village d'Artas
Falestin Naïli
- Karthala
- 5 Mai 2022
- 9782811128968
Petit village au coeur d'une vallée fertile près de Bethléem, Artâs est l'observatoire par excellence des premiers temps de la présence européenne et américaine en Palestine ottomane et de la mémoire qui en perdure jusqu'à aujourd'hui. Ayant attiré l'attention des pèlerins, des explorateurs et des chercheurs bibliques dès le XVIe siècle en raison de son lien supposé avec l'héritage du roi Salomon, Artâs devient au milieu du XIXe siècle le lieu d'implantation privilégié de colons se réclamant de la mouvance millénariste protestante. Le réseau millénariste multinational à Artâs ne constitue pas un bloc monolithique, mais ses différents courants se rejoignent sur l'idée que les juifs doivent s'installer en Terre sainte pour préparer le « second avènement » du Christ.
Au début du XXe siècle, la présence de ces colons a favorisé celle de chercheurs dont l'activité a eu par la suite une forte résonance, notamment parmi les habitants du village. L'appropriation dont fait l'objet le travail de ces chercheurs, et particulièrement celui de l'anthropologue finlandaise Hilma Granqvist, prend tout son sens dans le contexte de l'occupation israélienne.
Loin des lectures binaires des relations entre « Orient » et « Occident », cet ouvrage analyse les rapports de force à l'oeuvre à la fin de l'époque ottomane et pendant le mandat britannique à partir d'un corpus inédit et varié d'archives. Son croisement avec l'histoire orale dévoile la manière dont cette période est rappelée, interprétée ou vouée à l'oubli par les villageois et les Européens ayant vécu à Artâs. Ces récits mettent en lumière la signification attribuée à l'histoire, à la fois dans la mémoire populaire et dans l'historiographie de la Palestine. Entre métahistoire et microstoria, le cas d'Artâs ouvre une nouvelle perspective sur une période charnière de l'histoire du Proche-Orient. -
Des morts en guerre : rétention des corps et figures en Palestine
Stéphanie Latte Abdallah
- Karthala
- 9 Juin 2022
- 9782811124021
Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les « cimetières des nombres » ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs - hommes ou, plus rarement, femmes - ayant conduit des attentats, ou des personnes tuées par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers.
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L'Afrique atlantique ; des origines au siècle d'or (XVIIIe siècle)
Jean-Michel Deveau
- Karthala
- 23 Septembre 2021
- 9782811127985
Depuis quelques décennies, historiens, archéologues et anthropologues mettent au jour l`existance de brillantes civilisations sur l`ensemble de l`Afrique subsaharienne. Si l`histoire de ce continent, berceau de l`humanité, a longtemps été sous estimée voire niée, il est temps d`en reconnaître aujourd'hui toutes les richesses. Dans cet ouvrage, l`auteur présente la spécificité de la partie occidentale, bornée par l`Atlantique. Face à cet océan hostile, c`est donc plutôt le long des fleuves que se sont constitués les puissants empires du Niger et du Congo, suzerains de royaumes vassaux dont l`histoire intérieure comme celle de la géopolitique suit une logique d`adaptation aux milieux naturels de la savane ou de la forêt dense. Les hommes y ont répondu en développant des systèmes agricoles et artisanaux qui permettaient des échanges interrégionaux prolongés jusqu`en Méditerranée grâce aux caravanes transsahariennes. Cet ensemble économique très élaboré était sous-tendu par une organisation politique et sociale qui reposait sur des monarchies secondées par des administrations et des aristocraties tout à fait comparables aux systèmes européens. Devant la puissance de la nature, les religions et les philosophies développèrent des systèmes d`explication sous formes de mythes qui font toute la richesse d`une littérature orale qui s'est transmise par les griots. L`auteur conteste l`image classique et totalement erronée d`une Afrique monolitique, privilégiant le concept des Afriques. Même si l`on peut dégager des traits communs, la diversité des cultures et des histoires oblige à une présentation régionale mettant en exergue toute la complexité et l'ingéniosité de ces sociétés en marche dans l'histoire depuis toujours.
