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Seuil
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L'inconnue de Dallas : Une espionne au coeur de l'assassinat de JFK
Mary Haverstick
- Seuil
- 4 Décembre 2023
- 9782021552393
Mary Haverstick est une cinéaste reconnue et elle a trouvé le sujet de son prochain film. Ce sera un biopic sur une pionnière de l'aviation américaine, dont l'histoire incarne l'esprit plein d'espoir des débuts de l'ère spatiale. Mais elle reçoit un étrange avertissement d'un agent gouvernemental. Elle soupçonne alors que celle dont elle retrace la vie, et avec qui elle a pourtant réussi à tisser des liens au cours de multiples interviews, ne lui dit peut-être pas toute la vérité. Elle se met donc en quête d’informations plus poussées, et en creusant et recoupant ses nouvelles pistes, elle met à jour une succession d’histoires imbriquées les unes dans les autres totalement incroyables.
Cet écheveau d’intrigues qu’elle va démêler brillamment la mène du Congo à Cuba en passant par Mexico, et l’engage dans un passionnant jeu du chat et de la souris avec son sujet qui durera dix ans. Les dossiers secrets de la CIA des années 1950 et 1960 sur lesquels elle s’appuie vont mettre en lumière un groupe remarquable de femmes dont le travail de renseignement à hauts risques n'a laissé que des traces censurées. Ils conduisent également vers des indices troublants… qui convergent vers Dealey Plaza ce fameux 22 novembre 1963 alors que le président Kennedy est assassiné.
Mary Haverstick est cinéaste et écrivain. Elle a dirigé des acteurs de renom comme Marcia Gay Harden ou Liam Neeson. Actuellement, elle prépare son prochain documentaire Tipping Point, PA, sur le paysage politique mouvementé de son état, la Pennsylvanie. -
Commune(s), 1870-1871 ; une traversée des mondes au XIXe siècle
Quentin Deluermoz
- Seuil
- L'Univers historique
- 8 Octobre 2020
- 9782021393736
Depuis les analyses célèbres de Karl Marx, l'histoire de la Commune de Paris a été placée au centre de notre compréhension de l'événement révolutionnaire. Et l'espérance de "faire commune" fait aujourd'hui retour dans notre imaginaire politique.
Cet ouvrage se propose de mener l'archéologie de cette puissance d'actualisation, mais en revenant d'abord sur la force de l'événement lui-même. Le récit prend appui sur une enquête archivistique minutieuse qui permet de reconstituer, par le bas, les stratégies des acteurs, leurs luttes comme l'ouverture des possibles qui marque ces journées. L'événement dépasse dès ses débuts le cadre parisien. De la rue Julien-Lacroix aux concessions de Shanghai en passant par l'insurrection kabyle, la Croix-Rousse à Lyon ou la république des cultivateurs aux Caraïbes, le livre propose une histoire à différentes échelles, du local au global, en décrivant des interconnections multiples.
De là un essai vif et original sur l'histoire transnationale des échos entre l'espérance révolutionnaire française et les trajectoires insurrectionnelles mondiales, doublé d'une réflexion renouvelée sur les rapports entre ordre social et révolution. -
Un album d'Auschwitz : comment les nazis ont photographié leurs crimes
Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, Serge Klarsfeld
- Seuil
- Livres de référence-L'Univers historique
- 27 Janvier 2023
- 9782021491074
Entre mi-mai et début juillet 1944, des centaines de milliers de Juifs de Hongrie sont déportés à Auschwitz-Birkenau. Pour montrer à leur hiérarchie la « bonne mise en œuvre » de cette opération logistique d’envergure, des SS photographient les étapes qui mènent de l’arrivée des convois jusqu’au seuil des chambres à gaz, ou au camp pour la minorité qui échappa à la mort immédiate. Ces photographies, connues sous le nom d’« Album d’Auschwitz », ont été retrouvées par une rescapée, Lili Jacob, à la libération des camps, avant de servir de preuves dans différents procès et de faire l’objet de plusieurs éditions. Certaines de ces photographies sont même devenues iconiques. Par-delà l’horreur dont elles témoignent, ces images restent pourtant méconnues et difficiles d’interprétation. Ce livre permet d’y jeter un regard neuf. Préfacé par Serge Klarsfeld, fruit de cinq années de recherches franco-allemandes, il analyse l’album dans ses multiples dimensions. Pour quelle raison a-t-il été réalisé et quand ? Comment a-t-il été constitué ? Que peut-on voir, ou ne pas voir, sur ces photographies ? Trois historiens reconnus et spécialistes de la persécution des Juifs d’Europe, Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, ont mené un remarquable travail d’enquête, recomposant les séries de photographies, analysant des détails passés inaperçus, permettant un travail d’identification et de chronologie inédit. Dans le même temps, c’est une véritable réflexion sur l’usage des images et de la photographie, de leur violence potentielle mais aussi de leur force de témoignage et de preuve que les historiens proposent. Ce faisant, ils élargissent la connaissance tout en redonnant vie, mouvement et dignité aux personnes photographiées quelques minutes avant une mort dont elles n’avaient pas idée.
