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Calmann-Lévy
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Au-devant des ennuis : une journaliste raconte l'Europe en guerre, 1936-1940
Virginia Cowles
- Calmann-lévy
- Documents, Actualités, Société
- 8 Novembre 2023
- 9782702188033
Une voix féminine exceptionnelle du journalisme de guerre
En 1936, Virginia Cowles a vingt-six ans quand elle se rend en Europe en tant que reporter de guerre. Elle atterrit en Espagne, alors en pleine guerre civile, et témoigne de Madrid assiégée aux côtés d'autres journalistes tels que Martha Gellhorn et Ernest Hemingway.
De là, elle se rend sur tous les fronts d'Europe, des tranchées finlandaises assaillies par les Russes à Londres bombardée, en passant par Paris au moment de l'arrivée des troupes nazies. Elle croise les plus grandes figures historiques et journalistiques de son temps mais va aussi à la rencontre des gens ordinaires, paysans, soldats et autres voix anonymes indispensables à son métier. Et se fait le témoin objectif, rigoureux et humaniste des ravages de la guerre.
Ce livre est le formidable récit d'une époque charnière de l'Histoire, révélateur des coulisses du journalisme de terrain et oeuvre marquante d'une femme reporter enfin remise à l'honneur. -
Après la nuit : ces chrétiens qui ont reconstruit la France et l'Europe (1945-1954)
Jérôme Cordelier
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 4 Octobre 2023
- 9782702185452
La Seconde Guerre mondiale terminée, tout est à reconstruire.
Les chrétiens, qui furent parmi les premiers à résister à l'occupant nazi, sont aux avant-postes pour relever une France en ruines. Ils marquent cette ère nouvelle par leurs engagements dans les luttes économiques, sociales et spirituelles. Leur vision du monde oriente les combats politiques et intellectuels. Et ce sont eux, français, allemands et italiens, qui fondent une Europe de la paix.
Au fil d'une enquête passionnante, tissée de nombreux portraits et témoignages, Jérôme Cordelier fait revivre cette époque foisonnante. Et nous entraîne dans le sillage de ces hommes et de ces femmes souvent oubliés qui, après s'être engagés pour libérer leur pays, se font les artisans de sa reconstruction et instaurent ce qui deviendra l'Union européenne. -
La France et la Shoah : Vichy, l'occupant, les victimes, l'opinion
Laurent Joly, Collectif
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 22 Mars 2023
- 9782702185360
Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'État, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le « moindre mal », « sacrifier » les Juifs étrangers pour « sauver » les Juifs français, etc.
Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus.
D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la « solution finale » en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés.
Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'État contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir.
Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes. -
Russie : révolution et guerre civile (1917-1921)
Antony Beevor
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 26 Octobre 2022
- 9782702183755
La révoluion Russe de février 1917, puis le coup d'État d'octobre et la guerre civile qui s'ensuivit furent des événements parmi les plus déterminants de l'Histoire contemporaine. Ils ne furent même pas à proprement parler russes, car ils mirent aux prises de multiples parties prenantes, chacune ayant une cause par culière à défendre - nationale, ethnique ou de classe.
En 1917, quand la Russie impériale, archaïque et vermoulue, sapée aussi par sa gestion calamiteuse de la guerre, se désagrège, Lénine et ses bolcheviks s'emparent du pouvoir par la ruse, la terreur, et par un sens de l'organisation hors du commun. Pendant trois ans, la Russie va connaître une guerre civile d'une férocité inimaginable. Dès 1918, Lénine décrète la Terreur rouge : tout aristocrate, tout bourgeois doit être sommairement exécuté en tant qu'ennemi de classe. De leur côté les Blancs sont minés par les désaccords politiques et desservis par les exactions commises par leurs cosaques.
La propagande du camp victorieux a tout fait pour déformer et reconstruire ce conflit sous la forme d'une geste héroïque. Il est restitué ici pour ce qu'il fut, à savoir sans aucun doute, avec ses six à dix millions de morts, l'un des plus barbares de l'ère moderne. L'exploitation d'innombrables archives inédites a permis à Antony Beevor de nous raconter et de nous expliquer, comme jamais auparavant, ce cercle vicieux de la terreur qui a exacerbé les tensions politiques dans le monde entier et abouti à la Guerre d'Espagne et à la Seconde Guerre mondiale. -
La bataille de Stalingrad, qui commença le 23 août 1942, fut sans doute le tournant psychologique de la Seconde Guerre mondiale. Parce que la grande ville industrielle sur la Volga portait son nom, et parce qu'une victoire allemande aurait loupé la Russie en deux, Staline décréta : « Pas un pas en arrière ! », et veilla à ce que le NKVD fasse respecter sa consigne à la lettre. S'ensuivirent quatre mois de guerre urbaine impitoyable qui se terminèrent par l'encerclement et la reddition de la 6e Armée de la Wehrmacht. Cette bataille et ses retombées coûtèrent la vie à 500 000 hommes de part et d'autre et firent le double de blessés, sans compter les victimes civiles, innombrables.