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Histoire et civilisation de la Caraïbe t.1 ; le temps des Genèses ; des origines à 1685
Jean-Pierre Sainton
- Karthala
- 18 Novembre 2015
- 9782811112158
Les auteurs (de gauche à droite) : Richard Chateau-Degat, Georges B. Mauvois, Jean-Pierre Sainton, Raymond Boutin, Lydie Ho Fong Choy Choucoutou.
Où et quand débute notre histoire ? Tout n'a pas commencé en 1492 ou en 1635.
Le temps des genèses aborde l'histoire des Petites Antilles dans sa continuité, des origines amérindiennes jusqu'au basculement du monde et au choc de la colonisation qui conduisent à la mise en place des sociétés d'habitation esclavagistes au courant du XVIIe siècle.
Le présent ouvrage propose une architecture d'ensemble, une histoire sociale de l'archipel étudiée sous l'angle des structures et des dynamiques. Il invite à un recentrage du regard qui ne signifie pas pour autant repli, isolement et séparation. Il s'agit de rétablir chaque île dans son unité constitutive avec son entour et avec le monde et d'inscrire l'évolution de l'archipel dans le mouvement général de l'histoire.
Ce livre est le premier tome d'un ensemble prévu en 5 volumes.
« La valeur de ce manuel d'histoire repose sur la variété et l'étendue des sources. C'est aussi un travail résultant du croisement de l'histoire, de l'archéologie, de la géographie, de l'ethnologie, de la linguistique. Le résultat de cette croisée nous restitue une histoire de l'homme dans son environnement caribéen, occupant de la mer aussi bien que des terres. »
Préface de Sir Roy Augier, professeur émérite à l'Université des West Indies (Jamaïque) et président du Comité éditorial de la General History of the Caribbean (éditée sous le patronage de l'UNESCO).
Déja paru : Le temps des matrices. Économie et cadres sociaux du long XVIIIe siècle. -
L'esclavage, du souvenir à la mémoire ; contribution à une anthropologie de la Caraïbe
Christine Chivallon
- Karthala
- 30 Août 2012
- 9782811120658
Cet ouvrage propose une étude de grande envergure, première du genre, sur la mémoire et le souvenir de l'esclavage. En analysant les débats politiques et académiques des vingt dernières années, l'auteur dégage deux approches : celle du soupçon politique (victimisation, instrumentalisation, surenchère) et celle du doute anthropologique (fragilité, absence, vide). Ayant établi ce constat, Christine Chivallon part alors à la recherche des traces du souvenir de l'esclavage, ainsi que des témoins qui les transmettent, pour comprendre la teneur des expressions mémorielles issues de l'expérience esclavagiste.
L'étude de l'Insurrection du sud, qui a opposé, à la Martinique, anciens maîtres et anciens esclaves, en 1870, au moment de l'instauration de la Troisième République, forme le pivot de ce parcours. Elle permet de reconstituer une scène primordiale de violence et d'en trouver les expressions transmises au sein des descendants des insurgés, témoins d'aujourd'hui. L'approche de cet évènement fondateur fournit l'occasion d'aller bien au-delà de la découverte de récits de mémoire minorés pour explorer les différentes manières de transmettre, de s'emparer ou « d'incorporer » le passé, dans un contexte (post)colonial, formé dans la double matrice de l'esclavage et de la République.
Pourtant, cette recherche dépasse largement le cadre empirique de la Martinique, en établissant des connaissances sur la Caraïbe et en construisant des interprétations théoriques, autant sur les faits de mémoire que sur les expériences historiques liées aux conditions coloniales esclavagistes et à leurs devenirs.