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Auschwitz, enquête sur un complot nazi
Florent Brayard
- Seuil
- L'Univers historique
- 19 Janvier 2012
- 9782021072716
On le sait depuis les procès de Nuremberg : la " solution finale de la question juive " était un secret d'État partagé par les plus hautes élites nazies qui connaissaient pertinemment le sort des Juifs européens déportés à l'Est : la mise à mort systématique, à Auschwitz ou à Treblinka.
Si l'on en croit son Journal, néanmoins, Goebbels constituait une exception. Le ministre de la Propagande avait certes été informé du massacre des Juifs soviétiques puis polonais. Pour autant, il crut pendant longtemps que les Juifs déportés depuis l'Allemagne étaient concentrés à l'Est dans des ghettos, en attendant une future transplantation. Or ils étaient assassinés. Intime de Hitler et figure majeure du régime, Goebbels était-il le seul à ne pas savoir ?
S'appuyant sur une très large documentation, Florent Brayard fait dans cette enquête le pari inverse : la singularité du cas Goebbels invite en réalité à repenser le secret qui entoura Auschwitz. Car les archives révèlent de nombreuses anomalies, passées souvent inaperçues, qui montrent que la " solution finale " fut durablement présentée au sein de l'appareil d'État comme une simple transplantation.
De fait, même dans le Reich nazi, le meurtre de tous les Juifs européens constituait un acte hautement transgressif, que Hitler et Himmler avaient préféré cacher – autrement dit, un complot. La conférence de Wannsee en janvier 1942 ne fut donc pas le moment où ce meurtre systématique avait été révélé : il fallut pour cela attendre octobre 1943 et les fameux discours de Himmler à Posen.
De l'aveu même de l'orateur, tout, ou presque, était alors achevé.
Historien, chercheur au CNRS, Florent Brayard est l'un des meilleurs spécialistes du nazisme et du génocide des Juifs. Il a notamment publié La " solution finale de la question juive ". La technique, le temps et les catégories de la décision (Fayard, 2004).
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La lutte clandestine en France ; une histoire de la Résistance, 1940-1944
Julien Blanc, Laurent Douzou, Sébastien Albertelli
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 4 Avril 2019
- 9782021401257
Trois historiens, spécialistes de la Résistance, ont décidé de conjuguer leurs expertises, de croiser leurs regards, de se soumettre à une critique réciproque et exigeante. S'appuyant sur une abondante littérature, les auteurs se sont attachés à dérouler un récit qui prend parfois à rebours, comme dans le cas de la mémoire de la Résistance, les thèses communément admises.
Chacun des dix-sept chapitres du livre s'ouvre sur un document visuel – photo d'identité, reproduction d'une feuille clandestine, cliché d'une scène publique ou privée – qui illustre une facette de cette histoire, saturée de représentations mais si pauvre en illustrations. Ces documents variés font ainsi office de portes d'entrée vers un monde par nature difficile à saisir, celui de la lutte clandestine.
Tout en suivant la trame chronologique de la période, depuis les premières manifestations du refus en 1940 jusqu'aux libérations du territoire à l'été et à l'automne 1944, c'est bien une approche anthropologique du phénomène qui a été privilégiée. Elle conduit à mettre l'accent sur la densité extrême du temps résistant, à scruter ses pratiques et ses sociabilités, à interroger aussi les liens qui se tissent peu à peu avec la société. Elle cherche à comprendre ce que vivre en Résistance pouvait concrètement signifier. Soumis à un danger permanent, sans modèle préalable auquel se référer, l'univers clandestin de la Résistance, enfoui et invisible, n'aura en réalité jamais cessé d'inventer sa propre action. Il a généré des expériences d'une extrême variété tout en exposant l'ensemble de ses protagonistes, où qu'ils aient oeuvré, à des risques identiques et mortels.
