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Gallimard
-
Histoire intime de la Ve République Tome 2 : la belle époque
Franz-Olivier Giesbert
- Gallimard
- blanche
- 20 Octobre 2022
- 9782073001191
"C'était le bon temps. Quand la France contemporaine nous accable, il suffit, pour aller mieux, de se ramentevoir celle des années 1970, rythmées par les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe - très masculin - de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Barre, Rocard, Sartre et Mao, elles furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires.
Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes souvenirs les plus personnels comme avec les grands évènements historiques, dans un mouvement de va-et-vient permanent. Très vite, je me suis rendu compte que ce travail permettrait d'éclairer la question qui nous étreint tous, plus ou moins : que nous est-il arrivé ?
Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du "Sursaut" gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères... Tous les germes étaient à l'oeuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu'elles ne le semblent aujourd'hui, la nostalgie aidant."
F.-O. G. -
Histoire intime de la Ve République Tome 1 : le sursaut
Franz-Olivier Giesbert
- Gallimard
- blanche
- 4 Novembre 2021
- 9782072966842
"Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la Ve République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle.
La décadence n'est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d'Algérie et de l'effondrement des "élites". Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l'a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende.
Pourquoi une histoire "intime" ? Parce que l'histoire est toujours écrite par ceux qui l'ont faite ou vécue, et que j'ai voulu ajouter, en m'appuyant sur mes notes de l'époque, mon regard d'alors en le confrontant à celui d'aujourd'hui, dans un va-et-vient permanent. "Intime" encore parce que ce retour sur un passé récent entend inclure aussi le regard que portaient naguère les contemporains sur l'odyssée gaulliste qu'ils étaient en train de vivre : je cherche à décrire un monde et une manière d'être français dont le souvenir commence à s'éteindre.
Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible."
F.-O. G. -
La France du temps présent (1945-2005)
Christian Delacroix, Michelle Zancarini-Fournel
- Gallimard
- Folio histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799617
Après la Seconde Guerre mondiale, la France retrouve une croissance exceptionnelle bien qu'inégalement partagée. La figure du général de Gaulle, le sauveur de 1940, incarnant à partir de 1958 la grandeur de la nation, l'indépendance nationale et la modernité économique, occulte le recul de la France devenue, avec la fin de son empire colonial, une puissance moyenne. En dépit de la construction européenne, la crise profonde de 1968 inaugure une grande transformation et débouche sur une crise économique et sociale, crise d'adaptation du capitalisme. Malgré les prouesses technologiques et les réussites de tous ordres, malgré l'élévation du niveau d'instruction, la société française du début du XXIe siècle voit se creuser les inégalités et s'effriter le modèle républicain et le système de protection sociale hérités de la Résistance et de la Libération.
Les événements doivent se lire dans l'épaisseur de l'histoire, celle du passé en prenant en compte le point de vue des contemporains et celle du devenir de l'événement, avec, au présent, ses traces dans les mémoires, les représentations collectives et les modalités d'action. -
Le rire ou la vie : anthologie de l'humour resistant 1940-1945
Alya Aglan
- Gallimard
- Folio histoire
- 27 Avril 2023
- 9782072938535
La guerre contre le totalitarisme nazi a employé tous les moyens pour conserver un espace de liberté et de dignité humaine. Ceux qui n'ont pas accepté la soumission aux nouveaux maîtres de l'Europe et à leurs valets, les collaborationnistes, ont renoué avec la grande tradition de subversion. Parmi les gestes résistants spontanés, la dérision a été l'un des réflexes vitaux et immédiats.