Christine Chivallon est directrice de recherche au LAM-CNRS (Sciences Po Bordeaux, Université de Bordeaux), anthropologue et géographe, auteur d'ouvrages et de nombreux articles portant sur les sociétés de la Caraïbe et les questions de la construction identitaire. -
Sortir de l'esclavage ; Europe du Sud et Amériques (XIVe-XIXe siècles)
Dominique Rogers, Boris Lesueur
- Karthala
- 26 Avril 2018
- 9782811119911
L'affranchissement individuel au sein d'une société à esclaves ou esclavagiste informe sur des situations singulières ou exceptionnelles. Dans une perspective comparatiste, cet ouvrage examine les parcours originaux de ces affranchis entre le XIVe siècle et le début du XIXe siècle, et dans un vaste espace méditerranéen et atlantique - entre la péninsule Ibérique médiévale, les Antilles et l'Europe moderne.
Il retrace la vie et le destin de ces individus, majoritairement d'origine africaine, et pose des questions importantes. Quelles ont pu être les stratégies et l'agentivité développées par ces femmes et ces hommes pour gagner leur liberté ? Quel était ce rapport paradoxal entre dispositifs juridiques ouvrant vers l'affranchissement et représentations sociales et culturelles persistantes déconsidérant les individus affranchis ? Quelles ont été leurs possibilités d'intégration ? Comment et pourquoi la « macule servile » s'est-elle maintenue dans le temps alors que les nouveaux Libres et leurs descendants ont pu occuper des situations économiques importantes ? -
Pogroms et guetto ; les musulmans dans l'Inde contemporaine
Charlotte Thomas
- Karthala
- 29 Septembre 2018
- 9782811123024
En 2002 se sont déroulées dans l'État du Gujarat les plus graves attaques contre des musulmans qu'a connues la République indienne depuis 1947. 2 000 d'entre eux ont péri au cours des violences qui ont duré près de six mois tandis que 150 000 autres ont été contraints de fuir définitivement leur logement, attaqués par des nationalistes hindous agissant avec la complicité des autorités locales.
Charlotte Thomas propose la première exploration du ghetto musulman de Juhapura, qui s'est formé à la suite de ces pogroms. Elle analyse les stratégies de domination mises en oeuvre par les pouvoirs publics à l'encontre de cette minorité. Elle révèle la discrimination, la ségrégation économique et spatiale, le manque d'accès aux services publics de base que subissent les musulmans de Juhapura. Mais l'auteur dévoile aussi les tactiques de résistance qui répondent à ces stratégies de domination, ainsi que le développement socio-économique à l'oeuvre au sein du ghetto grâce aux initiatives de self-help élaborées par les résidents.
Explorer le ghetto de Juhapura et la vie quotidienne de ses habitants, c'est découvrir « de l'intérieur » et en actes le projet politique nationaliste hindou porté par l'actuel Premier ministre, Narendra Modi, dont la responsabilité dans les pogroms de 2002 est directement mise en cause.
Charlotte Thomas est docteure en science politique. Elle est actuellement en postdoc au CERI Sciences Po et dirige le programme Asie du Sud (SAProg) du collectif de chercheurs Noria.
Préface de Howard Spodek
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La fabrique coloniale du citoyen ; Algérie, Nouvelle-Calédonie
Eric de Mari, Eric Savarese, Collectif
- Karthala
- 17 Juillet 2019
- 9782811125837
Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer.
Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées.
Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole. -
Gitega capitale du burundi, une ville du far west en Afrique orientale allemande (1912-1916)
Jean-Pierre Chrétien
- Karthala
- 10 Juillet 2015
- 9782811115104
En 1912 les colonisateurs allemands, présents au Burundi depuis 1896, fondent au centre du pays une nouvelle ville, Gitega, destinée à en devenir la capitale. Quatre ans après, la Guerre mondiale les force à abandonner ce chantier aux conquérants belges venus du Congo.
Gitega offre un exemple de création ex nihilo d'une ville à vocation administrative et commerciale. A partir des archives coloniales et des témoignages de vieux Burundais, cette histoire a pu être reconstituée au ras du sol : le choix du site sur un plateau herbeux, la difficile collecte des matériaux et le recrutement d'une main-d'oeuvre, le désarroi de la population locale face aux nouvelles disciplines et les calculs de ses chefs, le lancement du commerce dans une région où la monnaie était quasi absente, l'ébauche d'une scolarisation.