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Le menuisier de Nevers : poésie ouvrière, fait littéraire et classes sociales (XVIIe-XIXe siècle)
Dinah Ribard
- Seuil
- Hautes Etudes
- 27 Octobre 2023
- 9782021542417
Le Menuisier de Nevers est un nom d'auteur. C'est même le premier à être devenu célèbre parce que celui qui s'en servait proclamait dans ses livres qu'il était un ouvrier. Tout ici est étonnant : la date d'abord, autour de 1640, bien en amont de l'industrialisation de la France et d'une démocratisation de la culture ; la disparition complète du canon littéraire, ensuite, de ce poète longtemps fameux, réédité, lu et commenté, qui s'appelait en fait Adam Billaut.
La chronologie de la poésie ouvrière pose le problème historique qui se trouve au coeur de ce livre. La littérature n'a pas attendu que les ouvriers deviennent des acteurs de l'histoire, au XIXe siècle, pour consacrer des auteurs issus du peuple laborieux. L'apparition de ce travailleur manuel sur la scène littéraire à l'époque de Louis XIV prouve que la littérature n'enregistre pas le mouvement de l'histoire : elle est une forme d'action qui transforme les voies d'accès à la parole publique et façonne l'histoire des classes sociales.
Au cours des deux siècles suivants, on a trouvé naïve et populaire la poésie très savante de ce « Virgile au rabot ». Exception glorieuse dans une société férocement hiérarchique, sa figure a maintenu hors de la littérature les très nombreux artisans qui ont composé des vers dans cette période. Elle a ensuite été relayée par les ouvriers poètes qui ont intéressé un moment les éditeurs et écrivains progressistes de l'époque industrielle. En retrouvant tout ce peuple d'auteurs, Dinah Ribard montre que la littérature est une contribution essentielle à l'histoire de l'inégalité. -
" Nous savions. Le monde en avait entendu parler. Mais jusqu'à présent aucun d'entre nous n'avait vu. C'est comme si nous avions enfin pénétré à l'intérieur même des replis de ce coeur maléfique. " Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen... La découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en avril et mai 1945 se fit au hasard de la progression des troupes. Libérer les déportés n'était pas un but de guerre et rien ou presque n'avait été prévu pour eux. Dans chaque camp où ils pénètrent, les soldats alliés découvrent les corps décharnés des survivants, les pyramides de cadavres laissés par les nazis.
Correspondants de guerre, deux hommes sont parmi les premiers à entrer dans cet enfer. Le premier s'appelle Meyer Levin. Il est américain, écrivain et journaliste. Le second est un Français : Éric Schwab est photographe de l'AFP. Tous deux circulent à bord d'une jeep aux côtés de l'armée américaine. Tous deux sont juifs. Tous deux sont animés par une quête obsédante : le premier recherche ce qui reste du monde juif, le second recherche sa mère déportée.
À leurs côtés, nous vivons les premiers moments de cet événement immense dont l'onde de choc n'a cessé d'ébranler la conscience mondiale.
Directrice de recherche émérite au CNRS, Annette Wieviorka est une spécialiste mondialement reconnue de la mémoire de la Shoah. Son livre Auschwitz expliqué à ma fille (Seuil, 1999) est un best-seller international.
Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
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La Guerre d'Espagne
Une analyse sans préjugés partisans d'un conflit dont la signification symbolique a divisé le monde au point d'en faire oublier la réalité complexe.
Avec un souci constant d'impartialité, l'auteur retrace les épisodes marquants en même temps que les enjeux de cette guerre civile, dans ses dimensions politiques, sociales, idéologiques, militaires et bien sûr internationales.
Le regard de Guy Hermet ne procède pas d'une vision "révisionniste", mais cherche à comprendre la constitution démocratique de l'Espagne.
Guy Hermet
Docteur ès Lettres, ancien directeur du CERI, il occupe la chaire internationale de sciences politiques de l'Université libre de Bruxelles. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'Espagne et de travaux reconnus sur le développement de la démocratie et le nationalisme en Europe.
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Cette histoire chronologique des intellectuels est moins une histoire des personnes, des idées et des œuvres – mais c'est aussi tout cela – le récit de leurs affrontements, de leurs amitiés ou des leurs haines. C'est un livre d'action décrivant les empoignades non pas de vieux sages rassis, embaumés par nos manuels, mais de jeunes gens fougueux qui se traient de " Tartuffe moisi " et font le coup de poing.
A travers les années Barrès, les années Gide, les années Sartre, on renoue avec la réalité – et la symbolique- des événements, on redécouvre la chair de ces hommes – grands acteurs ou personnages secondaires – qui ont tenté, par leurs idées, d'agir sur le siècle. Perdant leur couleur sépia, ils se rencontrent, déjeuner ensemble, se fâchent ; ils sont grippés, amoureux, vachards. Ils créent des revues, les sabordent, s'engueulent. Lucides ou partisans, qu'ils influent ou non sur les événements, à tort ou à raison, ils s'engagent, quitte à se renier ou à être désavoués.