Stalingrad est le livre référence sur le sujet. Parfaitement documenté et enrichi des témoignages de nombreux survivants, il fait vivre au lecteur cette « mère de toutes les batailles » au plus près de l'action, du « Wolfschanze » de Hitler en Prusse-Orientale aux lignes de front, qui bougeaient sans arrêt et qu'on se disputait à la grenade, au lance-flammes et au corps à corps.
Stalingrad a été publié pour la première fois en français en 1999. Cette « édition des 20 ans » intègre nombre d'ajouts et de corrections apportés au texte par l'auteur au fil des années, ainsi qu'un avant-propos inédit, écrit spécialement pour la réédition française, fourmillant d'anecdotes et racontant notamment comment il put avoir accès à des archives russes inaccessibles avant la Perestroïka, et qui furent mises sous embargo par le Kremlin peu après la publication du livre. -
C'est avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich en janvier 1945, puis s'approche inexorablement de Berlin, « l'antre de la bête fasciste ». Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants périssent, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuient vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Le viol devient systémique, de sorte que pas moins de deux millions d'Allemandes en sont victimes chiffre corroboré par les rapports secrets que le NKVD envoie à Moscou.
Pour avoir révélé dans ce livre l'ampleur du phénomène, Antony Beevor fut accusé de diffamer l'Armée rouge et déclaré persona non grata en Russie par Vladimir Poutine. Hitler, confiné dans son bunker souterrain, à moitié fou, veut orchestrer le Gtterdämmerung d'un peuple allemand qu'il estime n'avoir pas été à la hauteur du destin qu'il lui assignait. Les Berlinois paieront de leur vie par dizaines de milliers le fanatisme suicidaire du Führer, tandis que Staline prépare déjà l'après-guerre en cherchant à mettre la main sur l'arme nucléaire que préparait le Reich dans un laboratoire secret dans la banlieue sud de Berlin.
S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines. -
Arnhem ; la dernière victoire allemande
Antony Beevor
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 7 Novembre 2018
- 9782702163962
Le 17 septembre 1944, le général Kurt Student, créateur des forces aéroportées allemandes, entend le rugissement crescendo d'un grand nombre de moteurs d'avions. Il sort sur la terrasse de la villa qu'il occupe et qui domine le plat pays du sud des Pays-Bas pour regarder passer l'armada de Dakota et de planeurs qui convoient les 1re division parachutiste britannique et les 82e et 101e divisions aéroportées américaines. Ce n'est pas sans une pointe de jalousie qu'il contemple cette démonstration de force aéroportée.
Market Garden, le plan du maréchal Montgomery consistant à donner le coup de grâce à l'Allemagne nazie en capturant les ponts hollandais donnant accès à la Ruhr était audacieux. Mais avait-il la moindre chance de réussir ? Le prix à payer quand il s'avéra un échec fut effroyable, en particulier pour les Néerlandais qui avaient tout fait pour aider leurs libérateurs éphémères. Les représailles allemandes furent cruelles et sans pitié, et ce jusqu'à la fin de la guerre.
Quant à Arnhem et Nimègue, villes cartes-postales au coeur de l'Europe civilisée, elles se retrouvèrent, à l'arrêt des combats, dévastées et jonchées des cadavres d'innombrables jeunes soldats qui avaient payé de leur vie l'hubris de leur haut commandement.
En puisant dans une documentation prodigieuse et parfaitement maîtrisée composée pour beaucoup d'archives inexploitées hollandaises, britanniques, allemandes, américaines et polonaises, Antony Beevor nous fait vivre la terrible réalité d'une bataille dont le général Student lui-même prédit avec lucidité qu'elle donnerait à l'Allemagne sa « dernière victoire ».