Gitega, de 1912 à 1916, est comme un microcosme de la logique coloniale, avec sa brutalité et ses ouvertures. Par delà tout exotisme, cette situation à l'ouest de l'Afrique orientale allemande évoque aussi celle du Far west américain à la même époque. On y retrouve les agents d'un ordre impérial en construction sur le terrain, mais aussi les jeux d'aventuriers de toutes origines (ici asiatiques et africaines), habituels dans les situations porteuses de nouvelles frontières économiques et culturelles qui rêvent de profits souvent illusoires.
Jean-Pierre Chrétien, historien, a mené des recherches au Burundi depuis une cinquantaine d'années et publié de nombreux ouvrages sur la région des Grands lacs. Il est directeur de recherche émérite au CNRS, dans le cadre du CEMAF (Paris 1) et associé au LAM (Bordeaux). -
Marseille, ville du monde ; l'internationalisation d'une métropole morcelée
Nicolas Maisetti
- Karthala
- 20 Novembre 2017
- 9782811118846
Dans un contexte d'intensification de la compétition internationale des territoires, les villes rivalisent de stratégies pour accroître leur rayonnement et améliorer leur attractivité. Marseille ne déroge pas à la règle. Ce livre analyse les politiques internationales qui visent à promouvoir une nouvelle image de Marseille, accueillante pour les investisseurs, les touristes ou les organisateurs d'événements culturels ou sportifs.
Quelles sont les facettes de Marseille mises en avant pour projeter la ville et son territoire au-delà des frontières locales et nationales ? Quels liens la municipalité tisse-t-elle avec ses homologues étrangères ? Comment la Région promeut-elle ses intérêts auprès de Bruxelles et parvient-elle à décrocher des fonds européens ? Quel est l'enjeu d'accueillir à Marseille une antenne de la Banque Mondiale ? Quels sont les effets d'une candidature à un événement international sur les recompositions des pouvoirs urbains ?
Le livre répond à ces questions et analyse les conditions de possibilité de l'internationalisation de Marseille, métropole morcelée.
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La geste d'El-Hadj Omar et l'islamisation de l'épopée peule
Samba Dieng
- Karthala
- 5 Juillet 2018
- 9782811119164
El-Hadj Omar Tall est né vers 1794 à Halwâr, village du Foûta-Tôro sénégalais situé à quelques dizaines de kilomètres en amont de Podor, dans une famille maraboutique. Il est mort mystérieusement à Déguembéré, dans la falaise de Bandiagara, le 12 février 1864.
La genèse du jihâd d'El-Hadj Omar le rattache aux mouvements similaires qui l'ont précédé : Sokoto, Foûta-Djallon, Mâcina, Foûta-Tôro entre autres. À l'instar de ses illustres devanciers, Omar prépara sérieusement son action en multipliant lettres, discours, sermons, messages, largesses et prières, puis il réussit à lever une armée avec laquelle il se lança à la conquête de ce qu'il est convenu d'appeler le Soudan central.
L'action d'El-Hadj Omar, érudit musulman et redoutable conquérant, a profondément modifié l'aire du jihâd et détourné le cours de son histoire jusqu'à la conquête coloniale. Cela lui valut d'être au centre d'une vaste littérature, et en particulier d'une épopée toujours vivante, aux multiples versions, où l'oralité interfère sans cesse avec l'écriture.