Au-delà de leur vivante figure, défile l'histoire du siècle depuis l'affaire Dreyfus, qui vit l'émergence du terme d'intellectuel, à la mort de Sartre et d'Aron qui a paru sonner le glas pour les intellectuels. Encore que Michel Winock en doute...
Le Siècle des intellectuels a été couronné par le prix Médicis essai en 1997. -
Les années d'extermination ; l'Allemagne nazie et les juifs 1939-1945
Saul Friedländer
- Seuil
- L'Univers historique
- 28 Mai 2015
- 9782021284423
Fondé sur de nombreuses archives inédites, nourri de voix innombrables (journaux intimes, lettres, mémoires), ce second volume de L'Allemagne nazie et les Juifs déroule l'effroyable scénario qui mène à la "solution finale" et à sa mise en œuvre dans l'Europe occupée. Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort ou, à terme, d'échapper à l'étau nazi : c'est cette histoire d'une extrême complexité, au comble de l'horreur, qui est ici relatée avec une maîtrise rare.
Saul Friedländer est professeur d'histoire à l'université de Californie (UCLA). Il est l'un des plus grands spécialistes du nazisme et du génocide des Juifs, sujets auxquels il a consacré de nombreux livres. Il a obtenu le Prix des libraires allemands 2007. À cette occasion, le jury a souligné que Saul Friedlânder "a permis aux hommes et aux femmes réduits en cendres de faire entendre une plainte, un cri. Il leur a offert une mémoire et leurs noms."
Prix Pulitzer 2008 de la catégorie Documents.
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La guerre avant la guerre, 1936-1939 : quand la presse prépare au pire
Daniel Schneidermann
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 4 Mars 2022
- 9782021478426
Pourquoi et comment s'accoutume-t-on au martelage raciste, aux insultes politiques, voire aux appels au meurtre ? Comment les mots, et la presse qui les édite, annoncent-ils et préparent-ils à la guerre ?
À partir d'un travail de sources considérable, Daniel Schneidermann chronique ici ce qu'il appelle la « guerre avant la guerre », la haine en mots avant la haine en actes. Il revisite ainsi le rôle des médias des années 1936-1939 dans l'escalade à la violence, depuis le suicide de Roger Salengro, les accords de Munich, la guerre d'Espagne ou
la Nuit de Cristal.
Propagande, insultes antisémites, appels au meurtre, diffamations impunies... L'auteur s'attache à démonter les mécanismes du pouvoir politique et de la presse qui permettent que progressivement, en temps de paix, s'installe dans les esprits une culture qui prépare la guerre.
Daniel Schneidermann est journaliste, fondateur et animateur de l'émission Arrêt sur images. Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais et romans. Au Seuil, il a publié Berlin, 1933 : la presse internationale face à Hitler (2018), qui a obtenu le prix du livre des Assises du journalisme de 2019. -
Histoire du débarquement en Normandie ; des origines à la libération de Paris (1941-1944)
Olivier Wieviorka
- Seuil
- L'Univers historique
- 25 Novembre 2014
- 9782021190243
Du débarquement en 1944 des troupes alliées en France, on semble tout connaître. Mais, si nombre d'analyses ont été consacrées au Jour J, aucune n'avait encore envisagé le problème dans sa globalité, des origines à la libération de Paris, en intégrant l'ensemble des points de vue, en envisageant la pluralité des aspects – économiques, militaires, diplomatiques, mais également politiques et sociaux.
S'appuyant sur des sources inédites, pour l'essentiel américaines et anglaises, Olivier Wieviorka retrace cette longue épopée, des tout premiers projets à l'assaut final. Une histoire moins mythique que la légende complaisamment forgée par les dirigeants alliés : dissensions au sein du Haut Commandement, pénurie de bateaux, erreurs tactiques, effondrement psychique des combattants..., autant de réalités parfois tues qui pourtant pesèrent sur la préparation et le bon déroulement du D-Day.
Loin d'adopter un regard strictement français, Olivier Wieviorka replace le débarquement dans le contexte d'une guerre mondiale. Au risque d'affronter des constats désenchantés : l'enthousiasme des Alliés à libérer la France fut pour le moins modéré, et, par-delà l'indéniable geste héroïque, émergeait un nouvel ordre mondial que les États-Unis et l'Union soviétique s'apprêtaient à régir.