Tracts, papillons, caricatures, pastiches, calembours, parodies et graffitis ont littéralement fleuri sur les murs, dans la presse clandestine, sur les ondes de la BBC et dans les publications de la France Libre. Certains textes, dessins et chansons ont fait le tour du monde. Pied de nez permanent à l'occupant, l'humour a servi à dénoncer, sans répit, les mensonges des propagandes, les abus des réquisitions de denrées et de main-d'oeuvre, l'odieuse délation et le reniement des responsables politiques. Le redécouvrir aujourd'hui, sous les formes multiples d'une anthologie, permet de réaffirmer la force des valeurs universelles en lutte contre toutes les oppressions. -
La République imaginée (1870-1914)
Vincent Duclert
- Gallimard
- Folio histoire
- 2 Septembre 2021
- 9782072799518
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Époque" qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
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1815-1870 ; la révolution inachevée
Sylvie Aprile
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Octobre 2020
- 9782072799419
Ce livre s'attache à faire revivre un bref XIXe siècle, aujourd'hui bien oublié. Des années qui séparent la Révolution française et l'Empire de la Troisième République, c'est la littérature et plus généralement la culture qui nous restent en mémoire. Ainsi, les noms de Balzac, Chateaubriand, Hugo, Degas ou Haussmann sont plus familiers que ceux de Villèle, Ledru-Rollin, Persigny ou Pereire.
Sylvie Aprile interroge les grandes inflexions et ruptures traditionnelles qui dissocient le premier et le second XIXe siècle, les césures de la monarchie parlementaire, la libéralisation du Second Empire. Alors que le vote s'institutionnalise et que la fonction publique se développe, comment comprendre que la liberté, revendication de 1789 la mieux ancrée dans la société, ne s'impose pas comme le soubassement politique majeur des régimes qui se succèdent, déclenchant deux révolutions ? Tout cela est souvent considéré comme constitutif de "l'exception française". La France est bien cependant connectée à un monde où l'expansion de la colonisation, les rivalités entre puissances, les enjeux économiques tissent une histoire globale qu'on doit affranchir du regard franco-français. -
Terres de sang : l'Europe entre Hitler et Staline
Timothy Snyder
- Gallimard
- Folio histoire
- 3 Janvier 2019
- 9782072765605
"Voici l'histoire d'un meurtre politique de masse."
C'est par ces mots que Timothy Snyder entame le récit de la catastrophe au cours de laquelle, entre 1933 et 1945, 14 millions de civils, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont été tués par l'Allemagne nazie et l'Union soviétique stalinienne. Tous l'ont été dans un même territoire, que l'auteur appelle les "terres de sang" et qui s'étend de la Pologne centrale à la Russie occidentale en passant par l'Ukraine, la Biélorussie et les pays Baltes.
Plus de la moitié d'entre eux sont morts de faim, du fait de deux des plus grands massacres de l'histoire : les famines préméditées par Staline, principalement en Ukraine, au début des années 1930, qui ont fait plus de 4 millions de morts, et l'affamement par Hitler de quelque 3 millions et demi de prisonniers de guerre soviétiques, au début des années 1940. Ils ont précédé l'Holocauste et, selon Timothy Snyder, aident à le comprendre.
Timothy Snyder en offre pour la première fois une synthèse si puissante qu'un nouveau chapitre de l'histoire de l'Europe paraît s'ouvrir avec lui. -
Né dans l'Aisne à Aubenton le 9 décembre 1901 et disparu en 1936 à bord de l'hydravion Croix-du-Sud au large des côtes de Dakar, Mermoz a eu un destin unique : il fut le plus prestigieux et le plus aimé des pilotes à l'époque où l'aviation comptait encore des aventures qui tenaient de l'épopée et inspiraient au monde entier une admiration sans borne. Kessel, son ami et son biographe, dit de lui : 'Archange glorieux, neurasthénique profond, mystique résigné, païen éblouissant, amoureux de la vie, incliné vers la mort, enfant et sage, tout cela était vrai chez Mermoz, mais tout cela était faux si l'on isolait chacun de ces éléments. Car ils étaient fondus dans une extraordinaire unité.