Son récit implacable, qui alterne les gros plans et les vues d'ensemble, nous plonge au coeur même de la guerre, et rend hommage à des milliers de héros anonymes que l'Histoire a oubliés. -
Bréviaire de la haine ; le IIIe Reich et les Juifs
Léon Poliakov
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 1 Juin 1951
- 9782702151747
L'Historie est, hélas, féconde en exemples de massacres collectifs. Jamais, toutefois, une tentative d'extermination d'un peuple ne fut aussi systématique que l'élimination des Juifs entreprise par Hitler et le IIIe Reich. Bien des voix, depuis, se sont élevées pour dire l'indicible, pour faire en sorte que l'horreur ne soit jamais atténuée par les années, peut-être même banalisée. Mais, très tôt, un homme réussissait, avec une douloureuse objectivité, à démonter le terrible mécanisme de l'holocauste : Léon Poliakov.
Son Bréviaire de la haine, préfacé par François Mauriac, se devait d'être réédité, car, au-delà des passions, c'est l'oeuvre authentique d'un historien. Après cinq ans d'étude des archives allemandes, d'interrogatoires des témoins et des victimes, il a pu mettre à jour les rouages implacables de la technique qui a permis, au XXe siècle, de tuer six millions d'hommes pour des raisons purement raciales. De la promulgation des premières lois anti-juives à la "solution finale", un processus a été mis au point par Hitler qui, débutant sur des bases légales, a peu à peu pris la forme d'une idéologie raciste de plus en plus perfectionnée : mesures limitant les activités économiques des Juifs, sacralisation de l'Aryen, incitation aux progromes, utilisation des plus bas instincts. Dans l'Europe enitère, ce fut alors un embrasement dément et démoniaque, un piège de la haine où ont été pris, avec les Juifs, les Allemands eux-mêmes et les racistes de pays occupés.
Ce processus implacable, il est nécessaire d'en connaitre la nature. aucun peuple, en effet, ne peut être certain qu'il n'en sera plus l'auteur, ou la victime. -
Treblinka, 1942-1943 ; une usine à produire des morts juifs dans la forêt polonaise
Michèle Hausser-Gans
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 12 Juin 2019
- 9782702162507
« Auschwitz ce n'était rien [après Treblinka], Auschwitz c'était un camp de vacances. »
Ainsi s'exprimait Hershl Sperling, l'un des très rares survivants du plus effroyable centre de mise à mort de l'Aktion Reinhard. Son propos peut sembler sacrilège au lecteur peu informé de la réalité de Treblinka. En effet si le nom de ce site est connu, son histoire, comme celle de Belzec et de Sobibor, l'est beaucoup moins, les nazis ayant pris grand soin d'effacer les traces de leur entreprise barbare, de liquider les derniers témoins et de raser les vestiges qu'ils abandonnaient. D'où le défi que pose cette « impossibilité de rendre compte ». Ainsi, dès 1943, le site de Treblinka avait-il déjà repris l'aspect d'une exploitation agricole.
Dernière halte d'un chemin noir tracé depuis Berlin, Treblinka, parmi tous les centres de mise à mort, devança Auschwitz en efficacité. C'est là que la destruction des Juifs fut le plus « expéditive » : près d'un million de personnes y furent assassinées en 400 jours. S'appuyant sur des sources inédites, Michal Hausser Gans décrit en détail, depuis sa genèse, le fonctionnement du camp, soulignant les transformations entreprises pour perfectionner la machine de mort. Jusqu'à la révolte du 2 août 1943, relatée par certains des survivants qui, contre toute attente, parvinrent à gripper la machine de ce modèle insurpassé de l'industrie génocidaire.
Cette étude exhaustive permet pour la première fois de rendre accessible à un large public la confrontation avec « le pire du pire » et avec ce cheminement vers l'horreur que l'Europe échoua si longtemps à déchiffrer. -
Dans l'honneur et par la victoire : une année avec les compagnons de la Libération
Jean-Christophe Notin
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 9 Juin 2021
- 9782702183823
Ils sont 1 032 hommes et 6 femmes à avoir été reconnus par le général de Gaulle comme ses Compagnons « pour la Libération de la France dans l'honneur et par la victoire ».
Aux lendemains de la guerre, ils n'étaient déjà plus que 702, 65 ayant été tués durant les combats et 271 décorés à titre posthume. Le dernier Compagnon, l'ancien ministre Hubert Germain, a donné son accord pour aller occuper à sa mort, selon la volonté du général de Gaulle, le seul caveau laissé vide dans la crypte du Mont Valérien. Se refermera alors une épopée probablement unique dans l'histoire de France.