OLIVIER WIEVIORKA
Professeur d'histoire contemporaine à l'École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka dirige la revue Vingtième Siècle. Il est notamment l'auteur au Seuil de Nous entrerons dans la carrière. De la Résistance à l'exercice du pouvoir (1994), Une certaine idée de la Résistance. " Défense de la France " (1940-1949) (1995), Les Orphelins de la République. Destinées des députés et sénateurs français (1940-1945) (2001), et, avec Christophe Prochasson, de La France du XXe siècle. Documents d'histoire (" Points Histoire ", 2004).
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Pendant presque un siècle, la construction de l'Etat-providence a constitué l'horizon naturel du progrès social dans les pays industriels. Cet Etat-providence est aujourd'hui mal en point. Il est d'abord devenu trop coûteux. Si elles continuaient à croître au rythme actuel, les dépenses de santé absorberaient dans trente ans la quasi-totalité des ressources des ménages ! Pour faire face à la hausse des dépenses sociales, les prélèvements obligatoires ont crû très rapidement, menaçant du même coup la compétitivité des entreprises et le dynamisme de l'économie. Mais l'Etat-providence est surtout devenu une machinerie de plus en plus opaque et bureaucratique. Les principes de solidarité et de redistribution qui le commandent, n'apparaissent plus clairement. La crise de l'Etat-providence est culturelle et morale plus encore qu'économique.
Pierre Rosanvallon, né en 1948. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Ses recherches portent à la fois sur l'histoire des idées politiques et sociales (Le Libéralisme économique ; Le Moment Guizot ; L'Etat en France de 1789 à nos jours) et sur l'analyse des sociétés contemporaines (L'Age de l'autogestion ; Misère de l'économie ; La République du centre, avec F. Furet et J. Julliard ; La Question syndicale).
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éclats ; prises de vue clandestines des camps nazi
Christophe Cognet
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 5 Septembre 2019
- 9782021377934
À partir d'un corpus pour partie inédit, Christophe Cognet enquête sur les photographies clandestines des camps nazis, comme autant d'actes de résistance.
Depuis plus de quinze ans, Christophe Cognet mène une méditation, filmique, sur les images réalisées par les déportés eux-mêmes, en secret, et au risque de leur vie, dans les camps nazis. Après Parce que j'étais peintre, sorti en salles en 2014, consacré aux dessins et aquarelles, il travaille désormais à un autre film, À pas aveugles, à la rencontre de telles photographies : à Auschwitz-Birkenau et à Buchenwald, Dachau, Mittelbau-Dora et Ravensbrück, des détenus ont réussi à prendre des clichés clandestins. Ce second volet compose une archéologie des images en tant qu'actes, insistant sur leurs dimensions physiques – c'est ce que peut le cinéma.
Le livre Éclats – au sens d'esquilles, de brisures – est issu autant de ce projet de film que de cette longue fréquentation des images clandestines : il compose l'aventure d'un regard en proposant des analyses sensibles de ces photographies, toutes scrutées longuement, puis remises dans leurs contextes. Il s'agit de reprendre l'enquête – et parfois de l'initier – avec le savoir disponible aujourd'hui, sans théorie, mais sans ignorer toute théorie, sans préjuger de ce que ces images ont à nous montrer et à nous dire. Il s'agit tout autant d'une exploration historique que de faire l'éloge de leurs auteurs, les remettre au centre et à l'origine de leurs images. Ce livre veut ainsi composer le récit très précis de leurs actes et des scènes prises, mais aussi former les portraits, lorsque c'est possible, tant des femmes et des hommes photographes que de ceux représentés.
Né à Marseille en 1966, Christophe Cognet est scénariste et réalisateur. Attentifs aux traces et au travail de la mémoire, ses films interrogent le cinéma, les formes de pouvoir et de surveillance, les mécanismes de la création et la puissance des images.
Avant-propos d'Annette Wieviorka
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Le syndrome de Vichy, de 1944 à nos jours
Henry Rousso
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Décembre 2014
- 9782021224535
La France est malade de son passé. Depuis 1944, le souvenir de l'Occupation n'en finit pas d'agiter la mémoire "collective". Soixante-dix ans après la fin de cette guerre civile, Vichy est encore d'actualité, dans la presse, dans le débat politique, au cinéma ou dans la littérature, dans les prétoires d'une justice constamment sollicitée. Le Syndrome de Vichy n'est pas un livre de plus sur cette époque trouble, mais l'histoire de sa difficulté résorption ou de sa survivance, celle des mythes constitutifs, du pétainisme au résistantialisme, qui ont tenté de reconstruire et travestir une réalité plus complexe que les images d'Epinal, tout en perpétuant des clivages ancestraux. L'auteur s'interroge sur la transmission comme sur la réception des représentations mouvantes et contradictoires de quatre années que certains auraient souhaité rayer de notre histoire.
