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Fayard
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La solution finale de la question juive - la technique, le temps et les categories de la decision
Florent Brayard
- Fayard
- Divers Histoire
- 3 Novembre 2004
- 9782213673585
L?histoire ? la discipline historique ? ne peut rien changer à ce qui est advenu : presque six millions de juifs d?Europe ont été exterminés par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Du moins a-t-elle parfois la vertu de changer la perception que nous avons de notre passé, d?en modifier notre compréhension.
C?est à une relecture de ce type que se livre magistralement Florent Brayard dans le présent ouvrage. De 1939 à 1942, la politique antijuive nazie avait connu de profondes mutations, et la « solution finale de la question juive » avait pu recouvrir des projets aussi différents que la transplantation totale des juifs hors d?Europe ou leur meurtre systématique. C?est cette évolution, parfois hésitante et dont Wannsee fut une étape, que l?auteur décrit en l?inscrivant dans le cours de la guerre et mettant au jour les soubassements idéologiques qui justifiaient ces politiques. Mais, une fois passée la phase d?élaboration, le moment de la réalisation venu, il n?y eut plus aucune hésitation. Et le moins stupéfiant n?est pas que, au bout du compte, en juin 1942, Hitler avait décidé que la « solution finale » ? devenue à présent synonyme de meurtre ? devait être achevée en une année : pour cette grande partie de l?Europe occupée par l?Allemagne, elle le fût. -
Les vérités cachées de la guerre d'Algérie
Jean Sévillia
- Fayard
- Divers Histoire
- 24 Octobre 2018
- 9782213674261
Jean Sévillia, Les vérités cachées de la guerre d'Algérie
Plus d'un demi-siècle après l'indépendance de l'Algérie, est-il possible de raconter sans manichéisme et sans oeillères la guerre au terme de laquelle un territoire ayant vécu cent trente ans sous le drapeau français est devenu un État souverain ? La conquête et la colonisation au xixe siècle, le statut des différentes communautés au xxe siècle, le terrible conflit qui ensanglanta l'Algérie et parfois la métropole de 1954 à 1962, tout est matière, aujourd'hui, aux idées toutes faites et aux jugements réducteurs.
Avec ce livre, Jean Sévillia affronte cette histoire telle qu'elle fut : celle d'une déchirure dramatique où aucun camp n'a eu le monopole de l'innocence ou de la culpabilité, et où Français et Algériens ont tous perdu quelque chose, même s'ils l'ignorent ou le nient.
Journaliste, essayiste et historien, auteur de nombreux ouvrages qui ont été des succès de librairie (Zita impératrice courage, Le Terrorisme intellectuel, Historiquement correct, Historiquement incorrect, Histoire passionnée de la France), Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire.
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Histoire du monde au XIXe siècle
Sylvain Venayre, Pierre Singaravélou, Collectif
- Fayard
- Divers Histoire
- 6 Septembre 2017
- 9782213676692
En Europe et dans les Amériques, le XIXe siècle a longtemps été défini comme l'époque de la « modernité », quand le rêve du progrès se mêlait à l'idée de révolution, et le désir de nouveauté à l'angoisse de l'accélération. Mais qu'en est-il lorsque, abandonnant l'étalon de l'Occident et optant pour l'échelle du monde, on change de point de vue ?
Ce livre, « monstrueux et discordant », pour reprendre les mots par lesquels Michelet désignait sa propre Histoire du XIXe siècle, veut faire entendre les voix d'un passé pluriel. Car le monde est avant tout l'objet d'expériences contrastées pour ceux qui y vivent, et auxquelles cette somme convie le lecteur.
Elle le guide à travers les circulations de cette ère nouvelle, des migrations à l'expansion coloniale, conséquences des mutations rapides des transports, de l'industrie ou des sciences. Et à y regarder de près, on s'aperçoit que la mondialisation ne fut pas un processus univoque d'occidentalisation.
Elle le conduit au fil des « temps du monde » scandés par des événements qui résonnèrent à l'échelle globale, de l'indépendance d'Haïti (1804) à la révolution chinoise (1911), de l'épidémie de choléra (1817) à la révolte des cipayes (1857).
Elle l'entraîne au coeur d'un « magasin du monde » qu'approvisionnent bibelots, cartes, tatouages, fez, ivoire, opium, dévoilant des processus historiques qui affectent le monde entier, tout en installant le lointain dans l'intime et le quotidien.
Elle le transporte dans les « provinces du monde » indienne, sud-américaine, ottomane, européenne, etc. , ces laboratoires qui permettent de décentrer notre regard, et révèlent tout autant la grande diversité de la planète que l'existence de « modernités » alternatives.