Ils étaient soldats, civils, étudiants, enseignants, agriculteurs, pêcheurs, mariés ou célibataires, croyants ou athées, français ou étrangers. Ils se sont battus partout dans le monde et dans chaque recoin de France. En apparence, leurs points communs étaient rares. Peut-être même n'y en eut-il qu'un seul, mais il est primordial : chacun de ces 1 038 Compagnons eut à se confronter, souvent en quelques minutes, à la question essentielle du sens de sa vie face au sort infligé à son pays.
Jean-Christophe Notin invite à s'interroger sur ce dilemme en proposant pour chaque jour de l'année le portrait dépouillé d'un Compagnon avec sa photo captivante. Se dégagent ainsi de ces centaines de trajectoires les principes universels de la liberté, de l'espoir, de la volonté, du dévouement. -
L'espérance est un risque à courir : sur les traces des résistants chrétiens (1939-1945)
Jérôme Cordelier
- Calmann-lévy
- 14 Avril 2021
- 9782702166697
Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés.
On a souvent souligné les compromissions avec Pétain et le régime de Vichy des chefs des Églises, à raison, mais sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié, surtout, que de nombreux prêtres, pasteurs, religieux, religieuses et une multitude de simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains ont agi sur le devant de l'Histoire - de Gaulle et Leclerc, au premier chef -, la plupart dans un secret absolu.
De la Corrèze jusqu'à Yad Vashem à Jérusalem, cette enquête de terrain, très documentée et nourrie des confidences de survivants, met l'accent sur ces femmes et ces hommes qui se sont engagés, parfois sacrifiés, pour la liberté, leur patrie mais aussi avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité. Au nom d'un idéal qui guidait leur vie, ils se sont battus pour que leurs contemporains vivent la leur. Ils n'ont pas toujours combattu au nom de leur foi, mais celle-ci les a pétris, a été constitutive de leur vision du monde et les a soutenus à travers les épreuves. Ces grands témoins peuvent éclairer de leur halo de lumière nos chemins cabossés -
Journal 1943-1944
Leïb Rochman
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 8 Février 2017
- 9782702154816
Entre 1943 et 1944, Leïb Rochman, auteur du chef d'oeuvre À pas aveugles de par le monde, vit caché dans des conditions extrêmement difficiles, quelque part en Pologne. D'abord dans la double cloison d'une cuisine chez une paysanne, avec sa femme, sa belle-soeur et deux amis. Puis dans un grenier et enfin dans une fosse.
La voix de Leïb Rochman, incantatoire et douloureuse, décrit la catastrophe qui les oblige à vivre ainsi. Cette souffrance fait écho à la destruction du peuple juif tout entier.
En dépit de la peur omniprésente, des maladies, de la faim et du froid, tous continuent d'observer l'essentiel des commandements de la foi juive ; c'est là l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage.
Rochman dit son aspiration à bâtir une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'être humain, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un État juif, précise Rochman, en Eretz Israel. Là même où il s'éteindra en 1978.
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Oneg shabbat ; journal du ghetto de Varsovie
Emanuel Ringelblum
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 22 Novembre 2017
- 9782702158333
Avec la publication d'une partie des archives d'Oneg Shabbath chez Fayard, il y a dix ans, la traduction de ce Journal complète l'édifice des voix d'outre-tombe venues du judaïsme de Varsovie.
Quelques semaines après l'invasion allemande, pressentant avec beaucoup d'autres que des temps lourds de dangers encore imprécis s'ouvrent devant eux, Ringelblum met sur pied une équipe de collecte d'informations qui se réunit chaque samedi. D'où le nom du groupe, Oneg Shabbath (Onegh Shabbès en yiddish), « la joie du shabbat ».
La finalité de cette collecte va changer avec le temps : de preuves pour l'après-guerre, elle devient, quand se confirme l'extermination dans la première moitié de l'année 1942, une accumulation de preuves pour les générations à venir. Preuve du désastre sans précédent qui prétend éradiquer un peuple décrété « en trop » sur la terre.
Parallèlement Ringelblum tient son Journal, en yiddish, de façon intermittente, en langage parfois haché, voire sibyllin. Au fur et à mesure que passent les mois, la description de la misère effroyable et volontairement organisée par les Allemands prend le dessus. Comme s'impose aussi la description de la trahison d'une partie des classes dominantes juives, la bassesse de beaucoup, voire la trahison d'une poignée. Mais il met aussi en lumière la solidarité d'un grand nombre et la vivacité de la résistance culturelle à ce martyre. Reste que ce texte est un réquisitoire implacable, par des notations sèches, jamais emportées par une indignation de posture ou outrancière, de l'égoïsme de classe qui structure les sociétés juives. Comme les autres.