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Le XXe siècle souche à sa fin, et nous sommes tous tentés de nous demander : quelle sera sa place dans l'histoire ? Comment s'en souviendra-t-on un jour ? Pas plus qu'un autre, je ne connais la réponse complète à ces questions ; mais je suis sûr que l'une des inventions du siècle sera durablement attachée à son souvenir : les camps totalitaires. Nous avons fait la découverte du régime politique extrême, le totalitarisme, et de son extrême à lui, les camps.
Cette institution macabre se prête à toutes sortes de commentaires, historiques, politiques, psychologiques. Celui que je propose ici, à travers une enquête narrative et personnelle, est indifférent : il a trait à la morale. Non seulement, contrairement à un préjugé répandu, la vie morale ne s'est pas éteinte aux camps, mais de plus il se pourrait que nous y trouvions de quoi fonder une morale quotidienne à la mesure de notre temps.
T. T.
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Le chemin Walter Benjamin
Lisa Fittko
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 3 Septembre 2020
- 9782021449624
Le chemin Walter Benjamin n'est pas qu'une métaphore. C'est une
réalité : un itinéraire de randonnée pyrénéen qui, en Catalogne, mène de
Banyuls-sur-mer à Portbou, de France en Espagne. Son point d'arrivée
est le petit cimetière suspendu au-dessus de la Méditerranée où Walter
Benjamin fut inhumé, après sa mort le 26 septembre 1940. Création
de l'artiste israélien Dani Karavan, le mémorial qui lui rend hommage
plonge dans la mer, à l'endroit précis d'un incessant tourbillon. Il s'intitule
« Passages », en écho à l'oeuvre de l'intellectuel juif allemand qui s'est
donné la mort à Portbou après avoir emprunté ce chemin pour traverser la
frontière afin d'échapper à l'Europe national-socialiste.
Ce sont les souvenirs de Lisa Fittko qui ont permis la renaissance de
ce chemin de liberté. Résistante allemande au nazisme, elle fut en 1940-
1941, avec son mari Hans, l'âme d'un réseau clandestin organisant, depuis
Banyuls, l'échappée en Espagne des persécutés par ce sentier que Walter
Benjamin fut le premier à emprunter à ses côtés. Salué en Allemagne par
le Grand Prix du livre politique lors de sa première parution, en 1985, son
récit rappelle que les frontières sont faites pour être traversées et les exilés
pour être accueillis.
Artisan de cette réédition, Edwy Plenel dit l'actualité de ce Chemin
Walter Benjamin comme l'on convoquerait un souvenir à l'instant du péril :
« Ce livre n'érige pas un monument, ni ne commémore ou célèbre : c'est
un acte d'engagement. Sa temporalité n'est pas celle d'un passé révolu,
mais d'un passé plein d'à présent. » -
Gagner la paix ; 1914-1929
Jean-Michel Guieu
- Seuil
- L'Univers historique
- 29 Janvier 2016
- 9782021303643
Le 11 novembre 1918, au terme d'un conflit d'une ampleur inédite, Georges Clemenceau prévient : " Nous avons gagné la guerre, mais maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être plus difficile. " Le traité signé à Versailles en 1919 ne devait effectivement pas consacrer la " paix française " dont certains avaient rêvé au soir de la Victoire, ni créer les conditions d'une paix durable à laquelle aspirait désormais un corps social durement éprouvé par cinquante-deux mois de guerre et que la politique de réconciliation européenne d'Aristide Briand devait tenter d'établir dans la seconde moitié des années 1920.
Pour appréhender convenablement les enjeux de cette période, il convient de s'affranchir de tout regard rétrospectif qui n'envisagerait les événements qu'à la lumière de l'évolution tragique des années 1930. Loin d'être une sorte d'" entre-deux ", les années 1920 possèdent leur propre cohérence et leur propre dynamique, qu'illustre une floraison d'idées réformatrices et d'expériences inédites. Une France nouvelle est bel et bien en train de s'inventer, malgré les pesanteurs et les conservatismes.
Jean-Michel Guieu est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et membre de l'UMR 8138 IRICE. Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la paix au premier XXe siècle. Il a notamment publié Le Rameau et le Glaive. Les militants français pour la Société des Nations (Presses de Sciences-Po, 2008).
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La promesse de l'est ; espérance nazie et génocide (1939-1943)
Christian Ingrao
- Seuil
- L'Univers historique
- 3 Octobre 2016
- 9782021332971
Comment les nazis ont-ils rêvé leur victoire et le " Reich de mille ans " ?