Attestant à la fois les dynamiques d'intégration mondiale et une exacerbation des identités, cette Histoire du monde au XIXe siècle, qui réunit les contributions de près de cent historiennes et historiens, nous laisse une certitude : celle d'être alors devenus, ensemble, et pour la première fois, contemporains. -
La ville de Gaza - dont le nom apparaît dans la Haute Antiquité égyptienne - est le produit d'une longue histoire, qui en fit à la fois une place convoitée et mise à l'écart : coincée entre le désert (Néguev et Sinaï) et la mer Méditerranée, elle constitue un double verrou pour les empires qui se disputent l'Orient et l'Egypte (Fatimides, Mamelouks, Francs-Croisés, Ottomans), et une charnière maritime avec son port, entre la vallée du Nil et la côte levantine jusqu'au nord de la Syrie. Elle est aussi le point d'aboutissement des caravanes venues de la Péninsule arabique. Extrémité sud du Pays de Canaan de la Bible, considérée comme n'appartenant pas à Eretz Israël, ce territoire est christianisé au IVe-Ve siècle avant que le calife Omar ne le soumette à l'islam en 637. Gaza entre à nouveau dans l'histoire avec le protectorat britannique sur la Palestine, mouvement qui se précipite après la conquête israélienne du Néguev en 1948 : les réfugiés palestiniens se massent dans la bande de Gaza, territoire par défaut dont n'ont voulu ni Israël ni l'Egypte. Gaza devient alors ce réduit enclavé, bientôt fermé, où le nationalisme palestinien s'est développé en vase clos. La bande se retrouve au coeur de l'histoire palestinienne et en scande les fractures au fil de trois cycles de vingt ans : affirmation de l'OLP sur les ruines du nationalisme arabe, en 1967, approfondissement de la dépendance envers Israël, avant le soulèvement de 1987 en faveur de l'État palestinien, rêve brisé par la rupture de 2007 entre le Fatah et le Hamas.
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Six années qui ont changé le monde ; 1985-1991 ; la chute de l'empire soviétique
Hélène Carrère D'Encausse
- Fayard
- Documents
- 30 Septembre 2015
- 9782213699660
En six années, de 1985 à 1991, une révolution inimaginable a bouleversé le monde et l'Europe : l'utopie communiste, le système totalitaire, l'Empire soviétique se sont écroulés pour disparaître à jamais. Ce ne fut pas une catastrophe aux accents wagnériens, comme celle qui emporta l'autre totalitarisme du XXe siècle, le nazisme, mais un changement paisible dû à la simple initiative d'hommes de bonne volonté et de peuples excédés par ce système. A l'origine de ce bouleversement, un homme, Mikhail Gorbatchev, qui a compris qu'il fallait rénover le système politique de l'empire, puis Boris Eltsine, qui incarnera la chute de l'Union soviétique et le retour de la Russie sur la scène mondiale.Ce fut un miracle comme l'histoire en connaît peu.Etrangement, un quart de siècle plus tard, cette extraordinaire série d'événements - la disparition en douceur d'un immense empire surarmé, d'un système étatique tout-puissant que l'on disait et pensait éternel et la fin de la guerre froide - tient peu de place dans la mémoire collective.C'est cette histoire, celle de ces six années qui ont radicalement changé le monde, qu'Hélène Carrère d'Encausse, qui fut un témoin privilégié de ces événements, raconte dans ce livre. Historienne de la Russie, auteur en 1978 de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux éditions Fayard La Gloire des nations, Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Catherine II, Alexandre II, La Russie entre deux mondes et Les Romanov.
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Les prisonniers de guerre français en 40
Fabien Théofilakis, Collectif
- Fayard
- Divers Histoire
- 28 Septembre 2022
- 9782213724270
À l'été 1940, des millions de Français se mettent à écrire, à leurs maires, sous-préfets et préfets, mais aussi à des organismes internationaux et jusqu'au pape, pour savoir ce que sont devenus leur père, leur époux, leurs enfants. En six semaines à peine, entre le 13 mai et le 22 juin 1940, la défaite militaire se transforme en débâcle et la captivité concerne désormais presque deux millions de soldats détenus par les Allemands en territoire français. Captivité transitoire, première étape d'un emprisonnement long, parfois douloureux, dans le Reich, captivité fondatrice aussi et mémoire oubliée de la Seconde Guerre mondiale.
Au nord de la Loire comme le long de l'Atlantique, la France se couvre de camps de prisonniers, les Frontstalags. Véritable défi logistique, social et politique, la captivité devient un enjeu central, pour les familles qui attendent, pour le régime de Vichy qui cherche à affirmer sa souveraineté comme pour les autorités allemandes qui imposent leur ordre de vainqueur, mais aussi pour les instances internationales, du Comité international de la Croix-Rouge à l'ambassade des États-Unis, en passant par le Vatican.