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Le livre noir des Juifs de Pologne
Jacob Apenszlak
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 23 Janvier 2013
- 9782702152430
« Premier compte rendu complet de la tragédie vécue par les Juifs de Pologne, cet ouvrage constitue un témoignage pour le tribunal qui siégera un jour. »Ignacy Schwarzbart, membre du Conseil national de la République polonaise, 1943À la publication de ce livre en octobre 1943, plus de 80 % des victimes de la Shoah ont déjà été assassinées. L'Aktion Reinhardt, qui a causé la mort de la plupart des Juifs de Pologne, touche à sa fin. Ville par ville, cet ouvrage présente toutes les étapes du génocide : l'entrée meurtrière des Allemands sur le sol polonais (le Blitzpogrom), la ghettoïsation, les déportations et l'extermination. Il constitue un état des lieux précis et implacable fondé sur une multitude de témoignages et d'articles de journaux officiels ou clandestins. On y trouve notamment des extraits du rapport de Jan Karski, alors en mission d'espionnage au service du gouvernement polonais réfugié à Londres.
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La France et le sionisme, 1897-1948 ; une rencontre manquée ?
Catherine Nicault
- Calmann-lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 1 Avril 1994
- 9782702150795
De 1896, année de publication de L'Etat juif, de Theodor Herzl, à 1948, quand l'Etat d'Israël est proclamé, les relations
entre la France et le sionisme semblent avoir été dominées par l'incompréhension réciproque, voire par
l'incompatibilité culturelle et idéologique. Au départ, pour les Juifs français, les républicains et les catholiques, le
projet sioniste n'est qu'une utopie illégitime teintée, en outre, de germanophilie. Les dirigeants sionistes, Herzl et
Weizmann en tête - originaires d'Europe centrale et orientale - n'ont d'yeux que pour l'Allemagne ou l'Angleterre. Ils ne
s'intéressent guère à une France qu'ils ne connaissent pas.
On connaît la suite : après la Déclaration Balfour ( 1917 ), le sionisme est associé à l'Angleterre, notre alliée
en Europe, notre rivale au Moyen-Orient depuis le démembrement de l'Empire ottoman. Après la guerre, la France
vote, en 1947, pour le plan de partage de la Palestine, mais ne reconnaît l'Etat d'Israël qu'au début de 1949.
Pourquoi ? II y a eu, certes, la divergence ou l'opposition des intérêts au Proche-Orient. L'action de la France y reste animée par des principes ou des préoccupations dont Catherine Nicault note la persistance : le protectorat chrétien, l'anglophobie, l'antisionisme, une politique arabe éludant le choix entre l'amitié arabe et le maintien de la domination coloniale traditionnelle. Si la France semble n'avoir jamais pris la pleine mesure de la véritable nature du sionisme, c'est que les catégories intellectuelles
et politiques qui y règnent conduisent les diplomates comme l'opinion à être déroutés par les revendications sionistes.
Ce livre dépeint les acteurs multiples de cette histoire singulière : hommes politiques ( Léon Blum, le général de Gaulle ),
écrivains ( André Spire, Albert Cohen ), surtout les milieux du Quai d'Orsay ; du côté sioniste, Theodor Herzl, Chaïm Weizmann,
David Ben Gourion. II y a aussi l'opinion française, analysée avec finesse, en particulier celle des
milieux juifs et des notables qui passent, en deux générations, de l'hostilité à la
sympathie active envers le sionisme.
Au carrefour de l'histoire politique et de celle des mentalités, un essai novateur, qui éclaire
aussi le présent. II ne s'agit pas que du passé.
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évadé du Vél'd'hiv
Gabriel Wachman, Daniel Goldenberg
- Calmann-lévy
- Documents, Actualités, Société
- 8 Février 2006
- 9782702146347
En 1942, Gabriel et sa famille, des Juifs polonais émigrés en France, tentent de survivre dans Paris occupé par les Allemands, qui les privent de leurs moyens d'existence et de leur dignité. Pas encore de leur vie.
Gabriel n'a que quatorze ans quand, au matin du 16 juillet, les Juifs de Paris sont raflés par la police française aux ordres des nazis. On les transfère au Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement. Comment se douteraient-ils que le Vél'd'Hiv' sera la première étape sur la route de l'extermination?