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Le 18 mars 1871, Paris, écrasé d'humiliation par la défaite devant les Prussiens, exténué par un siège de quatre mois, se révolte contre une Assemblée nationale monarchiste. La capitale va vivre pendant dix semaines une étrange, une impossible aventure, celle d'une république indépendante, la Commune. Adossée à la mémoire de la Grande Révolution, elle ne durera que soixante-douze jours. La
dernière insurrection sociale du XIXe siècle sera sauvagement écrasée au cours d'une longue et sanglante semaine. Jacques Rougerie narre cette aventure héroïque et utopique dans la première partie de ce livre, "Paris insurgé".
Puis, dans la deuxième partie, "Le procès des Communards", il fait entendre les héros, grands ou anonymes, de ces semaines dont nous gardons le souvenir tragique. Devant le conseil de guerre, ils sont là, Louise Michel, Courbet, Rossel, Ferré et tant d'autres, parmi les 36 000 détenus dont aucun historien de la Commune n'avait jamais entendu la voix jusqu'à l'ouverture des 15 000 dossiers inédits de la justice militaire. Ce qui permet à Jacques Rougerie d'instruire ici publiquement, pour la première fois, le nouveau procès des Communards, loin des mythes d'une sanglante bacchanale ou d'une révolution prolétarienne. -
La fin du village ; une histoire française
Jean-Pierre Le Goff
- Gallimard
- Folio histoire
- 9 Février 2017
- 9782072706264
À l'heure de la mondialisation, le "village" continue d'être présent dans l'imaginaire des Français. Mais le divorce entre le mythe et la réalité n'a jamais été aussi flagrant.
À l'ancienne collectivité, rude, souvent, mais solidaire et qui baignait dans une culture dont la "petite" et la "grande patrie" étaient le creuset, a succédé un nouveau monde bariolé où individus, catégories sociales, réseaux et univers mentaux, parfois étrangers les uns aux autres, coexistent dans un même espace dépourvu d'un avenir commun.
Telle est la conclusion de l'enquête menée par Jean-Pierre Le Goff pendant plusieurs années sur les évolutions, depuis la Seconde Guerre mondiale, de Cadenet, bourg du Luberon. Il s'est immergé dans la vie quotidienne des habitants, a consulté des archives, recueilli les documents
les plus divers. Le tableau qu'il brosse est saisissant. À rebours des clichés et d'une vision idéalisée de la Provence, les anciens du village ont le sentiment d'être les derniers représentants d'une culture en voie de disparition, face aux modes de vie des néoruraux et au tourisme
de masse. Animation culturelle et festive, écologie et bons sentiments, pédagogie et management, spiritualités diffuses se développent sur fond de chômage et de désaffiliation. Les fractures sociales se doublent de fractures culturelles qui mettent en jeu des conceptions différentes de la vie individuelle et collective. -
Au pays de l'or noir ; une histoire arabe du pétrole
Philippe Pétriat
- Gallimard
- Folio histoire
- 25 Février 2021
- 9782072827426
L'après-pétrole est désormais un mot d'ordre dans les pays arabes. Dans le nouvel orientalisme que les pays du Golfe offrent à leurs touristes, l'or noir est relégué à l'arrière-plan. Au début du XXIe siècle, la transition économique est pourtant particulièrement difficile pour les pays arabes tant elle implique un changement radical de leur modèle de société.
En un peu plus de deux générations, ces tard-venus du pétrole ont vécu au cours de la seconde moitié du XXe siècle une transformation sans équivalent dans le reste du monde, passant de l'opulence à l'austérité et de l'enthousiasme au désenchantement. Fondement d'un panarabisme volontiers révolutionnaire avant d'être le pilier d'États autoritaires, moteur de l'industrialisation des économies, exploité sans scrupules par l'État islamique, le pétrole a façonné le monde arabe et conditionné les rapports que nous entretenons avec lui.