Entre 1939 et 1944, l'utopie impériale nazie connut des débuts de réalisation dans les espaces conquis à l'Est, brutalement vidés de leurs habitants, déplacés, réduits en esclavage et, pour les Juifs, assassinés. Elle eut ses ingénieurs, ses agences et ses pionniers (pas moins de 27 000 jeunes Allemands). Elle suscita de la ferveur et de l'adhésion. Dans le Reich de mille ans aux frontières élargies par la conquête, une communauté racialement pure vivrait bientôt une existence réconciliée de prospérité sereine.
Christian Ingrao examine pour la première fois, dans leur cohérence et dans leurs tensions, le travail des différentes institutions, le parcours des hommes et des femmes qui y ont pris part, l'ampleur des planifications successivement dessinées. Il poursuit une anthropologie sociale de l'émotion nazie et dévoile, à côté de la haine et de l'angoisse, la part de la joie et de l'attente, deux faces d'une même réalité.
L'espérance nazie fut le cauchemar des populations. C'est ce que révèle crûment l'étude des violences déchaînées à l'échelle de la région de Zamosc, aux confins de la Pologne et de l'Ukraine.
Un grand livre, qui porte sur l'un des aspects les plus méconnus du nazisme.
Chargé de recherche au CNRS, ancien directeur de l'Institut d'Histoire du Temps Présent (2008-2013), il est l'auteur de Les Chasseurs noirs : la brigade Dirlewanger (Perrin, 2006) et Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS (Fayard, 2010). Il est l'un des meilleurs spécialistes français du nazisme.
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Victoire et frustrations (1914-1929)
Jean-Jacques Becker, Serge Berstein
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 25 Février 2014
- 9782757839492
Nouvelle histoire de la France contemporaine
1. La Chute de la monarchie (1787 – 1792), M. Vovelle
2. La République jacobine (10 août 1792-9 Thermidor an II), M. Bouloiseau
3. La République bourgeoise (de Thermidor à Brumaire, 1799-1815), D. Woronoff
4. L'Épisode napoléonien. Aspects intérieurs (1799-1815), L. Bergeron
5. La France napoléonienne. Aspects extérieurs (1799-1815), R. Dufraisse et M. Kérautret
6 et 7. La France des notables (1815-1848)
1. L'évolution générale, A. Jardin et A.-J. Tudesq
2. La vie de la nation, A. Jardin et A.-J. Tudesq
8. 1848 ou l'Apprentissage de la République (1848-1852), M. Agulhon
9. De la fête impériale au mur des fédérés (1852-1871), A. Plessis
10. Les Débuts de la IIIe République (1871-1898), J.-M. Mayeur
11. La République radicale ? (1898-1914), M. Rebérioux
12. Victoire et Frustrations (1914-1929), J.-J. Becker et S. Berstein
13. La Crise des années 30 (1929-1938), D. Borne et H. Dubief
14. De Munich à la Libération (1938-1944), J.-P. Azéma
15 et 16. La France de la IVe République (1944-19858)
1. L'ardeur et la nécessité (1944-1952), J.-P Rioux
2. L'expansion et l'impuissance (1952-1958), J.-P Rioux
17 et 18. La France de l'expansion (1958-1974)
1. La République gaullienne (1958-1969), S. Berstein
2. L'apogée Pompidou (1969-1974), S. Berstein et J.-P Rioux
19. Crises et alternances (1974-2000), J.-J. Becker avec la collaboration de P. Ory
20. La France du XXe siècle. Documents d'histoire, présentés par O. Wieviorka et C. Prochasson
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" Parfois, j'ai comme un vertige. Lors d'un voyage à Auschwitz avec des adolescents en 1995, Serge Klarsfeld m'a présenté : Henri Borlant est le seul survivant des six mille enfants juifs de France de moins de seize ans déportés à Auschwitz en 1942. C'est très impressionnant de se dire que sur six mille enfants, on est le seul à pouvoir parler, je n'ai donc pas le droit de me taire. "
H.B.
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Une armée noire : Fort Huachuca, Arizona (1941-1945)
Pauline Peretz
- Seuil
- L'Univers historique
- 15 Avril 2022
- 9782021473858
Pendant presque quatre ans, de 1941 à 1945, 30 000 soldats africains-américains furent confinés à Fort Huachuca, seul « poste noir » du pays, situé à la frontière avec le Mexique, très loin de toute communauté blanche, de la capitale et des théâtres d'opération.