Donner à voir, faire ressentir, amener à comprendre ce qu'a été une captivité française en France, celle de 1940 : tel est l'objectif de cet ouvrage collectif qui varie les échelles et les points de vue pour proposer une histoire au carrefour de la défaite, de l'Occupation et de la Collaboration - un essai qui, à partir d'archives françaises et étrangères ainsi que de nombreux documents iconographiques, mêle relations internationales et quotidien à hauteur d'homme. -
Dans cette magistrale synthèse, Thierry Lentz retrace l'histoire d'un « empire » et des réactions qu'il suscita en son temps. Si l'on ne peut échapper à la présence permanente de la volonté, de la personnalité et de l'oeuvre de Napoléon, qui ont marqué la période de leur empreinte, l'auteur « raconte » aussi - en l'expliquant - un peu plus d'une décennie d'histoire de l'Europe, voire du monde, en dépassant à la fois la figure de l'empereur et les points de vue purement nationaux. Il relate autant l'histoire des idées que celle des institutions, faisant revivre au lecteur les épisodes essentiels du Premier Empire.
Cette histoire se garde des accents de l'épopée et des facilités de l'anecdote comme des études militaires trop détaillées - même si, comme on peut l'imaginer, les guerres en sont l'une des toiles de fond. Thierry Lentz se place dans la position d'un observateur aussi impartial que possible et ignorant la légende (dorée ou noire) édifiée par les récits enflammés des thuriféraires.
Synthèse inédite -
Le 31 janvier 1943, Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy, crée la Milice française en appelant des volontaires à défendre l'ordre contre les actions de la Résistance et un éventuel débarquement. Un an plus tard, le régime de Vichy est devenu fasciste et déchaîne une violence politique d'Etat sous la forme de cours martiales remplaçant la justice, écrasant les maquis (Les Glières), torturant et assassinant (Mandel, Sarraut). Qui étaient ces miliciens ? Que voulaient-ils ? Que sont-ils devenus, y compris dans la mémoire collective ? C'est ce que Michèle Cointet, spécialiste de la France sous l'occupation, nous livre dans cet ouvrage vivant, dramatique, et riche de portraits inédits : à la fois une histoire de l'Etat français sous Vichy, mais aussi une histoire du fascisme, de la collaboration et de la violence politique.
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Le massacre des Italiens ; Aigues-mortes, 17 août 1893
Gérard Noiriel
- Fayard
- Divers Histoire
- 6 Janvier 2010
- 9782213660158
Le 17 août 1893, dans les marais salants d'Aigues-Mortes où la récolte du sel rassemblait des centaines de travailleurs français et italiens, s'est déroulé le plus sanglant « pogrom » de l'histoire française contemporaine : des émeutes entre ouvriers ont provoqué la mort d'au moins 8 d'entre eux et fait plus de 50 blessés tous des Italiens massacrés par des Français. En dépit des preuves accablantes réunies contre eux, les assassins furent tous acquittés. Cet événement a placé la France au ban des nations européennes et l'a conduite à deux doigts d'une guerre avec l'Italie. Finalement, afin de préserver la paix, les deux gouvernements ont préféré enterrer l'affaire.
Spécialiste reconnu de l'immigration et de la question nationale, Gérard Noiriel rouvre ce douloureux dossier et explique pourquoi les mutations politiques et économiques de la fin du xixe siècle ont rendu un tel massacre possible. Comment les discours officiels sur la fierté d'être français ont-ils incité les laissés-pour-compte de la République à s'acharner contre les étrangers ? Comment le patronat, les militaires, les journalistes, les juges et les politiciens sont-ils parvenus à échapper à leurs propres responsabilités ?
L'affaire d'Aigues-Mortes montre aussi que, lorsque le pouvoir d'Etat interdit la « repentance », le sentiment de culpabilité des acteurs ou complices d'une tuerie peut se transmettre de génération en génération. En accomplissant avec brio son « devoir d'histoire », Gérard Noiriel donne enfin au massacre des Italiens sa juste place dans notre mémoire collective.
Historien, directeur d'études à l'EHESS, Gérard Noiriel est l'un des fondateurs du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire (CVUH). Son dernier ouvrage paru chez Fayard est Immigration, antisémitisme et racisme en France (xixe-xxe siècle), 2007. -
Les crises d'orient t.2 ; la naissance du moyen-orient 1914-1949
Henry Laurens
- Fayard
- Divers Histoire
- 20 Février 2019
- 9782213707792
Dans ce volume, Henry Laurens montre de manière originale comment la Première Guerre mondiale est aussi une guerre pour l'islam. L'Allemagne impériale cherche à organiser un jihad contre les empires coloniaux de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie quand Britanniques et Français tentent de prendre le contrôle des villes saintes de l'islam.