Pour eux, la solution finale débute ici, à cinq cents mètres de la tour Eiffel, dans ce vélodrome où l'on entasse treize mille personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, sans sanitaires suffisants, sans nourriture, sans intimité ni endroit pour dormir et avec pour toute réponse à leurs cris de colère et de détresse un peloton de gardes républicains armés et résolus. Beaucoup se découragent. Pas Gabriel Wachman. Il finit par trouver un moyen de s'échapper. Pour lui, il n'y aura pas d'Auschwitz, mais tout de même la peur, les collabos, l'abandon, le monde hostile et cette immense douleur de ne rien savoir de tous les siens. Il lui faudra tenir jusqu'à la fin de la guerre.
Gabriel Wachman demeure aujourd'hui l'un des rares survivants du Vél'd'Hiv. Il nous le raconte dans un témoignage historique, poignant et inédit, enrichi par l'écriture forte d'un auteur reconnu, Daniel Goldenberg. -
On ne veut rien vous prendre ... seulement la vie
Barbara Engelking
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 21 Janvier 2015
- 9782702152348
On le sait peu mais entre fin 1942 et début 1943, 120 000 à 250 000 Juifs polonais parvinrent à s'échapper des ghettos ou des trains de la mort. La plupart cherchèrent refuge chez des paysans ou se cachèrent dans les bois. L'occupant allemand, avec le concours de la police locale, des pompiers, des maires, des gardes champêtres et d'une partie de la population autochtone, organisa une véritable « chasse à l'homme » pour traquer, jour et nuit, les Juifs cachés en mettant en place une politique de terreur destinée à dissuader quiconque de les recueillir. L'étude de Barbara Engelking souligne aussi la participation active des paysans polonais (essentiellement mus par l'appât du gain) à la traque. Les Juifs cachés et à bout de force payaient cher le silence et la nourriture de leurs hôtes. Une fois spoliés, ils étaient souvent dénoncés à la police ou tués des mains même de ceux qui les avaient accueillis. En s'appuyant sur 300 documents issus des procès et sur 500 témoignages de survivants qui n'avaient jamais été étudiés jusqu'à présent, l'auteur analyse le comportements des Juifs et des paysans, elle montre ce que ressentaient les victimes confrontées à l'indifférence ou à la cruauté de leurs compatriotes, comme elle interroge plus encore l'attitude de la paysannerie polonaise. Preuves à l'appui, ce livre permet de comprendre pourquoi seuls 30 000 à 40 000 Juifs polonais survécurent dans ces conditions.
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Les origines de la Shoah
Henry Friedlander
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 4 Novembre 2015
- 9782702153369
Le meurtre en masse des patients handicapés, des Tziganes et des Juifs - dès juillet 1933 avec la loi de stérilisation puis prolongé avec le programme d'euthanasie à l'automne 1939 - fut l'acte inaugural de la Solution finale.
On retrouve d'un bout à l'autre de la chaîne une idéologie basée sur le sang et la race. Toute personne atteinte d'un quelconque handicap (arriérés, aveugles, sourds, épileptiques ou atteints d'une difformité physique) était jugée potentiellement dangereuse pour le « capital biologique » et était assassinée. Les tueurs du « programme d'euthanasie » furent, pour partie, ceux qui oeuvrèrent sans les centres de mise à mort de Belzec, Sobibor et Treblinka où fut assassiné en 1942-1943 le coeur du judaïsme européen. La technique élaborée dans le « programme d'euthanasie » (Aktion T4) y fut testée et sans cesse réemployée.
C'est cette continuité entre « euthanasie » et Solution finale que décortique ici Henry Friedlander. À cet égard, il montre que la mise à mort des Juifs handicapés, d'abord à titre individuel, puis collectivement, est un maillon capital qui préfigure la Solution finale de l'automne 1941. Les opérations de tueries en masse opérées par l'Allemagne nazie sont toutes liées les unes aux autres.
La publication de ce livre, il y a vingt ans, a imposé l'auteur comme l'un des grands noms des « Holocaust Studies » aux côtés de Hilberg, Browning, Friedländer et quelques autres. La traduction de ce livre vient combler un vide criant dans la bibliographie française sur le sujet.
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Les éclaireurs de la Shoah
Martin Cüppers
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 21 Novembre 2018
- 9782702162026
Le rôle de la Waffen-SS dans la Shoah - essentiellement en 1941 et 1942 - est l'une des friches de la recherche : jusqu'ici, aucune monographie ne lui a été consacrée. De même la participation du Kommandostab Reichsführer-SS de Himmler est-elle encore largement inexplorée, fait d'autant plus étonnant que lejournal de guerre de 1941 du Kommandostab est édité depuis longtemps et que la progression meurtrière des brigades de Himmler dans l'est de l'Europe est donc connue. S'appuyant sur de nombreuses sources, Martin Cüppers montre que la responsabilité de la Shoah ne repose pas sur les seuls bataillons de l'Ordnungspolizei et des unités du Reichssicherhauptamt de Heydrich, mais que la Waffen-SS et le Kommandostab y participèrent activement.