Après avoir quadrillé systématiquement l'espace géographique omarien - Sénégal, Mauritanie, Gambie, Guinée, Mali - Samba Dieng a recueilli une quantité très importante de ces versions orales et manuscrites de textes se rapportant au jihâd et à la geste d'Omar. Puis, il a organisé l'analyse de cette vaste documentation autour de trois grands axes. Le premier étudie les rapports entre l'épopée d'El-Hadj Omar et l'épopée peule traditionnelle. Envisagée sous l'angle de l'intertextualité, la geste d'Omar apparaît en effet comme une formalisation de la tradition épique peule et le produit de formes littéraires alors dominantes en milieu pulaar. Mais la geste du jihâd déborde le modèle peul traditionnel, là où l'Islam affirme sa présence. L'analyse littéraire du corpus occupe la deuxième partie du livre. L'étude du héros et des personnages conjoints éclaire certains mécanismes d'islamisation de l'épopée peule traditionnelle. Enfin, la dernière partie, consacrée à l'édition de textes, donne la transcription et la traduction annotée des principales pièces inédites du corpus. -
L'archipel de São Tomé et Príncipe, situé dans le golfe de Guinée et découvert en 1471 par des navigateurs portugais, fut d'abord peuplé par des repris de justice, avant d'être mis en culture sur le modèle de Madère et de devenir « une grande et triste auberge sur l'océan », selon l'expression de l'écrivain santoméen Francisco Tenreiro. Là, les caravelles s'approvisionnaient afin de continuer leur course à la recherche de la route des Indes.
Ces îles de l'équateur, où se mélangèrent les origines africaines et portugaises, réceptives aux influences du monde entier, étonnent le voyageur. Une végétation luxuriante, des paysages montagneux, un relief étrange et une architecture d'une richesse exceptionnelle leur confèrent un charme indéniable. Pays des roças, dernier vestige d'un système agraire unique fondé sur la servitude, c'est aussi le pays du Tchiloli qui, de manière inattendue, met en scène l'empereur Charlemagne en un long plaidoyer pour la justice.
Premier producteur de cacao au début du XXe siècle, São Tomé et Príncipe, à présent micro-État dont l'indépendance date de 1975, s'efforce aujourd'hui d'élever le niveau de vie de sa population et entend accroître ses ressources en les diversifiant. L'essor d'un tourisme de qualité devrait, entre autres, servir cette volonté de développement.
L'auteur livre ici une présentation détaillée de ce pays méconnu et un guide pour une découverte sensible de ces îles du milieu du monde. -
Les couleurs du silence ; esclavage et liberté dans le Brésil du XIXe siècle
Hebe Mattos
- Karthala
- 3 Octobre 2019
- 9782811126629
Faire silence sur la couleur de la peau, sur les origines serviles des habitants alors que la majorité de la population libre descendait d'esclaves, était l'idéal affiché au Brésil nouvellement indépendant du Portugal en 1822. Pourtant, ce livre, prix des Archives nationales brésiliennes en 1993, et pionnier dans la recherche sur la construction juridique et sociale des catégories de couleur, démontre tout le contraire. La question raciale est demeurée au coeur de la société brésilienne. Le silence autour de l'esclavage a de fait contribué à la racialisation et au renforcement du racisme.
Ce livre est d'une brûlante actualité car la mémoire de l'esclavage a nourri au Brésil des demandes de droits spécifiques, des politiques publiques de discrimination positive et de réparation, mais aussi d'intenses polémiques au cours des deux dernières décennies : quels enseignements pouvons-nous en tirer aussi bien en matière épistémologique que politique ? La mémoire de l'esclavage résiste-t- elle au politique ou s'en joue-t-elle ? -
être métis ; en Imerina (Madagascar) aux XIXe-XXe siècles
Violaine Tisseau
- Karthala
- 22 Mai 2017
- 9782811118563
L'histoire de Madagascar est marquée, depuis l'origine de son peuplement, par l'importance des courants migratoires. De ce fait, les relations intimes entre vazaha (étrangers) et malgaches y sont anciennes. La colonisation de l'île, en 1896, va pourtant conduire à l'émergence de la « question des métis », commune à l'ensemble de l'empire français. Soucieuses de maintenir une situation coloniale hiérarchisée, ordonnée et cloisonnée, les autorités entreprirent une politique particulière à l'égard des métis, qui s'est concrétisée notamment par leur dénombrement, leur prise en charge dans des institutions spécifiques et l'aménagement de la législation pour faciliter leur accès à la citoyenneté française.