Cet ouvrage décrit l'expérience que les pays arabes ont faite de l'ère du pétrole depuis les premiers forçats de l'industrie jusqu'aux hérauts de la modernité post-pétrolière. En donnant la priorité aux sources arabes, il dévoile un versant surprenant de l'histoire de l'énergie du monde contemporain. -
Les Français de l'an 40 t.1
Jean-Louis Crémieux-Brilhac
- Gallimard
- Folio histoire
- 19 Mars 2020
- 9782072879661
Histoire des mentalités, le premier volume, La guerre, oui ou non, brosse le tableau d'une opinion publique divisée devant l'Allemagne nazie et évoque les incertitudes d'une nation anémiée physiquement et moralement. Mal remise de la saignée de la Grande Guerre, affaiblie par des années de médiocre politique, écartelée entre la crainte du communisme et la tentation fasciste, rongée par la xénophobie et l'antisémitisme, la France se réfugie dans l'attentisme pour se lancer finalement au combat, à l'avant-garde des démocraties, à travers l'épreuve douteuse de la 'drôle de guerre'. À travers une étude novatrice de l'histoire industrielle et militaire, le second volume rappelle que le sort du pays dépendait largement des Ouvriers et soldats. Qui incriminer si, en 1940, l'armement était incomplet, l'aviation insuffisante, la mécanisation manquée, la stratégie et la tactique inadaptées et le moral incertain? L'auteur met en lumière le formidable effort de guerre entrepris à partir de septembre 1939 par le ministre de l'Armement Raoul Dautry, comme il montre, des Ardennes à la mer, le sursaut final des combattants de mai-juin 1940. Mais dans les deux cas, trop tard. L'histoire n'attend pas...
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La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie (1954-1962)
Raphaëlle Branche
- Gallimard
- Folio histoire
- 15 Avril 2016
- 9782072651847
Très tôt, au cours de la guerre d'Algérie, des révélations firent connaître à l'opinion publique métropolitaine certains détails de l'usage de la torture par l'armée française. Les 'opérations de maintien de l'ordre' dépendaient des autorités civiles mais leur réalisation fut laissée de plus en plus largement à l'appréciation de l'armée au fur et à mesure que l'insurrection nationaliste gagnait du terrain.
Des débats passionnés mirent aux prises intellectuels et journalistes, hommes d'Église et hommes d'armée, avocats et écrivains. D'anciens soldats témoignèrent ; des victimes aussi : personne ne pouvait ignorer qu'en Algérie des militaires français pratiquaient la torture.
Il fallait aller au plus près du terrain pour comprendre pourquoi, en définitive, tant de militaires français purent pendant plus de sept ans commettre des exécutions sommaires et des actes de torture et le faire avec l'assurance qu'obéissant à des ordres ils étaient ainsi au service de leur pays.
Raphaëlle Branche éclaire comme jamais auparavant les mécanismes de la torture : si la référence à la période de l'occupation allemande était alors omniprésente, ils trouvent leur origine dans le racisme colonial et les méthodes héritées de la guerre d'Indochine. -
Les Français de l'an 40 t.2
Jean-Louis Crémieux-Brilhac
- Gallimard
- Folio histoire
- 19 Mars 2020
- 9782072879715
Histoire des mentalités, le premier volume, La guerre, oui ou non, brosse le tableau d'une opinion publique divisée devant l'Allemagne nazie et évoque les incertitudes d'une nation anémiée physiquement et moralement. Mal remise de la saignée de la Grande Guerre, affaiblie par des années de médiocre politique, écartelée entre la crainte du communisme et la tentation fasciste, rongée par la xénophobie et l'antisémitisme, la France se réfugie dans l'attentisme pour se lancer finalement au combat, à l'avant-garde des démocraties, à travers l'épreuve douteuse de la 'drôle de guerre'. À travers une étude novatrice de l'histoire industrielle et militaire, le second volume rappelle que le sort du pays dépendait largement des Ouvriers et soldats. Qui incriminer si, en 1940, l'armement était incomplet, l'aviation insuffisante, la mécanisation manquée, la stratégie et la tactique inadaptées et le moral incertain? L'auteur met en lumière le formidable effort de guerre entrepris à partir de septembre 1939 par le ministre de l'Armement Raoul Dautry, comme il montre, des Ardennes à la mer, le sursaut final des combattants de mai-juin 1940. Mais dans les deux cas, trop tard. L'histoire n'attend pas...