À la faveur du Premier Conflit mondial, né de la question d'Orient, et de l'effondrement de l'Empire ottoman, une multitude d'États se constituent dont les élites travaillent avec acharnement à se libérer de la tutelle étrangère. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale toutefois, les Britanniques parviennent à maintenir leur monopole. Mais l'entrée en scène des États-Unis et de l'Union soviétique, qui reprend à son compte le Grand Jeu du tsarisme, déstabilisent la région. D'autant que la création d'Israël en 1948, soutenue par les Occidentaux, initie un nouveau cycle de conflits au Moyen-Orient.
Ce livre révèle une fois de plus combien l'enjeu des ingérences et des implications a façonné la réalité politique de la région et créé de terribles tragédies humaines comme la destruction de la chrétienté anatolienne ou l'exode des Palestiniens. Les drames d'aujourd'hui y trouvent leurs origines.
Henry Laurens est titulaire, depuis 2003, de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France et auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages d'histoire, notamment la Question de Palestine, en cinq volumes, première véritable synthèse d'une des questions essentielles de notre temps. Le premier volume de ses Crises d'Orient, consacré aux années 1768-1914, est paru en 2017. -
L'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale aurait été oubliée, dit-on, au lendemain de la guerre, voire refoulée, et que l'opinion française en a été ignorante jusqu'aux années 1970. Or, cette approche psychologique ne tient pas. Juifs et non-Juifs se sont efforcés dès le lendemain de la guerre de penser le génocide dans sa singularité. Les élites intellectuelles, dès les années 1945-1950, se sont exprimées publiquement, et très fortement. Soulignons en particulier le rôle précoce des catholiques et des protestants dont les écrits bouleversants témoignent de leur prise de conscience ; ils iront même jusqu'à adressee des demandes de pardon aux Juifs. Puis ce sont les romanciers, les cinéastes et les hommes de théâtre qui font passer dans l'opinion, au cours des années 1950 puis 1960, la connaissance du génocide. Lorsque la Guerre des Six Jours éclate en juin 1967, elle rencontre une opinion publique déjà parfaitement instruite, qu'elle n'a pas besoin de réveiller - comme on le dit généralement - car elle ne dormait pas. Alors commence l'action de Beate Klarsfeld, ses scandales calculés pour que la conscience du génocide gagne la sphère politique et que, contraint, l'Etat français s'engage dans la voie des procès. La phase de la reconnaissance publique de l'extermination commence ; mais elle n'aurait jamais pu exister sans le lent travail de maturation et de prise de conscience de l'opinion
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En ce début de xxie siècle, le cycle d'instabilités au Moyen-Orient commencé en 2003 et qui s'est accéléré depuis 2011 a pris une dimension particulièrement dangereuse. Et l'on se donne l'impression d'être dans une situation nouvelle. En réalité, le Moyen-Orient a connu, tout au long du xixe siècle, des crises dites d'Orient.
Dans un jeu d'ingérences et d'implications entre acteurs locaux, régionaux et internationaux, au point que l'on ne sait plus qui manipulait l'autre, ces crises opposèrent des intérêts et des projections culturelles contradictoires, aussi bien des Européens sur les pays dits orientaux que de ces derniers vers ce que l'on appelait le « monde civilisé ». Les États affrontèrent une violence parfois extrême, répondant dans l'urgence par des solutions politiques souvent boiteuses.
Henry Laurens reprend à son fondement cette « question d'Orient » si multiple, liée aux recompositions successives de l'Empire ottoman et du « Grand Jeu » qui opposa, en Asie, Russie et Grande-Bretagne entre la fin du xviiie siècle et 1914.
Henry Laurens est titulaire, depuis 2003, de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France et auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages d'histoire, notamment la Question de Palestine (5 vol.) première véritable synthèse d'une des questions essentielles de notre temps.
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Coloniser exterminer ; sur la guerre et l'Etat colonial
Olivier Le Cour Grandmaison
- Fayard
- Documents
- 12 Janvier 2005
- 9782213647241
Quelles furent les spécificités des conflits coloniaux engagés par la France en Afrique du Nord et ailleurs ? Que nous apprennent les méthodes singulières - enfumades, massacres de prisonniers et de civils, razzias, destructions de cultures et de villages - couramment employées par les militaires français sur la nature de la guerre conduite pour pacifier l'ancienne Régence d'Alger ? Pourquoi de nombreuses mesures racistes et discriminatoires ont-elles été élaborées puis appliquées au cours de la conquête et de la colonisation de l'Algérie ? Comment furent-elles codifiées sous la Troisième République puis étendues aux nouveaux territoires de l'empire tels que l'Indochine, la Nouvelle-Calédonie et l'Afrique-Occidentale française ?
Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage entend répondre. En effet, la conquête puis la colonisation difficiles et meurtrières de l'Algérie doivent être considérées comme une sorte de vaste laboratoire au sein duquel des concepts - ceux de «races inférieures», de «vie sans valeur» et d'«espace vital», promis à l'avenir et aux usages que l'on sait - furent forgés. De même, on découvre les origines de nouvelles techniques répressives - l'internement administratif et la responsabilité collective notamment - qui, avec le Code de l'indigénat adopté en 1881, firent de l'Etat colonial un état d'exception permanent. Plus tard, l'internement fut même importé en métropole pour s'appliquer, à la fin des années 1930, aux étrangers d'abord, aux communistes ensuite puis aux Juifs après l'arrivée de Pétain au pouvoir.
S'appuyant sur quantité de documents peu connus voire oubliés, sur la littérature aussi, cette étude originale et dédisciplinarisée éclaire d'un jour nouveau les particularités du dernier conflit qui s'est déroulé entre 1954 et 1962, mais aussi les violences extrêmes et les guerres totales qui ont ravagé le Vieux Continent au cours du XXe siècle. -
Avec L'Été noir de 42 s'achève la publication des Carnets du célèbre journaliste britannique Alexander Werth. Il y raconte son périlleux périple en bateau entre l'Écosse et Mourmansk, le voyage en train aux côtés des Soviétiques jusqu'à Moscou et décrit son expérience de correspondant de guerre durant les mois les plus tragiques du conflit sur le front de l'Est.
Consigné dans la capitale, sans information fiable, Alexander Werth se livre à une analyse serrée de la presse quotidienne, des actualités filmées projetées au cinéma, des chroniques et autres « écrits patriotiques » publiés par les écrivains les plus populaires qu'il côtoie quotidiennement. Il scrute les métamorphoses de la propagande, le retour aux valeurs traditionnelles dans l'armée, mais aussi, à la moindre occasion, le vécu et le moral des Moscovites durant les semaines critiques qui suivent la chute de Rostov-sur-le-Don. Mais L'Été noir de 42 est aussi une réflexion sur le métier de journaliste en « conditions extrêmes ». Malgré les limitations imposées à ses déplacements, strictement encadrés par les officiels soviétiques qui organisent des « sorties » dans tel kolkhoze ou camp-modèle de prisonniers allemands, Alexander Werth glane des impressions, loin des discours officiels.
Nous connaissons aujourd'hui la « fin de l'histoire » : la victoire de l'Armée rouge à Stalingrad. Mais durant le terrible été 42, qui marque l'apogée de l'avancée des forces de l'Axe, qui pouvait prédire ce qui allait se passer ? Le témoignage d'Alexander Werth se fait dès lors journal de l'attente. Attente du désastre, non plus à l'échelle d'un pays, mais d'un continent. -
Vichy, un passé qui ne passe pas
Henry Rousso, Eric Conan
- Fayard/pluriel
- Pluriel
- 12 Juin 2013
- 9782818504505
Ce livre est un classique dont Pluriel reprend la parution après qu'il a été épuisé plusieurs années. Car ce texte conserve une étonnante actualité et rend compte des faiblesses et des dérives des logiques de commémoration autour de la Seconde Guerre mondiale. Il part d'une question simple : "Faut-il ranger le devoir de mémoires au pupitre ? Non pas, mais que cesse ce rituel consistant à s'indigner tous les six mois parce qu'un scoop révèle que des Français ont collaboré, ou que Vichy fut complice de la "Solution finale". (...) L'important aujourd'hui n'est plus de dénoncer ou de dévoiler des secrets. Il est de comprendre et plus encore d'accepter. Non pas se résigner, mais accepter que ce passé, et peut-être plus encore la manière dont il a été géré après la guerre par la génération qui I'a subie, est révolu. D'autant que l'insupportable avec " Vichy " ce n'est pas tant la collaboration ou le crime politique organisé que ce qui fut au fondement même de l'idéologie pétainiste et qui eut, un temps, les faveurs du plus grand nombre : la volonté de mettre un peuple tour entier hors de la guerre et le cours de l'Histoire entre parenthèses. (...) Le souvenir de l'occupation est le reflet permanent non pas de "nos" crimes, commis toujours par une minorité, mais de notre indifférence et de la difficulté de rompre, comme le firent naguère les premiers résistants. (...) Le devoir de mémoire donne-t-il le droit d'ouvrir un procès perpétuel à la génération de la guerre ? D'autant que, pour la nôtre, l'obsession du passé, de ce passé-là, n'est qu'un substitut aux urgences du présent. Ou, pis encore, un refus de l'avenir.".