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Journal de Breslau 1933-1941 ; nul droit, nulle part
Willy Cohn
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 20 Mars 2019
- 9782702161609
Historien, Willy Cohn est l'une des figures intellectuelles majeures de la Breslau juive de l'entre-deux-guerres. Préoccupé par le cours des choses dès l'avènement de Hitler, Willy Cohn se fait pour sa descendance, comme pour la postérité au sens large, le chroniqueur du destin des Juifs et du judaïsme avant ce qu'il pressent devoir être la fin d'un monde, le sien et celui des siens.
Il consacre donc toutes ses forces, jusqu'aux dernières heures avant sa déportation, à écrire et fait en sorte de remettre en lieu sûr un témoignage qui s'avère exceptionnel. Il le fait en historien, qui enregistre les restrictions des droits, les spoliations, les privations ; en Juif allemand, qui tient désespérément à l'Allemagne pour laquelle il a combattu durant la Première guerre mondiale ; en homme pieux qui croit à la force de l'histoire juive, il fait part des contradictions qui le minent, de ses hésitations sur la conduite à tenir : fuir ou non, que faire en Palestine ? Il n'eut pas le temps ni les moyens de partir et fut assassiné avec sa seconde femme et leurs deux fillettes à Kaunas en Lituanie, tandis que sa première femme fut gazée à Auschwitz.
Avec cette version abrégée, le Journal de Breslau ici présenté nous livre un document précieux, que la presse allemande a comparé au témoignage de Victor Klemperer, et qui a eu un retentissement immense à sa parution. Il nous fait prendre exemplairement la mesure de ce que fut la destruction programmée des Juifs en Europe sous le nazisme.
Né en 1888 à Breslau, alors ville du Reich, (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), Willy Cohn enseigne l'histoire au lycée et se consacre à des recherches sur l'histoire de la Sicile à l'époque normande. Ses ouvrages font aujourd'hui encore référence. Politiquement engagé, il écrit notamment des biographies sur Marx, Engels, Lassalle, et rédige des articles sur l'histoire juive. Il a également laissé des Mémoires.
Traduit de l'allemand par Tilman Chazal
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Une telle monstruosité ; journal d'un médecin polonais, 1939-1947
Zygmunt Klukowski
- Calmann-lévy
- Cal-levy - Mémorial de la shoah
- 12 Octobre 2011
- 9782702145012
« J'étais possédé par la passion d'écrire des notes qui me permettraient plus tard (je le pensais déjà) de reconstruire l'histoire inouïe de la région de Zamosc et de la Pologne. »
Médecin et directeur d'hôpital dans une petite ville de l'est du pays en 1939, Zygmunt Klukowski rapporte au jour le jour, « les dents et les poings serrés », ce qu'il a vu du génocide des Juifs, perpétré sous les yeux de tous. Il dit comment ils furent discriminés, expropriés, humiliés, battus, puis déportés vers un centre de mise à mort quand ils n'étaient pas assassinés sur-le-champ. Au fil des lignes s'étire ce long martyre protéiforme perpétré par l'occupant allemand et ses complices, commis dans l'indifférence, voire applaudi sinon encouragé par une partie de la population chrétienne.
Mais Klukowski témoigne aussi de la féroce répression allemande à l'encontre des Polonais non juifs, du pillage de leurs biens, de l'enlèvement de leurs jeunes enfants envoyés dans le Reich pour y être « aryanisés », de la déportation des adultes pour le travail forcé, du massacre de leurs élites.
Ce notable respecté, loin de rester spectateur de l'assassinat ou de la déportation de ses amis, entre dès le début de la guerre en contact avec les réseaux de l'Armée de l'Intérieur qui nourrissent les maquis. En 1944-1945, il assiste, impuissant et désespéré, à l'occupation du pays par les Soviétiques. Il témoignera, en 1947, au procès de Nuremberg.Acte de résistance et document historique majeur, ce journal, après ses éditions polonaise et anglaise, est pour la première fois publié en France. -
Si c'est une femme
Sarah Helm
- Calmann-lévy
- Documents, Actualités, Société
- 6 Avril 2016
- 9782702158265
Les femmes, qui arrivaient parfois de nuit, croyaient être près de la côte car le vent y avait un goût de sel et elles sentaient le sable sous leurs pieds. Quand venait le jour, elles voyaient que le camp était construit au bord d'un lac et entouré de forêts. Himmler aimait que ses camps soient dans des lieux d'une grande beauté naturelle, et de préférence dissimulés. Aujourd'hui, le camp est toujours hors de vue ; les horribles crimes qui y ont été commis et le courage des victimes restent largement ignorés.