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Les Françaises, les Français et l'Épuration
François Rouquet, Fabrice Virgili
- Gallimard
- Folio histoire
- 12 Avril 2018
- 9782072460746
"Alors que l'orage s'éloigne, une tâche immense s'impose à tous les Français : celle de refaire notre belle France que les nazis ont souillée de leur présence."
Cet écho du Travailleur de l'Oise en octobre 1944 illustre la démarche de ce livre : s'attacher non plus à la seule étude politique et institutionnelle de l'épuration, mais, dans la veine d'une historiographie renouvelée, aux Françaises et aux Français face à l'événement.
Il y a une évidente dimension populaire de l'épuration. Il s'agit non pas du
catalyseur des "excès de la foule" qui déborderait les nouvelles autorités, mais au contraire d'un mouvement antérieur à l'installation du pouvoir politique à la Libération. Deux dynamiques coexistent en effet dès le début de l'Occupation. L'une, en France, souterraine mais qui s'étend, lente et silencieuse, menace les traîtres et, l'heure venue, veut les tuer ; l'autre, à Londres, puis dans les autres terres d'exil, réfléchit à la justice et à ses normes et prépare des ordonnances. Ces dynamiques, disjointes, se conjuguent finalement au moment de la libération des territoires dans une grande diversité de situations.
Cette histoire sociale de l'épuration prend en considération également la question du genre : les relations entre les femmes et les hommes ne sont pas seulement perturbées durant la guerre, leurs identités respectives le sont également et durablement. La volonté de régénération de la patrie et des moeurs, notamment des moeurs féminines, explique l'ignominie des tontes.
C'est donc dans un cadre géographique et social élargi que cet ouvrage envisage
l'épuration : du village au pays tout entier, jusqu'au continent et à l'Empire ; de l'intimité du domicile et de la famille au bureau, à l'usine ou au champ, de la rue au tribunal, des Maquis aux prisons. -
La France à l'envers ; la guerre de Vichy (1940-1945)
Alya Aglan
- Gallimard
- Folio histoire
- 28 Mai 2020
- 9782072842177
La France qui entre en guerre en 1939 a pour devise Liberté, Égalité, Fraternité. En juillet 1940, un nouveau régime, l'État français, impose à sa place le triptyque Travail, Famille, Patrie. L'ordre des valeurs républicaines s'en trouve inversé et la défaite, déguisée en armistice, entraîne l'effacement de la République au profit d'une 'Révolution nationale' qui entend en finir avec l'héritage de 1789. L'occupation allemande et italienne, en redessinant les frontières externes et internes, bouleverse l'ensemble des solidarités nationales et favorise la dissolution des liens politiques et sociaux. Réflexe vital, à la fois individuel et collectif, la Résistance est ainsi prise entre deux feux : la répression exercée par l'envahisseur et la répudiation pratiquée par l'État collaborationniste qui l'accuse d'attiser la guerre civile.
En inversant à son tour les normes d'un ordre établi avec le soutien de l'occupant, l'insurrection clandestine assume la nécessité d'affronter, outre l'adversaire étranger, l'ennemi intime, le collaborateur qui fut un voisin, un ami, voire un parent.
Ce n'est qu'à la lumière de ce déchirement tragique qu'on peut espérer rendre compte des conflits opposant entre eux des Français pris dans la tourmente d'une guerre planétaire. -
Faire une nation ; les Italiens et l'unité (XIXe-XXe siècle)
Elena Musiani
- Gallimard
- Folio histoire
- 8 Février 2018
- 9782072744471
Il est une question qui demeure récurrente : celle de l'identité de la nation italienne, dont l'unité semble inachevée.