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Jean Moulin aurait eu cent ans au printemps prochain. Son nom, sa figure sont devenus familiers à tous les Français. A la fois groupe scolaire, avenue gymnase, son nom désigne un des héros du xxe siècle qui a accepté de mourir pour une belle et grande idée de la France. En ne parlant pas sous la torture, il a racheté les lâchetés et trahisons de nombreux Français pendant cette période noire de notre Histoire qu'a été l'Occupation. André Malraux l'a immortalisé lors de l'entrée de ses cendres au Panthéon, il en a fait un héros mythique et inaccessible, mais a libéré en même temps des énergies destructrices. Tout naturellement, Henri Frenay a été le premier à donner des coups dans la statue, en suggérant que ce que tout le monde appelait son rôle d'unificateur de la Résistance n'était en réalité que l'oeuvre d'un sous-marin du Parti communiste français. Longtemps plus tard, certains ont pris un marteau-piqueur pour élargir les brèches ouvertes par Frenay. Pour certains, Moulin était probablement un agent soviétique, pour d'autres, inévitablement, un agent américain.
Qui était donc Jean Moulin ?
Pourquoi de Gaulle à Londres, a-t-il décidé de faire de lui son représentant en France alors qu'il ne le connaissait pas quelques semaines tôt ?
Jean Moulin était-il resté " l'homme de Pierre Cot ", ancien ministre de l'air, ardent partisan de l'alliance franco-soviétique dans ta lutte antifasciste ?
A-t-il côtoyé des agents soviétiques ? Le savait-il ? ,A-t-il collaboré avec eux ?
Pourquoi Moulin et Frenay se sont-ils tant affrontés ? Faut-il inscrire le tragique épisode de Caluire dans ce combat fratricide ?
La trahison de René Hardy, un homme de " Combat ", n'a-t-elle été un acte individuel ?
Quelles sont Ies conditions exactes de la mort de Jean Moulin ?
Ce grand livre d'enquête de Pierre Péan, fourmillant de révélations, répond à ces questions et à beaucoup d'autres. Il redonne à Jean Moulin une dimension humaine, avec ses défauts et ses qualités, ses grandeurs, et ses faiblesses. Le héros était aussi un homme avant que la mort en fasse une figure de légende.
Pierre Péan a publié chez Fayard Affaires africaines, L'Argent noir, L'Homme de l'ombre, Le mystérieux Docteur Martin, Une jeunesse française, et, en collaboration avec Christophe Nick, TF1, un pouvoir. -
Il faut sauver les Arméniens
Jean Jaurès
- Fayard/mille et une nuits
- La Petite Collection
- 17 Janvier 2007
- 9782755502275
Edition établie par Vincent Duclert
Recueil
Le 3 décembre 1896, un jeune député du Tarn sadresse aux représentants de la nation française. On massacre des Arméniens dans lest anatolien. Certains voudraient passer sous silence ces massacres. À la tribune, Jean Jaurès dénonce la lâcheté intéressée de la politique du ministre des Affaires étrangères depuis plus de deux ans à légard du « sultan rouge ». Si la France restait sans voix, paralysée pour des raisons économiques, elle encouragerait lEmpire ottoman à maltraiter ses minorités. Au nom de la paix, de la justice et du droit, il rappelle que la morale démocratique impose le combat de la tyrannie où quelle soit.
Jaurès avait bien vu que des processus dextermination se dessinaient déjà, à la fin du XIXe siècle, et que les puissances et les opinions publiques devaient exercer toute leur influence pour les enrayer.
Son discours restera lun des plus marquants de la Troisième République. -
Architecte, ministre de l'Armement du Reich et confident d'Hitler, Albert Speer est jugé avec les autres dignitaires nazis lors du procès de Nuremberg en 1946. Seul à plaider coupable, il est condamné à vingt ans de prison et incarcéré dans l'immense forteresse de Spandau, où Français, Britanniques, Américains et Russes surveillent à tour de rôle sept détenus - dont Rudolf Hess, l'ancien dauphin d'Hitler.
Durant ses décennies d'incarcération, Albert Speer rédige sur papier hygiénique des milliers de feuillets de souvenirs et d'observations, à l'insu de ses gardiens ou avec leur complicité. Dans ce journal de détention, publié après sa libération, il évoque pêle-mêle ses entretiens avec Hitler, sa méthode de survie en milieu carcéral et sa perception des débuts de la guerre froide. Jour après jour, il se met en scène comme un homme simple, raisonnable et modeste, qui se penche avec lucidité sur ses aveuglements de jeunesse.
Le lecteur - seul juge de la sincérité de son repentir -, en émergeant de ce document historique exceptionnel, sera sans doute surpris et décontenancé d'avoir pénétré aussi loin dans l'univers de ce haut responsable d'un des régimes les plus criminels du xxe siècle.