Parce que les institutions recueillant les métis y étaient localisées, parce que ces derniers y étaient les plus nombreux et parce que les relations avec l'étranger y étaient ambivalentes, l'Imerina devint le lieu principal d'expression de cette « question métisse ». Or, cette société était organisée en groupes statutaires hiérarchisés dont les unions étaient réglementées. Son fonctionnement en foko (dèmes) associait en outre territorialité et ancestralité. Dès lors, comment les métis, dont l'origine dérogeait en partie à ces règles, ont-ils pu inscrire leurs trajectoires dans cette région ?
Si cet ouvrage est centré sur le moment colonial (1896-1960), il remonte néanmoins au XIXe siècle précolonial pour montrer comment la colonisation a construit la catégorie « métis ». Il intègre aussi des prolongements contemporains, en analysant, notamment à travers les récits de vie, comment les métis ont su contourner ou se réapproprier cette catégo-risation en jouant de leurs appartenances multiples. -
Les lieux de la mémoire de la guerre d'indépendance algérienne
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 10 Avril 2017
- 9782811119041
10 pages de Hors-texte couleur.
Cet ouvrage se propose de revisiter la mémoire nationale algérienne pour montrer combien celle-ci participe à fois à la légitimation et à la contestation du pouvoir dans une société façonnée par la guerre d'indépendance, comme l'illustre le rôle majeur de l'armée encore aujourd'hui. L'auteur développe une perspective critique du nationalisme mémoriel algérien et met à jour la pluralité des points de vue, reflet de la diversité en Algérie.
Il contribue ce faisant à éclairer les fondements de la crise identitaire que traverse la société algérienne, qui peine à élaborer un projet de « vivre ensemble » et à faire émerger une citoyenneté faisant consensus. Cette question se pose avec acuité après les « printemps arabes », et l'affaiblissement de la légitimité révolutionnaire des dirigeants algériens.
En étudiant « l'histoire vue de l'autre côté », à travers des sources d'une grande amplitude (enquêtes de terrain en Algérie réalisées de 2006 à 2017, étude des musées et des monuments commémoratifs, archives militaires et judiciaires), l'auteur se positionne de manière originale par rapport au contentieux mémoriel franco-algérien. Il propose une histoire connectée des mémoires, faisant la part belle à une analyse critique des usages algériens du passé et des imaginaires sociaux que ces mémoires construisent. « L'histoire à parts égales » n'est-elle pas un devoir pour parvenir à une «juste mémoire» ? -
Dans certaines colonies, le référendum sur la Constitution française du 28 septembre 1958 suscita des protestations contre l'indépendance. À Mayotte, île de l'archipel des Comores, lui-même détaché de la colonie malgache depuis 1946, la mobilisation fut portée par le Congrès des Notables, devenu en 1966 le Mouvement populaire mahorais (MPM), qui revendiquait la départementalisation.
Les apparences francophiles du mouvement masquaient en réalité un acte de rébellion contre la prédominance des autres îles de l'archipel au sein des institutions locales et nationales, celle-ci étant perçue comme une survivance des dominations passées de la Grande Comore et d'Anjouan.
À rebours des constructions mémorielles à la gloire du combat pour Mayotte française, cet ouvrage resitue, en s'appuyant sur les archives coloniales et des témoignages, l'histoire du MPM dans le contexte bien particulier des années 1950-1970. Il dévoile le caractère nationaliste et insulaire de ce mouvement et la violence de ses militants. Il retrace le processus de séparation engagé par le MPM pour aboutir à la sécession de Mayotte, en 1975, lorsque le reste de l'archipel des Comores accéda à l'indépendance.
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Culture berbère (amazighe) et cultures méditerranéennes. le vivre ensemble
Moha Ennaji
- Karthala
- 9 Juillet 2020
- 9782811125752
Quels sont nos points forts et points faibles pour intégrer une gestion multiculturelle dans la région méditerranéenne ? Le multiculturalisme est-il un faux débat ? Les obstacles et les défis ne sont pas les mêmes dans chaque pays. Mais chacun doit analyser finement son propre contexte et savoir activer les bons leviers et éviter les écueils pour faire face à la complexité des interactions culturelles.