À la différence de la France forgée au fil des siècles par un puissant État, qu'il fût monarchique ou jacobin, l'Italie est restée confrontée à des forces centrifuges qui ont fait de son histoire contemporaine une longue quête de son unité, ce combat à la fois politique et culturel qu'il est convenu d'appeler le Risorgimento (la "résurrection"). L'héritage de Rome, de l'humanisme de la Renaissance, d'une péninsule qui, à l'orée du XVIe siècle, s'est imposée à l'Europe, par sa culture artistique, mais aussi par sa culture matérielle, ses marchands, ses réseaux commerciaux et l'habileté de ses hommes d'affaires, constitue, à l'orée du XIXe siècle, autant d'obstacles à la formation d'un État moderne, capable de diffuser une langue commune et d'associer les villes et les campagnes dans un même mouvement de modernisation.
Achevée en 1870, l'unité n'est alors qu'une enveloppe ; il reste à faire des Italiens et à leur donner une identité capable de réduire autant de différences entre les régions, les villes et les individus. Elena Musiani inscrit le Risorgimento dans la durée : il devient un processus historique dans lequel les événements qui l'ont créé, transformés en mythe, héroïsés par les générations suivantes, ont constitué jusqu'à nos jours une véritable pédagogie, "la fabrique des Italiens". -
Terreur dans l'hexagone ; genèse du djihad français
Gilles Kepel
- Gallimard
- Folio actuel
- 9 Février 2017
- 9782072706219
Pendant les dix ans qui séparent les émeutes de l'automne 2005 des attentats de 2015 contre Charlie Hebdo puis le Bataclan, la France voit se creuser de nouvelles lignes de faille. La jeunesse issue de l'immigration postcoloniale en constitue le principal enjeu symbolique.
Celle-ci contribue à la victoire de François Hollande aux élections de 2012. Mais la marginalisation économique, sociale et politique, entre autres facteurs, pousse certains à rechercher un modèle d''islam intégral' inspiré du salafisme et à se projeter dans une "djihadoshère" qui veut détruire l'Occident "mécréant".
Le changement de génération de l'islam de France et les transformations de l'idéologie du djihadisme sous l'influence des réseaux sociaux produisent le creuset d'où sortiront les Français exaltés par le champ de bataille syro-irakien. En 2015, plus de huit cents d'entre eux le rejoignent et plus de cent trente y trouvent la mort, sans compter ceux qui perpètrent leurs attentats en France.
Dans le même temps, la montée en puissance de l'extrême droite et les succès électoraux du Front national renforcent la polarisation de la société, dont les fondements sont aujourd'hui menacés de manière inédite par ceux qui veulent déclencher, dans la terreur et la désolation, la guerre civile.
C'est à dénouer les fils de ce drame qu'est consacré ce livre.
Prix de la Revue des Deux Mondes. Prix Jean-Zay. -
Des Soviets au communisme bureaucratique ; les mécanismes d'une subversion
Marc Ferro
- Gallimard
- Folio histoire
- 20 Septembre 2017
- 9782072734649
Voici l'un des rares ouvrages qui ont marqué le renouvellement de l'histoire de la Révolution russe.
En effet, à partir de l'étude des milliers de messages et télégrammes que toutes les Russies avaient envoyés au Soviet de Petrograd sitôt l'annonce de la chute du tsarisme, Ferro révèle les aspirations des paysans, soldats, ouvriers, ligues de femmes, allogènes, écrivant la première histoire à partir d'en-bas.