Adhérent au parti nazi dès 1931, Albert Speer (1905-1981) est l'architecte en chef d'Hitler et l'un de ses plus proches collaborateurs. -
La véritable histoire de la Belle Epoque
Dominique Kalifa
- Fayard
- Divers Histoire
- 25 Janvier 2017
- 9782213706443
La « Belle Époque », qui désigne les quinze premières années du XXe siècle, fait partie de notre héritage culturel. Mais sait-on vraiment ce que recouvre cette notion et les différents usages qu'on en a faits ? Ce livre raconte quand et comment l'expression fut forgée - beaucoup plus tard qu'on ne l'a dit - et retrace les multiples visages d'une période perçue, en France et à l'étranger, comme un moment heureux, emblématique d'un certain art de vivre « à la française ». Un instant privilégié d'insouciance et de joie de vivre, de froufrous et de flonflons, d'audaces esthétiques et d'innovations scientifiques. Le Moulin-Rouge voisine avec l'Exposition, Toulouse-Lautrec dialogue avec Marie Curie et la belle Otero, Fantômas inaugure l'écriture automatique.
Traquant les représentations de « 1900 » que nous ont données les mémoires et les souvenirs, la littérature et le cinéma, l'art et l'histoire, Dominique Kalifa lève le voile sur un pan méconnu de notre contemporain, expliquant pourquoi nous avons eu besoin, depuis un siècle, d'inventer et de réinventer sans cesse ce moment pensé comme « fondateur ». Car la « Belle Époque » des années 1930 n'est pas celle qui triomphe dans le cinéma des années 1950 ou celle qui s'exhibe en 1980 dans les collections de cartes postales. C'est tout l'imaginaire et la nostalgie d'un monde perdu qui se découvrent, offrant une lecture originale de ce qu'est vraiment l'histoire : une méditation sur le temps et ses interactions.
Dominique Kalifa est professeur à la Sorbonne (Paris 1) et membre de l'Institut universitaire de France. Il a publié une dizaine de livres portant sur l'histoire des imaginaires et de la culture du contemporain, dont L'Encre et le sang (Fayard, 1995), La Culture de masse en France (La Découverte, 2001), Crime et culture au XIXe siècle (Perrin, 2005) et Les Bas-Fonds. Histoire d'un imaginaire (Seuil, 2013, prix Mauvais Genres). -
L'autre siècle ; ce sont les Allemands qui ont gagné la Marne
Xavier Delacroix
- Fayard
- Divers Histoire
- 29 Août 2018
- 9782213713595
À quoi ressemblerait le monde si l'Allemagne de Guillaume II avait gagné la bataille de la Marne en septembre 1914 au lieu de la France ? Si finalement, un an plus tard, elle était sortie victorieuse de la Première Guerre mondiale ?
Pour donner vie à cet autre xxe siècle, sept historiens et cinq auteurs de fiction se sont adonnés à l'exercice savoureux de l'uchronie. Du journal d'un psychiatre berlinois aux notes d'une mission chinoise sur le Reich asiatique. Du traumatisme des soldats français revenus du front vivants mais vaincus aux espoirs suscités par une Amérique gardienne de la paix. Sans oublier la New Wave américaine initiée par un certain François Truffaut.
Tous nous plongent dans un monde à la fois étrange et familier. Cela non pour refaire l'Histoire, mais pour l'interroger. Et nous interroger sur notre rapport au destin et au hasard.
Jubilatoire !
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Les Françaises dans la guerre et l'Occupation
Michèle Cointet
- Fayard
- Divers Histoire
- 19 Septembre 2018
- 9782213702896
Les dirigeants de Vichy n'ont réussi à imposer inaction et silence qu'à leurs propres femmes. Car jamais, dans leur histoire, les Françaises ne se sont autant engagées que pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans ce bel essai, Michèle Cointet dresse le portrait de cette France au féminin, des collaborationnistes et familières du pouvoir, telles la Maréchale ou Josée Laval, aux résistantes et déportées. En suivant les destins des nombreuses volontaires de la France libre, des chefs de la Résistance, Berty Albrecht ou Marie-Madeleine Fourcade, et des petites mains, l'auteur restitue les formes multiples de l'engagement des femmes dans la guerre. Car si les convictions politiques en étaient parfois le moteur, il fut souvent le fait d'une éducation patriotique et d'une éthique. Une dimension que l'on retrouve dans la difficile question de la déportation féminine.
Autant de questions renouvelées par le regard d'une historienne avertie des réalités de la société française et qui éclaire d'une manière inédite l'histoire des femmes jusque dans l'après-guerre. La voie de leur intégration à la vie politique était en effet ouverte.
Professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Tours, Michèle Cointet a écrit de nombreux ouvrages sur la Résistance, la collaboration et le gaullisme ; plusieurs ont été couronnés, notamment par l'Académie française. Elle a ainsi publié Nouvelle Histoire de Vichy (Fayard, 2012, grand prix Ouest-France/Société générale) et Histoire des 16. Les premières femmes parlementaires en France (Fayard, 2017). -
Histoire de la Syrie ; XIX-XXIe siècle
Matthieu Rey
- Fayard
- Divers Histoire
- 28 Mars 2018
- 9782213684505
En croisant mémoires, presses et documents déclassifiés, Matthieu Rey éclaire les fondements de la Syrie contemporaine et son histoire tumultueuse. Il nous invite à suivre le devenir toujours incertain d'une communauté politique réunissant des populations variées, des hommes et des femmes qui s'installent et s'organisent sur un territoire.