De 1939 à 1945, au camp de Ravensbrück, 132 000 femmes et enfants furent les victimes silencieuses des nazis. Résistantes, Tziganes, Témoins de Jéhova, handicapées, prostituées ou juives, elles étaient pour le Reich des déclassées, des « bouches inutiles ». Parmi elles, 8 000 Françaises dont Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
Fruit d'un travail d'enquête minutieux à travers le monde à la rencontre des dernières rescapées et des familles des déportées, ce livre exceptionnel redonne la parole à ces femmes, vibrantes héroïnes d'une histoire restée trop longtemps marginale.
« SUPERBEMENT DOCUMENTÉ ET TERRIBLEMENT ÉMOUVANT... LE LIVRE DE SARAH HELM, FONDÉ POUR UNE PART SUR LES TÉMOIGNAGES DES SURVIVANTS, EST UN MODÈLE DE SENSIBILITÉ ET DE SÉRIEUX. »Sunday Times -
François Mitterrand et la guerre d'Algérie
François Malye, Benjamin Stora
- Calmann-lévy
- Documents, Actualités, Société
- 13 Octobre 2010
- 9782702149683
Une enquête passionnante sur
le dernier tabou du mitterrandisme1er novembre 1954, l'Algérie s'embrase. En tant que ministre de l'Intérieur, François Mitterrand se retrouve au coeur de la tourmente. Pas question pour lui, ni d'ailleurs pour la majeure partie de la classe politique, d'envisager l'indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d'imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d'ordre, fidèle à la politique répressive qui s'installe. La guillotine en devient une des armes. Quand François Mitterrand quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante-cinq condamnés à mort ont été guillotinés en seize mois.Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort peut-il accepter l'exécution des militants algériens ?
Comment expliquer le silence autour de cet épisode noir de la carrière du futur président de la République ?Ce livre montre que François Mitterrand n'a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne. Nourri de documents et de témoignages inédits, il est le fruit d'un long et méticuleux travail mené par un journaliste et un historien.Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, le président fera cet aveu : « J'ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là. » -
Plaidoyer pour quelques juifs obscurs victimes de Monsieur Papon
Gérard Boulanger
- Calmann-lévy
- Documents, Actualités, Société
- 16 Février 2005
- 9782702146316
Le 2 avril 1998, le verdict de l'un des plus importants procès français du XXe siècle est rendu : Maurice Papon est condamné par la cour d'Assises de Bordeaux à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général de la préfecture de Bordeaux de 1942 à 1944, il avait alors contribué à la déportation de mille six cents Juifs, hommes, femmes et enfants.
Un mois auparavant, le 9 mars 1998, Me Gérard Boulanger entame les plaidoiries en tant que représentant des premiers plaignants individuels et de la majorité des parties civiles. Cet avocat bordelais se bat activement pour la réalisation de ce procès depuis le 8 décembre 1981. Il aura donc fallu dix-sept ans d'une instruction à rebondissements pour qu'enfin il puisse plaider.
Cet ouvrage est la retranscription fidèle de sa plaidoirie. Gérard Boulanger fait l'historique de cette instruction de dix-sept ans, de la bataille acharnée des parties civiles pour que le procès ait lieu malgré des tentatives de déstabilisation. Puis il rend compte du rôle qu'a joué Maurice Papon pendant la Collaboration. Arrivé en 1942 à Bordeaux, on lui confie la responsabilité des « questions juives » et, de facto, d'importants pouvoirs de police qui aboutiront à des réquisitions et à plusieurs rafles, à commencer par celle de la nuit du 15 au 16 juillet 1942, puis à la mise en place d'un redoutable fichier de juifs. À partir de 1944, Papon cherche à se couvrir, mais Gérard Boulanger met en pièce la pseudo-résistance du haut fonctionnaire.
Ce livre, illustré au fil du texte par les dessins d'audience d'Edith Gorren, est un document indispensable qui participe du devoir de mémoire national, un texte essentiel pour les générations n'ayant pas connu la guerre. C'est un plaidoyer contre l'oubli et pour que la vérité éclate : Papon ne fut pas un rouage de la machine bureaucratique de Vichy, mais bien un exécutant actif et sans pitié de sa politique de collaboration.