Ce faisant, il démontre la double bureaucratisation par en bas et par en haut des organes de pouvoir (soviets, comités de quartier ou d'usine notamment) créés spontanément dans l'élan des journées populaires de février : rapidement colonisés par les représentants des grandes organisations ouvrières et des partis politiques qui existaient sous le tsarisme - au premier rang desquels les bolcheviks -, ils se greffèrent ensuite sur le parti bolchevik, avant Octobre et après. Restait alors à Lénine et aux siens à mettre hors la loi tous les autres partis, à dessaisir les soviets et tous les comités de leurs pouvoirs, et à éliminer les institutions jugées rivales. Tel fut le triomphe du socialisme totalitaire. -
14-18, retrouver la guerre
Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker
- Gallimard
- Folio histoire
- 15 Mai 2014
- 9782072547416
Tandis que disparaissent les derniers combattants, la Grande Guerre nous revient, dans une tout autre lumière, comme la matrice d'où sont sortis tous les désastres du XXe siècle. Romans, films, recueils de lettres et documents, collections d'objets, sites historiques : une curiosité nouvelle s'exprime de la part des jeunes générations pour ce qui apparaît comme l'énigme d'un suicide collectif de l'Europe.
Du côté historien, c'est une équipe internationale réunie autour d'une expérience de terrain, l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, dans la Somme. Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker s'en font ici les interprètes et les porte-parole. Il ne s'agit plus de savoir, comme autrefois, qui porte la responsabilité de la guerre ou comment se sont déroulées les opérations, mais d'explorer une culture de la violence, d'analyser un nationalisme de croisade, de mesurer la profondeur d'un deuil peut-être non terminé.
Il s'opère aujourd'hui sur la guerre de 14 le même type de subversion du regard que sur la Révolution française dix ans plus tôt. Le phénomène mérite attention : en peu d'années, deux des plus gros massifs de l'histoire nationale auront connu ainsi un basculement comparable et, dans des conditions différentes, un renouvellement du même ordre. -
Les suicidés de Demmin : 1945, un cas de violence de guerre
Emmanuel Droit
- Gallimard
- Bibliothèque des Histoires
- 18 Novembre 2021
- 9782072966897
30 avril 1945 : Hitler se suicide dans son bunker de la chancellerie de Berlin. Au même moment, au nord de la capitale du Reich, des unités de l'Armée rouge s'apprêtent à investir Demmin, une petite ville de Poméranie-Occidentale à la confluence de trois cours d'eau : la Peene, la Trebel et la Tollensee.
En faisant exploser les trois ponts qui enjambent la ville hanséatique, les dernières unités de la Wehrmacht rendent impossible tout repli des habitants vers l'ouest de l'Allemagne. Pris au piège, terrés dans leurs caves, ces derniers attendent anxieusement l'arrivée des Soviétiques, présentés depuis des mois par la propagande nazie de Goebbels comme des "bêtes bolcheviques".
Et puis tout bascule en quelques heures... Les Soviétiques transforment Demmin en un espace de violence, se livrant à des pillages et à des viols dans une ville en proie aux flammes d'un gigantesque incendie.
Ce drame qui se joue à Demmin entre le 30 avril et le 4 mai 1945 est très particulier dans la mesure où ce déchaînement de violence conduit des centaines de personnes, à commencer par des femmes et des enfants en bas âge, à se suicider.
Comment cette ville a-t-elle pu être le théâtre de cette "orgie de suicides" ?
Ce suicide collectif a-t-il été le résultat d'un "mouvement de panique" ? A-t-il constitué de manière consciente une stratégie de sortie de guerre ? Dans quelle mesure le discours idéologique de fin du monde diffusé par les nazis a-t-il pu influencer le comportement collectif des habitants de Demmin ?
En s'appuyant sur de nombreux témoignages, cette enquête historique cherche à comprendre et à donner du sens à cette "pulsion suicidaire allemande" en sortant des schémas interprétatifs globaux sur la violence de guerre. -
14-18 ; penser le patriotisme
Frédéric Rousseau
- Gallimard
- Folio histoire
- 10 Octobre 2018
- 9782072798252
S'il demeure un « mystère » dans le cours de la Première Guerre mondiale, c'est le déroulement de la mobilisation : en quelques heures, au son des cloches, des millions de Français ont quitté les leurs, leur village, parfois pour la première fois, délaissant les récoltes, ont rejoint, sans incident, leur lieu d'enrôlement, revêtu l'uniforme, pris les armes et sont montés au front.