Récit de la renaissance des campagnes environnant les villes au détriment des mondes nomades, histoire des migrations des Druzes du Liban vers la Syrie, des Montagnards vers les plaines, des campagnes vers les villes, c'est aussi une narration politique ponctuée par des révolutions et des guerres qui donnent naissance à un État dont le cours de l'histoire se révèle dans la crise révolutionnaire. Depuis 2011, la Syrie, chasse gardée de la famille Assad, se trouve au coeur d'une dramatique actualité internationale, déchirée par la guerre civile.
Son histoire n'est-elle pas finalement celle d'espoirs, de heurts, d'essais, d'attentes, de luttes, de violences et de projets partagés entre groupes humains qui tentent de créer les conditions d'un vivre-ensemble dans lequel chacun ait sa place ?
Chargé de recherche au CNRS et chercheur associé au Collège de France, Matthieu Rey consacre ses recherches à la question de la construction de l'État dans l'Orient arabe et persan. -
13 jours, la crise des missiles à Cuba
Robert Kennedy
- Fayard/pluriel
- Pluriel
- 2 Mai 2018
- 9782818504765
En octobre 1962, au coeur de la Guerre froide, le monde est au bord d'une catastrophe inimaginable. Pendant 13 jours extraordinaires, une guerre nucléaire menace la planète de destruction. Robert Kennedy, alors conseiller de son frère, le président John F. Kennedy, a dicté ce livre à partir de ses notes prises heure par heure sur la gestion de la crise des missiles de Cuba.
On y vit l'Histoire en direct, on assiste aux négociations tendues entre leaders américains et soviétiques, de la découverte des missiles dissimulés à Cuba jusqu'au dénouement inespéré de la situation.
Ce document exceptionnel de Robert Kennedy est suivi des correspondances entre les Présidents soviétique et américain, échanges qui révèlent la complexité politique, diplomatique, psychologique et militaire inouïe de ce célèbre épisode des relations internationales.
Préface d'Arthur Schlesinger Jr.
Né en 1925 à Boston, Robert Kennedy est ministre de la Justice et principal conseiller de JFK pendant la crise des missiles à Cuba. Sénateur de New York et candidat présidentiel, il sera assassiné en 1968 à Los Angeles. -
La République impériale ; politique et racisme d'état
Olivier Le Cour Grandmaison
- Fayard
- Essais
- 11 Février 2009
- 9782213647234
Au tournant du XIXe siècle, les républicains favorables aux conquêtes coloniales ont réussi là où leurs prédécesseurs avaient échoué. Entre 1871 et 1913, les possessions françaises en outre-mer sont passées de moins d'un million de kilomètres carrés à treize millions. Quant aux « indigènes », leur nombre a progressé de sept à soixante-dix millions en 1938. Extraordinaire expansion. Elle est sans précédent dans l'histoire du pays qui, devenu la seconde puissance impériale du monde après la Grande-Bretagne, est confronté à des tâches multiples et complexes. Comment diriger un empire aussi vaste ? De quels instruments politiques, administratifs, juridiques - le droit colonial par exemple - et scientifiques la métropole a-t-elle besoin pour remplir les missions nouvelles qui sont les siennes désormais ? Quelles orientations - assimilation ou association - mettre en oeuvre dans les territoires de la « Plus Grande France » ?
Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage entend répondre. En effet, les conséquences de cette construction impériale sur les institutions, la vie politique, l'enseignement supérieur et secondaire, les sciences humaines, qui voient se développer en leur sein des sciences dites coloniales consacrées par la création d'une Académie ad hoc, et la littérature, mobilisée à des fins de propagande notamment, sont nombreuses. De là le surgissement inédit d'une véritable République impériale dotée de structures diverses, qui vivent par et pour les colonies, et d'un espace vital impérial jugé indispensable au développement de la métropole et à la vie de ses habitants.
Pour rendre compte de ce processus complexe et multiforme qui a longtemps affecté l'État et la société civile, nous avons forgé le concept d'impérialisation et eu recours à une approche dédisciplinarisée qui fait appel à de nombreux textes philosophiques, politiques, juridiques et littéraires.
Olivier Le Cour Grandmaison enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à l'université d'Évry-Val-d'Essonne. Il a notamment publié Les Citoyennetés en Révolution 1789-1794 (PUF, 1992), 17 octobre 1961 : un crime d'État à Paris (collectif, La Dispute, 2001), Haine(s). Philosophie et politique (PUF, 2002), Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l'État colonial (Fayard, 2005), et, avec G. Lhuilier et J. Valluy, Le Retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo... (Autrement, 2007).