Avec ces questionnements à l'esprit, ce livre met l'accent sur le rôle important du patrimoine immatériel berbère (amazigh) et des cultures méditerranéennes dans leurs apports au développement humain et à la culture de la paix. Il se focalise sur le dialogue interculturel et le rôle de la culture dans le processus de démocratisation au Maghreb.
Cet ouvrage montre que le mouvement berbère en Algérie et au Maroc, même en ayant des revendications légitimes, a suscité des conflits linguistiques et politiques et s'est heurté au pouvoir autoritaire depuis l'indépendance. Il souligne que la culture n'est pas un phénomène superficiel ou complémentaire superposé aux biens matériels. C'est un mode de vie et un facteur dynamique qui devrait être sérieusement pris en compte dans les domaines linguistique, éducatif et social.
Compte tenu de l'évolution récente de la région, les populations méditerranéennes sont amenées à s'ouvrir sur les autres cultures et à lutter contre l'extrémisme et la xénophobie. -
Epiphane Zoro est devenu célèbre en Côte d'Ivoire le jour où il osa, en tant que juge, confirmer la nationalité d'Alassane Ouattara. Cela lui valut aussitôt la réputation d'être partisan des « nordistes » voire musulman malgré son beau prénom. Cet événement qui a fait basculer son existence se situait pourtant dans le droit fil d'une jeune carrière de magistrat, pétrie de rigueur professionnelle, de conviction et du souci de sa responsabilité sociale allant jusqu'à la rupture par refus de compromissions. Des personnalités de cette trempe existent en Afrique malgré l'afropessimisme qui de nouveau sévit dans l'opinion publique française.
Ce livre est autobiographique, mais il est surtout un témoignage de première main sur la crise de Côte d'Ivoire, rédigé par un acteur qui a vécu la situation de l'intérieur. Il sait aussi la mettre en perspective dans l'histoire contemporaine de ce pays et par rapport aux expériences de xénophobie, de racisme, de haine et de violence qui ont touché d'autres sociétés dans un passé plus ou moins récent. Ses analyses précises et sensibles montrent qu'il est au delà des camps en présence et de leurs préjugés, tout en s'étant trouvé bon gré mal gré au coeur de la mêlée.
Ce livre fait également réfléchir sur la difficulté de l'information ballottée entre les tentations simplificatrices des médias internationaux et les censures ou les passions des organes locaux. Il nous rappelle que la liberté d'expression ne signifie pas diffusion anarchique de ces propos haineux où les mots produisent les morts, mais qu'elle implique une déontologie plus sérieuse qu'un simple moralisme de façade. Le témoignage du juge Zoro fait réfléchir bien au-delà des frontières de la Côte d'Ivoire. -
Traites et esclavages en Afrique orientale et dans l'ocean indien
Henri Médard, Marie-Laure Derat, Thomas Vernet, Marie-Pierre Ballarin
- Karthala
- 17 Juin 2013
- 9782811120665
Aucune région au monde n'a connu une histoire aussi longue de la traite et de l'esclavage que l'Afrique orientale et l'océan Indien. Très loin des modèles simplificateurs du complexe atlantique, les sociétés de l'océan Indien ont éprouvé des modalités de traites et des situations serviles très diverses, où tous les systèmes esclavagistes européens, orientaux et africains se mêlent. Les Africains et les Malgaches sont majoritaires parmi les esclaves mais ils côtoient des compagnons d'infortune d'origines géographiques extrêmement variées, et en particulier des Asiatiques. Les esclaves sont redistribués et vendus aux quatre coins de l'océan Indien mais aussi vers l'Atlantique, alors que se développent en Afrique de façon croissante les logiques serviles qui connaissent leur apothéose à Zanzibar au XIXe siècle.
Cet ouvrage complète magistralement une historiographie qui demeure largement dominée par les études sur l'Atlantique. Par le biais d'une approche globale, océanique comme continentale, il renouvelle en profondeur les questions de la traite et de l'esclavage ainsi que de leurs mutations complexes du XVe au XXIe siècle dans l'espace de l'Afrique orientale et de l'océan Indien. Il offre ainsi au public francophone une approche novatrice et percutante à partir d'études de cas originales et fouillées menées par les meilleurs spécialistes de ces questions.