Pour nombre d'historiens, il y aurait eu un « consentement » patriotique de l'opinion, préparé notamment par l'école, et qui aurait conduit, par une « brutalisation » des hommes et des sociétés en guerre, à prolonger le Grand Carnage par la haine de l'ennemi. Frédéric Rousseau mène une lecture différente des sources - journaux intimes et correspondances familiales au premier chef : les stratifications sociales qui constituaient la société française ont tamisé la mise en guerre de chacun, selon que l'on était paysan ou avocat, ouvrier ou professeur. Relayé par les parents restés à l'arrière, le regard que la communauté ou le voisinage portaient sur les potentiels « héros » neutralisa, dans un premier temps, toute possibilité de refuser la guerre ; mais, au fil des mois, les yeux de beaucoup se déssillèrent devant l'absurdité du sacrifice et la commune humanité des belligérants.
Le débat entre historiens est ouvert. -
L'avènement de la démocratie t.4 ; le nouveau monde
Marcel Gauchet
- Gallimard
- Bibliothèque des Sciences humaines
- 26 Janvier 2017
- 9782072304323
Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ?
Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre.
Nous vivons la phase ultime de la 'sortie de la religion', la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions 'absolument modernes' ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous.
Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'État-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé.
Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective.
Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme.
Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence. -
KL ; une histoire des camps de concentration nazis
Nikolaus Wachsmann
- Gallimard
- NRF Essais
- 2 Novembre 2017
- 9782072285684
Le camp de concentration (KL) est constitutif du nazisme. Il en est le miroir le plus fidèle.
Dès les premières heures du régime, il sert d'abord à éliminer les opposants politiques dans des bâtiments réquisitionnés en pleine ville, puis très vite est érigé hors des zones urbaines selon une architecture particulière. De concentration des prisonniers sans droits, il élargit ses fonctions selon les besoins de l'État : instrument de la terreur idéologique, il devient la machine de l'épuration sociale (malades mentaux, asociaux, homosexuels), le centre d'une économie du travail par le mortel esclavage de la main-d'oeuvre (les prisonniers russes et les Slaves au premier chef), un univers de convois ferroviaires et de rampes de sélection, d'expérimentations médicales selon les pathologies des différentes catégories de déportés, l'épicentre enfin du génocide des populations juives et tziganes en provenance de tous les pays occupés. D'emblée, le camp fut le règne de la violence absolue, sitôt que la garde en fut confiée à la SS des camps dont les rangs s'ouvrirent aux militants de base sans autre formation idéologique que les sanglantes batailles de rues.
Le camp ne répond pas seulement aux évolutions du régime nazi, il est un univers en soi avec ses propres règles, mélange de bureaucratisme tatillon et d'arbitraire déchaîné, sur lequel entend régner Himmler.
Un univers dont les Allemands ne pouvaient ignorer l'existence, tant il fit l'objet de reportages écrits, radiophoniques et cinématographiques afin que chacun sache de quel prix se payait la moindre dissidence. Un univers dont nombre de survivants périrent aux dernières heures dans les marches forcées par lesquelles les nazis voulurent effacer les traces de leur crime devant la progression des armées russes et alliées.
Nikolaus Wachsmann, professeur d'histoire contemporaine à Birkbeck College (université de Londres), a écrit la première histoire globale du camp nazi de 1933 à 1945, puis de sa survivance dans la mémoire occidentale. Un de ces livres majeurs qui, par le recours à des milliers de pages d'archives administratives ou de témoignages personnels, par le jeu d'échelles du centre du pouvoir hitlérien à la condition du détenu au ras de son châlit, marquent une étape dans la discipline.