Dans ce désert fleuri, les fantassins de Huachuca durent accepter la discipline qu'une armée, convaincue de la supériorité raciale des Blancs, voulut leur imposer, et la sujétion que l'état-major s'efforçait de leur faire accepter. Méfiante à l'égard des soldats noirs tenus pour lâches et incapables depuis la Première Guerre mondiale, l'armée en craignait la mutinerie. En lisière du pays, elle organisa donc une ségrégation extrêmement stricte, et dure aux hommes. Mais le commandant du fort ne pouvait se permettre de voir le camp s'embraser. Le temps libre des soldats devait donc leur offrir des dérivatifs et des divertissements suffisamment puissants pour désamorcer en eux toute volonté de contestation. Une autre concession, beaucoup plus inattendue, fut faite : les soins médicaux évoluèrent en quelques semaines vers une médecine d'excellence racialement intégrée, expérience unique au sein de l'État fédéral.
Pauline Peretz nous raconte l'histoire de ce lieu oublié d'Arizona, situé à l'extrémité sud du pays, où se joua, pendant la Seconde Guerre mondiale, le rapport tortueux et honteux de l'Amérique à ses soldats noirs.Pauline Peretz est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en histoire contemporaine à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, et directrice adjointe de l'Institut d'Histoire du Temps Présent. Elle est notamment l'auteure de Au prêt sur gage (Seuil / Raconter la vie, 2014), et Le Dossier secret de l'Affaire Dreyfus (Alma édition, 2012, avec Pierre Gervais et Pierre Stutin) ; elle a dirigé New York. Histoire, Promenades, Anthologie et Dictionnaire (Robert Laffont, « Bouquins », 2009). -
Mais que s'est-il passé ?
Après trois décennies d'un parcours de recherche entièrement consacré, dès l'origine, à la violence de guerre, un " objet " imprévu a coupé ma route. On aura compris qu'il s'agit du génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994, au cours duquel huit cent mille victimes au moins ont été tuées, en trois mois.
Ce qui se joue ou peut se jouer chez un chercheur, dans l'instant tout d'abord, dans l'après-coup ensuite, constitue l'axe du livre qui va suivre. Car l'objet qui a croisé ma route ne s'est pas contenté de m'arrêter pour un moment : il a subverti, rétroactivement en quelque sorte, toute la gamme de mes intérêts antérieurs.
Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d'études à l'EHESS et président du Centre international de recherche de l'Historial de la Grande Guerre (Péronne-Somme). Il est notamment l'auteur au Seuil de Quelle histoire. Un récit de filiation (1914-2014) (2013 et " Points Histoire ", 2015, avec l'ajout d'un texte inédit " Du côté des femmes ") et de Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (xixe-xxie siècle) (2008).
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Une histoire de la guerre du XIXe siècle à nos jours
Collectif, Bruno Cabanes
- Seuil
- Livres de référence-L'Univers historique
- 23 Août 2018
- 9782021287240
Voici Une histoire de la guerre, dans tous ses aspects et toutes ses dimensions, depuis l'essor des États-nations au début du XIXe siècle jusqu'à la quasi-disparition actuelle des affrontements interétatiques.
En deux siècles et demi, l'expérience concrète de la guerre a profondément changé : fin des batailles traditionnelles, utilisation d'armes de plus en plus meurtrières, mobilisation des fronts intérieurs, y compris parfois les femmes et les enfants. À mesure où disparaissait la frontière entre combattants et non-combattants, les civils sont devenus des cibles à part entière des bombardements, blocus, massacres, génocides et épurations ethniques.
Sans négliger la stratégie et les chefs de guerre, cet ouvrage explore à parts égales le front et l'arrière, les conflits et leur impact sur les sociétés et l'environnement, la mobilisation des institutions politiques et militaires, de l'économie, des affects et des croyances, ou encore les violences sur les corps et les esprits, en proposant de grandes traversées thématiques de longue durée.
Réunis pour la première fois en un seul volume, les meilleurs spécialistes du phénomène guerrier – historiens, historiens de l'art, anthropologues, sociologues ou politistes de huit pays différents – offrent une synthèse sans équivalent, largement ouverte sur le monde, qui fait aussi écho aux questionnements de notre époque : enjeux humanitaires des mouvements de réfugiés, débats éthiques sur les guerres irrégulières et l'utilisation des drones, poussée du terrorisme.
Direction d'ouvrage
Bruno Cabanes est titulaire de la chaire Donald G. & Mary A. Dunn d'histoire de la guerre à Ohio State University, après avoir enseigné neuf ans à Yale University..
Coordination
Thomas Dodman est maître de conférences à Columbia University, New York ; Hervé Mazurel est maître de conférences à l'université de Bourgogne ; Gene Tempest a soutenu sa thèse à Yale University.