Editeurs : Henri Médard, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CEMAF). Marie-Laure Derat, chargée de recherche au CNRS (CEMAF). Thomas Vernet, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CEMAF). Marie Pierre Ballarin, chargée de recherche à l'IRD (URMIS). -
Paroles et silences chez Marie-Célie Agnant ; l'oublieuse mémoire d'Haïti
Colette Boucher, Thomas C. Spear
- Karthala
- 10 Octobre 2013
- 9782811121334
Marie-Célie Agnant explore et brise les silences de l'histoire, celle des femmes, celle du racisme et de l'esclavage, celle des injustices et de l'impunité. Haïtienne, québécoise, canadienne et immigrante, latino-américaine, elle est représentative des lettres francophones du XXIe siècle par les influences culturelles multiples, métisses, qu'elle a reçues, par les thèmes qu'elle aborde et par la façon dont elle les approche.
Douze auteurs d'Amérique, d'Europe et de l'Île Maurice posent sur son oeuvre des regards diversifiés et interrogent avec l'écrivaine diverses zones d'ombre dans l'histoire haïtienne et universelle. Ces études rendent compte de la complexité de l'oeuvre d'une écrivaine que l'on pourrait dépeindre comme indicatrice de la mémoire vivante ou occultée de son pays d'origine.
Ont participé à ce volume : Colette Boucher, Beatriz Calvo Martín, Roseanna Dufault, Kumari Issur, Lucie Lequin, Scott W. Lyngaas, Carmen Mata Barreiro, Françoise Naudillon, Lucienne J. Serrano, Thomas C. Spear, Joëlle Vitiello et Heather A. West. -
Sur les pas des disparus d'Argentine (1976-1983)
Gaby Etchebarne
- Karthala
- 20 Février 2015
- 9782811113346
L'auteur(e) de ce livre a vécu et travaillé avec elles pendant plusieurs années. En compagnie de la cinéaste basque Audrey Hoc, créatrice du documentaire en forme de DVD qui accompagne cet ouvrage, elle a voulu retrouver les traces de leurs pas, parcourir les quartiers où elles ont partagé la vie des défavorisés.
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Les hussards noirs de la colonie ; instituteurs africains et "petites patries" en AOF (1913-1960)
Céline Labrune-Badiane, Etienne Smith
- Karthala
- 16 Mai 2018
- 9782811119188
En Afrique Occidentale Française (AOF), l'école coloniale a tenté de justifier sa mission par l'adaptation de son enseignement aux nouvelles « petites patries » de l'empire, selon la terminologie de la IIIe République. La création de savoirs « adaptés » ne s'est pas faite en un jour. La tâche en incombait aux instituteurs, en majorité africains, et devenus les principaux ethnographes des terroirs arpentés dans le cadre de la « mise en valeur scientifique » des colonies. Ceux-ci ne furent pas de simples informateurs ou auxiliaires des sciences coloniales. Ils ont mené leurs propres recherches et fait oeuvre d'auteurs à part entière. Ils ont ainsi jeté les bases d'une affirmation culturelle, concomitante de la négritude parisienne, mais ancrée dans une « négritude de terrain », profondément ambivalente. Leur prise de parole était en effet soumise à la censure tatillonne de la hiérarchie administrative, dont le livre retrouve la trace dans les archives. Il démontre ainsi comment se négocie, au fil des pages, une transaction hégémonique impériale.
Première exploration systématique du corpus des publications des instituteurs ouest-africains, ce livre pionnier offre un aperçu inédit de la « bibliothèque coloniale ». Il bouleverse notre compréhension du fait impérial, et met au centre de l'analyse une catégorie d'acteurs intermédiaires en les reconnaissant pour ce qu'ils ont été : de vrais intellectuels, au coeur des contradictions de leur époque.